Yves, on s'en jette une avant le début des festivités?
Une Blanche de Bruges, t'as le droit d'avaler ça?
Il a pas répondu, il a bu.
20:00, c'est l'heure, en route vers la Rotonde, qui croisons-nous?
Vincent M, la soirée s'annonce tempérance zéro!
20:05 : The Static Jacks
Good evening, we're the Static Jacks from New-Jersey!
Cinq gamins ayant formé le band en 2009, après la sortie de quelques EP, ils sont tout fiers de présenter, pour leur first European tour, un CD tout frais: ' If You're Young'.
Toutes les bios annoncent quatre éléments: Henry Kaye ( guitar)-Ian Devaney ( lead vocals) - Michael Sue-Poi( guitar) -Nick Brennan ( drums), on n'avait pas la berlue, on était sobre comme un animal du désert pas islamophobe, on vit un bassiste ( aux States, Andrew Santora maniait cet instrument).
Huit titres, un peu plus de trente minutes de retro pop énergique et sautillante, un frontman charismatique parcourant la scène de long en large, souvent des backings indie/punky effectués par tous les membres de la clique, heavy beats, guitares énervées et speedy... c'est frais, catchy, ça t'invite à te remuer les fesses , les gars sont heureux d'être sur scène, le font sentir, tu ne t'ennuies guère tout en ayant l'impression d'avoir goûté à cette potion des centaines de fois.
Un peu de Cold War Kids, de Tokyo Police Club, de We Were Promised Jetpacks, une once de Green Day, quelques influences Britpop, du power pop à la Flamin' Groovies et même des tonalités de hot rod rock sentant bon les sixties, un milk-shake réussi!
Le uptempo, handclapping, footstomping track ' Defend Rosie' ouvre.
Belle débauche d'adrénaline, même énergie juvénile pour la suivante ' Girl Parts' (?), puis une légère décélération .
Le drummer amorce le vif ' Walls' ( We can't work it out).
Elle est partie, comment vais-je survivre...“Babe, honey, darling, sweetheart, forget my name / My heart’s dead anyway”....
Une cinquième décharge concise et agitée puis 'Mercy, Hallelujah', prière aux relents The Cure, pour finir avec deux brûlots secouants dont 'Blood Pressure' et peut-être ' My parents lied'.
The Static Jacks, groupe idéal pour les college boys ( and girls)!
I Break Horses
Changement de cap, on quitte le New Jersey pour Stockholm!
Maria Lindén ( vocals, claviers) et Fredrik Balck ( drums, drummachine, ce soir- Vincent: on dirait Regi de Milk Inc. ) sont les initiateurs du projet, sur scène ils sont accompagnés d'une attrayante rouquine ( claviers, synthés et vocaux)- d'un guitariste et d'un multi-instrumentiste ( basse, claviers, synthé, guitare).
Un seul album à ce jour ' Hearts' que les critiques rangent dans le rayon shoegaze, faudra nuancer!
Pendant les cinquante minutes du set, la Rotonde baignera dans un non- éclairage opaque et ténébreux, propice à la mise en valeur du bronzage cadavérique de la belle Nordique, élégamment capée de rouge.
Gothique, tu as dit, effectivement de gaudriole il ne sera pas question!
' Empty Bottles': shoegaze OK, mais électronique, tendance cool-wave, devant plus à Sigur Ros ou Cocteau Twins qu'à My Bloody Valentine. Climats éthérés, immatériels, non dénués de tension, reverb sur les vocaux, les rendant plus gloomy, plus mystérieux.
Une longue intro carillon planant sur laquelle se greffent deux voix de fillettes, la drummachine amorce un virage percussif calqué sur nos heartbeats , cette mélopée se colle à tes cellules pour ne plus les lâcher.
' Wired' sera moins oppressant mais non moins hypnotique, certains citent, pas à tort, The Jesus & Mary Chain.
Toujours aussi énigmatique: ' Pulse'.
Peu à peu, pourtant, ton attention faiblit: répétitions des mêmes gimmicks, relative uniformité, timbre linéaire, une froideur certaine, contact inexistant avec l'auditoire... péché de jeunesse?
' Cancer' - ' Load your eyes' un déluge de synthés et groove captivant.
Une incursion dans le royaume de la dreampop majestueuse avec 'Winter Beats' aux synth drums envahissants et un dernier jet, le répétitif et entêtant ' I kill love, Baby' .
Un à un, les jockeys quittent l'arène en commençant par Maria, Fredrik fermera la marche, en bon capitaine, il laissera les machines agoniser en boucles!
Tous au bar où tu croises une faune bigarrée sortant du concert d'Azari & III.
M'est avis que c'était pas du shoegazing, avance Vincent en reluquant une petite black vêtue d'une veste Motörhead et d'un tutu rose!