Alastair Moock ,un illustre inconnu par chez nous,vendredi au Toogenblik à Haren.Salle à demi-pleine:des connaisseurs et aussi quelques curieux.
Première apparition en Belgique pour ce folk singer/songwriter de Boston (35 ans).
Il a sorti son premier Cd 'Walking Sounds' en 1997. Sa discographie actuelle compte 5 plaques.La dernière est sortie en 2007 ' Fortune Street' .Alastair (le copain ,Bert,s'imaginait voir une nana sur scène) est devenu l'heureux papa de jumelles ,Clio et Elsa,en 2006. Son regard sur la vie a changé depuis et il tourne moins. Un coup de bol que kleine Luc aie pensé à amener ce gaillard à Haren.
Surprise agréable ce Mr Moock.
Une voix te rappelant Steve Forbert ,ayant avalé des litres de whiskey (quoique le Alastair s'est mis à la dégustation de Duvel...) ,un jeu de guitare valable (du fingerpicking),pour ne pas galvauder l'adjectif brillant et de chouettes chansons, ayant l'esprit des vieux titres folk des fifties.A time when American folk was relevant, even dangerous....Voilà le topo concernant Alastair.
Aux States ,Alastair Moock est un nom ,il joue dans les festivals folk renommés (Newport,Great Waters...) et il a été nominé pour le Boston Music Award catégorie Outstanding Singer/Songwriter.
Il est 21:15 quand le Bostonian prend place sur la chaise vétuste trônant sur le podium du club ,il ramasse la guitare qui traînait là and there we go.
'When the moon comes out' sur le CD 'Let it Go' .Merveilleuse chanson ,du American folk pure souche.Ce mec dégage une aura de sympathie contagieuse, il est loin d'être un dikkenek.
Pour lui l'artiste n'est pas en haut sur la scène et le public en bas ,sagement assis à écouter...le concert ,on le construit ensemble. Je ne suis pas le curé vous tendant l'hostie ,nous formons un tout sacré.
'Swing that axe' un bluesy/jazz aux accents de gospel avec bel échantillon de fingerpicking.
'God saw fit to make tears' cette chanson a une histoire. En voiture ,écoutant le journal d'une oreille distraite ,il entend une bonne femme prononcer cette tirade ,bon titre de chanson,pense-t-il.Demi-tour ,back home et il écrit le texte.Quelques lignes d'harmonica simples, mais efficaces et un texte biblique...your mother will love you whatever you do...
'Own way to heaven' Comment et pourquoi Alastair est-il devenu folk singer?Gosse ,il accompagne daddy à un concert de Pete Seeger et Arlo Guthrie.Public et artistes chantent à l'unisson,une communion.C'est ça ma vie.Un singalong ,il nous apprend le chorus...everybody's gotta find their own heaven there ain't anybody going to show you the way ...du folk traditionnel .
'Red Ribbon Waltz' magnificente ballade à la voix grave..Would you dance with me ,baby...Tu la vois la gentille et jolie jeune fille au ruban rouge?Sur l'album Kris Delmhorst fait la seconde voix.
On passe aux reprises :' Fishin Blues' il a choisi la version de Taj Mahal .Il projette la réalisation d'un album pour enfants,full of animals et de chansons gaies .(pas Gay,Elio!)
'Chicken' de Mississippi John Hurt .A good song to learn to spell words. Nouveau truc joyeux qu'il nous prie de chanter avec lui.Du blues rural ,transformant Toogenblik en poulailler.Une dernière avant les pintjes,'Let it go'. Du blues acoustique pur jus au texte philosophique et, à nouveau, fingerpicking élégant.
Set 2
Entamé par le titletrack de son dernier album 'Fortune Street' .Un harmonica décoratif et sa vision de la société.Suivra un blues joyeux, 'Pay Day' de Mississippi John Hurt ,encore, chanté d'une voix cassée avec des riffs de guitare roots. Après quelques considérations sur nos stupides querelles communautaires et sur l'état du monde ,il nous sert une des perles de Woody Guthrie ,'Pastures of Plenty'. Alastair est anachronique dans le bon sens du terme, disent les revues US spécialisées .Effectivement,un folksinger d'une autre époque ,te faisant revivre Jack Kerouac et la Beat Generation... ce mythe traverse ton cerveau en entendant ...my poor feet travelled the old dusty road ...D'une beauté émouvante ,des flashes de John Steinbeck t'illuminent.
'Union Maid' une adaptation d'un titre de Woody,écrite lors d'un workshop en Pologne.Il enseignait l'art du singer/songwriting aux gosses américains en résidence là-bas,ils ont retravaillé ensemble l'oeuvre de Guthrie,dédiée aux syndicats..Et tout le club de chanter...I'm sticking to the union till the dayI die...Fort.
'Woody's Lament' en hommage au troubadour.A perfect road song .Le Guide du Routard ,version Moock.
Un titre pour les vaches 'A cow says Moo' ,Booh chez les zolandais et meuh chez Happart.La chorale de Haren est remise à contribution. Tous les animaux sont au rendez-vous, les spinnekoppen ont été refusées ,ma voisine frôlant une crise de nerfs.Une dernière 'A life I never had' titre d'un de ses Cd's(2002). Une chanson à la John Prine avec Lyrics bibliques.Un chant d'espoir.
Luc nous sert son numéro hebdomadaire et réapparition de Mr Moock.
Un nouveau Woody Guthrie ' Hard Travelling' .Battements de pieds nerveux pour ce folk pré-Bob Dylan.Les protest songs existaient déjà avant Robert Allen Zimmerman.
Pour nous remercier d'avoir été a nice audience ,il nous offre 'Freight Train' de Elizabeth Cotten (née en 1895!);J'en tremble encore ,un fingerpicking Cottenstyle.La perfection.
Mille fois merci ,Alastair.
J'ai rajeuni de 40 piges..