Il ne se passe pas deux semaines pour qu'on nous bassine les oreilles avec une star naissante de la nouvelle scène soul: Plan B, Ben l'Oncle Soul, Aloe Blacc, Charles Bradley, Cee-Lo Green, Janelle Monae and so on...
Malheureusement, sur scène c'est souvent une amère déception:tu passes du lisse sans faux plis au fake sans saveur, sans oublier une tonne de gimmicks.... pour finalement comparer ces produits à une marque de lessive matraquée par un slogan publicitaire racoleur.
Aussi quand l'AB écrit: Fitz & the Tantrums, un funk décapant ! Une soul sulfureuse ! Et un mégatube... tu te méfies!
T'as eu tort, les Californiens ont régalé le public du meilleur concert de funk/ blue eyed soul de cette première moitié de 2011.
Ce band va devenir énorme!
Pas de support, on charge Thierry Steady Go et ses vinyles pimentés vintage soul de la mise en condition.
Comme d'hab., une sélection classe et juteuse: de groovy & sexy Stax, Chess ou Tamla Motown hits , méconnus des poor white boys que nous sommes, dans la lignée du grand Sam Cooke ou des girls groups à la Martha & the Vandellas, sans oublier Fontella Bass, la note 'moderne' étant apportée par les Dap Kings et l'incroyable timbre de Sharon Jones!
C'est peu avant 20h40' que les musiciens de Fitz and the Tantrums, James King( Saxophone & Flute), Joe Karnes (Bass), John Wicks (Drums), Jeremy Ruzumna ( keyboards) apparaissent sur scène.
Quelques notes bien pâteuses et entrée en piste du duo vocal: Michael, mèche blonde, Fitzpatrick et la craquante choriste, plutôt co-vocaliste: Noelle Scaggs ( The Rebirth, + collaboration avec les Black Eyed Peas). Cette magnifique nana va faire tourner la tête de plus d'un puceau dans la salle.
'Don't gotta work it out' d'emblée dans le vif du sujet , un titre hyper-dansant! Un méchant sax, un orgue Booker T et deux voix s'entrelaçant: ça bouge déjà ferme à tes côtés et quand la mère Noelle nous invite à battre des mains, à gueuler et à bouger notre arrière-train, c'est la moitié de la salle qui se secoue!
Pas de bidouillage avec samplers et laptop, aucun artifice, ni maniérisme: d'excellents exécutants et une paire, showman/showwoman, affichant une présence scénique tonique.
'Winds of Change' à l'intro sautillante au piano. Ne crois pas qu'il s'agisse d'une cover de Scorpions, c'est de la Motown soul infectieuse.
'Breaking the chains of love' tout aussi hot.
Les femmes tu peux pas t'y fier:...you've been lying and cheating, fooling around... I've been trying to forget you...
Fitz: un pauvre matou trompé par sa biquette!
'Wake up' un ska/funk aguichant.
La black sensuelle sautille constamment, frappe un tambourin ou fait virevolter ses longs bras: de la dynamite cette fille!
Le titletrack du CD, ' Pickin up the pieces', décoré de lignes de flûte traversière pointues.
L' énergie du groupe est communicative, Bruxelles vient se coller au podium pour participer à la fête. Ce bel enthousiasme te rappelle au bon souvenir de la troupe réunie par Jimmy Rabbitte, dans le film 'The Commitments' d'Alan Parker.
Tu sais, les filles, t'as deux possibilités: elles sont riches, elles te brisent le coeur, the poor ones, they steal your money...
Brussels, put your hands in the air for 'Rich Girls' un slow au sax langoureux.
Gorgeous!
Retour au groove qui pompe avec 'Steady as she goes', suivi du politiquement engagé ( cf Edwin Starr) 'Dear, Mr President', un titre participatif (“hey, wooo”) abrasif.
Communion totale avec le peuple, manifestant une forme olympique, peu banale pour un lundi soir!
'L.O.V.' un petit orgue sonnant Farfisa, un sax haletant et des vocaux volcaniques ébouillantent la salle, la transformant en coulées de lave prismée.
Putain de bordel, le bar se trouve à des kilomètres!
Slow time avec le dernier titre de l'album 'Tighter', sûr qu'on y sent des influences Hall & Oates, le fantôme d'Otis Redding rôde également dans le coin.
Ce truc est chaud, épais, sensuel avec un vintage soul organ, un sax te chatouillant sous la ceinture. Les crooning backings, dégoulinant de miel, de la black panther sont là pour t'achever.
Une tuerie, suivie de '6 AM' un titre plus récent, mettant en valeur, s'il en était encore besoin, les fantastiques talents vocaux de Miss Scaggs.
Elle s'est depuis longtemps débarrassée de ses mocassins pour gesticuler et émoustiller les mâles, telle une Tina Turner de 25 ans.
Sweat is dripping off Michael & Noelle's faces, il y a de quoi, le club est transformé en véritable sauna!
Le fracassant 'News 4 U', avec couplet narratif en français, clôturera ce set sulfureux d'une petite heure.
Public déchaîné et retour du combo, visiblement satisfait de leur premier passage à Bruxelles.
Les bis valaient le déplacement à eux seuls: une cover géniale du 'Sweet Dreams' d'Eurythmics.
Annie Lennox, cachée derrière le bar, en pleure encore.
Amazing, le qualificatif est faible!
Vachement impressionnant, toute une salle gueulant:
Sweet dreams are made of this
Who am I to disagree?
Travel the world and the seven seas
Everybody's looking for something
Some of them want to use you
Some of them want to get used by you
Some of them want to abuse you
Some of them want to be abused...
Pour nous achever, Fitz & the Tantrums nous expédient leur hit imparable ' Money Grabber' !
Performance incroyable, Noelle a fait mettre le club entier à genoux, barmen inclus, avant de le faire sauter comme une colonie de kangourous en rut.
Après le show, tous les membres du groupe viendront signer autographes et poser avec les fans pour l'album photo.
Great show, great people!