Coalescaremonium 2017: Pagan Electrics - au Bouche à Oreille-Etterbeek, le 8 avril 2017
Cinquième édition du Grandioso Gothic Happening, la cérémonie coalescente se déroulant, une nouvelle fois, au Bouche à Oreille, l'ancien couvent 'Casa Rosa', un édifice d'inspiration néo-gothique/Renaissance Flamande, faisant partie du patrimoine architectural de Bruxelles.
Selon la tradition, l'événement gothique offre de multiples facettes.
Pagan Electrics a été choisi comme thème en 2017, au programme: live bands, deejays, des performances, un défilé de mode, divers stands célébrant la nightlife aux vapeurs sombres, un mini-studio photo, une terrasse transformée en food corner, un coin lounge, deux bars et comme d'habitude un public, nombreux, à l'imagination fertile, arborant des tenues allant du vampire freak, aux personnages les plus habités de Tim Burton en passant par quelques silver army uniforms, corsets d'époque victorienne, lace tops, etc.., sans oublier les accessoires indispensables: gants en velours ou en dentelle, des camées, bracelets, colliers, boucles d'oreilles, bagues, masques, cannes, gibus... bref, de quoi donnez le tournis aux amateurs d'esthétique d'origine romantique.
Les portes s'ouvrent vers 15h, le premier groupe devant se produire dans la concert room à 17h.
Dès l'ouverture du couvent, divers deejays occupent le dancefloor, la chapelle restant close jusqu'à 18h.
A peine le temps de saluer de nombreuses connaissances et de se désaltérer en contemplant la faune insolite qu' advient l'heure d'ouvrir les battants de la grande salle qui accueille: Hybryds.
Le groupe existe depuis 1986 et sort un premier album, ' Mythical Music From The 21st Century', peu après.
Le graphiste Magthea ( Sandy Nys), ex- The Klinik, est la tête pensante du projet, il se charge du programming, Peter De Koning ( moog, djembe) et Yasnaïa se partagent le chant, après quelques titres, le trio sera rejoint par un saltimbanque/ savant fou/ flûtiste/percussionniste et plus tard par une intrigante danseuse. Comme leur concept artistique est multi-disciplinaire, des visuels suggestifs accompagnent l'environnement sonore.
Après avoir patiemment attendu l'arrivée du public, Hybryds entame sa représentation par un texte récité par Yasnaïa sur fond industriel, ' Silence' s'avère aussi hermétique que théâtral, la jolie chanteuse terminant le chant en vocalises lyrico-liturgiques.
Une entrée en matière captivante.
' China' débute par une séance de hurlements inquiétants, Yasnaïa armée d'un archet caresse un violoncelle avant d'entamer un lament pas vraiment facétieux, soudain, sortant des coulisses, apparaît le cousin de Tryphon Tournesol.
Ce dernier amorce une danse tribale qu'il va achever sur la piste installée au centre de la pièce, après avoir sorti de sa manche une flûte piquée à un Schtroumpf, il se joint au trio pour achever la tirade.
Le clip accompagnant ' I hear you calling' a eu le don d'émoustiller certains mâles et ce n'est pas l'apparition, pendant 'Discipline', d'une envoûtante danseuse, armée d'un fouet, évoquant certaines créatures peintes par Fernand Khnopff, qui aura le don de les calmer.
Obsédante, cette mélopée.
Après l'electro tribal ' Monsters' , la cariatide s'éclipse tandis que les musiciens attaquent la complainte orientale 'Rebirth'.
'Babel' et son univers biblique précède ' Wheel of life' annonçant le retour de la petite soeur de Stacia, qui fit les beaux jours d'Hawkwind, celle-ci nous gratifie d'une danse sacrale.
Après avoir vidé le calice, la belle créature disparaît tout comme le groupe.
Un premier concert ensorcelant.
Direction la chapelle, la capacité réduite du cénacle exige que tu te magnes si tu ne veux rien rater du show de DaGeist.
Les Lillois, Frédéric Strzelczyk ( basse), très sexy dans son latex noir, gant unique assorti, et David Schiavoni ( chant), ont vu le Saint-Esprit en 2008 et depuis distillent leur New/Cold/Dark Wave sur toutes les scènes d'Europe.
A Etterbeek ils ont balancé un set emballant, à la fois sombre et énergique, même si il faut déplorer le fait que les 3/4 du fond sonore a été dispensé par une machine.
Ne faisons pas la fine bouche, ces Nordistes carburant à l'eau pétillante ont réussi à faire danser les paroissiens, quoique le terme soit inadéquat pour des gens qui participent à une messe noire.
'Comon' ...I don't care about what they say... marmonne David d'une voix grave, avant que le programming nous envoie un pot pas pourri, mixant post punk et cold wave, la basse te remue les entrailles, tes membres inférieurs s'agitent.
Tu resteras dans cet état pendant les 45' du set.
' Lake of love', le poppy ' Vampire' mixant Depeche Mode, Soft Cell et les Pet Shop Boys, ' Demon's time', aux beats lourds, se succèdent, puis grey hair David nous propose une descente downtown, ' In my city'.
L'excellent 'Stereo' nous replonge dans les eighties, avec des influences évidentes allant de Bauhaus aux Sisters of Mercy, dont le 'Temple of Love' refait surface dans ton cerveau atteint, à l'écoute de ces gens du Nord, merci Enrico, revivalistes, qui à tour de rôle se paient un bain de foule.
'Amazing', le virevoltant 'Trash disco' et ' No one is innocent' mettent un terme à une prestation prisée.
Retour vers la grande salle pour Inkubus Sukkubus!
Un pagan rock band, originaire du Gloucestershire, né en 1989 et auteur de près de 20 albums.
Leur prestation est précédée d'une performance à la mise en scène macabre, une chose inanimée gît sur la piste centrale, ce chiffon humain est entouré par cinq créatures figées qui, après un laps de temps plus long que celui que prend le sable pour signifier que l'oeuf est cuit, remuent pour amorcer une gestuelle rituelle décadente.
Ces statues de sel se taperont, dans l'obscurité, un second exercice similaire avant de disparaître et de faire place à un hymne wagnérien annonçant Inkubus Sukkubus réduit à deux unités ce soir, Tony McKormack on guitar et Candia Ridley, jolie couronne de fleurs, au chant et au bodhrán, pour étoffer l'ensemble, un invisible passe des bandes.
Déesses, sorcières, magie de toutes les couleurs, paganisme, anges déchus, fées et autres figures mythologiques sont au programme.
' Messalina', datant de 2007, ouvre, un mix female metal mélodique/ heavenly voices apaisant.
'Lose yourself at the Nymphaeum' ne te semble pas une mauvaise idée, vu la température régnant à Bruxelles en ce début avril.
La jolie Candia propose une reprise des Stones, on était sûr qu'il s'agirait de 'Paint it black'.
'Night angel' et 'Vampyre erotica' suivent, puis la belle enfant saisit un bodhrán tandis que son compagnon troque l'électricité contre une acoustique, les medieval folk tunes, sans drum machines, ' Forest hill' et 'Sabrina' apportent un peu de charme sylvestre au set.
Retour des bandes pour ' Heart of Lilith', une plage remuante, suivie par le percutant 'The goat' à l'arrière-plan post-punk.
' Queen of heaven , queen of hell' de 2013 évoque des groupes tels que Evanescence, à noter l'intervention musclée de Mr McKormack à la guitare.
Next one is an old song of us about witches and sabbath, annonce la fée avant d'envoyer ' Belladonna and Aconite' de 1993.
Tu les quittes, à regret, tandis qu'ils entament 'Pagan born', faut pas traîner si tu veux te recueillir dans l'oratoire.
Fin du premier chapitre.