Rien à faire un samedi, fin d'après-midi?
Le Jazz après Shopping à l'Archiduc.
Direction la rue Antoine Dansaert où à 17h, le prince programme Susan Clynes en formule trio.
Susan Clynes, fille du compositeur, pianiste new-yorkais, Darius Clynes, qui dirige son propre quartet in Belgenland quand il ne sonorise pas les concerts de sa séduisante enfant.
Susan est graduée de la Hogeschool Gent où elle a suivi les cours chez Frank Nuyts, elle compose, joue plutôt bien du piano et chante mieux qu' un rossignol.
Pour l'accompagner dans le somptueux club de jazz au décor désuet, deux musiciens mariant sobriété et efficacité: Nico Chkifi aux drums ( Alegria group- Citta Collectif - Mrs. Okkido...) et Pierre Mottet à la contrebasse ( Adrian Volant Quartet, The Wrong Object, Mademoiselle Chic, Teme Tan, Monday Morning...).
Pour ouvrir le récital, Miss Clynes, portant une charmante robe, d'une teinte rubis aussi attirante que le meilleur Vacqueyras, a choisi ' Linear Blindness', un titre que tu peux entendre sur le EP ' Childhood Dreams'.
D'emblée le timbre jazzy impressionne. Imagine un phrasé au croisement d'une Tori Amos ( le jeu de piano classique conforte la comparaison) ou d'une Annie Lennox.
En background, les garçons fournissent un boulot impeccable devant permettre au clavicorde de musarder en toute liberté.
L'Archiduc se tait et écoute.
Next one is dedicated to my dad, le poppy et sautillant ' A good man'.
Il est un peu tôt, mais voici a ' Bedtime Story', joli nocturne chanté d'un timbre velouté, il s'agitera après quelques mouvements.
Le highlight du premier set sera la longue plage instrumentale 'Les Larmes', qu'elle a composée en songeant au conflit israélo-palestinien: haine, souffrance, attentats, bombardements, vexations, humiliations, répression ... depuis une éternité la bande de Gaza est en état de guerre permanent.
Un formidable rondo jazzy, aux touches arabo-latines, proche des meilleures compositions de Brad Mehldau.
La première mi-temps s'achève avec le Brazilian jazz, 'Childhood Dreams', un piano Eliane Elias et des vocaux acrobatiques.
Pause Tuborg!
Set 2
'Ileana's song' pour ma petite fille, bel exercice de gymnastique vocale.
Certains clients n'ont pas encore compris que le trio a démarré la seconde partie du show et palabrent bruyamment, une solution, se coller à 20 centimètres du piano.
Susan et ses acolytes ont amorcé la ballade mélancolique 'Tuesday Rain' , l'automne est à nos portes!
Ma philosophie de vie: ' Life is what you choose to make of it'.
Deux noms te viennent à l'esprit, à nouveau, Tori, la rousse flamboyante, mais, également, la fougueuse Regina Spektor.
A la Michel Legrand, un instrumental romantique, embelli de quelques vocalises servant d'enluminures: 'Le Voyage' .
Un cinquième titre, le rythmé ' When you're dead' doit mettre fin à ce concert plaisant.
Du female vocal jazz qui a convaincu la clientèle, les EP's se vendent comme un sorbet par une chaude journée estivale et en guise de Chantilly nous aurons droit à un rappel improvisé, une valse mutine à consommer glacée!
Samedi prochain, Susan Clynes remet le couvert à l'Archiduc, toujours à 17 h.