Uccle - Hoeilaart - Overijse - Tervuren - Duisburg - Vossen - Leefdaal - Bertem - Heverlee - Leuven - Het Depot - JP à l'entrée, un film répété à l'infini!
Menu années 80: Anne Clark et Flesh and Fell !
Flesh and Fell
"Le pouvoir enivrant qui change l'homme en dieu ;
L'amour, miel et poison, l'amour philtre de feu,
Fait du souffle mêlé de l'homme et de la femme,
Des frissons de la chair et des rêves de l'âme"
Victor Hugo goes electro/new wave.
Après avoir croisé le trio infernal, Pierre Goudesone - Laurence Castelain - Laurent Stelleman, au BSF en août dernier, tu les retrouves chez Tobback and co, toujours en pleine forme.
Un set ramassé de 30 minutes ayant fait forte impression.
Pour preuve, Doris: "Good sound, nice voice. Great energy!"
Six mots qui résument tout.
Laurent, sans paillettes, sa guitare et ses effect pedals et Pierre, sa basse et son PC, lancent l'intro.
La châtelaine peaufine son make-up en coulisses.
Elle a failli rater son entrée et se prendre une pelle, pas grave, toujours aussi séduisante avec ses longues quenouilles à damner une armada de saints toutes religions confondues et son sourire enjôleur, elle attaque 'Tipsy'.
JP mitraille comme une dizaine de ses congénères, les salles de concert sont devenues l'antre préférée des possesseurs de longue focales. Helmut ou Isaac, tu confonds toujours, a pu apercevoir en grand le peu seyant poil dépassant du tarin de Goudi.
La setlist est pareille à celle du BSF, ' Something in between' puis 'LSD' et son programme électoral lubrique, je vous présente à ma gauche Meneer Stelleman en, rechts van mij, Monsieur Goudesone, by the way, het is niet verboden te dansen, clame la coquine avant d'attaquer le grinçant et spooky 'Hunger'.
Ecoute petit, te glisse la délurée, ne viens plus écrire que c'est un morceau de Bowie, 'Suicide Hero' a été composé par Pierre.
C'est promis, madame, ne le ferai plus, j'ai horreur de la position agenouillée, les mains sur la tête.
Une intro cathédrale annonce 'Abracadra Erotica'.
De duivel is daar, proclame -t-elle.
T'as beau scruter la salle, t'as pas aperçu De Wever.
Sade, dis-moi
Qu'est-ce que tu vas chercher?
Le Bien par le Mal
La Vertu par le Vice...
Oui, une nouvelle fois, c'est à Enigma que tu penses!
Un second titre dans le vocable maltraité par Nabila et consoeurs, ' The Wind', un avion défiant les vents.
Wat zeg je, Tom?
' The Devil in Me' klinkt een beetje zoals The Cramps, 'The Human Fly'.
On passe à la tranche d'electro biblique avec une touche d'Elvis, 'Suspicious'.
'Tongue-tied' et le fabuleux 'Emma' d'Hot Chocolate terminent ce set bien torché.
Anne Clark.
Quelque part en France, il y a un grand malade élucubrant sur le net, un extrait de sa prose: "Anne Clark s’avère être une poétesse dont l’intonation pénible accompagne des rimes très marquées, ce qui ressemble plus à du slam qu’à du chant : imaginez que Grand Corps Malade ait été une anglaise blonde boudinette dans les années 80"
Ce gars n'a utilisé qu'un terme juste: poétesse, pour le reste on lui conseille d'essayer Mireille Mathieu!
Anne Clark aime notre triste pays, les Belges ( ça existe?) l'adorent.
Deux dates chez nous pour ce November tour, Leuven et Brugge.
Pas vraiment d'actualité discographique si ce n'est le ' Life Wires EP' – Anne Clark and herrB, le dernier full CD, 'The Smallest Acts of Kindness', datant de 2008.
21:30', un homme en piste, le guitariste Jeff Aug, il est rejoint par Steve Schroyder, Keyboards, Programming, Jann Michael Engel, Cello et Tobias Haas, Drums et, enfin, le retardataire, Murat Parlak, Piano.
Cette fine équipe achève l'instrumental 'Oxford Suite' avant l'entrée en scène d'Anne Clark, fringuée motocycliste.
D'un pas décidé, la Londonienne agrippe le micro et récite 'Seize the vivid sky' d'une voix razorblade glacée .
' Alarm Call', une valse electro new wave, est toujours interprété en mode sprechgesang , l'épique 'Heaven' qui lui succède sera tout aussi intense et obsédant.
La couleur noire prévaut, le paradis s'éloigne de plus en plus chaque jour.
Le ton reste dramatique, les poésies désabusées et sinistres se succèdent, toutes souverainement habillées par les fantastiques musiciens, 'Leaving' , 'Killing Time'.
Jeff Aug saisit une acoustique, le band a amorcé la mélopée 'Elegy for a lost summmer', Murat se chargeant de backings et faisant contrepoint aux déclamations de l'ascétique Miss Clark.
Ce même Murat ébauche ' Lost Shell' en mode nocturne de Chopin, puis il décore l'exercice de récitation de vocalises hantées, un des grands moments du set, applaudi à tout rompre à son terme.
Le climat reste lugubre, brumeux pendant 'Off Grid' et son violoncelle romantico-gothique.
Incongru sera le titre ' When you think your time has come', une bossa nova new wave oppressante.
L'explicite 'The Haunted road' précède 'No coward soul' à l'issue duquel elle se tire laissant le band interpréter un instrumental folky, ' Ajde Jano', apportant un brin de fraîcheur bienvenu.
Madame reprend le fil, 'Echoes remain forever' , 'The hardest heart' pendant lequel, une nouvelle fois, le violoncelle émerveille.
Du fond de l'ancien cinéma s'élèvent des rumeurs, la relative uniformité du plat proposé a fini par lasser certains clients qui potinent bruyamment.
'Whisper of shells' lui aussi porte bien son nom, cette mélodie légère et poppy voltige gracieusement dans les airs.
Solennel, lent, hypnotique, lourd sera 'As I get home', titre terni par quelques plaisantins tapant des mains à mauvais escient.
Dommage, un grand morceau!
Retour à la véhémence avec 'Abuse' pour finir le show par un rondo dansant 'Boy racing'.
Encore.
En trio: spoken-word, piano, cello: 'The Panther' ( un poème de Rainer Maria Rilke) puis au complet, le hit ' Sleeper in Metropolis' transformant le Depot en dancefloor.
Un second retour, toujours en mode electro/dance, 'Our Darkness' met fin à la messe!