My Baby - Ancienne Belgique ( Club)- Bruxelles, le 9 octobre 2017
My Baby, la nouvelle sensation amstellodamoise, a fait le plein à l'AB Club en cette veille de grève nationale.
Un petit hic pour les usagers de la SNCB, plus de train à partir de 22h!
Pas de support prévu et concert annoncé à 20:45', il faut s'armer de patience avant de voir débouler Cato et Joost van Dijck et Daniel Johnston, le guitariste néo-zélandais, au chapeau boule décoré de plumes.
Après une intro commandant Cousteau, Daniel se pointe et ramasse une guitare, Joost est sur ses talons, il se cache derrière les caisses et cymbales.
Ladies and gentlemen, My Baby is here, are you ready for that, Cato surgit, fringuée voodoo/hippie, une tunique fleurie, un top assorti laissant apparaître une poitrine inexistante, des colliers indiens et, pour couvrir ses pieds, du vernis bleu, elle attire tous les regards cette nana qui évoque les filles que l'on admirait dans le film/documentaire que Michael Wadleigh avait réalisé sur le Woodstock festival.
Le groupe a trois full cd's à son actif, le dernier 'Prehistoric Rhythm' est sorti en 2017.
Après l'intro, dominée par la slide du gars des antipodes et le drumming sauvage du frérot, la belle enfant saisit un violon et lance ' Love dance'.
Du psychedelic blues reposant sur des beats hypnotiques, un violon à la East of Eden et les riffs groovy du guitariste.
Il n'a pas fallu deux minutes pour que l'assemblée se mette à tanguer sur les rythmes tribaux irrésistibles.
Il s'agit bien d'une love dance!
'Remedy II' se fond dans la plage initiale... Strange,how I feel this way You're stuck in my brain like an endless melody... c'est exactement ce qu'on ressent, baby!
Le côté indien de 'Electrified' nous renvoie vers des groupes tels que Redbone ou Norman Greenboom, quelques flashes de Janis Joplin transpercent ton cerveau, la plage, étirée, permet aux musiciens de jammer à coeur joie tandis que l'assistance entre en transe.
Il n'y a pas de basse, constate un quidam, c'est vrai, Cato passe du violon à la guitare, le frangin s'occupe des percussions et le barbu au petit chapeau des soli de guitare, mais à côté de la table de mixage, un quatrième élément ajoute un florilège d' electronic beats dans lesquels on entend un son de basse.
Un fond r'n'b s'ajoute aux sonorités swamps dans les titres suivants, ' Luminate' et ' Same Wave'.
Retour du violon pour ' Haunt me' et 'Moon shower' qui te plongent dans un désert aride et évoque aussi bien Tinariwen que certains British folk singers des sixties influencés par la musique indienne.
Cette gigue mystique te transporte vers un passé lointain, à une époque où on pensait qu'on pourrait changer ce monde pourri!
La mosaïque ' Cosmic radio' part dans tous les sens, tu y entends du Skip and Die, des accents voodoo, une prière chamanique, du tribal, un phrasé hip hop, du blues et du funk, sans oublier un violon tzigane.
Da Freez, le guitariste, fait de grands signes vers l'ingé-son, il n'est pas satisfait du volume produit par ses riffs, Cato a entamé le mystique ' Sunflower Sutra' qui se fond dans le uptempo ' Make a hundred' , dans lequel tu entends aussi bien du ZZ Top que du Rick James.
Tes voisines n'ont plus un poil de sec, elles n'ont pas arrêté une minute de gesticuler, Didier est tout aussi enthousiaste que ces gamines et gueule yeah à la fin de chaque tirade.
La slide, vicieuse, entame 'Uprising' et lorsque la charismatique chanteuse entame son incantation et se met à haranguer le parterre, ses copains décident de pousser davantage sur le champignon pour transformer le gospel en rondo infernal.
Elle tombe la tunique, ce qui permet à l'élément mâle de mieux apprécier son look Twiggy, le mannequin poids plume qui avait affolé le monde de la mode dans les sixties, ' Seeing red' et 'Ancient tribe' nous conduisent au terme d'un concert dément.
C'est une certitude, il ne faudra plus attendre des lustres avant de retrouver My Baby dans la cour des grands, les festivals vont s'arracher ce combo sulfureux.
Pendant le, rappel, 'Mad Mountain Thyme', Daniel Johnston vient prendre la température dans la fosse, Joost, topless depuis 25', vient épauler sa soeur au chant et ce dernier gospel/boogie/ voodoo trance achève une soirée mémorable!