lundi 20 octobre 2008

margaux.H -Dany Sand -Velvet Avenue :soirée cerise 19 10 2008

Une soirée acoustique, aux effluves teintés de féminité , à la flûte enchantée en ce doux dimanche automnal.

margaux H.

Wie? Margaux Hemingway (décédée en 1996) ?Petite- fille d'Ernest , je ne boirai plus de Château Margaux , please call me Margot,now! Non,t'y es pas...Une jeune , mignonne et espiègle Lilloise ,invitée de dernière minute, venue nous présenter ses fraîches compositions.
Vêtue d'une chemise de boy-scout et s'accompagnant adroitement à l'acoustique ,elle nous balance illico presto ....I want to tell you that I don't love you ....ooh ...ooh... Pas de bol ,nous, les mâles ,on était déjà sur le point de tomber en pâmoison face à sa voix grave ,décorée d'un touchant French accent.Ce titre 'I don't love you' te ramène, inévitablement,dans les eaux de Cat Power ,mais aussi de cette autre Nordiste douée et aimant William Butler Yeats:Laetitia Shériff.
'Beautiful boy' a short and romantic song. 'Mum' elle n'est pas tendre avec sa môman ...you don't have any courage...Chanson caustique,un règlement de comptes? ' LEO' nouveau titre court et fort ....I hope I will never die ....Qui est ce Leo ,pas Tindemans,for sure...
'Don't cry my Death' marrant ,elle voulait ne jamais passer l'arme à gauche .Un downtempo folky attachant .Pour la dernière ,elle fait appel à un ami:Jesse ,du groupe 'My Family' ,qui lui chipe sa guitare.'Soko's blue song'un titre enjoué et rythmé de ce band installé à Bruxelles.De belles harmonies vocales, sentant bon les sixties, flower power brand.On déménage tous à San Francisco (we'll wear some flowers in our hair...).
Vingt minutes d'un set qui parut bien trop court.
margaux H ,un grand cru !

Dany Sand

On nous annonce un duo , on a droit à un trio .
Sandra Ferretti:chant - Daniel Vincke :guitare acoustique + à la basse :Monsieur Tino ,le Serbe.
Dany Sand a vu le jour en 2007 ,mais les musiciens ont dépassé le stade du noviciat .
Daniel Vincke ,nom à consonance made in Vlaanderen, pour ce Belgian né au Congo, à l'ère Woodstock.Il a écumé les scènes nationales et planétaires avec 'Just One Shot' ,'Busty Duck' ,'l'Effet Doppler','Tam Echo Tam' ,'Milmilada' ,'Bonobo' (il y rencontre miss Sandra),'Sibel' ....etc ...(tu veux plus?Va voir sur sa page myspace:' a belgian')
Sandra Ferretti, chanteuse,auteur-compositeur italo-iranienne .Des planches ,on te l'a déjà dit : quelques singles produits par Wilfried Brits (Kleptomania,Vaya Con Dios,Blue Blot...) ,Bonobo,rencontre avec le génial et imprévisible Odieu et enregistrement de 'Maldoror' (Lautréamont 1868) ,Pole Folder ,Free Sofa ...Voilà le background.

'Feeling Good' une reprise jazzy du titre de Muse(qui l'a piqué à Nina Simone) .Sandra débute a capella ...birds flying high you know how I feel ...OK ,we feel great....it's a new day it's a new dawn (euh, il est 21h15') it's a new life...Excellente entrée en matière.
Sandra nous annonce une petite chanson rock :'La Beauté' on se pose quelques questions :c'est quoi la beauté?Voix sensuelle de Miss Ferretti et beaux backing vocals de Mr Vincke .'Bullet' un nouveau titre ,une chanson terroriste nous souffle Dany Sand.Une balle dans la tête c'est tout ce que tu mérites.'Baby don't know' un reggae suave et bilingue ,lorgnant du côté de UB 40.
'Invincible' de facture classique avec de jolis effets de guitare .On signalera le boulot impeccable de François au mixage.Daniel à la slide pour 'My Man' ,un titre dramatique sur rythmes syncopés .Sandra l'a dans la peau ce mec ...I got the fever ...je veux t'épouser, mais je te trucide si je te vois encore tourner autour de cette catin.Capito ,Ernesto?
'What if I' une basse galopante pour ce titre dansant.
'I must admit' une convaincante love song.Sandra dégage une présence scénique chaleureuse. Ok,c'est pas du rock .Tu classes dans le registre pop de qualité, sans tomber dans la mièvrerie ou les banalités dionesques et autres Star Academy clones.
'Rêves Abandonnés' à nouveau des accents jamaïcains ,pour cette chanson reggae/dub révolutionnaire (sic!) . Une révolution dansante et sans bain de sang .
Cover time 'Relax' pas de Frankie goes to Hollywood ,mais de Mika ...Took a ride to the end of the line Where no one ever goes ... repos pour Tino ,pas de basse.'Redemption song' du maître :Bob Marley! ..Emancipate yourselves from mental slavery ... message à méditer.
Mr Bassman nous fait une entrée Louis de Funès pour souligner de quelques lignes mélodiques les vocalises de Sandra,la guitare se faisant soudain arabo-andalouse pour enchaîner sur la perle du set 'Parande '(Rêve de femme'). Titre au parfum oriental épicé , que Sandra a écrit avec sa grand-mère (décédée depuis) .A chaque fois qu'elle l'interprète une émotion intense la gagne.
Une belle touche world pour mettre fin à ce concert élégant.

Velvet Avenue

Cherche pas cette avenue veloutée à Los Angeles .HH la chanteuse/compositrice et Carl,ze guitariste , sont bruxellois et, pour leur acoustic tour, Yvan les accompagne aux claviers,harmonica et percussions.A leur actif, un CD auto-produit 'Maybe' en 2007 et, en 2008 ,des gigs dans tous les bistrots musicaux de la capitale.
On démarre par un blues stylé et convaincant 'Blues Song' .La voix grave et soulful de la thin miss HH (cf Bonnie Raitt,Dani Klein...) se promène majestueusement sur les lignes d'harmonica texanes du terrible Yvan et la 6 cordes du sympathique marxiste ,Carl ,habille le blues d'une toilette seyante.
'Puzzled' claviers et shakers et la nana qui implore ..I wanna feel your touch I wanna make you blush.... a smart love song ,terminée par un mouth harp 'Il était une fois dans l'Ouest' .Du bon boulot. Silence carcéral dans la salle ,c'est l'instant choisi par Fred la Cerise pour faire craquer les marches de sa démarche fluette ,style Babar à Limoges.
'Maybe' titre de l'album,poignant et enchanteur à la fois.' Going Nowhere' entraînant,le théâtre ne s'y trompe pas et bat des mains en mesure.
'A Perfect Day' ,pas celui du loup. Typical American folk ,un downtempo te plongeant dans le Grand Canyon .La voix de Miss HH est vertigineuse. 'Breathe' après le saut à l'élastique,respire un bon coup,car le timbre de la lady passe allègrement du registre Janis Joplin à celui de Melanie en n'occultant pas quelques crochets du côté des grandes stars de la soul (Aretha Franklin,Irma Thomas...).Etonnant.
Carl peut aller se rouler un petit joint,je continue avec Yvan au piano 'High on Love' . Une ballade de la veine des meilleurs Billy Joel ou Elton ,t'as vu ma perruque ,John.Si,si... ces vieillards ont écrit de grandes choses!Carl rapplique pour quelques notes ciselées.
'Don't cry' plus nerveux... now it's time to pay the price....il est temps de payer pour tes conneries ,fiston,pas la peine de chialer!
'Stay' nouvelle love song délicate et profonde.
Tous ces titres se retrouvent sur leur premier opus .Un second est en gestation,il contiendra e.a.'Crossroads of love' avec un harmonica mélancolique et une voix implorante :emmène -moi loin d'ici ,baby.
OK! Je pars faire tourner le moteur,darling!
'Ghost of my past' on traîne tous nos fantômes derrière soi . Et, toujours cette voix chaude à te donner des frissons.HH me fait songer à une autre grande dame de chez nous, née avec le blues dans les entrailles et les cordes vocales :Kathleen Vandenhoudt!
'A million lies' ,c'est pas moi le menteur !
Exit Yvan,pause pipi?
'Try' fort et fragile à la fois.
Surprise: 'Condemnation' (de' Songs of Faith and Devotion') Depeche Mode en version blues/gospel:great!
Hey Yvan, quitte ton divan,fieu, we need your piano: 'Wish you well' à l'intro grandiloquente .Du bel ouvrage.
Et la dernière 'Not always' direction downsouth , Mozart transmué en Yankee .Public ravi ,la fille présente ses potes et Carl ,sosie de Jacques Duvel ,annonce HH au chant :ovations et rappel .
On vous refait 'Going Nowhere' en version cul-de-jatte (le guitarman prenant place sur un tabouret). Hit potentiel évident ne demandant que de l'airplay.
Velvet Avenue bientôt aussi illustre que Hollywood Boulevard!

mardi 7 octobre 2008

Stephen Stills @AB 06 10 2008

Un monument à l'Ancienne Belgique:Stephen Stills ,63 ans.
Appréhension légitime :des critiques pas vraiment élogieuses après le show à l'Olympia,déjà lors de sa précédente prestation à Bruxelles (Forest National), avec Crosby et Nash,il ne pétait pas la santé, une opération pour un cancer de la prostate fin mars....Tu attends toujours trop d'une légende!
20:15' salle quasi bondée (tous des jeunes gens et compagnes de 60 ans minimum) et Stephen ,épaissi et légèrement dégarni ,se pointe acoustique en mains. Il lance 'Helplessly hoping'. Stupéfaction :une voix cassée ,hésitante et un band semblant mollasson.On craint le pire,et dire que ce gars était renommé pour son timbre vocal aérien(remember Buffalo Springfield,Crosby ,Stills& Nash,Manassas,the Stills-Young Band...),autant que par son jeu de guitare racé.
Le band se tire après ce morceau de bravoure (sic) et Stephen continue en solo.
Un blues social ,la voix enrouée de Mr Stills convient parfaitement pour 'Treetop Flyer' ...I'm a treetop flyer Born survivor ..tu l'as dit un rescapé (LSD ,booze and so on...).OK , ça va aller,bon titre!
Comme les Byrds ,ses potes, l'ex de Véronique Sanson aime Bobby: 'Girl of the North Country' ...she once was a true love of mine... triste à entendre ,même Mr Dylan chante mieux(et Hugues Aufray ,ook) , il reste la nostalgie ,les fans adorent ,d'autres souffrent en silence.Philippe et moi on est dans la deuxième catégorie. 'Change Partners' voix haut perchée ,Stephen massacre son propre chef d'oeuvre.Il nous explique ...I sound raspy after a night in Paris .... You sound raspy after years of smoking and drinking,my dear!
Nouvelle perle exhumée '4+20' a song about committing suicide .Crosby and Nash where are you?
Time for an old blues song (250 ans) 'Blind Fiddler' ,du bon boulot,un merveilleux titre.
'Johnny's garden' Manassas 1972. Excellent ,mais quelques connards battent intempestivement des mains , stupid bastards.
'Find the Cost of Freedom ' avec une douloureuse fausse queue ,qui a laissé le vieillard fuir la maison de repos?...Mother earth will swallow you lay your body down ...Prémonitoire?
Il se pose des questions :what's the use of staying sober? ...It's getting to the point...on a tous reconnu 'Judy Blue Eyes Suite' ...What have I got to lose ...se demande-t-il?Plus rien,t'as plus de voix.Le band se ramène en stoemelings et Judy vire bamba.
Fin du premier set.
Nous aussi, on se pose des questions ,il y a eu de grands moments et des flops gigantesques.

Set 2 avec le band

Luister eens :Joe Vitale:drums (Amboy Dukes, Barnstorm ,avec Joe Walsh,Stills-Young Band,Crosby,Stills & Nash,Eagles (road band)..... Kenny Pasarelly :bass (Joe Walsh,Otis Taylor,Elton John,Dan Fogelberg...) des amateurs,quoi et pour la fine bouche ,le young dude Todd Caldwell :keyboards .
Rockin time ,kids!
' Love the one you're with' terrible son d'orgue. Pour suivre a Tom Petty cover , du southern rock convaincant. Et Stephen brillant à la guitare. Un petit Buffalo Springield 'Rock'n Roll Woman' ,ça chauffe à l'AB.,enfin!
'Isn't it about time' amorcé par des effets reverb.Du rock bien saignant avec orgue juteux.Yeah Stephen, it was high time but it's great ,man.
Blues time ,avec sixties organ typique ..I can make my guitar sigh ...Fabuleux titre et la maffia transalpine bastonne sec.
On enchaîne illico presto avec Stephen à la wah wah ...Papy fait de la résistance ,à l'assaut...
Les roadies lui amènent un piano électrique,il entame quelques mesures jazzy pour rigoler ,Joe et Kenny le suivent dans son be-bop.
Let's go: soultime!un slow crapuleux ,digne de Ray Charles et la voix de Stills se fait Joe Cocker.'Old Man Trouble' ...there's a man you know they call trouble and he follows me everywhere I go ...comme ma femme! Todd ,Kenny et Joe sont transformés en black female choir girls .Morceau magique et sweaty.
Exit le piano ,un blues à la Peter Green 'Make love to you' .On ne tient plus en place ,Stephen et Todd rivalisent d'adresse.
Une intro rock bien lourde .Yes ,people :Buffalo Springfield 'For what it's Worth' .Stephen ,on te pardonne tout , je retire toutes mes médisances ...you're the best!
And on drums, Joe Vitale .Vas-y ,Joe,gare ton tacard ,envoie la sauce. On est tous de jeunes et beaux hippies .Janis,Jim ,Jimi... ne sont pas morts !Vive l'acide ,Allen Ginsberg et Timothy Leary et Easy Rider ...
L'apothéose 'Dark Star' .Stephen ressuscité ,pas pour rien s'il est cité parmi les meilleurs guitaristes du monde .Aucun de nos groupes 2008 ne parviendra jamais à mettre le public dans une telle transe.
Rappels.
Deux blues/rock de classe mondiale 'Wounded World' sur 'Man Alive' 2005 et un titre canon de Joe Walsh 'Rockin Mountain Way' ,que Stephen joue à la slide.
Ovations ,le band salue Bruxelles.
Everybody's happy,Papy.

dimanche 5 octobre 2008

Rue Royale- Sleeping Years -Emily Jane White au Festival comme à la maison le 04 octobre 2008

La Maison des Musiques ,rue Lebeau ,à Bruxelles organisait en ce samedi venteux, le deuxième Festival comme à la Maison.Une programmation alléchante ,deux scènes et du monde.(Bruxelles avait choisi le festival comme mise en bouche pour la Nuit Blanche).

17h30 Rue Royale

Ruth et Brookln Dekker, ou Rue Royale , pas celle de Bruxelles mais un axe important à Chicago,sont de retour à Bruxelles.
Leur longue tournée européenne (3 mois) les avait amenés à l'Ane Fou (comme en avril dernier) et à l'Atelier 210 .Hier, Le Sablon!
Le couple a gagné en assurance et nous servira un set succulent.
Brookln à l'acoustique et à la grosse caisse et la charmante Ruth aux shakers et percussions diverses ,sans oublier des vocaux harmoniques.
'Lunacy' une nouvelle fois leur folk/pop doucereux et delightful te caressent les cellules nerveuses .Tu fermes les yeux et tu te laisses bercer par les close harmonies.
'Parachutes and lifeboats', sur leur EP 'The Search for where to go' ,avec ooh ooh oohs chatoyants et Ruth tapotant un tambourin .Ce West Coast folk a des relents psychédélique attachants.
An old song,la première écrite ensemble 'Even in the Darkness' ...oh I will follow you even in the darkness .....:that's love ,baby! Ruth a quitté ses Midlands (Staffordshire) pour suivre son mec chez l'Oncle Sam.
'These Long Roads' folk acoustique à la Roger McGuinn(les Byrds) ou Crosby and Nash.Rue Royale n'a pas à absorber des substances hallucinogènes pour nous faire planer, leur mellow and delicate tunes doivent énormément au Flower Power.
Insidueusement ,le duo enchaîne sur le fabuleux 'Go your own way' de Fleetwood Mac,une influence majeure....Lovin you isn't the right thing to do ...j'entends Stevie Nicks et Christine McVie/Perfect :parfait!
'Stars' leur tube myspace:imparable! Une seconde cover brillante 'Murderer ' de Low,les papes du lo-fi rock.Version magique et lyrics forts ...you may need a murderer someone to do your dirty work ... on aimerait tous ,de temps en temps, avoir recours à un murderer,non?
Plus joyeux ' Tell me when you go' avec percussions dansantes.
'On and on' vocaux éthérés ,ambiances à la Mama's and Papa's, du neo-folk amène.
Et 'U F O' un dernier titre astral clôture ce set tout en douceur.
Rue Royale ,mieux que Ségolène.

The Sleeping Years 19h15

Dale Grundle(Coleraine,North -Ireland) était le frontman des Catchers ,un indie-pop band irlandais brillant .Deux albums et un dernier show, au Garage à Highbury, en 1999.
Dale a formé les Sleeping Years en 2006. 'We're becoming islands one by one ' leur premier album est sorti en mars 2008,précédé par quelques EP's .
Le public se presse frontstage pour apprécier les perles folk/pop mélancoliques et intimistes ,distillées par Dale et son band.
L'élégant irlandais entame le set seul,à l'acoustique, par 2 titres de folk émotif et introspectif 'The Sleeping Years/ Mascoquin,Coleraine' . Tu entendrais les mouches voler, si ce mois d'octobre n'était aussi glacé et cotonneux . Evidemment ce climat irlandais convient idéalement à ses mélodies propices aux songeries.Il y a du John Martyn ou Nick Drake chez Mr Grundle.
'The lockkeeper's cottage' toujours introduit par une guitare romantique ,mais très vite Dale est rejoint par la magnifique violoncelliste asiatique ,Michelle So et par un keyboard player (Dan Wood?) ajoutant une digne majesté à cette fantaisie similaire à the Divine Comedy.Le groupe de Neil Hannon paraissant bien pompeux en comparaison. Sleeping Years fait dans l'apparente simplicité.Un morceau magique.'You and me against the World' avec Tom Page aux drums.Le titre est introduit par des battements de mains frétillants ,accompagnant une guitare jouyeuse et un violoncelle joué en arpèges.Une composition enlevée,au texte poétique ...We've been running for so long from jaded hearts and broken love ....well it's you and me against the world... Cette plage devrait faire un hit single.'Islands' title track of the album ,Ireland is an island ,isn't she?
Ambiance feutrée et sifflements lyriques ,violoncelle bouleversant et backing vocals discrets du keyboard player.'Setting fire to sleepy towns' un midtempo sensible ,de facture classique.Arty folk.
'Broken homes' ou comment quitter la verte île...leaving my home shores and north winds... bel hommage à la culture et aux paysages irlandais.'The shape of things to come' pas celui des Yardbirds ,du folk/pop symphonique raffiné. 'Clocks and clones' nouvelle mélodie chavirante ,avec jeu de guitare incisif...this is the sound of dislocating this is the sound of distance overtaking ..une beauté intemporelle. 'Nearly got it made' guitare et violoncelle pour cette ballade ouatée.
Last song:'Dressed for rain' il y a intérêt avec ces nuages menaçants.Morceau fragile,tout en émotion ,d'une beauté simple.
The Sleeping Years ou comment occulter l'agressivité urbaine en savourant les oeuvres musicales d' un conteur élégant et fascinant .

Emily Jane White

Dans la salle exigüe à l'étage.Plus de 50 personnes n'auront pu assister à la prestation de ce nouveau phénomène dark folk/blues de San Francisco. Un album 'Dark Undercoat'(2008) et elle se retrouve à l'aube d'une grande carrière.Comme influences,on cite Nick Cave,P J Harvey ,les grands bluesmen , la mythologie et les romancières /poètes Sylvia Plath ou Toni Morisson.
Sur scène trois gracieuses jeunes filles attendent le signal du départ :Emily Jane:guitare acoustique-Jen Grady:cello et Carey Lamprecht :violin.
En trio vocal ,elles entament..;If you miss the train I'm on You will know that I'm gone You can hear the whistle blow a hundred miles . ..,le magnifique '500 Miles'(de Hedy West) popularisé e.a. par Peter,Paul & Mary ou Sonny & Cher ou Richard Anthony (Et j'entends siffler le train).Toute ma jeunesse,j'en pleure encore.Une version ample, par l'apport des cordes , émouvante et grandiose.'Dark Undercoat' après les habits de pluie de Sleeping Years. Un violoncelle sombre ,pour ce folk grave. Le timbre ensorceleur de Emily Jane te ramenant irrémédiablement à la Cat Power dès débuts. It's our first show in Europe, nous balance la mignonne Jen.Emily passe au piano pour 'Frozen Heart' ,elle voit des fantômes danser avec son boy-friend .Titre poignant,frissons garantis. Silence austère dans la salle.
'Country life' retour à la guitare pour ce titre bucolique et dépouillé.
'Two shots to the Head' il y a du Hope Sandoval (Mazzy Star) dans cette noirceur gothique.
'The Stairs' ,une mélopée lancinante et triste, soulignée par les plaintes des cordes...oh ,My Catherine are you in heaven now?.... ooh ooh ooh célestes et déchirants à la fois .
'Bessie Smith' ode à la grande chanteuse de blues.Titre visionnaire ..I saw Bessie Smith ...I'll die in heaven just to meet you soon...Profond et juste,public subjugué!
Elle questionne les responsables à la table in French ,'On peut encore jouer?' Deux morceaux ,OK!
'Victorian America' à propos de la condition féminine dans l'Amérique Victorienne.Titre ténébreux d'une lenteur pesante et solennelle.
La dernière au piano ,one ,two ,three ,four.. 'Ghost of a Horse' somptueux .
Qu'ajouter à cette énumération de qualificatifs vantant la qualité de ce concert ?Nothing,I suppose.La réponse vient du public refusant de quitter la salle pour assister au show suivant, dans la cour, et exigeant un encore,que Miss Blanche jouera seule ,au piano :'Wild Tigers I have known' utilisé par Cam Archer pour le film du même nom,produit par Gus Van Zant.
..Silence is a power and a tool for you... et le silence règne,je vous le jure. Jen vient ajouter sa magnifique voix à celle d'Emily pour achever la mélodie ...wild tigers I have known They send me down messing around...
Fin de la messe .Back to reality!

samedi 4 octobre 2008

Alastair Moock @Toogenblik 03 10 2008

Alastair Moock ,un illustre inconnu par chez nous,vendredi au Toogenblik à Haren.Salle à demi-pleine:des connaisseurs et aussi quelques curieux.
Première apparition en Belgique pour ce folk singer/songwriter de Boston (35 ans).
Il a sorti son premier Cd 'Walking Sounds' en 1997. Sa discographie actuelle compte 5 plaques.La dernière est sortie en 2007 ' Fortune Street' .Alastair (le copain ,Bert,s'imaginait voir une nana sur scène) est devenu l'heureux papa de jumelles ,Clio et Elsa,en 2006. Son regard sur la vie a changé depuis et il tourne moins. Un coup de bol que kleine Luc aie pensé à amener ce gaillard à Haren.
Surprise agréable ce Mr Moock.
Une voix te rappelant Steve Forbert ,ayant avalé des litres de whiskey (quoique le Alastair s'est mis à la dégustation de Duvel...) ,un jeu de guitare valable (du fingerpicking),pour ne pas galvauder l'adjectif brillant et de chouettes chansons, ayant l'esprit des vieux titres folk des fifties.A time when American folk was relevant, even dangerous....Voilà le topo concernant Alastair.
Aux States ,Alastair Moock est un nom ,il joue dans les festivals folk renommés (Newport,Great Waters...) et il a été nominé pour le Boston Music Award catégorie Outstanding Singer/Songwriter.
Il est 21:15 quand le Bostonian prend place sur la chaise vétuste trônant sur le podium du club ,il ramasse la guitare qui traînait là and there we go.
'When the moon comes out' sur le CD 'Let it Go' .Merveilleuse chanson ,du American folk pure souche.Ce mec dégage une aura de sympathie contagieuse, il est loin d'être un dikkenek.
Pour lui l'artiste n'est pas en haut sur la scène et le public en bas ,sagement assis à écouter...le concert ,on le construit ensemble. Je ne suis pas le curé vous tendant l'hostie ,nous formons un tout sacré.
'Swing that axe' un bluesy/jazz aux accents de gospel avec bel échantillon de fingerpicking.
'God saw fit to make tears' cette chanson a une histoire. En voiture ,écoutant le journal d'une oreille distraite ,il entend une bonne femme prononcer cette tirade ,bon titre de chanson,pense-t-il.Demi-tour ,back home et il écrit le texte.Quelques lignes d'harmonica simples, mais efficaces et un texte biblique...your mother will love you whatever you do...
'Own way to heaven' Comment et pourquoi Alastair est-il devenu folk singer?Gosse ,il accompagne daddy à un concert de Pete Seeger et Arlo Guthrie.Public et artistes chantent à l'unisson,une communion.C'est ça ma vie.Un singalong ,il nous apprend le chorus...everybody's gotta find their own heaven there ain't anybody going to show you the way ...du folk traditionnel .
'Red Ribbon Waltz' magnificente ballade à la voix grave..Would you dance with me ,baby...Tu la vois la gentille et jolie jeune fille au ruban rouge?Sur l'album Kris Delmhorst fait la seconde voix.
On passe aux reprises :' Fishin Blues' il a choisi la version de Taj Mahal .Il projette la réalisation d'un album pour enfants,full of animals et de chansons gaies .(pas Gay,Elio!)
'Chicken' de Mississippi John Hurt .A good song to learn to spell words. Nouveau truc joyeux qu'il nous prie de chanter avec lui.Du blues rural ,transformant Toogenblik en poulailler.Une dernière avant les pintjes,'Let it go'. Du blues acoustique pur jus au texte philosophique et, à nouveau, fingerpicking élégant.
Set 2
Entamé par le titletrack de son dernier album 'Fortune Street' .Un harmonica décoratif et sa vision de la société.Suivra un blues joyeux, 'Pay Day' de Mississippi John Hurt ,encore, chanté d'une voix cassée avec des riffs de guitare roots. Après quelques considérations sur nos stupides querelles communautaires et sur l'état du monde ,il nous sert une des perles de Woody Guthrie ,'Pastures of Plenty'. Alastair est anachronique dans le bon sens du terme, disent les revues US spécialisées .Effectivement,un folksinger d'une autre époque ,te faisant revivre Jack Kerouac et la Beat Generation... ce mythe traverse ton cerveau en entendant ...my poor feet travelled the old dusty road ...D'une beauté émouvante ,des flashes de John Steinbeck t'illuminent.
'Union Maid' une adaptation d'un titre de Woody,écrite lors d'un workshop en Pologne.Il enseignait l'art du singer/songwriting aux gosses américains en résidence là-bas,ils ont retravaillé ensemble l'oeuvre de Guthrie,dédiée aux syndicats..Et tout le club de chanter...I'm sticking to the union till the dayI die...Fort.
'Woody's Lament' en hommage au troubadour.A perfect road song .Le Guide du Routard ,version Moock.
Un titre pour les vaches 'A cow says Moo' ,Booh chez les zolandais et meuh chez Happart.La chorale de Haren est remise à contribution. Tous les animaux sont au rendez-vous, les spinnekoppen ont été refusées ,ma voisine frôlant une crise de nerfs.Une dernière 'A life I never had' titre d'un de ses Cd's(2002). Une chanson à la John Prine avec Lyrics bibliques.Un chant d'espoir.

Luc nous sert son numéro hebdomadaire et réapparition de Mr Moock.
Un nouveau Woody Guthrie ' Hard Travelling' .Battements de pieds nerveux pour ce folk pré-Bob Dylan.Les protest songs existaient déjà avant Robert Allen Zimmerman.
Pour nous remercier d'avoir été a nice audience ,il nous offre 'Freight Train' de Elizabeth Cotten (née en 1895!);J'en tremble encore ,un fingerpicking Cottenstyle.La perfection.

Mille fois merci ,Alastair.
J'ai rajeuni de 40 piges..

Alastair Moock @Toogenblik 03 10 2008

Alastair Moock ,een vrij onbekende naam , vrijdag in 't Harense Toogenblik.Een halfvolle zaal:kenners ,maar ook nieuwsgierigen.
First time in Belgium voor deze Amerikaanse folk singer/songwriter (35, is hij) uit Boston.
Zijn eerste Cd 'Walking Sounds' bracht hij uit in 1997.Hij heeft er nu 5 op de teller .'Fortune Street' kwam uit in 2007.Alastair (Bert dacht dat hij een vrouw op het podium ging zien...) is intussen vader geworden :twin girls, Elsa en Clio, en dat heeft zijn blik op de wereld verandert en hij toert wat minder ,of course. We mogen dus van geluk spreken dat Luc hem naar Brussel heeft geloodst.
Een aangename verrassing die Mr Moock.
Een stem à la Steve Forbert, die liters whiskey zou gedronken hebben ,alhoewel de vent bezig was Duvel te proeven, een degelijk ,soms heel prachtig, gitaarwerk (fingerpicking style) en goeie songs die wel de spirit hebben van de oudere folk uit de fifties , a time when American folk was relevant ,even dangerous...Dat is Alastair.In Amerika is hij een begrip geworden,hij speelt op de beroemdste folk festivals(Newport,Great Waters...) en hij werd genomineerd voor de Boston Music Award als outstanding Singer/Songwriter.
Het is kwart over negen wanneer hij plaatst neemt op de oude stoel op het podium ,hij grabbelt zijn gitaar en there we go !'When the Moon comes out' op zijn CD 'Let it Go'.Een prachtig lieke ,pure Amerikaanse folk.Die vent straalt een aura van sympathie uit ,hij is zeker geen dikkenek .Met hem geen sprake van de kunstenaar op de bühne en de toeschouwers beneden in de zaal ...nee,nee we bouwen de show samen op ,hij is de priester niet die de hostie nuttigt ,samen met hem vormen wij een heilig geheel.
''Swing that axe' a gospelachtig bluesy/jazz track met een uitzonderlijk staal fingerpicking.
'God saw fit to make tears' een verhaaltje :hij zat in zijn auto ,met een onoplettend oor , naar de nieuwsuitzending te luisteren toen hij een vrouw dit zinnetje hoorde zeggen,nice title for a song ,dacht hij ..Ommekeer naar huis en hij schreef het liedje.Het krijgt simpele maar doeltreffende harmonicalijntjes plus biblische tekst ....your mother will love you whatever you do...
'Own way to heaven' hier vertelt hij ons hoe en waarom hij in Godsnaam een folksinger wou worden,het gebeurde tijdens een optreden van Arlo Guthrie en Pete Seeger die hij als kind met zijn vader bijwoonde. Publiek en artiest zongen samen ,so, a singalong guys .Hij leert ons de chorus ....everybody 's gotta find their own heaven there ain't anybody going to show you the way...een traditionele country/folk song.'Red Ribbon Waltz' een schitterend ballad met diepe stem...Would you dance with me ,baby... Het meisje met de rode lint moet wel mooi en braaf zijn.Op de album versie is de stem van Kris Delmhorst te horen.
Cover time :'Fishin' Blues' die hij kende in de versie van Taj Mahal .Hij denkt aan een kinderplaat ,full with animals and jolly songs. 'Chicken' ,hij citeert de versie van Mississippi John Hurt.Vrolijk meezingertje ,a good song to learn to spell words .Mooie plattelands blues , Toogenblik wordt een kiekenkot.
Nog eentje before the beer break 'Let it go' .Typisch akoestische blues met filosofische lyrics en weer fijne fingerpicking.

Set II

Het begint met de titletrack van zijn laatste album ,'Fortune Street' ,weer hanteert hij de harmonica.Dat is zijn blik op de maatschappij.Met' Pay Day '(Mississippi John Hurt) krijgen we een vrolijke bluesnummer ,gezongen met een gebroken stem en rootsy gitaar riffs.
Na enkele opmerkingen over onze silly Flemish/French quarrels en de slechte staat van de wereld ,biedt hij ons een van Woody Guthrie's pearls 'Pastures of Plenty' .Alastair is an anachronism in the best sense schrijven ze in de gespecialisserde pers .Inderdaad, zo is het , een folksinger uit een ander tijdperk .Back on the road,Jack Kerouac ,the Beat Generation... dat alles flitst door je brein,terwijl hij ...my poor feet have travelled the old dusty road ...zingt.Ontroerend mooi,beelden uit John Steinbeck in je hoofd.
'Union Maid' weer Woody ,maar dan een adaptatie geschreven toen Alastair in Poland was voor een workshop met Amerikaanse kinderen aldaar ,de klas heeft die lofzang aan de vakbonden herschreven. En Toogenblik maar meezingen ...I'm sticking to the Union till the day I die..Machtig.
'Woody's lament' die Alastair als hulde voor Mr Guthrie schreef. Nog zo'n road song.'Le guide du Routard ' version Moock.
Over koeien, 'A cow says Moo' ,booh bij onze Noorderburen en meuh chez Happart & co.
Weer werk voor la chorale de Haren.
Alle dieren op de afspraak behalve de spinnekoppen ,de Madam naast mij heeft een hekel aan die beestjes.
We eindigen met ' A life I never had' titel van zijn CD uit 2002, een nummer à la John Prine, met Bijbelse lyrics. A song of hope .

Luc op het podium voor zijn wekelijkse show and the man is back for an encore!
'Hard travelling' van ,weer,Woody Guthrie .Een meestamper ,folk van voor Bob Dylan.De protestsongs werden niet uitgevonden door Mr Robert Allen Zimmerman.
Hij vond ons zo'n fijn publiek dat wij 'Freight Train' van Elizabeth Cotten(born in 1895) krijgen te horen.Om van te trillen!Some nice Cotten picking guitar work.

Good job,Alastair ,a thousand thanks ...
Ik ben 40 jaar jonger geworden.

vendredi 3 octobre 2008

Chris Eckman - Steve Wynn @ AB club le 02 octobre 2008

Deux singer/songwriters, ne reniant pas le rock ,au club hier soir.

Chris Eckman

Il a produit le dernier album de Steve Wynn ('Crossing Dragon Bridge'-2008) et joue dans son band.
Cette première partie, en solo, est donc logique.
Chris vit désormais à Ljubljana (Slovénie) et y a enregistré ,dans son self-made studio, l'album 'Last Side of the Mountain' ,qui sort en novembre.Il y adapte des poèmes du poète slovène, Dane Zajc.
Chris a mis les Walkabouts au placard ,pour tourner en solo,mais il n'a pas définitivement mis fin à sa collaboration avec Carla Torgerson.
Il a déjà sorti 2 albums sous son nom ,dont le magnifique 'Black Field' ,de l'alt-country superbe.
Ce soir, il a 1/2h pour nous offrir une collection de ses nouveaux titres.Comme il n'a pas écrit les textes ,il s'amène avec des feuillets de lyrics.
'Down Down ' sera la première perle d'une délicatesse slovène(le texte se trouve sur la page myspace du poète).
Le second titre,toujours en demi-teinte,sera engagé par une longue et sobre intro de guitare.('Hours'?)Il y est question de solitude et de nuits blanches.'Stranger' a typical folk song.
La suivante lui fera chanter ce constat amer ...there's no value inside of you...une chanson prof de morale.
Il nous proposera un dernier titre plus nerveux, écrit par Zajc ,avant d'être rejoint par Chris Cacavas ,à l'accordeon . Un morceau de ' the Black Field' :'Healing Waters of the Flood'.Une plage atmosphérique avec accordeon plaintif , guitare presque joyeuse et lyrics amers ...I hate the tourist season... That's it ,Brussels!
30' de folk racé.
I'll come back in 20 minutes, says Mr egg man.

21:05 Steve Wynn & the Dragon Bridge Orchestra

Steve Wynn,le californien ,émigré à New York ,a déjà une fameuse carrière derrière lui.Avant les Dream Syndicate (une dizaine d'albums d'alternative rock/underground),il jouait déjà avec Russ Tolman (autre singer/songwriter) dans les Suspects.En 1990 il se lance en solo.Résultat: 8 albums de alt rock/country/americana/singer songwriting .Ce mec est un touche à tout.3 albums avec ses Miracle Three ,deux avec Dan Stuart, de Green on Red ,sous le nom de Danny and Dusty et on occulte d'autres épisodes.Ce fou furieux ne se repose jamais ,il décrit sa musique comme du whiskey-fueled rock and roll gospel ,tu peux y ajouter les qualificatifs cabaret ,gypsy,folk rock,southern rock ...euh, il ne touche pas au rap!
Son band pour la tournée:
Chris Eckman :acoustic/electric guitars - Eric Van Loo (Holland) bass ,double bass - Chris Cacavas ,une page pour sa bio :Green on Red ,Danny and Dusty ,Giant Sand... au piano électrique ou accordeon -Rodrigo d'Erasmo :violon et à la batterie :the delightful Linda Pitmon,sa nana .Mr Wynn aux vocals ,et comme Chris Eckman, aux guitares de tous genres.
En avant la musique :16 titres épiques(je te parlerai du rappel later) dont plusieurs nouveautés (Crossing Dragon Bridge).
On s'est pas emmerdé une minute, Mr Wynn est un showman de première et les requins qui l'accompagnent sont eux aussi des bêtes de scène. Tous les registres y sont passés:du rock,des ballades ,des chansons à texte ...la totale.
Setlist :'Slovenian Rhapsody 1' ,avec violon tzigane -'Bring the magic' on oublie l'Europe de l'Est pour cet American rock ,avec backing vc. de Mr Eckman et jeu de batterie brillant de Linda -'Manhattan Fault Line' un beau downtempo ,Eric caressant sa contrebasse d'un archet plaintif- 'God doesn't like it' à nouveau le dernier Cd.Du méchant rock, avec des lyrics à la Boaab Dylan,une guitare Tom Petty ,un violon agressif et Mr Cacavas au Kurz Weil déchirant .Une bombe ,ce titre. - 'Here on Earth' the gospel part of the show ,violon théologique,et Steve transformé en preacherman - 'Tears won't help ' a slower one , un keyboard à la (feu) Danny Federici du Bruce Springsteen's band - 'Deep end' sur l'album' Tick ..Tick ...Tick' ,beau solo larmoyant de Chris Eckman et violon magique - 'I don't deserve this' on revient au dernier né ,effets psychédéliques aux drums et guitares Tarantino .A journey in the desert :crotales et sable brûlant .Méchant duel au fleuret ,le violon mettant fin au combat pour sonner l'halali- 'Punching holes in the sky' avec 8- piece orchestra sur l'album ,ici Rodrigo sera l'orchestre à lui seul.Symphonique.
'She Came' written by a Slovenian artist ,le Townes Van Zandt slave.Une ballade romantique et acoustique.
Un petit tour au cabaret' Wait until you get to know me' ,a gypsy violin .Amusant et dansant. 'My Midnight' 1999, du Southern rock allumé - 'Love me anyway' nouveau powerful rock - Vas-y Cacavas-y ...,à toi l'honneur Chris :' That's the way love is' - Faut se soigner 'The Medicine Show' ,une cure de violon s'impose .Direction voodoo land,Cacavas passe à l'accordeon et participe à la messe gitane...take it down ,guys... ,et tout le club entame le chorus en tapant des mains et des pieds.Chris Eckman en profite pour une lâche attaque par derrière et le truc est reparti au galop.La folie!
On termine par où on a commencé 'Slovenian Rhapsody II' ...drowning in the sound of my own rhapsody ... Linda vient au devant de la scène et martèle un tambour .Belle fin!

Rappels :
Si le Steve se rapplique d'abord en solo acoustique ,pour une douce ballade ,suivie d'un autre folksong avec violon ,les choses se gâtent lorsque ses copains sortent de leur cachette pour nous tuer avec 1/2 h de rock épique. 'Come Back to Boston' bastonne sec.Un gypsy folk dans lequel le violon te rappelle Scarlet Rivera sur l'album 'Desire' de maître Bob.Aah ...'Hurricane' ,un chef d'oeuvre!
Une nouvelle fois ,Bruxelles se charge du chorus ..na na na na ..on y va à Boston,mec!
Allez nog eentje:'We just never slow down', effectivement:Volle Gas...Dancing time à Bruxelles.
Ils sont insatiables ,encore une couche rock psychédélique '405', sur' Dazzling Display ',au final apocalyptique.
Ils sont morts maintenant?Oublie ça ,papa ,ils ont pris une 'Amphetamine' et un nouveau boneshaking rock'n roll tonitruant ...On the seventh hour of the seventh day... pour finir avec cette ligne pure rock ...I am gonna live until the day I die...
Ils ont joué 1h55'...
Comment c'était me demande Clelia,back home ?
Steve Wynn?
Indescribable,baby!

jeudi 2 octobre 2008

Ben Weaver @ Beursschouwburg 01 10 2008

Peu de monde ,rue Orts ,pour assister au gig du singer/songwriter(29 ans) du Minnesota ,né dans l'Oregon.En principe,Ben aurait dû se produire au Toogenblik à Haren,il y aurait eu plus de monde.
Selon l'adage,les absents ont eu tort.Un concert authentique d'un gars talentueux . De l'Americana,teinté de country,de la meilleure veine. Un contact avec le public baignant dans la sincérité,il laisse les fanfaronnades aux artistekes moins doués.Plus d'une heure de 'small men blues' haut de gamme.Voilà les ingrédients d'une soirée réussie.
Déjà 6 albums à son actif,il sort le premier 'El Camino Blues 'en 1999.Prolifique le gaillard.Cette tournée européenne pour promouvoir le bébé :'The Ax and the Oak' ,production Brian Deck (cf Iron &Wine).
Une citation pour situer le personnage :' Ben Weaver makes Nick Cave look like a new wave poseur' Jim Barber (Ryan Adams producer)
Son band hier:Chris Smalley :basse et Brett Bullion :drums.Ben jouant de la guitare électrique et du banjo.
'Anything with Words' entame le set . Un titre aux lyrics paraissant simples ,mais en fait ,tel un acrobate ,Ben jongle avec les mots:...feeding alligators mushrooms in the sun with your shirt off....Une voix rugueuse ,un habillage musical sobre.
'Black on Black' un downtempo lancinant et nostalgique.Ben cite Leonard Cohen ou Townes Van Zandt comme influences,il est du même acabit.
'The Red Red Fox' son timbre te fait penser à un Lee Marvin ayant avalé trois flacons d'un Bourbon frelaté ...All the stars are like little scars ...chante -t-il. Un folk d'un autre siècle,poétique et imagé.'Hawks and Crows' my piano broke during this tour ,je vous la joue à la guitare.Un nouveau titre lent et mélodique ,je vous laisse imaginer qui sont les faucons et les vrais faux-culs.
Banjo time 'Like a vine after the sun' sur l'album 'Paper Sky' une métaphore sublime :...a dishwater sky... exactement ce que je ressens en contemplant les cieux belges.
Second titre au banjo :' 40 Watt Bulb' un peintre visionnaire le Ben ...I didn't know what I had till I threw it away...toujours ces lyrics ,dignes de Edgar Allan Poe.
' Frankie' une longue intro à la guitare ,pour ce titre te ramenant au monde de Robert Fisher( de Willard Grant Conspiracy) ,un autre illuminé cynique.Le même ton acerbe et semblant blasé.Des lyrics acides ou bibliques.
On continue dans l'animalier 'Alligators and owls' entamé par quelques bruitages industriels.La batterie de Brett amorçant insidieusement un changement de tempo ,Ben nous gratifie d'un petit solo rageur.Le sample' effets de fabrique ' met fin à la mélopée.
'White snow' :une fresque hivernale.Ben nous narre ses aventures germaines :We love Germany, mais c'est chouette de ne plus y être .How are you ,Brussels ?D'une voix pince-sans-rire.Nouveaux beats samplés pour 'Surrealism and blues' Une fuzzy guitar pour décorer ses lyrics '...Your eyes are filled with beauty and destruction....A songwriting giant in the making, dit-on de lui dans la presse en anglaise .Ce gars est,déjà un géant.
'Wings and Knives' Des ambiances Eddie Vedder ,pour le soundtrack de 'Into the Wild' pour ce titre 'lullaby-like' et toujours ces lyrics étonnants ..God will favour drunks and sailors....,Ferré Grignard est au paradis,c'est évident.
'Soldier's War' Brett secoue ses handshakers et caresse ses cymbales d'un balai ,une guitare mélodieuse .Chris imperturbable fait dans la discrétion ,mais sa basse dresse une toile de fond idéale aux arabesques du barbu.Une nouvelle perle ,digne du meilleur Tom Waits.
Hey Chris ,can you fetch the book on the table?Et le bassiste lui jette un bouquin plié, aux pieds.
Mr Weaver a également publié des recueils de poésie(le dernier' Hand me Downs Can be Haunted') ,il nous lira quelques stances surréalistes: 'Où pisser' ? par exemple ou 'The Oxygen Mask' ,il philosophe: 'The Nature of Talking' .Ben Weaver s'apparente donc à Bonnie Prince Billy ou aux ainés Lou Reed ,Patti Smith ou autres Leonard Cohen...On retrouve dans ses vers la même imagerie que dans ses song-stories ,mêlant l'improbable :les petits oiseaux ,la nature bucolique ,les cabines téléphoniques ,les sacs en plastic jonchant le gazon...:romantisme et réalité crue.
Back to music:'Cold House' écrit pour a girl in Sweden, encore un titre downtempo rock te collant au cerveau .
Une heure de country- rooted americana passionnant.
Le tisserand (pas Bart,hein) revient seul avec son arme et nous balance une simili chanson d'amour splendide ...with a dress over your jeans... ...just me and a pretty girl....('PrettyGirl'?) ,il enchaîne sans pause , avec un titre auto-portrait 'Ragged words' .
Les potes rappliquent for a song about bingo ,dit-il? Faut pas le croire,I'm just kidding.Ce sera un Southern rock plus nerveux ,sentant bon le Neil Young ou le Bob Dylan électrique.Le morceau le plus punchy du set.
Les trente personnes présentes les rappellent pour un quatrième encore ,specially for you ,people.Mes copains n'ont jamais joué ce titre 'Voice in the Wilderness' ,aux lyrics toujours aussi allumés...time is an arrow they say it heals the stitch..... une chanson d'amour poignante se terminant par ...I love you with everything I have Crying my god can't you see there is no going back....
Fin d'un concert exceptionnel donné par un troubadour fascinant ,sachant marier tradition et indie-rock contemporain.