Coalescaremonium 2017: Pagan Electrics ( Part 2) - au Bouche à Oreille-Etterbeek, le 8 avril 2017
Près de 20' minutes de retard, le chanoine avait probablement égaré sa chasuble, avant d'avoir accès à la chapelle pour assister à l'office célébré par Mirexxx!
Quand, enfin, Ali Baba daigne entrebâiller l'antique porte du lieu sacré, les ouailles, photographes en tête, se ruent face à l'autel, remplacé par un pupitre, sur lequel reposent deux synthés et un laptop.
Un masqué antigaz distille une musique sacrée proche de l'ambient, une voisine questionne, il est seul?
Posse, un rescapé de la seconde bataille d'Ypres, ne restera pas orphelin bien longtemps, sortant à la dérobée de la sacristie apparaît Stijn S. , que tu ne confondras pas avec Stijn Vandeputte, de Vlaamse Prince.
Stijn S. a fondé Mirexxx en 2005 après avoir tâté du punk et du deejaying.
Mirexxx, ce n'est pas une poudre à lessiver, ni un tampon devant t'aider à récurer une casserole collante, le produit est à classer dans la catégorie EBM ( Front 242, en plus méchant) ou dark electro.
Le dernier méfait discographique du duo a été baptisé ' Inside you' et c'est ce titre qui ouvre le service divin.
Ce qui frappe d'emblée, c'est la voix étouffée de l'effrayant Stijn, tu croises ce mec, la nuit, dans une ruelle sombre de Molenbeek, tu prends tes jambes à ton cou pour te réfugier dans la mosquée la plus proche.
Fringué latex noir et coiffé skinhead Trainspotting, Stijn en jette, après le premier morceau, il sue déjà comme un boeuf, le plastic lui colle à la peau.
Musicalement le truc impressionne et tiendra les fidèles en haleine pendant toute la durée de la performance.
Le street fighter et le mixeur balanceront des torpilles telles que ' Death angel', le bien nommé ' Chaos' ou 'Nine angles'.
Dans un élan d'agressivité , le performer cogne le PC qui a failli valser sur le plancher sacré, sur lequel il vient ramper pour implorer le pardon du Tout Puissant.
Il poursuit son show rudement physique. Défilent dans le désordre: 'Existence', 'Bloodresource' ou 'Mirexxx' .
Vlan, un crachat vient enjoliver le visage poupin du cousin éloigné de Bettina Rheims, comme t'avais déjà arrosé les géraniums ce matin, tu juges plus prudent de te replier vers le fond de la chapelle tandis que Mirexxx achève son fougueux périple EBM.
Concert room- Dordeduh, un groupe de folk/black metal en provenance de Timișoara, ville de naissance de Tarzan, le vrai, Johnny!
Le groupe naît en 2009 lorsque Hupogrammos ( Edmond Karban) et Sol Faur quittent Negură Bunget, un des groupes phare du progressive metal roumain.
Les deux guitaristes sont accompagnés par Andrei Jumugă aux drums, par contre la basse ne semble plus être tenue par Flavius Misarăș, mais probablement par Gabi Karban, le frangin de Hupogrammos.
Ouverture surprenante, Hupogrammos et Sol se présentent armés d'un tulnic, une trompette en bois, aussi longue qu'un boa constrictor non replié sur lui-même, le bassiste vient frapper une planche de bois, une sorte de gong rectangulaire, après avoir soufflé comme des dératés pour prévenir d'une invasion imminente, Edmond saisit sa gratte et Sol vient caresser un hammered dulcimer, bienvenue dans les Carpates où tu peux planer sans danger!
Tu veux des titres?
Ils ont deux full cd's à leur actif, le dernier Dar De Duh date de 2012, on suppose que la première salve se nomme 'Dojana', on recommande en tout cas!
La seconde plage, d'une longueur approchant les titres de Yes, Genesis ou Porcupine Tree, pourrait être 'Zuh', après une amorce atmosphérique, le morceau explose et vire métal hurlant, bestial et brutal.
Puis vient ' Cumpat' , de la dentelle en fer forgé, avant l'apparition de deux ravissantes choristes, Juniper Oo et Babs Caladmor, elles ajoutent une touche féminine paisible au titre suivant.
Il nous reste deux chansons prévient le plus loquace, pis de panaque, on ne joue pas du punk, attendez-vous à 1/4 h de musique.
Après un morceau baigné dans l'acier trempé mais ne dédaignant pas les envolées lyriques, ils achèvent donc ce set particulièrement relevé par 'Jind de Tronuri' , débutant par un râle horrible, suivi par un déferlement sonique tonique, comme si les Tatares étaient revenus envahir et saccager toutes les régions baltes.
Un grand concert!
Crochet au bar pour saluer Filipe l'ex- responsable technique du BAO, le temps de raviver des souvenirs et tu manques le début de la performance de Feline and Strange dans la chapelle.
Honte à toi!
Feline ist Die Berliner Opernsängerin Feline Lang, Die Koloratur-Mezzosopranistin studierte Schauspiel und Gesang, Stange ist Punkcellist Christoph Klemke.
Ces fêlés du crâne vont nous présenter leur alien electro cabaret haut en couleurs et en saveurs, tu veux du Kurt Weill, on t'en servira, du Nina Hagen ou du Amanda Fucking Palmer aussi, du Marlene Dietrich, pourquoi pas, du Regina Spektor, ce n'est pas exclu, tu aimes Klaus Nomi, tu es admis!
Leur dernier méfait a pour titre 'Out', il est sorti fin mars.
Bruxelles aura droit à plusieurs extraits de cette oeuvre, la cinquième à leur palmarès.
Chaque titre proposé s'apparente à un sketch théâtral ou à une performance burlesque, Feline change constamment de tenue, fait de grands yeux, puis du charme, déclame, monologue, invective, son compère s'agite tel un forcené sur son violoncelle, le brandit tel une arme, enfile un casque de gladiateur, prophétise... bref, t'as pas le temps de t'ennuyer pendant ce spectacle délirant.
Quelques titres proposés: 'Berlin 's a bitch' qui ne peut cacher le passé lyrique de la comédienne, 'Hole in the ground', ' On the run', ' Little boxes' et ses accents New Wave , 'Modern conversation' évoquant Devo, ou encore la symphonie pour le nouveau monde à la sauce teutonne, ' And if the world would end tonight'!
Comme tu es resté jusqu'à la fin de leur étonnante prestation tu as malheureusement loupé la quasi intégralité du défilé proposé par la designer Dana Mikelson.
Ce que tu as vu n'a fait qu'aviver les regrets!
Une dernière consommation avant de quitter le couvent, tu n'assisteras pas au show de Empusae prévu à minuit!