vendredi 11 mai 2012

Catherine Delasalle au Music Village, Bruxelles, le 10 mai 2012

Elle était bergère au 9è siècle, elle était une des patronnes du Berry . On l'évoque contre la sécheresse.
Tu parles de sécheresse en ce jeudi 10 mai, Sainte Solange nous a concocté une journée subtropicale, humide, moite, malsaine, le public présent au Broodje Brussel, élaboré par l'AB au Music Village, a souffert de sécrétions sudorales abondantes dégageant un fumet pas forcément engageant.

Sur scène, Catherine Delasalle accompagnée par un trio magique:
Piet Verbist à la contrebasse, un gars who has played  with the entire Belgian scene, notamment avec Jef Neve pendant 8 ans, tout récemment, il a sorti le CD ' Zygomatic' enregistré à Seattle - accordéon, glockenspiel: Philippe Thuriot au background classique ( VRT-filharmonisch orkest, Ictus, Oxalys...), également impliqué en tant que dirigeant musical dans plusieurs productions de muziektheater ou chorégraphies, depuis peu il fait partie du band de Steve Houben quand il ne tourne pas en duo avec Catherine Delasalle - guitare, saxophone soprano et seconds vocaux: l'immense Koen De Cauter, un fils spirituel de Django ou de George Brassens ( Waso Quartet, Les P'tits Belges, Romani ( avec toute sa marmaille) - Les Bohèmes etc...).

Au menu  un récital de Chanson française ( C majuscule) baptisé 'Heureux qui comme Ulysse' ... merci George, Du Bellay, Colpi et Homère!
Une invitation musicale, plongeant dans le passé de Catherine, illustrée de mélodies ayant marqué sa vie!

Petit speech d'Isabelle, puis direction Montmartre 1955, ' La complainte de la Butte', que la Parisienne a connue dans la version " Saint-Germain des Prés"  de Mouloudji..
Le ton est donné: émotions, intimité, profondeur, poésie.... le bonheur!
Gainsbourg a lu dans mes pensées lorsqu'il composa ' Le poinçonneur des Lilas'. Superbe duo voix/contrebasse.
Quoi, Guy?
Tu soupçonnes Lange Jojo d'avoir lu dans les tiennes pour 'Chef, un petit verre...'!
Un  Charles Trenet  surréaliste, qui à l'époque  ne passait pas  souvent sur la TSF : ' La Folle Complainte'.
Koen tout en finesse, Madame Delasalle en mode Barbara/ Catherine Sauvage.
Ton paternel, que tu as sorti du placard, pleure ses jeunes années.
Trois titres et un sourire d'adolescent sur  son visage buriné!
Tout le monde rêve de  Paulette pédalant sur une route de campagne: 'La Bicyclette'.
 Sur ton écran cérébral: trois immortels Pierre Barouh, Francis Lai, Yves Montand sur fond de sax suave.. Merci!
Leonard Cohen m'a inspiré la passion de la musique, aujourd'hui, je chante la France,un Brassens moins connu que j'interprète pour la première fois sur scène ' Les oiseaux de passage', au départ un poème du turbulent  Jean Richepin.
L'anarchiste de Sète ne pouvait qu'être séduit par cet extrait de la 'Chanson des Gueux'.
Une claque immense avec 'Est- ce ainsi que les hommes vivent',  signé Aragon/Ferré, en tango purulent.
Gorges  nouées, silence respectueux, le Village retient son souffle.
Ah,  les seins de Lola:
..Elle avait un coeur d'hirondelle
Sur le canapé du bordel
Je venais m'allonger près d'elle
Dans les hoquets du pianola...
Foutu Dragon!
Paul Verlaine mis en musique par Ferré , Koen soutient que c'est Trenet, qu'importe, ' Chanson d'automne': chef-d'oeuvre!
Avec mai 1968 dans le rétroviseur, il y a 40 ans: 'Joli Mai' , version musette et refrain choeurs de l'Armée Rouge en canon.
L'incontournable Edith Piaf ' La foule', un cyclone enivrant.
Boris Vian: la Môme aurait pu émouvoir en chantant le bottin téléphonique!
Triple hommage: Jeanne Moreau , François Truffaut, et Cyrius Bassiak, extrait de la bande sonore  de 'Jules et Jim: ' 'Le Tourbillon'.
Soupirs d'allégresse!
Le swing ludique 'Pour me rendre à mon bureau'  ( Jean Boyer)a été composé pendant l'occupation .
Présentation de la brigade avant une nouvelle perle: 'Verte Campagne' que son père passait à longueur de journée sur un gramophone désuet, Les Compagnons de la Chanson ont gravé d'autres merveilles que ce superbe chant russe.
Le sobre duo vocal Catherine/ Koen a ému plus d'un coriace au coeur tendre.
La dernière pour le honteusement oublié Maurice Fanon, ' La fille du timonier'.


Fin du voyage, fin des rêves!

Un bis avant de retourner au bureau, une berceuse pour supporter l'humeur maussade d'un patron assommant: ' Une chanson douce', ou Henri Salvador et l'amour filial.

Un régal!