Pendant l'été le Nijdrop organise chaque jeudi soir un concert dans le cadre enchanteur du Hof ten Hemelrijk, en cas d'intempéries, alles verhuist naar binnen.
Point de pluie en ce chaud jeudi estival, des chaises, des tables, une buvette hospitalière, des prix ( 1€50 la Jupiler) à faire frémir tous les requins de chez Inbev qui, avec l'aide de la régie foncière bruxelloise, vient de sonner le glas pour deux des seuls vrais bistrots bruxellois fleurissant sur la place de La Liberté, sur le podium: The Big Bayou Bandits !
Les Brugeois nous promettent une belle tranche de cajun spiced rock'n'roll.
Un soundcheck prometteur, un passage à la buvette histoire de se ravitailler avant le coup d'envoi et avec un léger retard, Yves Messany ( chant et panoplie d'accordéons tex-mex ou zydeco) également membre des Mean Mountainers - Guy Winne ( dobro, el. guitar) cf.le précédent, lid van de Mean Mountainers - Jean-Luc Messany, broer van ... aux drums, un encyclopédiste a retrouvé la trace des frangins au sein des Billygoat Riders et, pas Werner De Cock à la double bass, mais un remplaçant pas con , Pieter Van Stichel ( The Panhandlers), rappliquent.
Pendant près de deux plombes ces vauriens vont abreuver les villageois ( qui étaient plus que qualifiés pour se débrouiller sans l'aide de quiconque, les Polonais ce sont des chameaux en comparaison) de cajun, zydeco, rockabilly, tex-mex, country, vintage rock'n'roll sentant bon les swamps de la Zuidleie ou l'Acadie ménapienne.
Un CD à leur catalogue, 'Cajunbilly'.
Un premier traditionnel cajun, 'J'étais au bal', nous invite à tournoyer en mesure, il est suivi par ' Grand Bosco' du cajun blues narrant une sombre histoire d'infidélité, titre que tu peux entendre sur leur plaque.
L'accordéon virevolte, la contrebasse soutenue par le mini-kit de Jean-Luc imprime le rythme et la national steel brille, tout va bien, si ce n'est que tu n'oses quitter ton siège pour aller te désaltérer, une bande de joyeux, ayant fait voeu de délaisser le coca et l'orangeade, le lorgne depuis dix minutes.
Accélération sensible avec le chaste 'Choupique two step'
....Hey jolie catin, ouais, moi jm'en va
Moi jm'en va, dans l'Grand Choupique
Pour voir des belles tite-blondes ...
Je t'accompagne, lance un poilu.
Les Bandits embrayent sur un autre classique aux couleurs de la Louisiane, 'Diggy Liggy Lo' suivi par ' Crazy Arms' de Ray Price, a honky-tonk standard.
Un sérieux coup d'accélérateur, on retourne voir les filles faciles avec ' 73 Special' avant de constater que le Winne troque le dobro contre une guitare électrique, le groupe s'attaque à Johnny Cash, ' Wreck of the Old 97'.
Well, folks, let's do the 'Zydeco Bop'.
Comment on guinche sur ce truc?
Fais comme le singe!
Après l'intervention d'un local ayant dans l'idée d'accompagner le combo, on reprend le cours de la croisière, ' One step a Chaumont', puis le terrible 'Memphis Tennessee' de Chuck Berry et comme ils n'ont que ça en tête et qu'ils viennent de toucher leur paye, une nouvelle visite à la maison close s'impose, ' Petite ou la grosse'.
' J'suis content d'être Cajun' , on boit de la bière tout l'hiver et on s'amuse.
Ma demande de naturalisation est sous enveloppe.
Nous sommes en 1928, "Allons à Lafayette" is officially known as the first commercial Cajun song to be recorded.
Je veux bien te payer un godet, gars, mais 'Cinquante Piastres', mes vieux cuillotes, and mon pick-up truck c'est tous que j'ai à mon nom...
Diantre, on danse le 'Bosco Stomp' pour oublier toute cette misère.
Tes voisins picolent, les Bandits rigolent, tu bats du talon, le Winne décide de jouer de son dobro façon lapsteel, 'Saturday night Special' et le joyeux ' Lâche pas la patate' inspirent un rougeaud, biberonné à la Trappiste, il tient à danser, mais pas seul, tous on décline son offre généreuse, pour ne pas qu'il se mette à chialer un copain revient avec un bac de 24 Jupiler, ambiance!
' Convict two step, il s'est trouvé une cavalière, le numéro, par contre a été refusé par la commission de censure, dans l'étang les canards se marrent!
'Bon temps rouler' rocke ferme, il est suivi par 'One of these days'.
Du Pink Floyd?
Non, de Rika Zaraï!
Place à 'Sugar Bee' une abeille cajun fabricant du miel bluesy.
Pas le temps de butiner à l'aise, ils ont déjà envoyé ' Promised land' de Chuck Berry, une fameuse poussée de fièvre.
Le ' Big Bayou breakdown' déboule en mode kazatchok.
Tiens, voilà le gars de tout à l'heure, on lui refile un triangle artisanal, Euclide était doué pour les mathématiques mais n'avait pas l'oreille fine.
On s'en fout, on rigole, les vaches du Jura en vacances dans le coin, aussi.
'Cajun Saturday Night' et l'inévitable 'Jambalaya' nous conduisent vers le terminus.
Un final rock'n'roll, ' Tear it up' et ' Gone, gone, gone' de Carl Perkins mettent un terme à cette soirée délassante.
Le 12 septembre, The Big Bayou Bandits au 13de Gebod à Lichtervelde!