Edition 14 pour le BSF, en ne comptant pas le prédécesseur Euritmix, et quelques nouveautés...
1° le Festival ne débute pas à la Place des Palais avec les plus grands noms.
2° utilisation d'une nouvelle salle , La Madeleine, qui, bien avant d'être un casino, une salle de bal ou un lieu de réunion, a accueilli de grands concerts, back in 1972: The Doors, Golden Earring, Van der Graaf Generator et l'incroyable Khan de Steve Hillage!
Le choix du jour s'est porté sur La Madeleine, Soldier's Heart ouvre!
En 2012, lorsque tu avais pour la première fois croisé la route du combo mené par la délicieuse Sylvie Kreusch, tu avais senti que ce band pourrait se faire un trou dans la scène indie nationale.
Depuis ils sont couvés par Live Nation, ont sorti un EP et font la tournée des festivals.
19:00 pile, Sylvie Kreusch // Laurens Marien // Benjamin Cools // Jasper Segers et Ferre Marnef, le petit bassiste exubérant, se pointent pour attaquer 'Yamaha', un dream pop éthéré ne sentant pas vraiment le Bol d'Or.
V7nce: la guitare me rappelle Cocteau Twins.
Effectivement le focus se porte sur les climats lisses et glacés, accentués par les vocaux détachés de la longiligne Sylvie.
Quelques enluminures trip hop illustrent le chaloupé ' Echo Woods' suivi par 'Full of Love'.
Next one is a cover, 'Broad daylight' de Gabriel Rios, avec l'emprunt au 'Daydream' de Wallace Collection.
Superbe version!
Ferre délaisse sa basse pour rejoindre Laurens aux synthés, les bidasses amorcent le catchy ' New Housie', leur dernier single.
Elle court 'Lola', elle devance a new one ' Let it all', baignant toujours dans des ambiances vaporeuses.
Dans le public, deux ou trois nanas singent la gestuelle nonchalante de Sylvie tandis que sur le podium Ferre se démène comme s'il tenait la basse dans un groupe disco.
Le radiophonique 'African Fire', dominé par le groove de la basse, enchante autant le public que la suivante 'Ears and Eyes'.
Le set prend fin avec le dancetrack 'Forest', le bataillon se tire en laissant les synthés achever la plage.
Soldier's Heart se produira au Pukkelpop la semaine prochaine.
Bony King
2015, Bram Vanparys décide de raccourcir Bony King of Nowhere en Bony King, par la même occasion il sort un quatrième CD, 'Wild Flowers'.
20:30, Gertjan Van Hellemont arrive essoufflé, il vient d'achever son gig avec Douglas Firs au Mont des Arts, Bram and co ( Cleo Janse: backings + keys, Jasper Hautekiet: bass et Maarten Moesen: drums) ont déjà effectué leur soundcheck, il faudra 5' au Dylan belge pour régler sa lapsteel, sa guitare et la tonalité de son chant.
Bonsoir tout le monde, zegt Bram et c'est parti pour 50' d'americana de haute facture démarrant avec 'Standing in the light' ouvrant 'Wild Flowers'.
Du soft indie/country aux harmonies vocales perlées, les plus jeunes citeront Fleet Foxes, Bon Iver, les aînés Neil Young and Crazy Horse, les Byrds, les Eagles ou les Flying Burrito Brothers.
'Sad Roseanne' et 'One more night' s'avèrent tout aussi soignés, la lapsteel geignarde de Gertjan faisant merveille.
Délicatement, le chant mélancolique du parisien de Flandre vient te caresser les pavillons, il embraye sur 'Sweet Love' une réminiscence délicieuse du 'Helpless' du Loner.
Le country 'Wandering Light' aurait pu se trouver au répertoire d'Emmylou Harris. Bram consulte la playlist, prévient ses comparses, changement de programme, on attaque ' Sleeping miners' datant de l'album 'Eleonore'.
Un morceau atmosphérique, magique, te refilant la chair de poule, ce titre majestueux est associé au biblique ' Story of Joshua', une plage époustouflante, électrique, fort éloignée de l'image du gentil et timide Bram Vanparijs.
Aucun doute à voir, Douglas Firs et Bony King sont bien les deux meilleurs représentants du belgicana.
Retour au calme, hear the whistle blow avec 'Last train' et pour terminer le set en beauté 'At the gates of town'.
Merci.
Bruxelles rappelle le gentil monarque, il revient flanqué de Cleo et de Gertjan, un seul micro, une acoustique, l'émouvante campfire song ' Summer nights' que Bram dédie à la Belgique.
Un grand concert!
Mais la surprise de cette première soirée nous vient de Toulouse: Kid Wise!
Le sage enfant naît en 2012, 3 ans de vie, c'est encore l'âge de l'innocence, titre du premier full album, sorti après 2 EP's.
Avant de se présenter sur scène, Augustin Charnet (chant / claviers)
○ Clément Libes (violon / chœurs / synthés)
○ Léo Faubert (batterie / chœurs)
○ Théophile Antolinos (guitare)
○ Anthony Leliard (basse ) et Vincent Dinis (guitare ) laissent défiler une bande servant d'intro cacophonique.
Le violon se pointe, seul, une amorce classique, la troupe sort du bois et vlan, une grosse explosion avant le retour au calme marqué par un piano romantique, 'Ocean' sonne comme du Archive ayant rencontré Sigur Rós ou Sibelius, un mélange à base d' électro psychédélique homérique et d'envolées lyriques.
Pendant plus de dix minutes, Kid Wise va nous promener dans un univers qui secoue sérieusement le catéchisme pop.
'Forest', un brin plus concis, impressionne tout autant et dès la troisième composition, 'Ceremony' , un menuet psychédélique sur lequel est récité un chant sacré du Maghreb, toute la salle bat des mains.
La plage vire folle sarabande, d'un bond Augustin plonge dans le public qui s'extériorise.
Madeleine est conquise.
Bruxelles, notre tournée s'achève dans votre belle ville, merci pour votre accueil, voici 'Funeral', à l'amorce Pink Floyd, une guitare celtique salement trafiquée vient déchirer le lament, après une accalmie passagère, le titre monte en puissance et 'Funeral' vire postrock fulgurant et déchaîne des cris enthousiastes.
' Hope' ne sera pas moins échevelé, le chanteur pour la seconde fois, vient se frotter à la jeunesse locale, éberluée pour le coup.
Un discours de Gaston Bachelard introduit l'imposant et sismique 'Echos' qui réverbérera longtemps dans nos cervelles.
Merci, Bruxelles, c'était notre dernier titre.
En rappel, une plage composée il y a deux jours lors d'une retraite dans un chalet des Pyrénées - Orientales, un titre rupestre te permettant de visualiser un vol de vautours au dessus de cimes imposantes, un grondement orageux, typique à la chaîne montagneuse, mettant fin à ce joli ballet aérien.
Kid Wise, un groupe à découvrir de toute urgence!