Dana Fuchs à La Grande Ourse de Saint-Agathon, le 24 mars 2019
Les grands noms blues se bousculent à La Grande Ourse, une semaine après Steve Guyger, la flamboyante Dana Fuchs s'en vient fouler les planches de la coquette salle de Saint-Agathon.
La belle madame, la quarantaine sexy, oui, Fernand, elle a a oeuvré comme effeuilleuse avant de se lancer dans le blues rock, termine le volant européen de sa tournée en Bretagne.
Oui, Carlos, son dernier ( le 9è) album, 'Love Lives On', a reçu un 9/10 chez Concert Monkey et elle compte en interpréter quelques extraits en ce début de soirée.
Quoi, encore, des pans de biographie?
Elle va les dévoiler, pendant le show.
Dernier enfant d'une ribambelle de six gosses, papa boit, grandad se donne la mort, une soeur, alcoolique, suit le même mauvais exemple, un frère succombe, victime du cancer, la vie en rose ne lui était pas destinée, elle, aussi, a failli sombrer mais s'en sort finalement.
L'alcool, la drogue, la mort, deviennent des sujets récurrents dans son répertoire.
A Saint-Agathon, la ponctualité est respectée, à 17h, le band se profile pour envoyer une entrée en matière tonitruante, la leading woman apparaît bras levés, elle est grande, scintillante, appétissante, ajoute un voisin sentimental.
Bonswar, tonight, it's the last date of our tour, let's celebrate life together... c'est ce qu'on compte faire, baby!
Le fidèle et doué Jon Diamond ( guitar), le Néerlandais Walter Latupeirissa ( basse) , une pointure ayant joué avec Snowy White, Ambeon, Ina Forsman ou Tasha Taylor, e a, et les transalpins Piero , baby, Perelli ( drums) et Nicola Venturini (keys) avaient entamé l'intro de 'Ready to rise', Dana de sa voix éraillée embraye, ce blues funk vient te tirailler les entrailles, les riffs âpres du gars de New York, l'orgue bien pute et la rythmique en béton armé ont tôt fait de convaincre la salle que l'équipe engagée par la rock chick n'est pas destinée à jouer la queue de classement.
Hervé, mon grand, éloigne ce ventilateur, il me gêne, thank you, boy.
Next song is for all the departed et j'en ai perdu beaucoup, ' Calling angels' et ses relents Motown, même sans les cuivres, met en évidence un timbre proche du gospel.
Personne n'est étonné d'apprendre que Dana ait été choisie pour incarner Janis Joplin dans 'Across the Universe' de Julie Taymor, sa voix est tellement proche de celle de la Pearl qu'il n'y a que Layla Zoe pour lui faire concurrence.
Pendant un break, elle explique qu'elle était au chevet de sa mère mourante lorsqu'elle apprend qu'elle est enceinte, that's the circle of life, people!
Le juteux ' Sittin on' m'a été inspiré par un moine bouddhiste et la suivante 'Nobody's fault but mine' est de la plume d'Otis Redding.
J'ai fait l'album à Memphis, ça s'entend, non?
Effectivement, c'est drôlement collant et funky, lady!
You know, je connais Jon depuis que j'avais 19 ans, ouais, pas si longtemps au fond, elle sourit, on a écumé tous les clubs de la City , après toute cette dépense d'énergie on ralentit la cadence avec 'Faithful sinner', en pensant à mon paternel.
La ballade, douloureuse, précède ' Sad Solution' et ses relents politiques.
A première vue Donald n'est pas son pote, hey Trump, listen to my song, tu déconnes grave, mec!
Mais ce n'est pas neuf , en 1971 Gil Scott-Heron écrivait déjà ' Home is where the hatred is' ( un hit énorme pour Esther Phillips), et rien n'a changé, too many guns, too many killings...
'Sedative' est porté par une guitare aux senteurs surf alors que sur l'album le fond musical mixe r'n'b et saillies métalliques.
Elle fait preuve de diversité, tant mieux.
Tu dis, Marc, tu te demandes combien de fois elle s'est retrouvée à genoux?
C'est vrai, ça, le jeu de scène de cette madame est loin d'être statique et ses copains abattent un boulot de professionnels exemplaire.
Un petit rock, Saint-Agathon?
Yeah!
OK, 'Backstreet baby' qui permet à bambino Piero de placer un solo de batterie pas idiot.
Je viens t'aider, Piero, et soudain elle insère ' Sympathy for the Devil' des Stones dans sa tirade.
We call our next tune the whisky song et pourtant je carbure au Contrex, 'Long long game' date de l'album 'Songs from the road', le morceau est illuminé par un solo de basse ( cinq cordes) époustouflant de Walter, sans prévenir, la clique enchaîne sur 'Under Pressure 'en mentionnant Mercury et en oubliant David Bowie, pas bien!
Merci beaucoup la France, bye, bye, elle laisse les garçons achever le n°1 hit du UK en 1982.
Rappel.
Nicola en éclaireur, suivi de près Dana qui lui caresse le crâne, ça porte bonheur, et entame la seule lovesong ( un voeu de maman) de la playlist, too bad, je l'ai baptisée ' Misery', le final en vue la romance vire 'reggae, Bob a reconnu son 'No woman, no cry'.
Ah, finalement, l'acoustique qui sommeillait près de la batterie n'était pas un élément décoratif, Dana la ramasse pour la dernière salve de la soirée, ' Battle lines', basée sur une citation de Platon.
Au revoir la France, I love you!