Une nouvelle fois, le réservoir ne sera pas rempli jusqu'à la gâchette dans le bel hémicycle du Bota.
Le public boude-t-il, les réserves sont épuisées après les vacances, l'appétit de nouveautés est altéré..?
Madame Adeline ( 27 ans d'expérience: tarot, astrologie, numérologie....tarifs de groupe), interrogée ce matin, n'a trouvé aucune réponse en consultant les cartes, et pourtant le menu était tentant et, à l'heure du pousse-café, Didier, sa smala, Daniel et les autres clients étaient sur la même longueur d'onde: un double concert intéressant et agréable aux papilles.
Le collectif de Saskatoon ( Canada), Slow Down, Molasses doit ouvrir le feu!
Leur Facebook mentionne sous la rubrique 'membres': Tyson McShane, Ryan Drabble, Paul Ross, Jeanette Stewart, Chrix Morin, et Patrick Schmidt, c à d 6 individus, nous vîmes quatre éléments masculins et une gente damoiselle!
Jeanette, oublie porque te vas, chante, joue du piano électrique ou de la basse, les autres manient basse ou guitares, sauf Ryan qui tape sur des caisses, toms et cymbales. Tyson, se profilant comme le bandleader , assure les lead vocals.
Qui manquait à l'appel, lequel a fait le mur?
Question ouverte!
Fief?
Indie/ alt.rock, saupoudré de touches country, folk, postrock ou de rythmes tribaux en n'oubliant pas le chant choral pour certaines plages.
Le soigné et feutré ' Sometimes we all fall apart' ouvre, après un démarrage folky, le morceau se fond dans 'Bodies' et prend des teintes postrock à la Broken Social Scene, en contrepoint, tu entends un petit piano enfantin.
Chouette amorce!
Guitares en avant-plan pendant le nerveux ' Late night radio' .
Ces trois titres ouvrant l'album ' Walk into the sea'.
Jeanette refile son piano à un copain pour aller gratter la basse, c'est parti pour l'hypnotique ' Stay Still', effectivement plus statique.
' City Sublet' leur nouveau 'flexi' single sera introduit par une symphonie percussive, le band avait emmené 26 drumsticks dans ses bagages, une guitare fluide invite Jeanette et Tyson à un gentil duo vocal donnant un coloris champêtre à la sous- location. Soudain, un signal donné par Ryan ébauche un déferlement tribal avant le retour au calme pour finir la mélodie.
L'élément féminin reprend sa place initiale, voici le sautillant ' Don't forget theYouth' suivi par un instrumental ( no title, yet) americana épique.
Un nouvel album doit sortir début 2013, on y retrouvera ' Remedial'.
Un épais mur de guitares habille 'When you sleep' , les garçons se démènent à grand renfort de mouvements amples et tournoyants, le drumming se veut binaire et, une nouvelle fois, les claviers ajoutent une touche naïve devant contrebalancer toute cette fureur.
Le set s'achèvera par une ballade lumineuse, ' Light' .
50 minutes ayant suscité l'intérêt des Bruxellois!
Gemma Ray
Gemma Ray ist eine britische Sängerin und lebt in Berlin, mais elle est originaire d'Essex.
Quatre albums à son actif, le dernier 'Island Fire' .
Cette madame, accompagnée d'un fabuleux trio de comparses, nous a plongés dans un délicieux bain fifties aux huiles David Lynch, Nancy Sinatra, Peggy Lee, Chris Isaak, et un brin de Wanda Jackson.
Comme Sallie Ford ou Kitty, Daisy & Lewis tu me demandes?
Pas vraiment, Miss Ray ne semble pas jouer la carte retro par opportunisme, elle vit dans cette époque, t'avais qu'à reluquer ses fringues et ses boots pour comprendre.
Le drummer a été assez aimable pour nous éclairer quant à l'identité des boys: Rory More ( organ), ce mec valait le déplacement à lui seul, son Hammond infectieux ferait danser un moribond - Ed Turner ( acoustic bass) et le Gallois, Andy Zammit aux drums.
'Make it happen' une guitare surf , une voix hantée, un début film noir à te glacer le sang, les garçons entrent en scène après 60 secondes.
Un début magique.
' Runaway' qui ouvre l'album du même nom, nouveaux tremolos de la Hagstrom, un drumming bien rond et l'Hammond qui virevolte. Tu penses à Lee Hazlewood composant pour Nancy Sinatra.
Gemma ramasse a sharp knife, une lame de 35 cm, posé sur l'orgue et s'amuse à l'aiguiser sur ses six cordes.
Dangereuse bonne femme!
Une ballade majestueuse pour suivre ' Trou de Loup', on nous raconte que Jimmy Page est fan.
C'est pas un con, Jimmy!
Ne te fie pas au titre, ' If you want to rock'n roll' n'a rien à voir avec Little Richard ou Jerry Lee Lewis, cette plage lente et narrative baigne dans des climats brumeux à la Julie Cruise.
' 100 mph' ( in second gear), un jour un copain a essayé, sa caisse est à la casse!
Une petite waltzy ritournelle pour suivre, ' They all wanted a slice', pour s'en tailler une grosse tranche elle ressort son attirail de boucherie et finit la rengaine en bruitages noisy.
L'acrobatique ' Bring Ring Ring Yeah', au background exotique, nous éloigne pendant trois minutes des atmosphères noires que l'on retrouve avec la torch song ' Flood and a Fire', du Ennio Morricone en jupon.
Avec ' I'm gonna lock my heart', ça ne rigolera pas plus, la clé elle l'a jetée à l'égout, un drame réaliste d'un classicisme cornélien.
Palabres avec Andrew, on joue quoi?
' Touch me I'm sick' de Mudhoney en version bluesy, avec bottleneck en glissando.
Nouveau conciliabule, la playlist subira quelques modifications, allons-y pour ' So do I' , une ballade enregistrée en 2009, accélération brusque en vue du terme, la gazelle part en galop, les mâles aux cornes en forme de lyre suivent.
Le slow qui tue, 'Rescue me', vais chercher ma panoplie de Zorro et j'arrive..
This venue makes you feel kind of schizophrenic... ça change de tous les autres qui s'extasient à chaque fois!
En veine de confidences, ma seconde guitare, victime d'un accident hier soir, est hospitalisée pour un petit temps, donc this one needs to be retuned, désolé pour l'attente.
OK, c'est fait, this song is called 'Dig me a river' et amène ton cerveau à penser à une certaine P J Harvey ayant passé la nuit avec Mark Lanegan.
Une dernière, que j'interprète en principe with my red guitar, another heartbreaking tune au refrain doo-wop, ' Put your brain in gear' .
Un peu moins de 70' et un double rappel, solo!
Le dramatique 'Out in the rain' suivi sans pause par une version cathédrale de ' Ghost on the Highway' du Gun Club.
Un concert intense, une nana talentueuse et sympa et un trio de musiciens performants, what else do you want?