L'amphithéâtre est honnêtement peuplé pour accueillir une légende vivante de la soul rebelle: Gil Scott-Heron is back on the road.
The godfather of rap/ the black Bob Dylan a suivi un chemin semé d'embûches: crack, cocaïne, héroïne le conduisent à effectuer plusieurs séjours dans les accueillantes geôles de l'Oncle Sam.
Le poète, romancier, révolutionnaire avait sombré dans les tréfonds de l'oubli et aucun bookmaker ne croyait en ses chances de retour: the man has disappeared for good!
Son esprit est irrémédiablement atteint, ce vieillard n'a plus une once de créativité.
Grave erreur, Richard Russell, du label XL Recording, vient le rechercher en taule et le fait enregistrer, après 14 ans de silence, un nouveau CD: ' I'm New Here'.
On retape la carrosserie, tripote au moteur et la bagnole est à nouveau en état de marche, elle roule du tonnerre de Dieu!
Demande à Milou et Marc, heureux pensionnaires de la Résidence Apollo, où d'accortes aide-soignantes leur donnent la becquée à 17h30 avant de les pousser devant le petit écran. Ils sont de sortie ce soir, sous la surveillance de JP la Nounou, devant les ramener, sains et saufs et, dans la mesure du possible sobres, à la résidence collective fleurie.
Après le gig, leur rose faciès était orné d'un béat sourire.
20:30
Gil seul en piste:Hello, Brussels, nothing can stop me, not even a volcano.Un numéro de stand-up comedian, moins débile qu'un Stûût de Marc Herman.
Ok, I'm gonna sit on that school chair derrière mon piano électrique: I've been down in Pennsylvania where I was working in the mine...'Blue Collar', black blues qui n'a pas pris une ride.
Et la voix du héron, chaude et éraillée, moins charmeuse que du Bill Withers, mais plus profonde.
On a pas à faire à un zombie.
Toujours en solo, a fable:an old African folk tale, en spoken-word un long poème à propos des saisons qui annonce son fabuleux 'Winter in America', chanté d'un timbre groovy.
Déjà la chair de poule et le public qui hurle.
You know, people, I've been sampled (Kanye West, Le Peuple de l'Herbe, Air, S'Express, Mos Def...) , mais ça fait pas mal.
Ai été voir si mes chansons étaient pas abimées, c'est ok!
L'engagé 'We almost lost Detroit' ,encore un indémodable que tu retrouves sur le live No Nukes.
Formidable jazzy track, pas de protestations véhémentes, mais une espèce de tristesse devant la triviale réalité.
Please, welcome my brothers: Tony Duncanson, congas , qui faisait déjà partie du Midnight Band, backing band de G S H dans les seventies- Glen Astro Turner, keyboards & mouth harp, un autre fidèle collaborateur(Amnesia Express) du revenant et, au saxophone ou à la flûte, l'immense Carl Cornwell, avec lequel il a encore joué aux marbles en 1922.
A partir de là, le show devient monumental: groove et vibrations excitantes.L'activiste 'Work for Peace' sera joué en medley avec le tragique 'Three Miles Down'.
Une flûte démentielle et Bruxelles mise à contribution, et vous avez intérêt à chanter, coz I can be very mean.
Et quand il nous fredonne le sort du mineur...ain't no sunshine underground It's like workin in a graveyard three miles down... tu le sens au plus profond de tes entrailles.
Glen nous envoie de juteuses lignes d'harmonica, la complainte vire swing mouvementé pour introduire 'Be Safe, Be Free, Be Strong' .
Le Cirque debout pour applaudir les artistes.
Le seul titre du nouveau Cd:' I'll take care of you', une tendre soul ballad, sur fond de flûte magique.
Gil is The Voice.
Another anti-war song: 'Did you hear what they said' ..they said, they shot him in his head
A shot in the head to save his country... Un lament souligné par un sax lugubre.
Puissante force évocatrice.
1994 'The Other Side' longue plage mélancolique et jazzy, dans laquelle il répète 20x... tomorrow, tomorrow ... à en marteler ton cerveau.
Morceau épique hypnotisant, avec intervention frôlant le génie au sax.
Attention, chef d'oeuvre!
Standing ovation, paralytiques inclus.
L'émotion se lit sur le visage du prophète.
A celebration song, Brussels: 'The Bottle' son hit dansé dans toutes les boîtes à la mode: du Liechtenstein à Okavango.
La flûte caractéristique nous produit toujours le même effet, on adore, même si le solo de congas sentait le téléphoné.
Tony, t'es un cabot!
L'équipe rapplique pour vider la bouteille et ajouter 'Celebrate, celebrate, celebrate'.
Amen!
Bis
'Better days ahead' un soul slow collant et optimiste ..as long as you respect me as your man there's better days ahead.
Mr Turner en profite pour y glisser quelques lignes à faire pâlir notre Toots favori.
On a vu une légende, elle n'a pas déçu, on est heureux!