mardi 30 juin 2020

Noiss- EP Deafening

Noiss- EP Deafening

Noiss, comme les noix, c'est dur et ça peut rendre sourd, t'as bien compris qu'il n'y a aucun intérêt  à leur chercher des noises.

Le trio Noiss  est originaire de Chambéry, on n'ose affirmer que Julien ( basse) , David ( batterie) et Thomas ( guitare/chant) carburent au Vermouth local,  fabriqué aux plantes aromatiques des Alpes, mais ce dont on est à peu près certains c'est qu'ils ne se rincent pas la dalle à la grenadine ou au Perrier fraise. Côté musical, c'est pareil, oublie la guimauve ou la bluette pour minettes rêvant de M. Pokora ou Bilal Hassani!
Des mecs citant Nirvana, Slayer, Red Fan ou la bande à Josh Homme comme influences ne vont pas te servir un flot d'eau sucrée, ou un brouet insipide tel que certaines chaînes de radio déversent à longueur de journée, ici, il est question de rock, de stoner, de grunge et de noise.
'Deafening' est leur second EP après 'Noiss' sorti en 2018.

Tracklist:
Punch in my face
Iteration 7
Stacy lose my eye
Stoner 034
 Enjoy this day.



Sont sympas en Savoie, t'as à peine inséré la rondelle dans le lecteur et paf en pleine poire, forcément tu répliques, tiens  a punch in his face, il peut pleurnicher I got a  ' Punch in my face', il l'a cherché.
Mais, ils sont trois et lestent du lourd, un jeu de batterie cru et brutal, des riffs agressifs à la Kurt C., une basse lourde et un chant sale.
Un voisin qui passait par là: le son de Seattle!
Si tu veux, mais tu chausses tes lattes et tu enfiles les godasses adéquates, ça va glisser.
T'étais dans la lune, tu rêvassais,  on répète, en tournant sept fois la langue dans la bouche, voici ' Iteration 7', et ce coup-ci, fais gaffe, ...you'd better watch out... ou t'es mort!
Tu jettes un coup d'oeil par la fenêtre, une débandade: marmottes, chamois, bouquetins, belettes décampent  sans demander leur reste.
Tu remets le morceau dans l'espoir de voir belle-maman suivre le mouvement!
'Stacy lose my eye' , rien, tu piges à ce titre, qui est Stacy, qui a perdu un oeil ou la vue, c'est une énigme, mais faut pas trop s'en faire, au niveau sonore on reste dans la mouvance punk/metal/grunge avec quelques effluves PJ Harvey, époque 'Rid of Me'.
Bref, si au pays des aveugles les borgnes sont rois, en Savoie on aime quand ça envoie!
Rolling Stone ( le mag):  "What stoner rock delivers, slowed down and magnified, is the riff, the persistent legacy of Mississippi blues....", Noiss a enregistré le message et le met en pratique sur  ' Stoner 34' .
 Démarrage lent et heavy, progression dans la tourmente, rinforzando et crescendo avant l'apothéose,
le morceau préféré des headbangers.
Et un instrumental épanoui pour achever la session, un: ' Enjoy this day',  prêchez la bonne parole et annoncez aux hommes la bonne nouvelle ,' Defeaning' le second EP de Noiss peut sauver les âmes et décrasser les pavillons.
Ainsi soit-il!

samedi 27 juin 2020

BACK TO BEFORE AND ALWAYS.... The Cult.

Flashback.

Considérations en période de (post)-confinement... par NoPo!


BACK TO BEFORE AND ALWAYS
The Cult  Rain extrait de Love 1985
Ce Cult ne se teinte pas de blue et ne sent pas l'huître mais uniquement la perle rare. Leur chanteur, Ian Astbury, rappelle plutôt Steven Tyler (Aerosmith) par sa longue chevelure, son accoutrement psychédélique et sa présence scénique.
Le guitariste Bill Duffy (cheveux platine avant les disques), et le batteur Nigel Preston, en provenance de Theatre of Hate (groupe digne d'intérêt du début des années 80), ainsi que Jamie Stewart à la basse complètent la formation sur le debut album.
Sur 'Love', un musicien du grand Big (ou inversement) Country, Mark Brzezicki, les prend (ses marques) et les baguettes (sauf sur 1 morceau joué par Preston avant son départ pour des problèmes de drogue).
A cette époque, l'influence goth l'emporte encore (Sisters of Mercy et the Mission prennent le même wagon) mais la dynamite hard approche à grands riffs et va bientôt imposer sa puissance, 2 ans plus tard, avec la sortie d'Electric'.
Un bel esthétisme fait briller la pochette. Textes et dessins gris/blanc, et quelques hiéroglyphes rouges entre les lignes, ressortent joliment sur un fond noir.
Une disposition verticale d'inscriptions, 'The'/'CULT'/hiéroglyphes/dessin amérindien (représentant un collier de plumes d'aigle)/hiéroglyphes/'LOVE' (piqueté de quelques signes cabalistiques), intrigue quelque peu.
L'album très cohérent apprécie, sans modération mais sans démonstration technique du héros, les envolées de guitares assises sur une rythmique assez lourde avec une grosse caisse au fond du temps.
L'ambiance, quasi sereine, enveloppe chaudement l'auditeur et le charme. Derrière une simplicité pas forcément si simple à atteindre, tous les titres captivent l'attention, mais "She sells sanctuary" "Nirvana" et "Rain" accrochent encore plus.
"Rain" démarre par un riff court, efficace, imparable, 1,2,3 tadada, tadada, tadada poussé au cul(t) par les frappes charley/grosse caisse successivement tchic boom tchic boom tchic boom.
Évidemment la Gibson sonne... bien, avec une légère reverb. La batterie, elle, claque sans trop d'écho. Une 2è couche de guitare s’immisce, pleure et tapisse le fond sonore.
L'arrivée d'une basse directe et tonique, couplée à une batterie métronomique, stabilise la base rythmique toute la durée du titre, la voix peut prendre ses appuis. Etonnamment posée, lisse (elle marinera plus tard) et musicale, elle glisse naturellement sur ce tapis.
La guitare lead tisse sa toile et on se laisse prendre au fil du jeu.
Sur le refrain catchy, une 2è voix, alternée, vient soutenir la principale. Comme les indiens et au contraire du 'No rain' woodstockien, Ian, le charmant chaman, appelle et fait la danse de la pluie.
Seul un pont au 2/3 du morceau rompt un peu ce groove endémique. La chanson coule comme l'eau tombant du ciel. Nuls heurts, elle lave, soulage et rassure car la pression de l'orage baisse.
La cérémonie s'achève en un éclair dans un dernier roulement.
L'histoire ne fait que commencer, dans peu de temps, l'électricité acdcienne va faire des siennes et transcender le groupe, fini le gothique sonique.
Ian ouvrira d'autres portes avec Robbie Krieger et Ray Manzareck mais reviendra toujours, avec son alter-ego Bill, redonner vie au Cult.

vendredi 26 juin 2020

Album - Kinex Kinex- Neon Park

Album - Kinex Kinex- Neon Park

 Raphaël Haubourdin: première rencontre en 2009, Les Soirées Cerises se déroulaient encore à La Flûte Enchantée, Fred Cerise avait programmé trois groupes en ce mois d'avril où le confinement était pas encore devenu un must , Graceland était l'un d'entre-eux.
Non, il n'était pas question de Memphis, ni de Johannesburg, ni de Zoulous ou de centre équestre, Graceland, c'était Raphaël Haubourdin. Deux ans auparavant, celui que tu ne confondras pas avec Raffaello Sanzio, à qui l'on doit l'unique ' Les Trois Grâces'; avait enregistré l'album 'Nature Forced' qui succédait à ' Arrow Means Brain'.
Deux pépites audibles sur bandcamp.
2013, le Beursschouwburg: tu retrouves Raphaël  au sein d'Organic qui milite dans un milieu underground aux teintes,  Electro/New ou Cold Wave/Post-Punk/Indus, sombres et troubles.
Le dernier méfait discographique  d'Organic ( Empty Century) date de 2015.
Nous sommes en 2020, année qui restera dans les annales comme celle du Covid-19, Raphaël exhume un autre de ses projets: Kinex Kinex.
Jusqu'ici, ce plan solitaire se résumait à quelques singles parus en 2014/2015.
 Kinex Kinex , rien que la sonorité lacère, à la manière du silex, même si un gars suggère des roulements à billes, vient de pondre un full album ( co-produit par Dr. Olive) uniquement disponible en format digital: Neon Park!

 Tracks:
1.Sentence To Death 02:57
2.Neon Park 02:59
3.Je Peux Pas 04:48
4.Breakfast Girl 03:16
5.Mask Of Drama 05:14
6.Downtime 05:54
7.Science 02:47
8.Vouloir 03:15
9.Jane 05:29
10.Slaves Of Venus 05:13 

Putain, ça commence mal, le juge vient de rendre son jugement, 'Sentence to Death' . 
Allumage EBM sur beats oppressants, étincelles Astronomy Domine, ambient music zébrée de fulgurances industrielles, froideur et voix d'outre-tombe et comme dans un cauchemar, des bruitages de camp de concentration, l'homme tremble sur l'échafaud, le couperet va tomber, le sang ira éclabousser le bourreau.
Témoin silencieux de la scène, tu retiens ton souffle,  cette nuit tu ne dormiras pas!
L'industrial dance track 'Neon Park' donne son titre à l'ouvrage et te renvoie vers les glorieuses eighties qui ont accouché  de gens aussi estimables que Snowy Red ou Deutsch-Amerikanische Freundschaft.
Tu dis...  Death in Vegas!
Pour les nineties, alors!
Une première plage en français, ' Je Peux Pas', amène ton cerveau à imaginer  Els Pynnoo danser au son d'un accordéon pas rance, étonnant mix d'electro, de cabaret et de musique foraine.
Une fameuse claque kitsch. 
 Tu danses, Simone?
Peux pas, j'ai le vertige et j'aime pas l'accordéon.
Tant pis, j'invite ta soeur!
' Breakfast girl':  il était une fille, on a fait l'amour, le matin je l'ai regardée boire son café et avaler un croissant.
Je l'ai aimée, je crois.
Sexy le timbre détaché, presque asthmatique, c'est décidé j'opte pour Kinex Kinex et je flanque Miss Kittin aux oubliettes.
Le monde n'est qu'un perpétuel bal masqué, le texte de 'Mask of Drama'  est de la plume lucide et désenchantée  de Richard Anderson de This is the Bridge, qui utilise sa voix, de caverne, pour faire de cette pièce, faisantt référence à David Bowie, une tragédie électro à faire pâlir Shakespeare.
'Downtime'': Il n'y a pas que dans les branches de sassafras que souffle le vent, un foehn sournois envahit l'espace, et quand un train fantôme émerge, comme sorti du désert, tu frémis,  la mélopée, lugubre, entendue en bruit de fond ne va pas apporter un quelconque apaisement. 
Ce n'est pas au loufoque Professeur Tournesol que tu penses à l'audition  du brumeux ' Science'. Aridité, rigidité, rigueur, le ton n'est pas à la franche rigolade, I can't breathe, qu'il disait, il devait souffrir de claustrophobie...
Un second titre en français, ' Vouloir' s'affiche, obsessions narcissiques, ce soir je serai la plus belle pour aller danser, je m'habillerai de noir! 
'Jane', pas la copine de Tarzan, ni la soeur de JJ Goldman, semble sortir d'un film expressionniste, mélodie synthétique pour tétraplégique affectif ( ouais, elle a été piquée, celle-là).
A la manière d'un Frank Tovey le grand allumé, le ton est glacial, le propos inquiétant.
Comme un malaise s'installe, il était sur le point de s'évaporer avec la dernière proposition 'Slaves of Venus', amorcée par des sonorités de clavecin baroque, il a fallu que le vent se mette à gémir et que des images de tombes et de hiboux, inspirées par un poème du Comte de Lautréamont, s'immiscent dans ton crâne pour perturber ton esprit et, à nouveau, cette chère neurasthénie s'empare de toi.

Avec ' Neon Park', Raphaël Haubourdin a  conçu  une oeuvre à l'esthétique romantique précieuse  et décadente.
Pour que l'album paraisse un jour en format physique, il faudrait écouler pas mal d'exemplaires numériques ( vendus pour la modique somme de 7€) ,  so, people,  sortez vos billets!

 https://kinexkinex.bandcamp.com/album/neon-park-full-digital-album










  

jeudi 25 juin 2020

FauxX- Sortie de résidence à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc, le 24 juin 2020

 FauxX- Sortie de résidence à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc, le 24 juin 2020

Une véritable bénédiction, après un sevrage de 97 jours, une invitation de Bonjour Minuit pour assister à la sortie de résidence de FauxX.
Ok, ce n'est pas un 'vrai' concert, ni un 'vrai' public, nous étions une trentaine de privilégiés dans la grande salle du complexe briochin, mais très vite l'auditoire a retrouvé toutes les sensations du live act.
Le streaming n'est qu'un pis-aller, rien ne remplace la scène!

16:55'.
Muriel, chargée de communication: euh, tu t'es muni de bouchons?
N'en utilise jamais, MuMu!
Gaffe, ça joue fort, très fort...
Ils ne sont que deux!
Ecoute, utilise les ear-plugs, tu me remercieras.
Passage au bar, une Kronenbourg fraîche en ces temps de canicule, avant l'allumage, pas un mauvais plan.
17:10': videz vos verres..
Attention, mesdames et messieurs
Dans un instant on va commencer
Installez-vous dans votre fauteuil bien gentiment
5, 4, 3, 2, 1, 0, partez, tous les projecteurs vont s'allumer
Et tous les acteurs vont s'animer en même temps..
Quel bazar, t'avais oublié....
A gauche ( pour nous) , une batterie imposante, à droite, des synthés, claviers  et une machinerie électro.
L'éclairagiste nous plonge dans une obscurité totale, un vrombissement à faire tomber toutes les tours de la cathédrale ( heureusement assurée depuis les déboires de Notre- Dame)  sourd du plus profond de la terre, on n'avait pas annoncé le doomsday, merde, alors, les Mayas, ça déconne ferme!
La scène est éclaboussée de geysers lumineux carminés, les musiciens de FauxX se pointent.
 Job Tronel à la batterie  et Joachim Blanchet face à lui.
Pas des inconnus, ni des Nuls!
 Jean Baptiste Tronel, dit  Job,  débute la batterie en 1993, il fait partie de Right 4 Life ( hardcore), Nevrotic Explosion ( punk), 25 Ta Life (des Ricains), Tagada Jones et Kickback.
T'as vu  Joachim Blanchet au sein de Hoa Queen et Buck , il joue également avec Brieg Guerveno.
En 2018, FauxX sortait l'EP  'N3H(il)'  que les disquaires ont jugé bon de caser sur l'étagère métal expérimental.
Job entame son travail de sape et martyrise tout ce qui l'entoure en frappant comme un batteur privé de jouet depuis des mois, tandis que Joachim façonne une toile de fond, façon BO de film de science-fiction.
La défense anti-aérienne entre en action, les projecteurs recherchent l'avion ennemi qui largue joyeusement ses bombes sur la baie de Saint-Brieuc, les enfants sont mis en sureté dans les bunkers, construits par des touristes germains, chiens et chats détalent, la tension est extrême quand une voix ( un rugissement, plutôt) se fait entendre.
Les growls de Joachim évoquent  les cantiques gutturaux de groupes aussi joyeux que Through The Eyes of the Dead ou Beneath the Massacre, d'éminents protagonistes d'un genre référencé death metal.
Tu dis, Georgette?
Massif!
Effectivement, ce n'est pas de la dentelle!
Après ce 'Alt light rebirth', le duo propose ' Their garbage in the heart'.
 Ton coeur immaculé souffre, quelques effets caoutchouteux, tendance matraque de poulet,  furibond après toutes ces médisances répétées, agrémentent cette nouvelle tranche d' indus à faire pâlir Trent Reznor.
Comme une envie de taper dans un punching-ball s'empare de toi.
Pas le temps de reprendre son souffle, ils ont amorcé ' Transhuman' un instrumental martial. 
Y aura-t-il une lumière au bout du tunnel? 
Job, se lève et prévient, on vous envoie un dernier morceau, il n'est pas encore tout à fait point, on vous le joue en mode cool. 
Le sens du terme décontraction n'est pas le même pour tout un chacun, ' Kill the monster', au chant saccadé et à l'ambiance doom, t'envoie des images de chemin de croix, de pénitence, de martyrs, de souffrance, d'âmes qui errent, de Jérôme Bosch ou du Jugement Dernier, que tu peux admirer dans la cathédrale Sainte-Cécile d'Albi.
Etonnant pouvoir d'évocation transmis par  la musique biblique de ces jeunes gens.
Ce mini-concert aura duré trente minutes, il a réussi à  transporter le maigre public, ça promet pour la suite.

Détail: Job tient à s'excuser pour avoir ramé lors de la dernière salve, on n'avait rien remarqué!

Bonjour Minuit espère pouvoir reprendre les concerts en septembre, la première affiche:
AUSGANG + ARM • (initialement prévu le  20.03) reporté au jeudi 24.09.



mardi 23 juin 2020

Album - Bees Deluxe - Mouthful of Bees

Album - Bees Deluxe - Mouthful of Bees

Please find the latest Bees Deluxe album "mouthful of bees".


Mince, jamais entendu parler, t'es pas apiculteur, tu connais les Bee Gees, Bees Make Honey, A Band of Bees, The King Bees, She Keeps Bees, Phil Bee's Freedom et les B-52's.
D'où sort cet essaim?
Nestor Burma?
Suis retraité, fieu!
Philip Marlowe, we need a helping hand!
Cherche du côté de Boston, il existe un Bees Deluxe pratiquant  un mix d'acid blues et de  jazz-inspired, funk.
 Muchas gracias, Marlowe.
Tu continues à fouiner sur la toile, Spotify signale plusieurs CD's avant ce ' Mouthful of Bees', le dernier 'View of a dog' en 2018.
Cette plaque contenait des compos originales, Mouthful of Bees propose plusieurs covers.
Quoi,  le line-up, ça vient:
 Carol Band keyboards + vocals/  Allyn 'Aldo' Dorr bass + vocals,/ Paul Giovine drums + percussion  ( ex Keb Mo) et le British ( ze chief), Conrad Warre, guitar + vocals.

 Tracklist/
Voodoo Doll
Damn Your Eyes
Prison of Love
Bad Influence
Walking Out
I Wouldn't Treat a Dog (The Way You Treated Me)
For The Love of a Woman
Homework
Palace of the King
Blue + Yellow
L'album démarre en mode acid blues,  style que le groupe a choisi pour qualifier sa marchandise, gaffe de ne pas te piquer avec une des épingles traversant la  'Voodoo Doll', une poupée peut-être moins massive que le 'Voodoo Child' de Jimi à la sauce Stevie Ray.
Pas de panique, Conrad sait faire pleurer sa gratte,  le blues funk dégouline  de partout, pauvre  petite poupée, pas riche,  saignée à blanc
Chouette entrée en matière, suivie par 'Damn Your Eyes', le classique immortalisé par Etta James.
Pour certains flics, you're taking my breath away.... ne doit pas laisser que de bons souvenirs.
Après ce downtempo , ils s'attaquent, avec détermination et quelques effets wah wah bien sentis, au 'Prison of Love' de Robben Ford and The Blue Line.
Toujours au rayon reprises, ils enchaînent sur ' Bad Influence' de Robert Cray, une plage que Clapton avait insérée dans la tracklist d' 'August'. 
S'il est impossible d'imiter la voix caressante de Robert (Conrad n'essaye même pas), la version du gang des abeilles tient aussi bien la route que la DS  du Général De Gaulle en plein attentat.
Guitare limpide, timbre légèrement éraillé, rythmique sobre et juste, orgue discret, c'est du velours!
Retour au matériau propre avec  'Walking Out' a high pace blues track pendant lequel la guitare cavale fièrement, tandis qu'un piano, en sourdine, dévoile le passé jazzy de Miss Band.
Bobby "Blue" Bland n'a jamais maltraité son clebs, il le rappelle à une nana dont il ne garde pas que des bons souvenirs, ' I Wouldn't Treat a Dog (The Way You Treated Me)' .
Bees Deluxe nous soumet une version laidback que tu peux savourer en flattant Blacky en le caressant négligemment.
Tu dis, t'as pas de chien?
Masturbe-toi!
Précédé d'une longue et fluide intro, 'For the Love a Woman' joue brillamment la carte slow blues,  c'est clair, Conrad Warre, l'ex- journaliste du Melody Maker ou du NME connaît toutes les ficelles, tu ne peux qu'acquiescer lorsque Bill Copeland écrit "Conrad Warre is taking Bees Deluxe to new heights".
 Otis Rush originally released 'Homework',  written by Al Perkins  and Dave Clark  in 1962. 
Depuis, tous les bluesmen négligent leurs devoirs, la faute à qui?
Baby, you got me so blind.... 
Il n'y a pas d'âge pour être amoureux, by the way tasty licks, Conrad!
Un autre géant du blues, parti en 1976, se nommait Freddie King, le gang de Boston reprend un de ses chevaux de bataille,  ' Palace of the King' écrit par  Leon Russell/Don Nix/Donald Dunn.
Le groove suinte de partout, t'as à peine épongé ton front que la clique entreprend le dernier acte, 'Blue+Yellow', un morceau écrit pour les supporters de l'Union Saint-Gilloise, illustré d'un dialogue courtois claviers/guitare, tandis que la rythmique nous la joue  Carl Radle/ Jim Gordon, comme sur le premier album solo d'Eric Clapton.

Bees DeLuxe : à découvrir d'urgence!

  





BACK TO BEFORE AND ALWAYS.... The B-52's

Flashback.

Considérations en période de (post)-confinement... par NoPo!


BACK TO BEFORE AND ALWAYS
The B-52'sRock Lobster extrait de the B-52's 1979
A tous les coups, l'on gagne! Vous avez le choix, B52 c'est :
un avion réponse A
une coiffure réponse B
un groupe de rock réponse C
Gagné!
Pour leur côté disjoncté et cependant branché dans la même église, on peut rapprocher les B-52's de Devo, tous bien allumés et fondus comme des cierges.
Originaires d'Athens (sans doute un bout de planète claire en Géorgie), les Américains débarquent en 79 et marquent le coup.
Le 1er album des avions frappe fort et lâche les cheveux, les chevaux et les morceaux comme des bombes.
La pochette fluo sur fond jaune, flashe les musiciens sur pause. Bien plantés et regards défiants, ils assument totalement leurs couleurs criardes et les choucroutes garnies des filles (Simpson à la marge) qui valent le coup d’œil.
Le disque plante ce même décor kitsch et baigne dans une excitation permanente. 4 titres explosent littéralement sur la galette : 'Planet Claire', 'Dance this mess around', '6060-842' et 'Rock Lobster'. Ce dernier sorti en single décolle comme un ovni parmi les ovnis, un sacré coup de canon!
Intro à la guitare teintée de basse (vu qu'il n'y a pas de bassiste!), la batterie entre de suite en action accompagnant des pointes rythmiques de clavier puis les voix haut perchées de Kate Pierson et Cindy Wilson vocalisent avec des tremblements dans les 'shouou shoudoubida'.
A l'opposé, la voix nasillarde et chevrotante de Fred Schneider narre une histoire surréaliste de langouste dans une party sur la plage.
Sous leurs chevelures généreuses, les filles chantent motifs sur mots tifs en coups doubles.
Orgue Farfisa sur cordes sonnantes et trébuchantes peignent des couleurs années 50 avec une pointe de surf sur la vague.
La batterie et la guitare goûtant le groove, le morceau s'allonge et provoque une envie irrépressible de danser en faisant n'importe quoi. 'Rock' 'Rock' aboie Fred.
Fausse escale, atterrissage contrôlé en 'Down''Down' mais pas de débarquement (y'en a qu'ont essayé!), c'est pour mieux redécoller mes enfants!
Les voix du chanteur répétant 'Lobster' 'Rock' et des 2 chanteuses s'entremêlent et se provoquent dans des cris hystériques, entraînés par la rythmique de la guitare et un bruit synthétique chelou 'Bipbip Bip'.
'Let's rock' hurle Fred avant de regrouper des garçons en bikini et des filles avec des planches de surf autour d'un barbecue dansant. Les coups de soleil commencent à faire leur effet.
La fin du morceau se crashe dans une pure folie où une foule sentimentale de poissons et crustacés s'invite sur le sandfloor... tous les coups sont permis!
Les filles, déchaînées, partent dans des délires sonores imitant des bruits d'animaux puis, dans les dernières secondes ... 'Rock lobster' scande Fred comme un robot pendant que Cindy monte sur des talons aiguilles dans les aigus d'un air extraterrestre.
Coup de sifflet final!
Un coup de poker, un coup de maître, un coup de grâce!

jeudi 18 juin 2020

BACK TO BEFORE AND ALWAYS.... The Waterboys

Flashback.

Considérations en période de (post)-confinement... par NoPo!


BACK TO BEFORE AND ALWAYS
 The Waterboys - The Pan Within - extrait de This Is the Sea 1985
Un apéro d'étudiants en 83... un vinyle tourne et m'hypnotise... le microsillon sonne et je n'entends plus personne. Un gars, à la même coiffure que moi, chante "December is the coolest month", puis "A girl called Johnny" avec ce piano/saxo si sexy ...
Frisson quand tu nous tiens! D'emblée, je nomme les Waterboys le groupe le plus incroyable du monde (avec The Cure, Joy Division, Siouxie and the Banshees et pas mal d'autres).
Leurs 3 premiers albums se forgent dans une même fonderie new wave folk (courant inexistant qui n'entraînera pas grand monde sinon eux, avant leur virage Irlando Celtic) finalement appelé 'The Big music' pour son côté lyrique (et leur chanson du même nom).
Attention! Il faut ajouter que les Waterboys utilisent du violon, comme des sanglots longs et des instruments à vent, comme des embruns volants et ça change tout!
Dans ce style, ils atteignent leur apogée (le point 'G'?) en 1985 avec la présentation de la mer par les porteurs d'eau. "This is the Sea" éclabousse, submerge, aspire dans un mouvement tournoyant sans noyer.

Une sobre pochette arty en noir et blanc avec un plan cadré sur un Mike Scott, classe, visage penché, caché par ses cheveux, jette un peu de mystère.
Après l'intro trompette du 1er morceau, les musiciens frappent fort en faisant le contraire de ce qu'ils disent 'Don't bang the drum'. Le titre suivant 'The Whole of the Moon' barrit, cette fois, à pleine trompettes (ils en intituleront même un titre) et fera carton plein (comme la lune) mais en différé, après sa réédition en 91.
Tout est bon dans le poisson de "This is the Sea" (la pêche sera pour l'album suivant) mais ma préférence va à 'The Pan Within'.
Un bruit étrange comme un lancement de train à vapeur et Mike Scott crie 'Gare!' (ouh), puis fredonne imperceptiblement. Le piano de Karl Wallinger nous installe sur de bons rails et déjà le rythme des traverses bat le pouls au fond de nos oreilles.
La voix du leader écossais nous régale, remplie de passion poétique. Cette chanson nous invite à un voyage sous la peau! Elle partage un panoramique de paysages intimes qui défile sous nos yeux fermés, un océan de merveilles...
Le violon virtuose de Steve Wickham virevolte et louvoie. Pas de refrain, juste une petite montée en pression, relâchée par les soupirs soufflés en 'ouhouh' du chanteur. Le voyage se fait d'une traite sans escale. Trop court! On aimerait tant faire le tour de la terre sur la mer à plein poumons, le vent est un délice!
Il faut nous rendre, il faut nous rendre à l'évidence, les musiciens marchent sur l'eau (salée, est-ce plus facile?).
Indispensable comme l'iode qu'elle dégage, cette œuvre marinée et baignée d'écume héroïque, fait frémir jusqu'au bout du cœur.