Les plaines du Far West, peuplées par les fiers Pjeirefretters, toujours dardées d'un soleil ardent alors que le cadran pointe 20:00 h, attendent, comme chaque mercredi en été, le concert du jour.
L'affiche prévoit La Jazzita!
A 20:30', une foule compacte se retrouve massée près de la buvette et prête peu d'attention aux quatre musiciens venant de monter sur scène.
Un coup d'oeil vers l'assemblée: quelques habitués, des têtes connues et, aussi, un individu que tu aurais préféré ne pas croiser, cet échantillon humain, souffrant du syndrome d' individualisme exacerbé et montrant une fâcheuse tendance à cultiver l'art du pâle plagiat, va gâcher ta soirée avant qu'elle ne débute vraiment.
Joost Broucke: guitar - Lander Deroo: keyboards - Gunter Deleu: double bass - Pietr Elias: drums et Yasmin Holail: vocals , indique la fiche officielle.
Sur scène pas de chanteuse, nous aurons droit à un concert instrumental.
' Work Song' de Nat Adderley ouvre le feu.
Une élégante guitare à la Wes Montgomery, un accompagnement léché, mais pas de cornet!
Du jazz agréable, mélodieux et lisse.
Direction Cuba, le son, ' Chan Chan' de Compay Segundo.
Soft lounge/ night club music, idéale pour a boat cruise en compagnie d'affables personnes du genre Rita Hayworth, Dorothy Malone ou autres glamourous ladies de la même époque.
Un jeu fluide, arrondi aux angles, tu échangerais bien ta pintje servie dans un immonde gobelet plastifié contre un long drink décoré d'une olive.
Quoi, Patrick?
Tu préfères un Cuba Libre..
Problèmes de retour + un grésillement pas catholique.. deux ou trois réglages, c'est reparti pour une 'Blue Bossa' ( Kenny Dorham), peu propice au line-dancing, les cowboys ne quittent pas le bar.
Guitare forcément en avant-plan pour ' A Go Go' de John Scofield, du jazz politiquement correct.
Vilvoorde, désolé pour mon West-Vloams accent, j'espère que vous me comprenez, voici un autre thème au répertoire du Buena Vista Social Club, le classique de La Havane: 'Bodas de Oro'.
Chaloupé et sensuel, mais Vilvorde s'en fout!
' Midnight Blue' du fantastique Kenny Burrell, à la croisée du bebop et du blues, malheureusement sans couilles.
' Chitlins con Carne' à l'intro atmosphérique, t'attendais le sax de Stanley Turrentine, il n' y avait pas de sax.
Jolie version jazz de salon, toujours aussi émasculée.
Le solo de contrebasse sera couvert par le brouhaha ambiant, le drummer à l'intensité sonore plus élevée ( 65 dB) réussira à se faire entendre.
Une dernière avant la pause, un uptempo, dames en heren.
La setlist mentionne ' C-Jam' ( pas sûr que ce soit la plage jouée).
S'ils sont passés à la vitesse supérieure avec une envolée lyrique du guitariste sur rythmique remuante , on est cependant à des lieues de l'impro sauvage du 'C Jam Blues' interprété par l'Oscar Peterson Trio dans les sixties.
Break.
Tu quittes le site, tu recommanderas La Jazzita comme background musical pour égayer les noces d'or de Tonton Arsène et Tata Amandine!