Ladies rule: virons ces mecs incapables, les nanas au pouvoir!
Quel cirque, hier soir rue de l'Enseignement, lors de la nuit n° 8: fous rires, larmes, French rock, chansons à texte, blues, gospel, sincérité, émotions intenses, folie, énergie brute, humour provocateur ou décalé, dérision, talent... la totale!
Tu me dis... bof c'est pas de l'indie, c'est de la variété Grand Public, je hausse les épaules et je souris, comme Didier, Bernard, Milou, les deux nanas qui travaillent dans le spécial à Soignies et des milliers d'autres... de la variété de cette tenue on en veut tous les soirs!
Nadéah
Une grande blonde, des couettes, des bas résilles habillant des guibolles attrayantes...
Bonsoir, je m'appelle Nadéah et je suis bien contente d'être avec vous.. un accent Petula Clark prononcé.
La première grosse claque de la soirée que cette fille nature, Nadya Miranda, originaire de Melbourne et ex- Nouvelle Vague ( quel dénicheur de talent, Marc Collin!), the loveGods ( 2 albums), ou B for Bang de Katia Labègue.
Elle a sorti un album en 2011, 'Venus gets even', et, au Cirque, elle est accompagnée par un trio pas con: Antoine Simoni, issu du jazz, à la basse/contrebasse - David Chalmin, sound engineer pour le CD, à la guitare et Emmanuel aux drums.
' Whatever lovers say' ouvre le bal, un rock cabaret remuant , déjà les premiers rangs bougent les fesses, tandis que la belle, emmitouflée dans un un caban hivernal, arpente la scène de long en large.
Elle se saisit d'une acoustique, une ballade pop sensible: ' Suddenly afternoons'.
Toute la bande en fingersnaps, une contrebasse Blue Note, une claque magistrale avec le jazzy/blues bilingue, imparable ' Pinot Noir and Poetry for Breakfast' , du Billie Holiday blond, délirant et déluré.
Un saut dans les douves, elle vient se frotter aux curieux ébahis et enchantés par ce timbre chaud.
Adieu le manteau et les bottillons,I pick up my blue guitar, vous allez voir a true guitar hero, je suis le Jimi Hendrix en jupons , un nerveux et saccadé ' Scary Carol', finissant en clin d'oeil Christmas Carol,... Santa Claus is coming to town... façon Mary Poppins!
Derrière un piano, une soul pop ballad à la Joss Stone, ' Nobody but you'.
T'es amoureux , questionne Didier?
T'as rien entendu...
Présentation des garçons, some handclaps, un gospel: le hitsingle ' Odile' , après un virage swing, le truc devient carrément méchant rock , les guitares crachant des étincelles.
Un coup de pied au guitariste , un saut périlleux dévoilant ses dessous, cette nana a mis le Cirque en poche en 30', à peine!
Nadéah, I think I'm in love!
Anaïs
L'équipe technique s'affaire et en un temps record le matos d'Anaïs Croze et band est monté.
Obscurité, un microsillon:
Si j´étais une cigarette
Tu me tiendrais entre tes doigts
Et sous le feu d´une allumette
Tu me ferais flamber pour toi...
1949 , Eliane Embrun ( Louis Poterat/ André Salvador).
En douce, trois musiciens se pointent avec, e.a., aux platines/ scratch DJ Netik, un drummer et un guitariste, la rengaine vire disco/scratch/rock incendiaire, la fille de Grenoble apparaît en costard et noeud pap noirs, rose rouge à la boutonnière + melon, sans bottes de cuir, une meneuse de revue époque Maurice Chevalier.
Elle nous assène sa version iconoclaste de 'Si j'étais une cigarette', une des pièces maîtresses de son dernier CD de reprises de vieilleries françaises méconnues, non tu compares pas avec Bruel, ' A l'eau de javel', un truc décapant, tu l'as compris!
La suite sera encore plus dingue ' Je n'embrasse pas les garçons' ( Carmen Sévilla/ Georges Guétary) , devenu rock kazoo western swing.
Délirant!
A poil, gueule un quidam!
Il est un peu tôt, fuse la réplique.
Allez, vous avez droit à une connue, quoique pour vous emmerder j'ai transformé les lyrics , ' Quizas, Quizas, Quizas', le boléro à la sauce dub dérape pour se muer en James Bond Theme grandiloquent.
T'es plié en deux, t'es loin d'avoir tout subi.
Marie Dubas ' Le tango stupéfiant' ( 1936) à prendre dans tous les sens.
Elle démarre en onomatopées exotiques avant de s'attaquer au tango.
On n'a pas inventé les toxicomanes en 2012... j'ai fumé de l'eucalyptus et je m'en vais à la dérive..., soudain Francis Carco vire Donna Summer ' Love to love you baby' , une overdose de naphtaline?
Fait show, bye bye papillon et jaquette.
Les sixties, le yéyé, Evy, ' Maman retire tous les tapis', chef-d'oeuvre méconnu sur fond twist débridé.
Un boute-en-train infatigable, la môme.
Justement, voilà Piaf à Hollywood ...Oh, my Lord... un blues noir, chanté d'une voix admirable, car elle sait chanter, la nénette... oui, mais, on est à Bruxelles, pas chez Barack, après quelques simagrées une version corde sensible de 'Mon Dieu'.
Ta voisine pleure!
Flash-back MTV Awards 2007, Justin Timberlake 'Rock your body', puis des grimaces Fernand Raynaud/ Bourvil, elle avale un ballon de mauvais rouge, titube, joue le poivrot et attaque 'Mon anisette' , Andrée Turcy,1932.
Hilarant!
Pas bien de rire, Messieurs, l'alcool cache un mal-être profond.
Les rires redoublent!
Encore un ou deux couplets en hommage à la Disco Queen dont 'The Last Dance', suivi d'une reprise de moi-même , le slow vache ' Christina', avec la ligne qui à elle seule valait le déplacement... sans tes couilles tu serais peut-être moins con...
Bruxelles, je vous annonce que ceci est ma première tournée d'adieu, voici la dernière: 'Sombreros et Mantilles' Rina Ketty, une sevillana scratchée mieux que Carmen chantée en duo par Tino Rossi et Jean-Luc Fonck.
Olé!
Une ovation, deux oreilles et la queue du taureau!
Il sera 22:15' lorsqu'une musique introductive annonce l'arrivée imminente de La Grande Sophie
Le band en éclaireur, de super musiciens: Philippe Almosnino : Guitare-Mathieu Denis : Basse — Clavier & Violoncelle-Ludo Leleu : Clavier-Jeffrey Boudro : Batterie .
Ils attendent le bon vouloir de l'enfant de la Comtesse: Sophie Huriaux, 1mètre 86, cheveux de jai, teint blanc, élégante robe noire dévoilant son dos, l'aristocrate, la Grande Sophie!
Intro aux claviers, le symphonique ' Ma radio' sur son dernier CD ' La place du fantôme' .
Excellente entrée en matière.
La suite sera à l'avenant!
Le lucide, lyrique et mélodramatique ' Tu fais ton âge', beau comme 'Le bal des Laze ' de Polnareff.
Elle cueille une acoustique et salue Bruxelles avant d'amorcer en vocalises sur fond de contrebasse le charmant 'Quand le mois d'avril' que Philippe Almosino décore de lignes Lynchéennes.
Un country rock galopant ' Ma Romance', Sophie virevolte, Bruxelles envoûtée bat des mains en mesure.
Elle s'installe sur une grosse caisse, la ballade poétique, douce- amère, 'Suzanne', Bruxelles retient sa respiration.
Pour pleurer après l'hommage à Donna Summer, une version bluesy de ' Hot Stuff'.
Merci, Sophie, mille fois merci!
Epoustouflant!
Un violoncelle, un piano discret, pour un titre de 2004 ' Du courage', la salle vibre et accompagne en tapant des pieds.
' Sucrer les fraises' délicieux même sans Chantilly, joli comme du Françoise Hardy, elle enchaîne sur le singalong irrésistible: 'Ne m'oublie pas'.
Bonne humeur généralisée, sourires béats, le bonheur...
Sur la lancée , une intro psychédélique pour ' Ecris- moi' qui prendra des teintes Goldfrapp.
Superbe jeu de guitare et halètements hypnotiques.
Baguettes en main, gros coups sur la caisse, méchants beats , place au flashy glam rock 'Bye bye etc', après lequel elle présente l'équipe.
En veine disco/funk ' Dans ton royaume', ça pompe rond, Bruxelles se déhanche, la guitare gicle, la basse pulse, Sophie en mode sensuel.
Un de ses premiers succès ' On savait' ( Devenir grand), ...on savait, on savait que ça n'allait pas durer... repris par plus de 700 voix , les rêves adolescents revivent!
Le set s'achève avec ' Quelqu'un d'autre', une dernière rengaine accrocheuse finissant en rock suant.
Euphorie générale!
Bis
A genoux face aux premiers rangs, une version slow/ fable de' Petite Princesse' ( un rock sur l'album 'La Suite') , descente dans la fosse, elle déambule, éclairée par un spot, tout en vocalisant.
Etincelante Sophie qui invite les gens assis à se coller au podium pour le second rappel.
Tous sur une ligne pour un ' Je ne changerai jamais' d'anthologie!
Ne change pas Sophie, c'était parfait!