Une Rotonde bien garnie en ce pluvieux samedi d'octobre.
Une colonie d'attrayantes suédoises s'est déplacée pour applaudir une compatriote répondant au même canon esthétique nordique:joli minois, blonde, grande, souriante...
Fredrika Stahl
Non, ne sors pas ton Lagarde et Michard, aucun lien de parenté avec l'intrigante baronne Anne-Louise Germaine Necker, devenue de Staël-Holstein.
Fredrika naît à Stockholm, mais réside depuis plus de 15 ans du côté de la butte de Montmartre et manie le vocable roman à la perfection.
A peine 25 printemps et déjà 3 CD's, que tu dois chercher dans les rayons vocal jazz. Elle vient nous présenter le nouveau né 'Sweep me away'( juillet 2010) aux coloris pop.
20h15'
Rémi de Coudenhove traverse la scène, ramasse une acoustique pour nous sortir, en intro, quelques bruitages expérimentaux ( la blonde Valérie, pas scandinave, note judicieusement: c'est Mongolito sans masque...).
Fredrika, printanière dans sa petite robe à fleurs, prend place derrière les claviers... Go!
'Sweep me away' une voix douce, caressante....this was beyond my control... Une mélodie légère, séduisante. On est plus proche de l'univers d'Emiliana Torrini que de celui d'Ella Fitzgerald.
Un coup de balai, au suivant: 'Fast moving train'.
Va pas croire que c'est le Thalys, c'est frais, enjoué, chatoyant.
'She & I' une guitare bluesy ( te rappelant les accords de 'The Cat came back' dans la version française de Steve Waring 'le matou revient le jour suivant') , un timbre superbe, enchanteur... joli comme les meilleurs titres de Katie Melua.
Elle est diserte, la blonde enfant, va nous raconter son quotidien, des anecdotes... comment préparer les choux de Bruxelles à la mode de Norrköping, les sempiternels 'ça va toujours Bruxelles' ou 'elle est sympa cette salle avec les petites étoiles', bla bla bla... n'irai pas jusqu'à suggérer, comme François, que c'est Malibu Stacy, mais bon, on aura droit à pas mal de banalités.
La petite histoire servant à introduire 'A drop in the sea' n'était pas dénuée de bon sens: suis-je cliché, se demande-t-elle?
Cette goutte dans l'océan est une gentille ritournelle que tu te surprends à fredonner après une seule écoute.
'Song of July' tu la connais celle du petit fägel qui vient chanter à ta fenêtre tous les matins, sur le CD vous pouvez entendre son gazouillis, l' ai samplé.
Rémi envoie, svp: cui cui cui ..: alouette? chardonneret? mésange-charbonnière? tarin? pipit?
Bucolique, en tout cas.
'Altered Lens' jeu de guitare ciselé, boucles ...oh keep believing.... tendre ballade.
Un uptempo 'In my head' et un titre en français ' Pourquoi pas moi', une valse sereine.
Les chansons d'amour passent mieux chez Sarkozy que chez Frederik Reinfeldt.
Fredrika Stahl, une Jean Seberg du 21è siècle, ayant choisi le chant plutôt que les planches ou le studio.
Some funny female jazz ' What if'.
Et une chanson Danone, ça vous dit? Petite, je rêvais d'aller saluer Tintin sur la lune, c'est devenu ' Rocket trip to Mars' , une fusée multicolore.
La sensibilité de Mademoiselle Stahl est essentiellement féminine, son univers est lisse et fruité. Pas de cris de colère, ni de sentiments d'angoisse, pas d'exhibitionnisme non plus, mais des mélodies bien ficelées et empreintes de classicisme pop.
Un titre du second album 'Stuck on a stranger', magnifique et profonde ballade.
Bruxelles, on arrive au dernier titre.
Miracle, Rémi prononce deux syllabes: 'Déjà'.
' So High' quelques touches Tori Amos ou Kate Bush, avant une séance fingersnapping.
60' agréables.
Bis
Une jazzy lovesong 'I'll win your heart' .
Aucune difficulté pour conquérir les coeurs des mâles présents.
Vous fûtes sympa, on vous en joue une dernière.
D'accord, Rémi?
Comme si le petit avait son mot à dire...
'Fling on boy', petite rengaine t'invitant à la danse ...don't waste our chance away... , je t'en prie, mon garçon, et Bruxelles de battre des mains.
Direction la gare pour Fredrika et Rémi.
Quant à nous, Valérie et François, une longue nuit de beuverie se dessine: c'est l'anniversaire des C C C, limonade bannie!