dimanche 16 août 2015

Brussels Summer Festival 2015 ( day 2) : Elvis Black Stars, Moriarty, Cats on Trees - Mont des Arts - Bruxelles, le 15 août 2015

Brussels Summer Festival 2015 ( day 2) : Elvis Black Stars, Moriarty, Cats on Trees -  Mont des Arts - Bruxelles, le 15 août 2015

Maudite pluie, et ces grilles qui n'ouvrent pas, c'est pas la joie en ce jour où  les fidèles fêtent l' Assomption de la Bienheureuse Vierge-Marie.
Tu dis, Youssef?
Ah, non, on refuse d'imprimer ces  insanités!
Pas grand chose pour s'abriter sur le site, le pauvre Albert n'a pas eu droit au ciré ( orange) distribué par Ethias et la bouteille vide abandonnée par Charlie Winston traîne toujours aux pieds de son auguste épouse.
Le marchand de sangria peste, il tente de se débarrasser des festivaliers venus se planquer sous sa tente.
A tout casser, on doit être 89 à attendre Elvis Black Stars.
19:30, un claviériste ( non repris au générique du film) en éclaireur, quatre  patrouilleurs andennais le suivent, Augustin (Vocal + Guitar) Arnaud (Guitar) Damien (Drums) Olivier (Bass), d'après facebook.
Augustin Dujeux (chant, guitare), Damien Sorée (batterie) et Olivier Coquette (basse) précise un initié.
Et Arnaud, fieu?
Perrier.
Oui avec un zeste de citron a u b!
Ces braves jeunes gens, à la bouille adolescente, s'ébattent en tant qu' EBS depuis 2007, il y a peu, ils ont pondu un EP  baptisé ' #1 'et se sont amusés aux Nuits à la même affiche que Romano, le nerveux de La Louvière.
Le grand mérite de ce combo est de ne pas se prendre au sérieux, leur pop rock aux fortes senteurs Britpop n'est pas ce qui se fait de plus original, mais la potion se laisse toutefois écouter avec plaisir.
Dix plages taillées Pure FM,  tu penses à Hollywood Porn Stars ou My Little Cheap Dictaphone, Piano Club, Ghinzu et autres admirateurs de Blur, Shed Seven et Dodgy.
'Sect of Happiness'  , 'Morning After', ' Better than you' et d'autres titres plus anciens ( maybe 'Vulture's night') ont défilé à la queue leu leu, ils ont été généreusement applaudis.
Elvis Black Stars termine sur un coup d'éclat en balançant un dernier bâton fichtrement couillu.
Digne d'estime, médaille en chocolat!

Une dizaine de touristes nippons nous expliquent avoir un truc pour que la pluie cesse de nous inonder, dix teru teru bōzu accrochées au balcon et l'histoire est réglée, juste à temps pour le concert de Moriarty.
Moriarty, Conan Doyle?
Non, Moriarty, Jack Kerouac, mais cela n'a aucune importance, depuis le single 'Jimmy' de 2007, la multinationale, une hydre à six têtes, a  accédé au statut de superstar de ce côté-ci de l'Atlantique.
En avril 2015, le groupe se félicite de la naissance d'un nouveau bébé qu'il a étrangement nommé 'Epitaph'.
En pensant à King Crimson?
Va savoir.
En piste, on suppose, Thomas Puéchavy ( harmonica, guimbarde), Arthur B. Gillette, le Charlot de la bande ( guitare, claviers, shruti box),   Stephan Zimmerli ( dobro, guitare, triangle) , Eric Tafany ( batterie) et   Vincent Talpaert ( contrebasse, basse).
C'est Arthur qui se colle au chant pour un titre about a man who is dying, il attaque ' Cryin Crapshooter's blues' de Blind Willie McTell.
Un rendu énergique laissant présager d'un tout bon concert.
Il manquait la diva,  la merveilleuse Rosemary Standley fait son apparition, Arthur, l'histrion aussi bouffon  que l'animateur portant le même nom de baptême, prenant place derrière les touches, c'est parti, toujours en mode bluesy, pour 'Long live the (D)Evil' .
Comme tes voisins, tu te laisses bercer par le timbre singulier et fascinant de Miss Standley.
Terrible intervention à l'harmonica de Thomas, chauve qui peut, ça fait mal.
'Ginger Joe' , he was a man who couldn't stand still... nous non plus,  vachement entraînant, ce titre!
Ils poursuivent avec l'hallucinant 'Diamonds never die', l'histoire de deux amis se retrouvant après la mort. 
Tiens, Rosemary, je te refile la resonator, elle en fera bon usage pour une superbe version de 'Ramblin'Man' de Hank Williams suivie par 'History of Violence,' une des plages graves  d' 'Epitaph'. 
'Private Lily' voit tous les poils de ton épiderme se dresser, c'est Circé, cette nana. 
La dernière fois que t'as tremblé ainsi, c'est en entendant Alela Diane chanter son  ' Pirate's Gospel'.
Le lament 'Moonshiner' est au répertoire de quelques pointures en commençant par le Zim, mais Tim Hardin, Cat Power, Elliott Smith ou Uncle Tupelo l'ont ou l'avaient à leur répertoire.
I suppose you know what moonshine is nous glisse la madame, en oubliant que les Belges ne boivent que du Spa Reine.
'Fire Fire', et ses accents orientaux, déclenche un mouvement d'hystérie à tes côtés, quelques gamins ont rencontré le moonshiner.
'Back in town', en mode ballade, précède a murder song, 'Little Sadie'.
... Went out last night, I took a little round I met my Little Sadie and I blowed her down...  a Jew's harp pour Thomas and some spoons for the lady.
Le titre doit dater de 1922 est devenu Cocaïne Blues ou Whisky Blues au cours des ans, non 'Ice Ice Baby' n'est pas la version rap de ce classique folk.
Moriarty décide de s'attaquer à un autre monstre sacré, Woody Guthrie, et propose 'Buffalo Skinners'. 
'Le nerveux 'When I ride', voyant Arthur se permettre quelques excentricités derrière les touches, met un terme à ce concert exemplaire.
Bruxelles a apprécié la  performance à sa juste valeur et claque des mains pendant de longues minutes.

Cats on Trees.
Une fille, Nina Goern ( chant, piano, grosse caisse), un garçon, un frimeur, ne stoefer, Jefke, Yohan Hennequin ( batterie).
Origine: Toulouse - trace discographique: 'Cats on Trees' en 2013, de la pop arc-en-ciel, la jeunesse en raffole, elle nous a semblé un brin falote.
Heureusement le duo était flanqué d'un quatuor de cordes, qu'on a malheureusement pis soin d'enfouir au fond de la scène, on suppose avoir peu vu, mais entendu, Anne Gouverneur  : Alto, Charlotte Baillot  : Violon, Christelle Lassort  : Violon et Maëva Le Berre  : Violoncelle, elles ont plus ou moins sauvé l'embarcation du naufrage.
C'était pas l'avis de Bérangère qui te secoue en hurlant, ce concert était géniaaaaal.
Bérangère n'a pas 20 ans, tu n'as plus 20 ans... chercher l'erreur.
Après l'intro, les chatons attaquent le mélancolique 'You win', une douceur qui se rapproche d'Agnes Obel.
Joli!
Nina derrière le piano pour une pièce rythmée ( 'Burn'?) suivie par l'étincelant 'Sirens Call', les cordes sont somptueuses et rendent la rengaine irrésistible.
Tu te surprends à siffler en mesure.
Avec la suivante, le climat demeure propice aux rêveries puis Yohan commence son numéro de polichinelle.. ça va mes poulets.... du coup deux uniformes, se sentant visés, traversent la foule en direction de la scène, on les a retenus, les poulets, c'est nous. Sa copine a entamé le fleuri  'Flowers'.
La basse-cour piaille, les pandores sont aux aguets, les chats miaulent puis proposent une cover, ' Mad World' de Tears for Fears.
On n'a rien dit mais on préférait Gary Jules.
Petite leçon de musique, après moi, Bruxelles.. ' Ouh Ouh'... après les poules, coqs malades, voilà les hiboux!
Bof, bof!
Nina sur les enceintes, 'Wichita', un petit tour sur la Place des Musées, on la perd.
Un blanc que meuble le sieur Hennequin, le clown de service, la petite réapparaît pour balancer l'enfantin 'Too much'.
Une nouvelle reprise, le tendre "Love You Like A Love Song" de Selena Gomez.
Je veux entendre l'animal qui rugit en vous, l'animal a rougi devant toute cette puérilité, en duo  'Animals' achève le set normal.
Le public en redemande.
Retour des minous, deux minutes de démagogie suivies par 'Full colours' et 'Jimmy'.
Tu décides qu'il est l'heure de se diriger vers la sortie, tu entends encore 'Les bateaux' et de loin l'outro!
Cats on Trees après Moriarty, c'était pas à faire!
Une faute de goût!