Quelques craintes à Haren, c'est le quatrième concert bruxellois de Hymn For Her, le public va-t-il suivre?
A 21h10' le club est honnêtement rempli, Walter Curieus Schaarbeek et les bénévoles de Toogenblik se frottent les mains.
Dans l'assistance, on note un duo de Parisiens ayant voyagé en Thalys pour assister au gig des Yankees, ils ne l'auront pas regretté!
Hymn For Her
21:10', sermon hésitant de Pater Luc et le duo prend place.
Sur scène traîne une panoplie hétéroclite d'instruments: une acoustique, un banjo, un ukulele, bass drum/cymbals, un harmonica et une three strings cigar box guitar + une dizaine d'effect pedals... pas le genre de capharnaüm que les habitués sont accoutumés à voir dans l'antique folkkroeg.
Wayne Waxing et Lucy Tight sont Hymn For Her, a band that hails from anywhere they can park their trailer ( a 16 foot, 1961 Bambi Airstream), dans lequel ils ont enregistré leur dernier effort discographique ‘Lucy & Wayne and THE AMAIRICAN STREAM’, partout ils emmènent leur 5 years old cute daughter qui passe son temps à griffonner pendant les concerts quand elle ne boude pas!
Le couple se partage tous les instruments sauf la mouth harp dans laquelle crache Wayne la moustache.
Pas de setlist, une feuille sur laquelle ils ont gribouillé 36 titres que tu retrouves sur leurs 3 albums!
Entrée en matière noisy rock tuning , elle à l'ukulele, lui à l'acoustique et bass drum, elle au chant, lui aux backings, le truc vire poppy americana à la Sheryl Crow...there's a secret on your lips when you smile... chantonne la skinny blonde Lucy.
Toogenblik a déjà compris que ce ne sera pas le nième concert folky, propre et sage.
It's our last date in Belgium, on va en faire a special night: ' Slips', une slide démente, un harmonica vicieux, some claps pour ce country rock déjanté au son énorme.
'Grave' pour ceux qui prennent note, j' épelle G R A V E ( djii aaa éé viii iii). Merci Miss, du bluesrock Pierre Tombal, Z Z Top visits the graveyard.
Artisanal, mais vachement performant!
Une perle non reprise sur le CD, 'Pearly', ça déménage sec, sont aussi cinglés et unconventional que Slim Cessna et sa clique.
Lucy: ''Peter ( soundengineer), more guitar in the monitor, please!"
Euh, ma chérie, il n'y a pas de monitor ce soir!
Sorry, Peter, voici ' Human Condition' inspired by Bobby D and Woody G, but not J Lo, un Southern wah wah cigar rock phénoménal.
Où vas-tu, Wayne?
Vais pianoter à la Jerry Lee, cet archaïque Steinway me fait de l'oeil depuis 25'.
Superposition des plans, voici ' Ballad of Hollis Brown' de Dylan, transformé en blues gothico-psychédélique lancinant, la voix déformée de Wayne doit autant aux Cramps qu'à Woven Hand.
Le banjo amorce un bluegrass, ' Fiddlestix', qui déraillera en méchant country punk décoré de perfides couches de wah wah, t'es pas à l'aise quand le mec se voit ...suckin your bone..., les clients du coin sont pas immunisés contre cet excès de violence.
We switch instruments, la nana au banjo, le gars au cigare, une intro à la slide, de jolies harmonies country sur fond musical malade: frantic banjo et la Lowebow guitar ( fabriquée par leur pote, Johnny Lowe) toujours aussi agitée.
' Cave' ..I'm going to the cave... normal un tremblement de terre se prépare.
On est quel jour?
Friday.
Well next one is called 'Thursday', imagine les White Stripes en mieux, d'ailleurs, en plein milieu du morceau, une séquence slow motion voit Lucy passer derrière la grosse caisse et Wayne s'amuser avec les distortion pedals pour, ensuite, reprendre leur place initiale et finir au galop.
Après 55' bordéliques, décousues, efficacement rock'n roll, ils ont droit à une pause!
File au merchandising, tof, moins de monde au bar!
22:30', set 2
'Chemicals' une mixture pas catholique , puis le duo tient à nous faire visiter le désert: ' Mohave' , it's so bright there you have to wear shades, le trip prend des accents Black Keys prononcés.
Neil Young a écrit 'Cowgirl in the sand', notre 'Cowgirl' se balade in the sun, joli background jazzy.
Une bouchée surf au dialogue théâtral ' Trash Sun' virant abruptement vers un collage dadaïste, fond sonore apocalyptique.
Leur country trash secoue un max, la limonade du cowboy reposant sur l'ampli fait un bond de 36 cm pour venir mourir à ses pieds.
Enchaînement andalou nous prouvant que Wayne n' est pas à classer dans la catégorie manchot, la délicate sevillana dégénère en heavy trash gospel allumé.
Ce duo est imprévisible!
Une ballade countryrock à la Crazy Horse, 'Land Escape', accélération soudaine... yippee-i-ay-i-ya, yippee-i-o... Pecos Bill rides a tornado, attachez vos ceintures!
Puis vient une accalmie inattendue, un moment de tendresse imprévu, une vraie ballade acoustique et mélancolique: ' Not' ..I love you, but you don't hear me... .
Beau comme du Jeannie C Riley.
Vous appréciez, here is another lovesong, a country oumpapa singalong.
Il faudra prendre l'annonce au second degré car les lyrics ironiques n'ont rien à voir avec "je t'aime mon amour" ou alors les allusions au Ku Klux Klan et à Poison Ivy sont les nouvelles armes de Roméo.
John Prine,' In spite of ourselves', un magnifique travail de fingerpicking digne de Chet Atkins suivi de ' Lucy Fur', un rock pétaradant.
On finit en beauté en ressuscitant Led Zeppelin ' Bron-Y-Aur-Stomp' , d'une sauvagerie campagnarde!
Soixante minutes emballantes!
Un bis?
Ok, mais on a rangé tout notre brol, a capella alors?
Incroyable mise en scène: Wayne se couche sur le dos, pieds levés, sa compagne vient prendre place sur ses boots et entame le traditionnel ' Don't fence me in'.
Encore plus fort, le mec assure les lignes d'harmonica sans l'usage des mains.
Mieux que chez Bouglione, applaudissements nourris et une seconde volée unplugged, mais côte à côte,' Highway Maggi', a genuine country tune, suivie de 'Pink Lady', un joyeux ragtime que tu retrouves également sur leur CD ' Year of the golden pig', un petit pas de danse Elvis the Pelvis pour amuser la galerie et on arrête les frais!
Plus de deux heures de show, une performance généreuse et énergique, les clients quittent Toogenblik le sourire aux lèvres!