Festival chanteurs de rue de Quintin, avec Faracha ( Ghassen Gherissi), scène Georges Brassens, Quintin , le 10 novembre 2024
michel
13:00, s'agit de penser à se sustenter, observe-t-elle.
Plus vite dit, que fait, les restos affichent "complet", certains stands à court de marchandises, ferment boutique, quant aux autres, vu la queue immense s'étalant sur plus de 60 mètres, t'as peu d'espoir de dénicher une barquette de frites, agrémentée d'un boulet liégeois, importé ( manger local, qu'ils disent), avant 13:45.
Madame, bonne princesse: je m'intègre dans le peloton, va voir Faracha, je te te rejoins plus tard ( au bout du compte, elle entendra deux couplets).
Faracha signifie papillon en tunisien.
Sur le podium, deux artistes: Ghassen Gherissi ( guitare acoustique et chant) et Bash Dabbous ( cajon et percussions attachées à la cheville). On remercie ce dernier de nous avoir indiqué quelques pans de la setlist.
Le Tunisien ( ex -chanteur de rue à Tunis ) désormais quintinais, et le gone ( de Bully) , d'ascendance tunisienne, ont déjà entamé leur set quand tu te colles face au podium.
C'est de loin que tu as entendu ' Ana enghanni al hob' un chant traditionnel intime et profond, la complainte qui le suit a tôt fait d'envoûter un public conquis par la chaleur humaine dégagée par cet artiste souriant, dont le jeu de guitare arabo-andalou séduit, tandis qu 'à ses côtés l'efficace Bash Dabbous imprime, au cajon, un rythme similaire à celui produit par les spécialistes du darbouka.
' Meyla' précède ' Automn' , un blues du désert à rapprocher des compositions de Tinariwen. Loin de l'exotisme et du folklore bon marché, on sent toute l'authenticité dégouliner du jeu et du chant des deux artistes.
Quintin ne s'y trompe pas et savoure.
Parmi les titres proposés on relève 'Murs inclinés' un titre mélodique qui fait référence au Covid.
Le guembri est un instrument typique de la musique des Gnaouas , des Berbères ou des Touaregs, Ghassen troque sa guitare contre ce luth à 4 cordes, dont la table de résonance ressemble à un balai de sorcière miniature.
Après avoir accordé le gumbri, il attaque une série de blues du désert dans la lignée du déjà cité Tinariwen, de Tamikrest , d' Aymane Tartit ou du plus moderne Bombino ( titres approximatifs: Hamouda ? - Toura Toura ? Torkolila ?), trois plages propices à la transe.
Après nous avoir salués et remerciés, le duo fait mine de s'éclipser mais l'organisation insiste pour que l'artiste, l' invité de ce 31è festival urbain, nous interprète un bis, ce que le troubadour/vagabond nous accorde en arborant un large sourire aux lèvres.
PS- impossible de fournir un setlist précise, de plus, l'album ' Faracha' est introuvable sur le net , too bad!
Ce qui ne nous a pas empêchés d'avoir apprécié ce mix de Gnawa music et de Tunisian folk, pimenté de touches de gospel arabe et de blues du sable.