Lamoral - Théâtre Jean-Claude Drouot à l' hôpital Notre-Dame à la Rose, Lessines, le 22 janvier 2017
23è Djangofollies, organisées par l’asbl ‘Les Amis De Brosella’, plus de trente concerts se déroulant à 29 endroits différents.
Ce dimanche, ton rendez-vous se situait à Lessines, le concert de Lamoral ne se déroulera pas au CC René Magritte où le troisième âge s'adonne aux joies du thé dansant dominical, mais bien au Théâtre Jean-Claude Drouot, qui niche dans l'édifice le plus célèbre de l'entité picarde, l' hôpital Notre-Dame à la Rose!
Fotoman Michel et famille sourient en te voyant arriver, comme toi, ils sont tombés sur les rois de l'accordéon qui en voyant poindre le playboy de Braine-le-Comte l'ont pris pour un Chippendale!
Concert prévu à 17:30', léger retard avant de voir monter sur scène; le quartet Lamoral.
Non, aucun lien de parenté avec le comte d'Egmont, ni avec la brasserie Van Den Bossche, qui produit une bière baptisée de ce nom aristocratique.
Lamoral is Koen De Cauter (soprano saxophone, vocal), Sam Opstaele (solo guitar), Jonathan Manes (rhythm guitar, vocal), Emile Van Helleputte (double bass).
Tu as bien lu, Koen De Cauter, l'ancêtre, un des instigateurs des Djangofollies.
Le monsieur qui a fondé Waso Quartet avec celui qui tire plus vite que Lucky Luke, Fapy Lafertin.
Ce West-Vlaming, résidant désormais du côté des Sept Collines, tu dois bien l'avoir croisé une vingtaine de fois, que ce soit avec Waso, un hommage à Georges Brassens ou à Wannes Van De Velde, Nomad Swing, Catherine Delasalle ou Marie-Laure Béraud ... , il n'a jamais déçu personne, son humour pince-sans-rire et ses talents de saxophoniste ou de clarinettiste et son chant paresseux font de lui un des personnages les plus remarquables du paysage musical belge.
Pour ce projet assez récent Koen est entouré par une bande de gamins doués, en commençant par l'admirable Sam Opstaele à la lead guitar, ce dernier fait partie de Nomad Swing et du gypsy swing kwartet, Grande Bouche, à la guitare rythmique et au chant, un membre du Hot Stomp de Gand, Jonathan Manes et à la contrebasse, un petit ( un mètre 89) nouveau, Emile Van Helleputte, qui s'agite au sein du Van Helleputte/Danhieux duo.
Koen saisit le micro, tendu par Fred Maréchal qui a présenté les artilleurs, et propose de débuter par ' Who loves you', une rengaine que chantait Billie Holiday.
La pompe et la contrebasse balancent leurs accords swingués, Sam s'emballe, Koen sourit, puis pousse une pointe solitaire avant de montrer à Emile que c'est à lui d'en placer une.
Début prometteur!
Pas de Djangofollies sans Django Reinhardt, voici le suave ' Lentement, mademoiselle' .
Relaxing and cool, avance un anglo-saxon ayant demandé asile chez les Wallons.
Je ne chante pas encore, égaler Wannes is onmogelijk, on vous joue ' De kleuren van de steden' de Wannes Van De Velde en instrumental, et puis on passe sans traîner à Charles Trenet, ' Le grand café'. En 1938, le plancher des établissements élégants était recouvert de sciure de bois ...pour que les cracheurs crachassent comme il se doit..
Quelle époque!
' Ton doux sourire' en fait est de la plume d'un certain Ray, un anglais maintenant décomposé , le titre original de cette ballade romantique était ' The sunshine of your smile'.
La pompe ne mousse pas, pas de grimaces à la contrebasse, le sax soprano succède à la lead guitar pour nous attribuer des soli malicieux, Lessines sourit, la Joconde aussi!
Jonathan, à toi, ket!
' Piove', plus connu sous le titre ' Ciao, ciao, bambina', une oeuvre immortelle de Domenico Modugno qui n'a pas remporté les palmes à l'Eurovision, une honte!
Dans la vie il faut prendre des risques, avait prononcé le vétéran, Jonathan ne l'a pas écouté, cette rengaine a fait fondre les coeurs féminins de 15 à 85 ans, Jo a assuré comme un pizzaïolo napolitain amoureux.
Lessines, un petit Louis Armstrong?
' Struttin with some barbecue' que le gars de Liberchies à enregistrer avec les bouillants Hot Five.
Amusant collage dadaïste et fin du set un avec ' Swing 39'.
File à la buvette!
Reprise des hostilités with some fake oriental music, allons-y pour l'humoristique ' Estambul' , popularisé par Oscar Aleman y su Orquestra De Swing.
Ensuite on revient à Wannes, 'De Groêten Avend', du nom d'un café gantois, aujourd'hui disparu.
Le style de morceau à écouter in the weary hours, around midnight, un verre de Bourbon à portée de main, accessoirement!
' Russian lullaby', d' Irving Berlin, n'a pas été composé pour Poutine, Berlin était d'origine russe, en 1927 the Union of Soviet Socialist Republics avait cinq ans!
Pour succéder à cette berceuse, le groupe propose une valse tzigane d'une profonde mélancolie slave.
Irénée: dis, Koen, et ça raconte quoi cette chanson?
...Vous êtes partie, vous m'avez laissé tout seul...
Et, t'as rejoint tes copains au bistro?
Vous travaillez pour la BSR, madame?
Retour vers le futur, l'entre-deux-guerres , Jelly Roll Morton, "Someday Sweetheart", du manouche swing musette d'une autre ère.
C'est quoi cette fumée qui nous entoure, la loi dit pourtant de ne pas fumer dans les espaces publics.
Le retour de Django, filmé en multicolor , ' Porto Cabello' , précède une seconde intervention brillante de Jonathan au chant, il a déterré l'incroyable et frivole ' Il capello' d' Edoardo Vianello, aussi fringant que les meilleurs Rocco Granata.
Il est l'heure de proposer un Sidney Bechet, ' Premier bal', joué tout en finesse et préciosité.
Pendant le break on nous a gentiment demandé de jouer' Come prima', je vous présente les associés et on vous emballe ça.
Le grisonnant Koen se permet quelques fantaisies, un pas de danse espiègle, suivi d'un clin d'oeil complice vers une dame de l'assistance, il achève la canzone avec la troupe et le salut final indique qu'on est arrivé au bout du voyage.
Un bis!
' Il sudario' une composition en clair-obscur chantée par son auteur, Jonathan Manes!
Fin du concert.
Les Djangofollies se poursuivent jusqu'au 29 janvier!