dimanche 3 mars 2024

Bathtub Review au Barbe à Plouha, le 1 mars 2024

 Bathtub Review au Barbe à Plouha, le 1 mars 2024

michel

Où, ce soir? 

Au Barbe, Yann met une baignoire à la disposition des clients!

Ce que tu peux être gamin...

Mais non, Bathtub Review est programmé dans l'établissement le plus branché de Plouha.

Trois duos, Akène Bleu ( Adeline  Haudiquet et Doniphan Laporte), La Gaudriole ( Doniphan Laporte et Jack Titley), Kitsch Machine ( Adeline Haudiquet et Jack Titley) forment un trio: Bathtub Review!

Le groupe éphémère  place les trois répertoires dans le shaker , secoue le machin bien fort pour en sortir un breuvage aux parfums country, blues, bluegrass, folk et variété .

Ils ont promis un concert de deux heures, ils ont menti, ils sont restés sur scène 112 minutes!

Le temps de siroter une ou deux Francettes et de jeter un oeil sur le podium sur lequel traîne deux guitares sèches, une mandoline et un seul microphone vintage, trouvé sur Ebay, l'ancien propriétaire affirme qu'il a appartenu aux Andrews Sisters, et l'abreuvoir à vaches entame son set.

Une mandoline pour Jack ( que tu as vu avec Horla et qui est cité chez  Super Vixen Gang, The Wacky Jugs, Cannettes Vides ou Jack & Mo) à gauche pour nous, Adeline ( Alméria, Les Dames de Coeur, Funk Adeleen...) , au centre, et à droite  Doniphan à la guitare ( Sloppy Mac Dolly, Kaolila, Wasteland Boogie, We love you all.....).

Mise en route avec  'Up the line' de Little Walter, plus country que blues, ce soir. 

Pas de duelling banjos au menu, mais une belle escarmouche mandoline/guitare et on pointe  surtout la signature vocale caractéristique  d'Adeline. 

Imagine un croisement entre Bonnie Raitt, Linda Ronstadt, Lucinda Williams et Rosanne Cash.

Alors que la setlist dit ' Seems like just yesterday', c'est ' Glory of Love' de Big Bill Broonzy qui est servi  avec un juteux solo en picking.

On aime varier et surprendre, au catalogue de Kitsch Machine, il y a 'Hopeless devoted to you',  une romance  extraite de Grease.

Jack , le rouquin, n'utilise pas de brylcreem et Adeline ne la joue pas femme fatale, mais la chanson accroche surtout grâce à la voix haut perchée de Miss Pontivy.

Une autre comédie musicale à l'honneur, ' Dirty Dancing' avec la reprise joyeuse, chantée d'une voix nasillarde de   ' No good lover', un titre de 1956 et un gros succès pour Mickey et Silvia.

Les garçons seuls en piste pour un morceau composé par Monsieur Laporte, ' Five strings and a six pack'  qui décrit un bled où, paraît-il,  aucun rebel, ni outlaw, ne sévit

Johnny Cash et Billy Idol ont souri. 

La Gaudriole poursuit avec' Keep your dirty lights on' de Tim O'Brien & Darrell Scott,  un bluegrass  chanté par les coal miners.

Frank et Nancy Sinatra  repris par Sacha Distel et la séduisante Joanna Shimkus, ça donne ' Ces mots stupides',.

Jack égrène les notes, Adeline entame un flamenco sans castagnettes, plus loin,  Thérèse susurre à Lionel, légèrement dégarni, ... tu te souviens?

Vaguement, j'avais bu, ça compte pas!

Rowland Salley, bassiste pour Chris Isaak , qui a aussi accompagné Joan Baez ou la merveilleuse Bobbie Gentry, a écrit ' Killing the blues' que Robert Plant, flanqué d' Alison Krauss , a gravé sur l'album 'Raising sand'.

Une superbe version nous est proposée ce soir.

Pas de country sans Hank Williams,  son ' Lovesick blues' permet à Adeline, d'ascendance tyrolienne,  d'étaler ses talents de yodeling. 

Toujours en formule trio, ils enchaînent sur 'Freight train blues',  l'histoire d'un gars né à Dixie in a boomer shack. 

Traitement vif, plus rapide,  assurément, que les trains de la SNCF, quand ils roulent.

Si tu vois du linge étendu sur le fil, c'est que la voie est  libre, mon mari est de sortie, 'See my jumper hanging on the line' de R L Burnside a été composé  pour toutes les femmes infidèles  

Ils attribuent ' Lonesome L.A. Cowboy'  à Old and in the Way, un groupe formé par Jerry Garcia, tu connais une version interprétée par The New Riders of the Purple Sage, mais c'est bien Peter Rowan, qui tenait la guitare dans le groupe fondé par le gars du Grateful Dead , qui a écrit l'histoire du Lucky Luke de Los Angeles.

Fameux bridge ( sans troubled water) en plein milieu de la rengaine.

'Be my husband' de Nina Simone, est au répertoire d'Akène Bleu, le blues/gospel basé sur des handclaps   interpelle!

Slow time avec ' Those lonely, lonely nights' de Johnny Guitar Watson suivi par ' Only You', pas le truc collant des Platters, non le titre de Fleetwood Mac, époque Peter Green.

Le duel guitare/ mandoline ( comme si le Mac avait engagé Rory Gallagher) valait le déplacement. 

Si la playlist annonce 'One after 909' des Beatles, ils ont opté, pour d'obscures raisons, pour Arlo Guthrie ' Coming into Los Angeles' avant de repartir en mode scie pleureuse avec  ' Seems like just yesterday' de Mickey et Sylvia.

D'une douceur inégalée.

Steve Earle et Iris DeMent ont aussi gravé une romance à faire pleurer les ménagères en bigoudis, ' I'm still in love with you'.

Un petit trou de mémoire, caché par de subtils la la la, a fait sourire les garçons.

Ce sont de tendres harmonies qui décorent 'The things we do for love' de 10 CC.

Une valse pour suivre. ' Dear someone', de Gillian Welch et David Rawlings, même sans le violon, fait fondre nos coeurs ( de rocker , si tu veux, Julien).

Grace Slick de Jefferson Airplane n'est pas la seule à avoir repris ' Sally go round the roses' , mais c'est sa voix qui est restée gravée dans ton cerveau.

C'est sur cette note psychédélique que s'achève un set en tous points remarquable.



Allez, les enfants, concoctez nous un bis, vite fait, les voisines dorment!

OK, pas de poulets dans la salle?

Non, pas de panique!

Well, ' Let's go get stoned' de Ray Charles sera repris par tous les junkies du coin, ainsi que par le curé à la recherche de pécheurs pas encore repentis .

Amen!