Ben n'a qu'une religion: vivre en s'amusant, sans faire chier son voisin. En tant que fan de roots music, pour célébrer son anniversaire, il invite ses potes à un concert au Toogenblik.
Consignes formelles, pas manger avant de venir: Gerrit prépare un buffet et il y aura à boire!
T'as déjà compris que si Ben attend 60 personnes, il y aura de la bouffe pour 120, bière et pinard couleront à grands flots.
Haren, here we are!
Initialement, Ben avait signé le singer/songwriter yankee Chris Cook pour égayer ses nombreux amis, las, quelques jours avant la party le Cook, malade, annule sa tournée!
Ne crois pas que Ben pinaque, en moins de deux il trouve un remplaçant de haut niveau:
Paul Batto Jr.
20h10', tu te pointes dans le club, Guy entame sa 3ème Westmalle, Gerrit s'affaire en cuisine, le buffet breughelien est impressionnant, Ben drague une blonde pas horrible, te refile des bons te permettant d'aller t'abreuver au comptoir... c'est clair on va pas s'emmerder!
21h30' , celui qui, comme Chaka Khan, vit le jour le 3è jour du mois de germinal vient annoncer que ni Chris, ni Cook n'arpenteront la scène ce soir, en revanche, nous verrons: from Slovenia, Paul Batto Jr. ( voice- guitars) and from Czech republic, Ondra Kříž ( piano)!
Un fabuleux duo qui t'émerveilla, un beau soir de juillet 2009, du côté de Rumst ( Ace Café).
Les deux représentants de la Mitteleuropa démarrent le set avec un blues décoré de lignes de slide vicieuses et d'un jeu de Kurzweil bien rond, le Tchèque se permettant, d'emblée, une petite escapade en solitaire.( ' Watcha gonna do' qui ouvre le CD ' Ain't but one way'))
Sur ce background bluesy, la barbichette/casquette nous colle un timbre rauque et noir, idéal pour narrer les déboires du pauvre cottonpicker dont la bonne femme soit, se fait la malle, soit, fricote avec le voisin chômeur.
...every single morning I called you on the telephone ... et tu décroches, jamais!
Même veine avec le twelve-bar qui suit, ' Smilin' .
Muddy Waters a fait un gosse en Slovénie!
Place au downtempo aux relents gospel ' Put your load down', écrit pour une de ses connaissances ( from East- Germany) ayant tenté de mettre fin à ses jours lors d'un sérieux passage à vide dans sa vie d'agent des services secrets.
Le comble pour ce pro, il rate son suicide.
Superbe titre chanté à la Joe Cocker.
On revient au blues avec le sautillant ' Slow train to nowhere' . Ce train va nulle part, mais la notion "slow" n'est pas la même en Europe Centrale et en Belgique, le Jacques Lantier local a dû forcer sur la Pilsner Urquell, la machine dévale la pente à toute vitesse.
Ondra Smetana en démonstration!
Le laidback ' A voice cried in the wilderness' est proche de certains blues de Clapton.
Next one, ' Through the fire', is about learning the hard way.
Un piano classique introduit ce titre dramatique pour lequel Ondra hante le mélodica, la plage se teinte Edith Piaf/Marianne Faithfull/Tom Waits, la crooning voice du sieur Batto prend des accents Kurt Weill et transforme le folkclub en cabaret berlinois des années 20.
Le duo achève la première mi-temps par une version poignante de 'Georgia on my mind'.
La classe!
Pause profiteroles, religieuses, choux à la crème, bourrelets & co et merde pour le bikini!
Set 2
Le standard ' Ain't nobody's business': un crooning occupe toi de tes oignons, si je vais à l'église le dimanche et voir les filles le lundi, ça te regarde pas, gars!
Le duo poursuit avec a love ballad, écrite pour the sweetheart of mine, indique Paul Jr et toujours pour la même madame ' She's alright' un blues frétillant.
Le doux-amer et introspectif 'Down on memory lane' joue sur la corde sensible tout comme la suivante, le classique 'Motherless Children', le petit pianiste y introduit, en douce, les mesures de 'Summertime', les deux mélodies fondent en un tout cohérent.
Un magicien, le Praguois!
Retour au blues, au vrai, celui qui décrit les nanas comme étant de belles salopes, imaginant tous les coups les plus bas: ' Dirty low down & bad'!
Tout comme Norah Jones, le duo exhume la perle de Hoagy Carmichael ' The nearness of you', un plakker irrésistible.
On adhère à 100% lorsque certains comparent le timbre de Paul Batto Jr. à celui du Genius, Ray Charles.
1944, Louis Jordan, du swing: 'Is You Is Or Is You Ain't My Baby'!
I hear you all want a fast one to end the show, voici un dernier blues crapuleux 'Long distance runner', slide et piano entamant une joute pas courtoise.
Public debout, Ben n'a pas besoin de micro pour demander ce que tous désiraient, un bis!
Out of the Great American Songbook 'Over the rainbow', ce titre typiquement féminin ( la divine Judy Garland) ne perd rien de sa grâce entonné par la mâle voix du bluesman slovène.
A thousand thanks, Ben, une soirée parfaite!
Alors qu' Ondra et Paul prennent la route direction Eindhoven où ils jouent le lendemain, on décide avec le staff de Toogenblik de vider les dernières pintjes pour la route!