samedi 9 octobre 2010

Matt Harlan au Toogenblik à Haren, le 8 octobre 2010

Une nouvelle saison démarre dans le plus petit folkclub du royaume: Toogenblik.
Les habitués sont au poste et Luc( stemloos) vient annoncer un singer/songwriter texan( du côté de Houston) foulant pour la première fois le vieux continent:

Matt Harlan

Ce jeune homme, au look intello avec sa paire de binocles accrochée sur le pif, est un specimen de l'espèce storytellers à la Jim Croce, Chris Smither, Chris Knight, Kris Kristofferson..
Christophe?
Tu veux une baffe?
Pendant plus de 150' il va émouvoir Haren avec ses tales poignants, sombres, autobiographiques, philosophiques, emplis de sincérité... chantés d'une voix countrysoul et assaisonnés de lignes de guitare sobres et folky.
Un seul album à ce jour ' Tips & Compliments', n°1 in the Euro Americana Charts, 13 titres, mais ce soir il en a balancé 29 ( 4 covers).
Le gaillard a un passé rock, il a joué dans différents bands locaux s'ébattant dans le milieu Americana: Front Porch Society ou Country Store Buffalo....
Adolescent il composait déjà des chansons et on a eu droit à quelques unes de ces oeuvres acnéiques, elles tiennent plutôt bien la route, le Matt n'a pas à en rougir.

Set 1
Beckett, tu connais?
'Waiting for Godot', le peï a étudié le journalisme!
Une histoire de vagabonds.
'You're just drunk': this song is a bit of a warning...
On dirait ma mère!
Histoire connue: au bar du coin, les chopes défilent, y a une fille seule, les one night stands peuvent réserver des surprises si tu peux plus compter jusque cinq!
'Half developed song' en lisant du T S Eliot.
Sais pas s'il connaît Guy des Cars, ce stoefer!
Un titre nostalgique :'Walter', it is a song about home, il vient d'une petite ville près de San Antonio.
Walter c'est le clebs de son pépé.
Le superbe 'Over the bridge' : tous les singer/songwriters ont pondu un truc après le passage de Katrina.
Du temps du collège: 'Suitcase Blues', un blues amours déçues, tu l'as deviné.
'Driving song', fine guitare pour ce titre ne respirant pas l'optimisme béat.
I'm a kind of a downer...mais il a trouvé comment se soigner: une Rochefort 10!
'A darker shade of grey' country sautillant.
'Dresses' mélancolique et mélodieux.
'Warm November' un blues été indien.
J'ai écrit ce truc du temps où j'écoutais Nine Inch Nails et les Smashing Pumpkins... Peut pas dire qu'il fut influencé par le rock industriel ou le pompeux.
D'un copain texan, brillant singer/songwriter too, Adam Carroll: 'Rice Birds' .
Excellent titre qu'il adapte à la contrée en y introduisant un hommage aux trappistes( les bières!).
'Tips & compliments' titletrack de l'album, paysages de North- Carolina .
'Elizabethtown' pour achever ce premier set...I was there when he nearly blew that boy away...Il est tout à son histoire sombre, ses lorgnons en profitent pour prendre la tangente et choir aux pieds de René, assis face au comique.

Haren, you can have a drink and a smoke.
Merci, Matt!

Set 2
Avec 'Everyone Else' on est reparti pour une séance marathon de titres expressifs et imagés forçant ton esprit à la réflexion.
Le blues 'Elevator ride', a work song, n'est pas repris sur le CD.
Une train song sortant des sentiers battus: 'Slow moving train' , ma grand-mère à bicyclette est plus rapide que ce tortillard passant au ralenti dans ce bled texan.
' Something new' narrant toutes les conneries que la jeunesse locale, des smalltown boys désoeuvrés, peuvent foutre pour tuer le temps: skipping school, smoking speed, tourner avec la Lincoln Continental des vieux.... du Springsteen from Texas!
'Long way home' is a birthday present song, en principe je décore la mélodie de lignes d'harmonica mais j'ai perdu ce brol chez Hamlet, au Danemark.
A road song, en revenant de Nashville, ' Shining trees of Mississippi', ... love is like a fast car on the highway...un visionnaire, le Matt.
Une ballade philosophique , inconsciemment pompée sur Kris Kristofferson: ' 'Too much going on' .
'Rear view display ' du Jack Kerouac, inspiré par un ami (Ainsley?), a killer guy.
Quelques traces de Woody Guthrie dans son songwriting...
Pris un à un, tous ces titres sont formidables, witty et some fine picking, mais à la longue, le roman lasse: l'uniformité engendrant la monotonie, la lassitude... T'aurais espéré un sale rock, un petit cha cha cha ou un schlager, n'importe quoi, mais un machin qui eut pu te faire rire ou battre des mains... c'est pas le genre de la maison!
' The easy road', sorry people, me souviens plus des lyrics, je répète la dernière strophe.
Wat zeg je, Huguette?
Alzheimer!
Tu veux de l'Alka Seltzer? Continue à la Duvel, maske!
Townes Van Zandt 'To live is to fly'.
'Mozart' une valse lente, aurait dû l'appeler Strauss.
'Bow and be simple' co-écrit avec Brad Boyer de Country Store Buffalo, it's a kind of Sunday morning song.
Non, c'est pas un truc joué à la messe du dimanche!
Suis un grand fan de Peter Case, dont la photo dédicacée trône au dessus de ma tête, vais vous jouer son 'Still Playing'... et sorry pour la ligne...still playing for all the monkeys wearing crowns..., vous n'êtes pas visés.
'The Optimist' pour une madame croisée dans un magasin alors que j'effectuais une enquête pendant mes études journalistiques.
Voilà, j'ai tout dit!

Bis

Le sobre mais émouvant 'Heavy steel and spinning wheels', narrant le décès accidentel d'un ami.
Et un Sam Baker, sentant le Dylan époque 1965, pour finir dans la concision: ' Baseball'.
La dernière note se meurt, l'église de Haren sonne minuit.
Le gars va vendre ses CD's qui partent comme des croissants un dimanche matin!