Craintes et appréhensions: Chimène Badi, même ta conjugale fait la moue.. de la variétoche franchouillarde pour ménagères en bigoudis, du Mireille Mathieu from Melun au sang algérien, tu vires muzak pour salon de coiffure... elle n'a pas entendu la dernière plaque...
Second point noir, le concert donné la veille au Forum à Liège a débuté avec deux heures de retard ( grève des aiguilleurs du ciel) et, à 20:20' , le Cirque Royal est loin d'être abondamment garni, les balcons sont vides, dans les rangées latérales on compte à peine quelques dizaines d'auditeurs.
Sur scène un matos imposant, la petite sera-t-elle soutenue par un orchestre symphonique?
20:30' , quatre musiciens, suivis de près par un gaillard se présentant comme étant Nathan...my band comes from Amsterdam!
Un support non annoncé, mais qui aura le mérite de chauffer la salle à blanc avec un set de soul/ nu soul/ r'n'b de qualité: N8N and his Imaginathan!
N8N c'est Nathan Ambach, le fiston de Paul Ambach, alias Boogie Boy!
Bon sang ne saurait mentir, le gamin s'avère être un entertainer né, il bouge plus agilement que son géniteur et son timbre convient parfaitement pour interpréter la blue eyed soul, le blues ou le funk.
A son palmarès, des premières parties prestigieuses: Macy Gray, Seal, Maceo Parker... Forest National avant BB King avec le projet Blunk ( tribute à Luke Walter jr. de Blue Blot), une tournée en Israël , un passage à New-York, bien avant il faisait partie du coverband Cookies and Cream, il sort un premier album en 2010, ' Who is he', et un second en 2013 avec Imaginathan!
Un premier r'n'b infectieux et groovy mixant Jamiroquai, Maxwell et, celui qui a produit la plage, Amp Fiddler, ' Relax and watch me work', t'as saisi d'emblée que le hors-d'oeuvre ne sera pas dégueu, d'autant plus que le petit guitariste ( Jay? Jelte?) et Daniel Von Piekartz, l'organiste, ne sont pas de l'espèce manchots.
Une seconde plage dans la lignée Charlie Winston confirme le propos.
Ensuite un soul slow à faire pleurer les plus endurcis, probablement une cover de Bobby Bland, à qui on doit 'That's the way love is' , 'I wouldn't treat a dog' ou ' It's all over'..
' Be my lover' décoré de quelques mesures de 'Fever' pour amuser la galerie, suivi d'un titre participatif, girls, I need your help vous chantez comme Jelte, svp, le collant ' Baby Blue' au phrasé hip hop.
Joli, peut-être trop lisse, real soul needs guts, et nouveau gimmick démagogique, une tranche de 'All right now' ( Free) avant de terminer le set avec le saignant 'Bring it on' .
Line-up sous réserve: Daniel Von Piekartz (keys/vocals) Jelte Tuinstra (guitar/vocals) Xander Vrienten (bass/vocals) Joost Van Dijck (drums/percussion/vocals) et N8N, bandleader, vocals et pirouettes.
Chimène Badi!
L'attente sera fort longue avant de voir arriver la diva de Melun, le deejay a beau passer du Booker T, du Swinging Soul Machine ( 'Spooky's day off'), Bruxelles va, à juste titre, s'énerver, les coups de sifflet fusent, normal, après avoir poireauté pendant plus de trente minutes.
21:35, obscurité totale, soulagement... ben, non, encore 300 secondes dans la pénombre, puis une voix off: pas de photos, pas de films, pas d'enregistrements... consignes que personne ne respectera!
Clameurs, les musiciens et choristes se pointent, une voix sensationnelle émanant des coulisses, un 'Proud Mary' version noir de noir swingant à mort, la copine de Rodrigue carburant au Badoit a du coffre, les sièges inoccupés tremblent.
On aimerait te présenter les formidables musiciens accompagnant The Voice, honte à nous, rien trouvé, on peut toutefois mentionner ceux qui la secondaient pour le premier Gospel & Soul Tour, pour bien te faire comprendre que c'est pas vraiment l' orchestre de bal censé égayer la foire de Coulommiers.
Aux claviers ( il y avait deux claviéristes ce soir), Frédéric Adrignola ( Emmanuel Moire, Julie Zenatti...)- à la guitare, Xavier Hamon ( Bénabar, Johnny, Dick Rivers...) - basse, Steve Davis ( Victoria Beckham, Craig David), on ajoutera qu'à une époque Gail Ann Dorsey tenait la quatre cordes... - batterie: Graham Hawthorne ( Paul Simon, David Byrne... pour en citer deux)!
La chorale Liberty Gospel ( 12 éléments), dirigée par Monique Thomas et Sophie Darly, ajoutera la touche gospel à ce tour de chant musclé.
Le titletrack de l'album précédent, 'Laisse les dire' , ceux qui se foutent de moi, de mon look, de mes pompes scintillantes, de mes j'assure grave, je m'en fous... et toujours cette voix chaude!
Quelques vannes dignes de Nabila pour réagir aux Chimèèèène on t' aiiiiime, proférés par Miss Bignole quatre-vingt douze ( 92), on embraye sur 'Le jour se lève' d'Esther Galil, 1971, quelle époque...bordel, Chimène, on t'aime!
Variété/ pop avec 'Le miroir' traitant du look, Badi n'est pas Jane Birkin, et de l'acceptation de soi.
Performance vocale à la Nicoletta, arrangements seventies.
Marie Laforêt en mode gospel, ' Viens, Viens', suivi du convaincant 'Try a Little Tenderness' enregistré en 1932 par le Ray Noble Orchestra et hit immense pour Otis Redding en 1966. Avant la fin du classique soul, Chimène et le choir s'éclipsent laissant le band terminer l'hymne de bien belle manière.
Quasi a capella ' Amazing Grace, sur l'album Rhoda Scott tient l'orgue!
'Mercedes Benz' , the New Hope Baptist Church Mass Choir avec à sa tête une petite fille des banlieues en visite au Cirque!
Le catalogue negro-spirituals défile 'Joshua fit the battle of Jericho' et 'Down by the Riverside'.
Interlude fadaises et infantilisme ... eh Fernand, pourquoi t'as un fou-rire, explique, mon grand, à propos, hier je vous dis pas, suis arrivée grave en retard à Liège... on passe sous silence les répliques débiles de fans dont le Q I doit approcher le niveau de la mer à marée basse.
A cinq sièges, t'as une créature aussi sexy que les madames griffonnées par Reiser dans son Gros Dégueulasse, la chose profère crucherie sur crucherie, rendant malade madame Violaine Bourgeois, née Van Strontbeek, obligée de demander à son conjoint de l'accompagner aux lieux d'aisance afin de s'éponger le visage, on ne te dira pas ce qu'elle fît au dessus de la lunette, tu risques de perdre l'appétit.
Une voix canon, une chorale efficace et des musiciens talentueux mais un emballage..euh disons, pas aristocratique!
Revenons à la musique 'Je ne sais pas son nom', un peu trop Lara Fabian, mais sauvé par la guitare.
Nicole Croisille, ' Parlez-moi de lui', super!
A la Patricia Kaas, ' Le blues' et, en hommage à Moustaki, 'Ma Liberté'.
Stevie Wonder ' For once in my life', Bruxelles debout!
Une nouvelle claque, en duo avec Jeremy, un gars de la chorale, 'Ain't no mountain high enough'.
Nouvelles touches Céline Dion, 'Tu planes sur moi' puis parenthèse "le Grand n'importe quoi" et une dernière salve, la ballade 'Entre nous'.
Ils se barrent sans un mot, toute la famille Groseille ( sont 43) , made in la vie est un long fleuve tranquille mode belgicain se fait entendre: Chimèèèèène, reviens....
C'est la chorale qui rapplique, a capella, 'This is the day', puis avec la star, ' Nobody Knows', retour des musiciens, un des tous grands moments du show ' Son of a preacherman' ( Dusty Springfield).
Elle continue, ' Celui qui chante' et enfin 'Je viens du Sud'.
Concert généreux, parfois casse-bonbon, mais aussi de grands moments!
Elle te dit: de la variété?
Oui, et alors?
Sur le chemin du retour tu chantonnais... Le jour se lève sur ma peine
Alors le monde entier fait l'amour
Mais ça n'a pas d'importance car c'est pour toi,
pour toi que je chante ....
T'as rien répondu quand elle questionna: t'as bu?