jeudi 1 mars 2012

Colline Hill - 18 Carats au Live Music Café, Bruxelles, le 29 février 2012

Une année dure 365,242198 jours, je ne t'apprends rien!
2012 est bissextile.
Le Music Village, à l'occasion de ce 366è jour, offre un concert gratuit, comme tu as eu la mauvaise idée de ne pas réserver, à l'entrée la souriante hôtesse te signifiera: malheureusement, c'est complet, Monsieur!
Plan B, il y a toujours une Soirée Cerise quelque part, ce soir au Live Music Café, à deux pas du Club de jazz.
Le menu est alléchant: Colline Hill et 18 Carats!

21h15': Colline Hill
dont le CD 'Wishes' vient de sortir chez Universal Music et que tu entendis en septembre dernier lors d'un plaisant home concert .
Elle n'est pas encore tout à fait au sommet de la colline, ce n'est qu'une question de temps!
Quand on te propose d'assurer l'avant-programme d'America au Bataclan ( le 17 mars 2012), on peut affirmer que t'es sur la bonne voie!
' By you' titre idéal, au refrain mémorisable, pour t'immerger dans son folk/pop mélodieux.
Jeannot?
"J'aime, c'est cool, ça me rappelle Tracy Chapman."
' No more, no less' .. what I am is what you see... une fille naturelle ignorant les complexes.
Un jeu et un phrasé secs pour le percutant 'From Now'.
Le LMC se tait, écoute et bat des mains.. elle est convaincante, Miss Hill.
Une ballade annonçant le printemps, ' Cause I love', pour suivre, avant d'oser une version verdoyante de ' Video killed the radio stars' de Trevor Horn et Geoff Downes, co-créditée Bruce Woolley.
Timidement la clientèle reprend le chorus, ambiance feu de camp boulevard Anspach!
Changement de registre, place à la mélancolie: ' Where you are', interprété d'un timbre tout en émotions.
Fragile et beau!
Le punchy ' You gotta hold on' n'est pas repris sur 'Wishes' mais demeure un point fort de sa playlist.
' I've been told' est rehaussé d'une gymnastique vocale audacieuse et d'un jeu de guitare agressif.
La question de Nagui: à qui doit-on 'Life is too short' to be serious...?
Coluche? Les Monty Python? Oscar Wilde? G B Shaw? Epicure? Ronsard? Bart De Wever?
Colline Hill adopte l'adage en l'assaisonnant d'une touche folk pour mettre fin au set avec l'entraînant ' Someone left before me', premier single issu du CD.

45' chaleureusement applaudies et un bis réclamé par tous!
Nous aurons droit à une version alternative de 'Video killed the radio stars', zétaient pas tous morts!

18 Carats
Nous rachetons vos bijoux en or 18 carats au meilleur prix ( 24,05 € / g) - l'or dentaire à 26,95 € / g!
Dois désormais me méfier de ma conjugale qui vient de se procurer une pince gouge de 13 cm, je dors avec une muselière!
Ai fait la sourde oreille quand elle a dit: t'es con!
Erwann Demannez : clarinette /Justine Verschuere-Buch : accordéon /Alex Aymy: contrebasse ont créé 18 Carats il y a quelques cinq ans et, depuis, font danser Flandre et Wallonie aux sons frénétiques de leur musique balkanique délurée.
22h20', les attablés sont prêts pour un voyage mouvementé vers la Roumanie, Hongrie, Moldavie, Croatie, Serbie, Albanie... toutes contrées où tu peux croiser les Askhénazes et te tortiller sur leur rythmes klezmer.
Une première danse endiablée: ' Freylekh': vivacité, asymétrie rythmique, folie...il coule du sang Kusturica dans les veines de ce trio.
Une intro langoureuse virant upbeat: ' Sirba' , c'est la fête au village, c'est Vladimir Cosma ou Gheorge Zamfir descendus à Bruxelles.
Place à une polka klezmer pour laquelle la contrebasse imprime le rythme. Sur un tempo débridé, l'accordéon et la clarinette batifolent joyeusement, tous les regards sont braqués sur la frêle Justine virevoltant avec son imposant et bleu branle-poumons.
Un Spirou malicieux, cette enfant qui annonce ' Danse la Joie': le Transylvanian Express à fond la caisse, la petite se colle à Aram Khatchatourian et simule une Danse du Sabre mouvementée.
A tes côtés, ça tape des pieds, bat des mains, les verres sautillent sur les tables, grosse java!
Une intro jazzy, la contrebasse est concentrée sur son sujet, l'accordéon suit, c'est parti pour une valse geignante sur laquelle se fixe une clarinette Marie-Madeleine, la 'Tish Nigun' défile majestueusement.
Mélancolie Yiddish!
Retour à l'exubérance avec ' Ffaska Driga', on n'est pas sûr de l'exactitude orthographique te confiera la pétulante Justine, ce sont toutes des danses traditionnelles, avant d'amorcer un nouvel air roumain ( une 'Sirba') à faire danser un moribond.
Prélude syncopé, les étalons et la jument s'échauffent, une fois la bride lâchée: carnaval infernal! L'accordéon caracole, la clarinette sautille et Alex martèle gaillardement son instrument.
Ebouriffant!
Justine, transformée en flamant rose maniant les anches telle un Ian Anderson encore agile, valait le déplacement à elle seule.
La voilà muée en sauterelle pour ' Romania', un traditionnel, en principe chanté.
Place au mélancolique ' Tzigane' au refrain psalmodié pour finir en beauté avec ' Odessa' à l'entame 'Petite Fleur' pour très vite virer
kasatchok exalté.
Très gros succès, cent fois mérité.

Vite, un encore avant de céder la place aux amateurs de jam, celle-ci devait débuter à 23h, il est 23h05'.
Une ' Mazal Tov' / 'Rabbie's Dance' digne de Rabbi Jacob.

Le concert bonne humeur de février!