19h35', avec les gars de Rootstime, tu te présentes à l'accueil de la salle louvaniste, la charmante hôtesse du Depot signale: geen foto's, geen films ( un journaliste barbu, qui s'est tapé 420 km pour fixer le gars des Black Crowes sur pellicule, n'apprécie que mollement) et le show commence dans 10', Rich Robinson a emmené son avant-programme, Dave O'Grady!
Résultat: trois concerts vanavond!
Dave O' Grady
Un Irlandais établi chez sa majesté Elizabeth Alexandra Mary et ayant sorti, récemment, un 5 titres ' Dirty Little Secret'.
Nous sommes 10 dans le hall quand ce brave gars, armé d'une acoustique, entame son set.
Il s'en fout, il a le moral, sur Twitter il s'épanche: Great night in Leuven, Belgium, drinking Stella where it's made... I tried to have some Stella tonight, but I'm pretty sure it had me...
En sept titres blues/folk, Dave O'Grady a réussi à convaincre l'auditoire de ses possibilités.
' Bones' a bitter-sweet voice légèrement nasillarde pour ce blues à la slide.
'I don't want to love you', belle ballade amère sera suivie d'une version impeccable de 'If I were a carpenter' de Tim Hardin.
The titlesong of the EP ' Dirty Little Secret', un downtempo narratif, quand on y pense, c'était pas con de reprendre Tim Hardin, le gaillard trempe dans le même fleuve.
Coup d'oeil à la salle: approchez-vous, bonnes gens, I'm Irish, I'm not English, I'm not gonna bite you... et il ose 'With a little help fom my friends', murmuré en chorus par l'assistance.
Version épurée ne manquant pas de charme.
Next one is brand new, it's a song for my mother: amour filial...mama, you're my oldest friend...
Il débranche le câble, s'éloigne du micro, s'arrête à 20 cm du premier rang et attaque another new one, tu parles, une ballade qui soudain accélère méchamment, vient taquiner 'Billy Jean', avant de reprendre son cours lent... she was more like a beauty queen from a movie scene...!
Il termine par le nerveux country rock 'End of the line'.
Prestation appréciable!
Beuzak
Pieter-Jan Desmet, tu le vis en novembre avant Justin Townes Earle, un concert attachant et nerveux.
Même topo à Louvain, armé de sa scintillante white Gretsch il salue l'assistance avant d'amorcer 'Smiles' une des perles du CD 'Homebrew' . Comme à l'AB, des flashes de Bowie ou Scott Walker viennent illuminer les toiles d'araignée, accrochées aux parois de ton encéphale.
Place au noisy et dramatique ' Concussion' auquel succède le narratif ' Point', un titre film noir aux effets de guitare saturés.
Le vieux 'Car to crash' est toujours aussi impressionnant, du rock bien crade avec un PJDS en pleine crise de delirium tremens.
Registre complètement différent avec le Chocolate Genius ' My Mom' , elle aussi atteinte de démence.
Poignant!
La dernière à la mémoire de Chris Whitley : 'My soft spoken brother', un rock bluesy pour lequel tu oublies le qualificatif soft.
Beuzak, niemand is dit beu !
Rich Robinson & Band
Il sera 21h25' lorsque le frangin de Chris Robinson et co-fondateur des Black Crowes se pointera sur scène, flanqué d'un trio de musiciens balèze: Joe Magistro aux drums (Darlahood- Ann Klein- Claudia Di Natale- Jeff Arundel...) - Brian Allen à la basse et le superbe Steve Molitz aux claviers ( Particle- Phil Lesh & Friends ...).
A tes côtés, des guitaristes indigènes bavent devant l'incroyable jeu de pédales de Rich, sans parler de ses amplis et autres gadgets techniques!
Le dernier album 'Through A Crooked Sun' servira de pierre angulaire au show de ce soir!
Les photographes, ayant reçu le feu vert pour les deux premiers titres, mitraillent à volonté, Rich, imperturbable, ayant entamé un premier Southern/country rock kilométrique décoré d'un break jazzy au piano électrique, pour repartir en guitar/vibes jam gluant.
Sans interruption, une seconde plage alors que la setlist annonce 'Lost and Found' on a eu droit à un instrumental aux odeurs Allman Brothers Band.
Le poétique et visionnaire ' Lost and Found ' suivra: aucun cinéma, pas d'attitudes de rock star, Rich joue souvent les yeux fermés ou le regard tourné vers Steve, straight forward est la devise, le Depot l'a bien enregistré, écoute tout en se laissant pénétrer par le groove.
Un virage gros rock avec 'Station Man' que Fleetwood Mac grava sur ' Kiln House' en 1970, plus de Peter Green, mais encore les fameux Danny Kirwan et Jeremy Spencer.
' Falling Again', si l'entrée en matière est hachée, Rich nous régale avec une envolée lyrique digne de 'Jessica' des Allman Bros.
La machine tourne nickel comme en 70, Rich ajoute, pince-sans-rire, on vous joue des versions alternatives de nos titres, c'est toujours dur de s'y remettre after a day off!
Le roadie lui refile un nouveau jouet après chaque morceau et c'est parti pour le heavy ' Look through my window', que tu peux retrouver sur le EP ' Llama Blues'.
Il reste dans la veine hard blues rock avec ' The Broken Stick Crown' ( même EP) , le truc présente certaines similitudes avec la version Cream de 'Spoonful', pas étonnant que le band enchaîne sur 'Politician' du premier supergroupe rock.
Du béton!
Fondu enchaîné sur 'Motherless Children', le traditionnel qui ouvre '461 Ocean Boulevard' de Clapton.
Hard driving riffs, soli époustouflants, ces mecs font preuve d'une efficacité redoutable.
' Standing on the surface of the sun' , un downtempo psychédélique, merci Pink Floyd, pendant lequel Rich et Steve alternent les vocaux.
Superbe titre!
Petit conciliabule, on a de suite compris qu'ils ne pourront interpréter toutes les plages mentionnées sur la playlist!
There's a curfew ,you know, this is our last one: ' Gone away' qui ouvre l'album et finit le set!
Septante minutes!
Un double encore.
'It's not easy' lazy psychedelic boogie, devant autant aux Byrds qu'à Buffalo Springfield ou au Quicksilver Messenger Service.
'War Drums' (plus de dix minutes), la Grateful Dead jam démarrant en hard/blues rock saccadé, style Black Sabbath d'avant 'Paranoïd', mettra fin à ce concert brillant.
Un timide salut, thank you for coming!
Game over!