jeudi 16 mars 2023

Ana Popovic au Spirit of 66, Verviers, le 14 mars 2023

 Ana Popovic au Spirit of 66, Verviers, le 14 mars 2023

 

 Mitch « ZoSo » Duterck

 

ANA POPOVIC : Spirit of ’66, Verviers (BEL)_2023.03.14.
 
Malgré les conditions climatiques défavorables et aussi peu engageantes que l’annonce d’un concert d’Indochine avec, en première partie, les décibels (déci-bêlements) de Julien Clerc pour la fête nationale, nous décidons Marc (chauffeur-découvreur) et moi (copilote responsable) de nous mettre en route avec une marge de manœuvre suffisante pour parer à toute éventualité. En clair, nous quittons Namur à 16.30 pour arriver à Verviers, trafic faisant, peu avant 18.00. Comme quoi l’expérience…
But avoué de notre escapade : le concert d’Ana Popovic, une blonde Serbe (une Serbe d’Or, pour Astérix…) venue nous proposer de découvrir en exclusivité « Power » son tout nouvel album qui sortira officiellement le 5 Mai prochain. C’est le 1er album d’Ana depuis qu’on lui a diagnostiqué un cancer du sein en 2020 alors que la mode de l’époque était encore résolument tournée vers le Covid. La nouvelle résidente de Manhattan Beach, Californie qui a perdu sa mère de la même maladie il y a trois ans, voyait tout à coup son monde s’écrouler. Elle ne savait plus à quel sein, sorry, à quel saint se vouer.
C’est grâce au soutien (celle-ci n’était pas voulue, juré) et aux conseils de Buthel, son bassiste et directeur musical qu’elle a repris courage. « Il a le pouvoir de guérir les gens » déclare Ana. « Tu n’as pas le droit de laisser tomber, tu es née pour faire ce job. On a du boulot qui nous attend, il y a encore plein de gens qui doivent découvrir notre musique » lui dit son partenaire musical.
C’est en visio-conférence que le duo commence à travailler à l’écriture du nouvel album, tandis qu’Ana faisait de fréquents aller-retours entre Los Angeles et Amsterdam où elle suivait un traitement de chimiothérapie. «Chaque fois que je rentrais à L.A, Bethel m’accompagnait partout, il m’a même aidé à choisir mon nouveau look» déclare la jeune femme. “Cet album a été le déclic nécessaire, je devais m’en sortir. Finalement, la musique et ma Fender Stratocaster de 1964 m’ont sauvé la vie. J’en suis convaincue. » conclut la miraculée.
Bref, la voilà de retour, toujours aussi jolie et longiligne, elle traverse la foule du ‘66 au lieu de la fendre comme ça se fait d’habitude, saluant au passage la gent masculine venue en masse pour voir et surtout écouter notre miraculée, du moins je l’espère. Comme je disais il y a peu à quelqu’un qui se demandait comment ce serait en « live » : « si tu n’aimes pas la musique, contente-toi de regarder, tu n’auras pas tout perdu. »
Personnellement j’ai fait connaissance avec la Miss et sa musique le 4 février 2012, c’était à Bruxelles au café-concert le Montmartre, 344, Avenue de Boendael à 1040 Ixelles, pour ceux qui veulent tout savoir. Nous étions environ 70 personnes, c’était la capacité maximum de la petite salle située à l’arrière de bâtiment. Ana en était déjà à son 5ème album. Son style résolument Blues classique de l’époque laissait déjà entrevoir de petits accents jazzy et funk. Au fil des années, son style et sa réputation de guitariste hors pair ont amené la jeune musicienne, née le 12 Mai 1976 à Belgrade, pas celui près de Namur, celui en ex-Yougoslavie, à jouer avec les plus grands et à gagner le respect de ses pairs dans un milieu encore très machiste et codifié.
Son inclination à changer de direction artistique se marquera nettement avec la sortie du très funky « Like It On Top » en 2018, suivi de la bombe intitulée « Live For Live » parue le 15 mai 2020 alors qu’elle luttait contre le « crabe ». Ces deux albums et le fabuleux groupe qui l’entourent lui ouvrent encore de nouvelles perspectives qu’elle ne manquera certainement pas d’explorer.
C’est avec ce cocktail explosif que la combattante de la six-cordes est venue nous présenter son nouveau brûlot quasi deux mois avant sa sortie officielle prévue le 5 Mai. Et comme le CD était en vente, on se l’est évidemment acheté et fait dédicacer. La prestation était, disons-le franchement, parfaite à tous niveaux. Pas de temps morts, pas de fautes de goût ni de style, et encore moins d’exécution. Tout le monde a adoré, sauf peut-être, un voisin forcé et malheureusement membre de la confrérie des conférenciers
“connaisseurs-conteurs” qui a cru bon et obligatoire de dispenser son savoir superflu à voix haute pendant toute la soirée à la cantonade, commençant invariablement ses diatribes par « je n’ai rien contre, mais… » Heureusement, qu’on est bien élevés par chez nous aussi non…
A part ça, nous avons tous vécu 1h45 de bonheur musical et à mon avis, au niveau des photos prises, on ne doit pas être loin du record, si il n’a pas été battu hein Francis ? Dis-moi que tu as les chiffres ? Une vraie soirée de blues-funk avec de petits passages subtils de Jimi Hendrix dont la belle est une fan absolue, sans oublier une reprise de « Going Down » déjà passée par les doigts de Freddie King, Muddy Waters, Jeff Beck ou encore Stevie Ray Vaughan pour ne citer qu’eux.
Si j’ai un conseil à vous donner, ne ratez pas le prochain passage d’Ana Popovic car c’est du très haut de gamme sans jamais être ni démonstratif, ni pompeux.
Au cas où nous aurions été retenus sur place par la neige, j’avais appris à dire en Serbe : « Bonsoir Ana, vous ne pourriez-pas nous loger ? » mais il n’a pas neigé. P****n de météo va ! Une autre fois peut-être…
Mitch « ZoSo » Duterck

mercredi 15 mars 2023

Slant Six EP by The Nighthawks

Slant Six EP by The Nighthawks
 
michel
 
Vizztone Label Group
 
Depuis 1972, les Nighthawks, des oiseaux nocturnes ayant vu le jour du côté de Washington DC, parcourent l'univers blues des States aux Antipodes en passant ( souvent) sur le Vieux Continent, tu les as croisés en Belgique, c'était juste après l'invention du SIDA.
 
Mark Wenner ( harmonica, chant) crée le band et , à ce jour,  demeure le seul membre des débuts. Celui qui a découvert le blues par le biais de Slim Harpo, Lazy Lester, Muddy Waters ou Howlin’ Wolf, recrute Jimmy Thackery à la guitare, il fera carrière sous son nom  plus tard, Jan Zukowski ( ex Cherry People) à la basse et, un autre vétéran, Pete Ragusa aux drums.
Jimmy est le premier à quitter les rapaces, après avoir enregistré un nombre impressionnant d'albums avec eux,
Le groupe s'était déjà adjoint un keyboard player en la personne de Gregg Wetzel , la guitare passe en différentes mains: Jimmy Nalls, Warren Haynes, James Solberg, Danny Morris et Pete Kanaras, e a.
La discographie croît rapidement, albums studio ou enregistrés Live.
 En 2005, un Live est gravé à Vienne, on n'y trouve plus aucune trace de Jan Zukowski. La basse est tenue par Johnny Castle, à la guitare et aux vocals, le groupe a embrigadé Paul Bell.
Ce ne sera pas encore le line-up définitif: 2010, Pete Ragusa has decided to leave The Nighthawks after a fabulous 35-year run.
D'autres départs suivent... en 2023, le groupe est formé par Mark Wenner: Vocals, Harmonica/ Mark Stutso: Drums, Vocals/ Paul Pisciotta: Bass / Dan Hovey: Guitar, Vocals, ces braves gens sont crédités sur l'EP ' Slant Six'  qui succède à l'album qui célébrait leur cinquante années d'existence: 'Established 1972'.

Tracklist:
1. Motor Head Baby (2:39)
2. Forty Days And Forty Nights (3:23)
3. Standing Around Crying (5:00)
4. You’re Welcome To The Club (3:58)
5. Poor Me (3:31)
6. Don’t Know Where She Went (3:15)
 
Pochette des plus classiques: les engoulevents prennent la pose  armés de leurs jouets respectifs, Mark s'est dit que poser avec un harmonica coincé entre les dents c'était un peu naze, il  a pris une position bras croisés  ce qui lui permet d'arborer des avant-bras généreusement tatoués.
Partie supérieure: le logo et le nom du groupe, at the bottom le titre de l'EP, Slant Six. 
 
Le mini- album est composé de six covers.
 Excepté Paul,  concentré sur ses quatre cordes, ils poussent la chansonnette à tour de rôle. 
 
The song 'Motor Head Baby' was written by Johnny "Guitar" Watson and Mario Delagarde and was first recorded and released by Young John Watson in 1953.
Dan Hovey se charge des lead vocals d'une voix traînante, faut respecter la speed limit. L'harmonica du chef suit le rythme sans problèmes, Dan nous place un petit solo de guitare bien propre et les copains assurent la base rythmique sans sourciller.
Du blues classique, idéal pour faire la Route 66 sans se faire  harponner par la Highway Police.
Faut pas l'écouter si elle te dit ... "Step on the gas, now darling, and stop all that teasing me!", tu vas au devant de sérieux déboires!
Toujours dans les fifties, voici 'Forty Days And Forty Nights',  le midtempo blues popularisé par Muddy Waters.
Mark Wenner, au chant et à l'harmonica, se taille une grande partie du boulot, ses soli de mouth harp  dépouillés et précis se greffent sur le jeu sobre de ses comparses.
Pas de simagrées, ni de mauvais cinéma, les Nighthawks nous livrent une version respectueuse du classique du Mississippi Blues.
Et Moïse, toujours sur le Mont Sinaï, il doit crever de soif!
Sur la lancée, le groupe s'attaque à un second Muddy Waters, toujours chanté par l'harmoniciste, le slowblues cinq étoiles, 'Standing Around Crying'. 
Les lignes d'harmonica, intenses et aiguës, chatouillent l'âme et les tripes, tandis que basse, guitare et drums resserrent les rangs pour modeler un substrat robuste.
 Little Milton a enregistré 'You're Welcome To The Club' en 1965 , it was  first released by Lee "Shot" Williams, cette fois, c'est  Mark Stutso qui se colle au chant, il le fait  avec conviction pour nous proposer  une version  bourrée de soul de ce  r&b  track  gluant.
Dan Hovey place quelques riffs jazzy de la plus haute tenue, ce coup-ci l'harmonica reste sagement en retrait.
Après s'être rincé le gosier, Mark d'une voix lessivée, mais pas à l'ammoniaque, peut-être au cognac,  s'attaque à ' Poor Me' d' Al Anderson, un gars qui meurt de soif, "Poor me, poor me, pour me another!".
Ce shuffle permet à Mark Wenner de faire preuve d'ardeur au travail, un  jus sirupeux dégouline de ses lignes d'harmonica, Dan, pas jaloux, lui répond par un solo sobre et fluide, tandis que le jeu de Paul Pisciotta nous rappelle au bon souvenir d'un certain Donald Duck Dunn, un copain de Booker T.
Don't Know Where She Went'  de Willie Egan achève l'exercice.
C'est en duo que  Dan Hovey et Mark Stutso colorent ce  rocker, teinté r'n'b,  que les rois du boogie, Canned Heat, avaient inclus à leur répertoire. 
Les Nighthawks ont dû s'amuser à reprendre ces six échantillons de la très riche collection blues, l'auditeur, lui,  prendra du plaisir à écouter l'extended-play.

Le groupe tourne pour l'instant aux States, l'Europe ne semble pas être au programme avant septembre 2023.
 

 
 
 

dimanche 12 mars 2023

Photøgraph au Barbe à Plouha, le 11 mars 2023

Photøgraph au Barbe à Plouha, le 11 mars 2023

michel

 Achères, tu connais?

Euh, c'est pas une terre agricole qu'on laisse temporairement reposer en ne lui faisant pas porter de récolte?

T'es qu'un paysan, il s'agit d'Achères , une commune des Yvelines, c'est de là que vient Photøgraph , un trio pratiquant un electro pop , inspiré autant par la Britpop des débuts ( Suede, Blur, Manic Street Preachers, Supergrass...)  que par la French House  de Bob Sinclar, Daft Punk ou Etienne de Crecy.

Romain Simard ( claviers, synthés ( dont un impressionnant Novation ZeRO SL MK II ) , guitare, choeurs)/ Etienne de Bortoli ( batterie, percussions, choeurs) et le franco-anglais  Jon Sayer ( actif chez Woodbell) , pas un cousin de Leo Sayer, qui avait cartonné avec ' More than I can say'  ( lead vocals, guitare, clavier, synthé),  se sont connus sur les bancs de l'école  et ont décidé de monter une formation rock car pour draguer les filles c'est plus convaincant que de se dire séminariste.

Le groupe a pondu plusieurs singles, un EP 'Photograph' en 2016, un autre ' Big Day' en 2019, il vient de publier l'album ' Instant Memory Lapse', pour l'instant audible sur  Spotify, Deezer et diverses plateformes de streaming, le vinyle et autres supports physiques, c'est pour bientôt!

20:00, le Barbe est bien garni, comme chaque semaine, les trois frocs blancs ont pris place et entament le décodage de la setlist en commençant par 'Tan my Heart', un extrait de leur dernier méfait.

Ce qui frappe d'emblée c'est l'accent British prononcé,  très cockney, sans être rebel,  de Jon Sayer. Avoir vécu près de Paris ne lui a pas donné des intonations Antoine de Caunes mais  il a sans doute beaucoup écouté Blur.

Chouette morceau dans la veine Britpop  travaillée, avec lignes de guitare cinglantes et synthés omniprésents, un passage narratif donne un caractère John Cooper Clarke  au rendu.

C'est bien parti!

Dans la même veine, ' Good team' de 2020  s'avère synthétique,  sophistiqué et dansant, mais tu oublies le côté échevelé, on est entre gens civilisés.

Today is a ' Big Day', annonce Jon.

Tu te maries, questionne Casimir !

Après cette jolie rengaine synth pop, décorée d'un chant choral coquet qui te permet de voir les étoiles de près, ils embrayent sur ' Divine ' car nous sommes tous beaux comme de jeunes dieux.

Si tu adhères à la pop enjouée des Pet Shop Boys, sans forcément revendiquer le côté gay, tu vas aimer cet angélique ' Divine'.

Puis vient 'Diamond Safety Box' présenté comme un titre costaud.

Tu t'attendais à du Mike Tyson, on t'a servi du synth pop sur flow hip hop, c'est bourré de gimmicks et d'arrangements à la limite kitsch. On ne peut pas leur reprocher un manque d'originalité.

' Fight, bite, grow' et son couplet participatif passe du doucereux à la dépense d'énergie.

Depuis 10', un mioche casqué se trémousse face au lead singer, soudain une illumination lui vient, il saisit la jambe de Leo sans parvenir à le faire trébucher.

Un futur Black Bloc?

Reprendre ' L'amour à la plage' de Niagara peut être sympa, mais pas  si on bricole une version boursouflée.

Ne pas confondre les chutes du Niagara et la pisse de chat.

Trop de kitsch tue le kitsch!

Le cinématique ' Train' les remet sur les bons rails, ce morceau lounge, quasi instrumental, a été plébiscité par FIP, c'est justifié.

Le voyage se poursuit agréablement, la locomotive tourne rondement, ' A good day', et ' No Crisis' se succèdent comme sur le nouvel album.

Roger Hodgson, de passage dans le Goëlo, remarque 'Crisis, what crisis?'.

Non, ' Never say never' n'est pas une reprise de Jutin Bieber, mais un nouveau morceau dancepop  sur lequel les nappes de synthé s'entrelacent ou jouent aux montagnes russes,  tandis que la voix du franco-anglais joue à saute-moutons.

C'est dingue ce mix Ian Dury/ Frankie Valli/ Burt Bacharach/ The Beloved/ Alphaville qui nous ramène loin en arrière.

' Flashlight' est un hommage aux émois amoureux de l'adolescence.

La recette: faux disco, voix de fausset,  et relents new romantics, légèrement rococo....

Rien à dire, chaque titre se défend et pourtant une forme de ronron s'est installée, on n'ira pas jusqu'à parler de somnolence, mais l'effet de surprise a disparu.

Sur scène le show se poursuit consciencieusement  sans réelles surprises, 'Protest' précède ' Roving Souls',  un downtempo à la mémoire d'amis trop tôt partis, ' puis vient ' Relax' sans Franhie parti à Hollywood.

Un coup d'oeil à l'ingé-son, on n'a pas oublié un titre?

Cassius, c'est maintenant?   

Oui, et grâce au turbulent  ' Toop Toop'   l'ambiance monte d'un cran, ce regain d'énergie a gagné le public qui s'est remis à danser.

'Give it a shot' porte bien son nom, on aurait bien avalé trois ou quatre shots bien tassés, on s'est contenté de bouger en mesure.

La playlist mentionnait ' Don't know I know', le morceau a été escamoté, c'est donc avec ' Easy' que le groupe termine le set.

Non, pas le ' Easy' popularisé par Faith No More, composé par les Commodores, mais un de leurs nouveaux titres, catchy en diable.

Un message publicitaire précède la reprise de la rengaine et le salut final.

 

Le Barbe ne l'entend pas de cette oreille, avec difficulté, le batteur et l'organiste reprennent leur place en multipliant les exercices acrobatiques pour proposer un titre d'avant le déluge, ' Kids' est bourré de reverb, de vocalises frelatées, de rythmes robotiques et d'effets symphoniques.

 

Et puis, voilà, 10 PM... the kids have to go sleeping!


 

 

 

vendredi 10 mars 2023

EP ' Arc ' - Hibou

 EP ' Arc ' - Hibou

 

michel 

self-released

Hibou?

Ben, quoi, il y a un Owl à L A , un band monté par Chris Wyse, un mec ayant notamment tenu la basse pour The Cult.  Au Havre,  The Owl Band pratique un blues tricolore,  alors pourquoi jouer à l'ahuri si Peter Michel se transforme en rapace nocturne.

Avant de hululer, Peter Michel, de Seattle, se chargeait des  drums  chez Craft Spells, le groupe de Justin Vallesteros, qui pratique un jingle pop similaire à celui de The Drums.

En 2013, il décide de voler de ses propres ailes ( la nuit) et devient hibou, un premier EP ( Dunes) paraît en 2013, suivi par trois albums, Hibou (2015),     Something Familiar (2018)   et   Halve (2019).

Son shoegaze/dreampop est bien accueilli par la presse... hazing vocals, swirling guitars... pas le genre à effrayer les chouettes.

Et puis, un gap, avant de retrouver l'oiseau dans un clocher parisien d'où il ressort avec un nouveau disque ( Arc) , auto-produit ce coup-ci, alors que les ouvrages précédents étaient distribués par Barsuk Records.

Track listing

1 Night Fell 4:41
2 June 3:52
3 Upon the Clouds You Weep 5:01
4 Devilry 4:15
5 Already Forgotten 4:36 

Written and Produced by Peter Michel

Performed by:

Peter Michel - Vocals, Guitar, Bass
Jase Ihler: - Drums ( c'est un comble, Peter tenait les sticks chez Craft Spells, mais c'était pour faire plaisir au chef).

Mixed by Brian K. Fisher and Kurt Roy

Mastered by Dan Millice 

Hayden Clay Williams, photographer and visual 3D artist,  s'est chargé de l'artwork qui convient admirablement au rendu sonore, cloudy bedroom pop  dans les tons roses, c'est apaisant et sédatif.

La nuit est tombée, le Hibou émerge d'un sommeil profond, se frotte les petits yeux, manipule ses instrument et d'une voix cristalline psalmodie ' Night Fell', tandis que Jason Ihler imprime une cadence soutenue.

Même les hiboux ( oui x, on te l'a appris à l'école, ... bijou, caillou, chou, genou, hibou, joujou, et pou...)  peuvent exprimer des sentiments amoureux.

Jolie mélodie, harmonies soyeuses, on est proche de l'univers délicat des Pale Fountains ou des Lotus Eaters, qui avaient lu Alfred Tennyson.

Pour amateurs de lo-fi alt pop et de shoegaze rêveur.

Une guitare grisante habille l'aérien et printanier  ' June',  joué sur un rythme  invitant à la flânerie: drumming au ralenti, lignes de  basse affables   et choeurs éthérés, sont destinés à te faire oublier les tracas du mesquin quotidien..

Allongé sur un gazon  tendre, tu contemples les  abeilles qui butinent, une brise douce agite les brins d'herbe,  un papillon se pose sur ta main, tu n'oses esquisser le moindre mouvement de peur de l'affoler, et là,  un flash, tu la revois sur l'écran cérébral,  pure, innocente et fragile, c'était il y a longtemps!

En clair- obscur,  Hibou te propose d'osciller au ralenti sur les sonorités brumeuses de `Upon The Clouds You Weep` , on y retrouve des guitares impressionnistes et délavées, comme The Cure pouvait en confectionner dans ses morceaux les plus atmosphériques ( style 'Underneath The Stars' ), des vocaux évasifs,  un jeu de batterie régulier et précis et un texte aussi énigmatique que celui de 'A whiter shade of pale'.

La poésie n'a pas toujours besoin d'être explicite,  ... l'homme peut être démocrate, l'artiste, lui, doit être aristocrate ... disait Mallarmé!

Pour rester en mode contemplatif, Hibou embraye sur ' Devilry',  qui n'est pas inspiré par  un roman de La comtesse de Ségur, mais qui repose  sur un cliquetis de  guitares métalliques , un drumming mécanique, des synthés vibrants  et une voix balsamique,  faussement enfantine .

Un gars tient absolument à comparer Hibou à la douce mélancolie que l'on retrouve dans les enregistrements de Death Cab for Cutie, ce point de vue se défend.

Pedro The Lion ou Built to Spill sont d'autres noms pouvant être mentionnés.

Avec la dernière plage  `Already Forgotten` la cadence s'active sérieusement, The Cure refait surface.  Jase Ihler fonce comme le lièvre de Jean de La Fontaine, mais sans lambiner en chemin, les guitares lui emboîtent le pas,  il n'y que le chant à rester détaché et circonspect pour faire contrepoids à cette débauche d'énergie.

 

 

Hibou nous livre avec  'Arc' un EP  fusionnant climats dream pop et  élégance littéraire ,effleurant les tourments de certains poètes romantiques  

 



mercredi 8 mars 2023

Celina Wolfe- EP - Celina

 Celina Wolfe- EP - Celina

michel 

Artifice and Warner Music Canada.

 "I knew if I wanted to make pop, I had to make it real,"  confiait, lors d'une interview,   Celina Wolfe, née il y a un peu plus de 25 ans dans le quartier Notre-Dame-de- Grâce à Montréal.

And she made it real, for sure!

A 5 ans, Daddy lui fait entendre Jimi Hendrix au lieu de Dorothée, puis  elle  passe à Christine Aguilera.

A 14 ans, armée de sa guitare, elle chante ses compos dans des coffee-shops  du coin , on  la retrouve deux  ans plus tard comme membre du all female band, The Empty Yellers, des gamines (Celina Wolfe on vocals and guitar, Camille Beaudoin on guitar, Esme Cavanaugh on bass, and Marie Isler on drums) ayant pondu un EP trois titres, baptisé 'Hydro Bill' .

Leur motto:  We want to Rock the world while simultaneously covering it in glitter....

Lorsque l'aventure prend fin , Celina reprend le chemin des pubs en jouant des covers.

Un jour elle croise  Ken Presse, musician ( Franklin Electric), singer, songwriter, and record producer, ils décident d'écrire en duo, 'Coming Right Back' ( inclus sur l'EP) attire l'attention, elle signe un deal avec une maison de disques, enregistre d'autres titres, et début 2023, l'EP ' Celina'  voit le jour.

Tracks:

 1.
Magnetic

2.
Like a Crime

3.
Coming Right Back

4.
Birthday Candles

5.
Hate/Love

6.
Counterfeit Love

 

Pas évident de trouver une trace des musiciens, on se lance:

Percussion, Vocals: Celina Wolfe 

Bass, Guitar, Percussion, Piano, Synthesizer: Ken Presse

Drums: Mario Telaro

 Piano : Caulder Nash

+ le  Quatuor Esca (strings): c à d : Amélie Lamontagne, violin/ Edith Fiztgerald, violin / Sarah Martineau, /viola / Camille Paquette-Roy, cello.

 Une pochette classique affichant une photo de profil  de la jeune dame aux mèches blondes. D' un regard mi-confiant, mi-scrutateur, elle fixe l'horizon  en  semblant se projeter sereinement dans l'avenir. 

Bras et épaules droits sont couverts d'une veste blanche, l'épaule gauche est dénudée, tout comme la gorge, toutefois habillée d'un élégant collier.

Celina se lit dans le coin supérieur gauche.


Ce qui frappe d'entrée en entendant ' Magnetic' c'est la similitude étonnante entre le timbre ample, puissant et bourré de soul de la jeune Québecoise et la texture granuleuse, brute et franche d'une certaine Adele, qui avait affolé la planète musicale, fin 2010, avec le killer track ' Rolling in the Deep'.

La power ballad repose à plus de 75% sur une voix intense dégageant une énergie folle, elle grimpe vers des sommets vertigineux, puis, comme la marée, redescend en entraînant coquillages et petits galets vers le large.

Ce flux et reflux est rythmé par des percussions bien présentes, tandis que synthé, piano, guitare et basse restent à l'affut sans se projeter en avant-plan.

 Ce mec l'attire comme un aimant,  ... Cause you're so magneticI'm connected to your loveYou feel electricLike lightning from above...

Du coup Einstein réagit:  la gravitation n'est pas responsable des gens qui tombent amoureux...

Oui, mais, mon cher Albert, l'attraction mutuelle, étoile - planète, ne peut-elle expliquer les sentiments de Celina?

 E = mc2, est à décrypter dans son cas!

On reprend les mêmes ingrédients pour ' Like a Crime'  ,  une seconde romance portée par une voix émouvante.

Intro électro, relayée par un piano nostalgique, electroning drumming , cassure , ...hold my hand and close your eyes... abandonne-toi, aimons-nous comme si nous étions Bonnie and Clyde, kiss me like a devil...

A l'évidence, Celina Wolfe ne vise pas les amateurs de rock expérimental, ni les mordus de gangsta rap ou les gosses qui ne jurent que par la K-pop, son mainstream pop rock, teinté de soul et d'effluves country,  offre toutes les caractéristiques rencontrées chez des artistes tels que Duffy, Joss Stone, Lewis Capaldi ou Natasha Bedingfield, des gens plébiscités par les stations de radio,  restées fidèles  à une idée classique de la chanson pop .

Daniel en entendant 'Coming right back' : When I heard it on the radio tonight, I wasn't sure if it was Adele or Lady Gaga, but I knew it was a true power ballad!'

Et alors, Celina, une chanson de rupture?

Non,  it's about overcoming my battle with addiction and alcoholism, je tremble encore quand je la chante live!

Cette ballade pourrait devenir culte à l'instar de ' You're Gorgeous' de Babybird, ' Back to Black' d'Amy Winehouse , ' Le jour se lève' d'Esther Galil ou 'Without You' d'Harry Nilsson, tous des trucs que si tu les entends chez Carrefour, tu sors un Kleenex pour cacher tes larmes.

La guimauve, il n'y a que ça de vrai!

Ecoute cette voix émouvante, le piano parcimonieux, les choeurs  majestueux, les petits gimmicks à la Coldplay  et oublie les rouquins, style Ed Sheeran!

Une amie était mal, vraiment mal, l'alcool,et autres addictions, j'ai composé ' Birthday Candles' pour elle.

Avec cette quatrième ballade, Celina a décidé de nous achever, même plus la force d'éteindre les bougies, le souffle nous fait défaut.

On la dit  vulnérable, c'est une erreur,   les vulnérables, c'est nous!

' Hate/love' s'éloigne passablement du schéma dessiné sur les plages précédentes, la nostalgie fait place à un ton péremptoire, ...I hate love...  d'accord, mais...If I could hate you I swear you'd be dead to meBut I fucking love you so I do anything you need...  c'est pas du Céline Dion, associée à Luciano Pavarotti, ici pas question de violons mais bien de sonorités electro/ trip hop subtiles, sur lesquelles Celina débite un texte sans effets de voix excessifs.

La dernière piste nous ramène en terrain connu, la power ballad!

Les composantes de  ' Counterfeit Love' : une stunning voice,  extirpée depuis les tripes, un  piano  romantique qui ravira Amélie Poulain, des cordes majestueuses pour habiller la mélodie et  un brin de pathos pour faire craquer les âmes sensibles.

 

Si Céline Dion doit prendre sa retraite, la relève est prête, Celina Wolfe fait partie des candidates à la succession!  


 

 

 

 



 

 





 

 

 

lundi 6 mars 2023

Altered Five Blues Band à La Grande Ourse, Saint-Agathon, le 4 mars 2023

 Altered Five Blues Band à La Grande Ourse, Saint-Agathon, le 4 mars 2023

michel

La tournée française  du quintet  ( d'où five) Altered Five Blues Band, venu en droite ligne de Milwaukee, qui a vu naître Steve Miller, un joker de première, passe par La Grande Ourse , qui renoue, enfin, avec les concerts blues.

Les aficionados, sevrés depuis des mois, ont répondu présent, il ne restait pas beaucoup de sièges inoccupés lorsqu'à 21h, une musique de fond juteuse annonce l'arrivée des gars du Wisconsin.

Le groupe naît en 2002, le curé du coin l'asperge d'eau  du lac Michigan, en prononçant ces mots, que Dieu te bénisse, Altered Five.

Plus tard  ils deviennent Altered Five Blues Band.

Il faut attendre 2008 pour voir arriver un premier album, 'Bluesified',  composed entirely of cover version, dont 'Beast of Burden' des Stones.

Cold Wind Records, qui avait édité la galette,  s'envole comme poussière au vent, le groupe doit dénicher un autre label, 'Gotta Earn It' sort en 2012 chez Conclave Records, la plaque contient une majorité de compos du groupe.

Quatre autres rondelles suivent , la dernière 'Holler if you hear me' de 2021, reçoit trois nominations aux Blues Music Awards.

Le titre  "Cookin' in My Kitchen" sur 'Charmed & Dangerous' de 2017 avait été élu song of the year lors des Independent Music Awards.

En 2022 paraît '20th Anniversary', a limited edition vinyl collection of tracks from Altered Five Blues Band's most popular albums.

Ce relevé pour te signifier que le band au programme de cette soirée, ce n'est pas de la gnognotte.

En 2023, le line-up  se lit: l'imposant Jeff Taylor – Lead vocals   /  Jeff Schroedl – Guitar   /  Mark Solveson – Bass guitar  /   Alan Arber – Drums   /  Steve Huebler – Keyboards.

Les quatre instrumentistes rappliquent et amorcent un rocking  blues  dégoulinant de groove, d'un pas nonchalant le colosse, Jeff Taylor, coiffé d'un petit chapeau aussi seyant que le canotier de Maurice Chevalier, remis à la mode par Elton John, se pointe et là, paf, t'encaisses une voix chaude et puissante, qui vient aussi bien de l'âme que des tripes..

Le titre, ' Right on, right on', vire boogie  collant .

La Stratocaster de Jeff Schroedl, un gars qui a beaucoup écouté Stevie Ray, lâche des flammes, Steve Huebler,  qui manie deux orgues dont un Hammond, ruse en contrepoint ( t'as lu quelque part , one of Steve’s talents is improvisation. He never plays the same solo twice and his playing is always tasteful and organic... ça va se vérifier pendant toute la durée du set) , tandis que l'assise rythmique cimente un soubassement implacable.

Entrée en matière irréprochable, la suite sera du même acabit!

 "Stay Outta My Business"  menace Jeff Taylor à sa madame,  te mêle pas de mes oignons, o k je bois du Scotch et q je fume des Havanes, et alors,  la guitare accentue le propos par un petit solo piquant.

Dans le même ordre d'idées, voici la confession suivante, ' Mischief Man', ...je le sais, je ne suis pas un saint... tout ça est enrobé d'un rythme qui déménage  à la Bo Diddley.

Next one is a drinking song,  clame Jeff.

Et les deux précédentes, petit ( façon de parler, il mesure plus qu'un mètre 62), c'étaient des cantiques?

'Great Minds Drink Alike', un shuffle pour intempérants déclarés.

On va se calmer,  voici 'Dollars and Demons', un premier slowblues brûlant,  englobant tous les ingrédients requis: solo de guitare meurtrier, voix implorante et rythmique sereine.

Gary Moore a applaudi.

Le tempo monte de plusieurs crans avec  "If You Go Away (She Might Come Back)," , au solo d'orgue sautillant .

Brefs instants de repos pour la basse, l'orgue et la batterie,  Jeff Schroedl introduit "Guilty of a Good Time," , l'autre Jeff ne le laisse pas seul longtemps, il vient seriner son discours de gambler et de roi de la picole.

Baby, je plaide non coupable, d'ailleurs comme Nougaro, j'ai fait venir les copains, ils sont tous là pour t'expliquer tout ça en musique.

 “Too Mad to Make Up,” balance sérieusement, tellement que ça donne soif, ....Bloody Mary mornin',  0' Blue Ribbon afternoon,  Whiskey in the evenin' , Tequila after two.... pas à dire, il a la santé, le gars!


Depuis un petit temps tu cherchais à tracer des parallèles, à droite et à gauche, t'as lu Freddie King, Buddy Guy, Muddy Waters et autres grands noms du Chicago Blues , mais tu tiens à les rapprocher des Fabulous Thunderbirds ou de Roomful of Blues de Duke Robillard.

Et puisqu'il est question de Chicago Blues, le quintet propose ' Heavy Love', un titre que Buddy Guy a enregistré en 1998.

Tandis que le frontman part étancher sa soir en coulisse, Steve Huebler nous place une envolée à faire pâlir Herbie Hancock, puis Mark Solveson en place une pas débile, il fait un signe à Alan, à toi, boum, boum, boum, sut tout ce qui l'entoure, et puis c'est au tour de Mister Strato de fignoler une tirade meurtrière, avant le retour du chef qui vient terminer la rengaine.

"Three Forks," est dédié à Robert Johnson et adapté du fameux 'Crossroads', il est suivi par la ballade   "Holding on with One Hand" car tu le sais les bluesmen ont un coeur d'artichaut.

La guitare, une nouvelle fois, en exhibition!

Sérieuse poussée d'adrénaline avec ' I'm in Deep'  et son  solo d'Hammond qui a fait pleurer Rhoda Scott.

'Angel of Mercy' , pas celui d'Albert King, mais l'ange chanté par Johnny Lang et composé par Mike Henderson & Bruce McCabe, suit.

Il devait être dans la salle, on a cru le voir  voleter au dessus du piano pendant un bref instant.

Avec le nerveux  "Full Moon, Half Crazy," on revient à une plage de leur dernier méfait, Holler If You Hear Me.  

Plus étonnant, ils reprennent Tracy Chapman, ' Give me one reason',  en  lui donnant une toilette blues rock pas inconvenante.

  "On My List to Quit"  et ' Charmed & Dangerous' , bourrés de dynamite, nous conduisent vers la dernière plage du set, "Holler If You Hear Me”, un nième uptempo chanté d'un timbre décidé, sur fond de blues électrique bouillonnant.

Après 90' de haute tenue, le band prend congé, la salle se lève, 12 secondes plus tard ils font leur retour, pour placer un  'Ten Thousand Watts ' qui  sur la balance dépassent les 100000 volts attribués à Gilbert Bécaud.

En plaisantant, car il est bourré d'humour, le brave Jeff, il nous déclare , you might know this one, avant de proposer une version soul de ' With a little help from my friends' qui met fin à un concert  qui entrera dans les annales de la salle!

 

 

 

 

 




vendredi 3 mars 2023

Mayfly - EP - HIDEAWAY Vol. 1

 Mayfly - EP - HIDEAWAY Vol. 1

michel 

label Duprince

 Hail the mighty mayfly! King for a day...and then dead.

La durée de vie de la  mouche de mai ne dépasse pas 24h, d'où son nom d'éphémère.

 Mayfly est l'identité choisie par Emma Cochrane et  Charlie Kunce, deux séduisantes sylphides canadiennes, lorsqu'elles ont décidé, il y a trois ans,  de monter un projet musical. 

Les demoiselles fréquentaient le collège Cégep à Sherbrooke où elles étaient inscrites au programme Arts, lettres et communication, une de leurs tâches fut de monter un projet musical: Mayfly était né.

Elles ne connaissaient pas le groupe de progressive folk/rock néerlandais qui, dans les seventies, sévissait sous la même appellation, ni le Christian band de l'Ohio, ni   le Melbourne acoustic quartet Mayfly ...

Il existe bien trois formations sévissant sous l'étiquette Ice Age, pour ne pas nommer les quatre groupes ayant opté pour Ghost, et les cinq pour  End. 

 Emma Cochrane et  Charlie Kunce- Belhadj ont déjà publié deux EP's , 'Essence' en 2021 et le tout frais 'Hideway vol.1', reprenant quatre singles sortis en 2022 et trois inédits.

Crédits:

Charlie Kunce & Emma Cochrane se chargent des lyrics et de la musique, we spend a bunch of time just experimenting in the studio until we get the right feel and sound for each piece, avouent -elles lors d'une interview. 

Elles manient tout, guitares, piano, synthé, etc ...  Charlie,  sculpte le son final dans son Digital Audio Workstation.

 Seule concession, elles acceptent l'aide de Jules Bonneville-Coulombe, un ami qui les accompagnait sur scène lors de leur premiers shows et, pour finaliser le projet passe deux mois dans le Homy Studio, où l'EP est peaufiné.

Les cordes sur 'Black Water' sont jouées par le Quatuor Esca

 

 


 Tracklist:

1
SINKING
00:54
2
Take Me Away
03:08
3
Ma peau brûle
03:22
4
Pretty Ending
02:54
5
Passenger Seat
03:01
6
ALL DREAMS FADE
03:18
7
Black Water

03.23 

Artwork d'un esthétisme exquis, sur fond bleu nuit, les demoiselles assises à même le sol, posent  le dos, dénudé,  tourné vers l'objectif , un papillon phosphorescent,  d'une teinte orangée,  se reflétant sur  leur échine.

' Sinking' une plage de moins d'une minute sert  d'introduction. Plus besoin d'écouter le soundtrack du Grand Bleu d'Eric Serra pour te dissoudre dans les flots, Emma et Charlie t'invitent à les suivre dans les eaux glacées du Saint-Laurent.

Pour t'aider à te noyer sur fond de bulles, elles ont ajouté des voix samplées très cinématographiques à leur prélude aquatique.

D'un coup de rein tu évites la noyade et remonte à la surface du cours d'eau, les filles ont  embrayé sur ' Take me away' , une composition ensorcelante, portée par des voix immatérielles se répondant, ou chantant à l'unisson.

Les couches vaporeuses de synthé  sont relayées par des percussions synthétiques élastiques, le tout étant pimenté de gimmicks électro d'un esthétisme que n'aurait pas renié György Ligeti, dont Stanley Kubrick était fan.

Et le message?

Le titre est clair, take me away, je veux oublier, je veux fuir, emmène-moi loin d'ici.

Avec la SNCF, ça craint, je le crains!

Avec ' Ma peau brûle' on a droit à un second inédit aux  textures contrastées, l' organique  se mariant au synthétique, tandis que les filles vulnérables , d'une voix absente, appellent à l'aide . Une nouvelle fois, un sauveur est requis pour  les sortir d'un mauvais pas.

Les quatre titres qui suivent sont tous sortis en single durant l'année 2022, le mellow  'Pretty Ending',  basé sur un groove hip hop aérien, mixe  sexy smooth croon à la Sade et rêverie Debussyenne, passée à la moulinette électro.

Un  cocktail aux   touches délicates et acidulées, accompagnées d' un   nuage de spleen.

 ' Passenger Seat'  invite aux mouvements étudiés  sur le dancefloor .

Pour amateurs de road movies à la' Thema & Louise' ou de film noir à la 'The Hot Spot'.

Moiteur, sensualité et univers Lynchéen.

Encore un must! 

Démarrage piano monocorde /voix fragile  pour le mélancolique et émouvant ' All dreams fade' , le tempo d'une lenteur déchirante et le minimalisme orchestral,  nous renvoient vers les heures de gloire du trip hop bristolien, avec des groupes aussi pertinents que Portishead, Massive Attack ou Sneaker Pimps, tout en ricochant du côté d'une dream pop proche de Beach House.

Esthétisme et climats brumeux sur fond de vocalises éthérées et de boucles de batterie mesmériques, 'All dreams fade' risque de  t'obséder pendant des heures.

'Black Water' aborde des thèmes aussi drôles que le découragement, la dépression,  la tendance suicidaire,  des sentiments sublimés par les cordes du  quatuor Esca.

Les voix poignantes et la structure symphonique du morceau, qui se termine par une outro pointilliste, risquent de t'arracher quelques larmes.

 

Ephémère, mais non.... Mayfly est là pour rester, on attend le volume 2 de Hideway avec impatience!

 

Le groupe est annoncé au Festival Avec Le Temps  à Marseille le 14 mars