Quatrième Sunday Folk Club, organisé par A Song A Place, dans le sémillant jazz club de la Rue Royale.
Un double bill en provenance du pays dont l'altitude moyenne est la plus basse du monde: tulipes, Gouda, maatjes et cannabis...
Niels Duffhuës
zal beginnen.
Wie?
Niels maison sourde, un solide artiste, qui veut pas être catalogué singer/songwriter.
Un funambule qui décrit son oeuvre de' pop noire'.
Né à Oss, ce mec fort comme un boeuf, a déjà une belle carte de visite: vocaliste/guitariste au sein de The Gathering, membre de Enos, Blimey ou des hollando-belges de Chacda (met Chantal Acda et Teuk Henri( présent ce soir), notamment).
Cinq/six albums à son actif, le dernier: 'Songs of Mystery and Other Tales' .
Duffhuës a fait forte impression au Saz'n Jazz: une présence scénique phénoménale, un humour grinçant, une voix profonde, ravagée et mâle, des textes mixant poésie, mélancolie, ambiance clubs enfumés, mini drames humains respirant le vécu...bref, un artiste authentique.
Au piano dramatique, un chant passionné: 'Gold Glitters' , ton esprit cherche à comparer et il ne va pas sortir des seconds couteaux: Tom Waits, Nick Cave, Leonard Cohen...
Le cabaret jazz au background social 'In the town of Avalanche' , tout aussi senti et embaumant l'alcool et le tabac...nobody's got a home...nobody's got a job...
Le folk lent, à la guitare: 'A clear night of stories', ce mec est un narrateur né, du style Lee Clayton.
'Windman' un blues dépouillé et inspiré...the wind tells me things ...stories from far away...un visionnaire.
Le titre le plus ahurissant du set, au piano ' Delhi Belly Blues' chantant la fine kak exotique, une chiasse cacophonique apocalyptique.
La firme de disque voulait le sortir en Christmas single.
Devaient être bien bourrés , nous sort Niels.
'Serpent' un downtempo visqueux.
'Piranesi's Rome' une ba(l)lade romaine antique, à la Paolo Conte, en suivant les esquisses de Giovanni Battista Piranesi: le Colisée, les Aqueducs, les Amphithéâtres... cartes postales soul en noir et blanc.
'My Woman the Bear' sec, enragé ..I have a knife, I have a gun...shot her in the chest... chasse à l'ours(e).
Une dernière: 'Heart Hole', une ballade nostalgique.
Tous conquis on implore un bis!
'Man on Fire' a romantic song with a bit of soft porn.
... she kissed my cheek and then our tongues went deep...
Carré blanc pour la suite!
Brillant!
The Black Atlantic
Un bouquin du sociologue anglais Paul Gilroy?
On t'a dit que les artistes bookés ce soir étaient hollandais, tête de noeud!
Un acoustic indie pop band de Groningen, quatre chemises de bûcherons se partageant/s'échangeant: ukulele, acoustique, électrique, percussions, piano et concertina.
L'instigateur a pour nom Geert van der Velde( un ex: Shai Hulud), ses acolytes= Kim Jansen, Mathijs Herder et Stef Thoen.
Megan Hoffman, l'élément féminin, est remplacée pour cause de maternité.
Un CD 'Reverence for Fallen Trees', un single et un EP.
Compartiment?
Bon Iver, Fleet Foxes, Horse Feathers, Mumford & Sons, Great Lake Swimmers ou nos Isbells...tous adeptes de slow-coustic folk harmonieux.
La suite 'Baielus' 'Fragile Meadow' ouvre la danse.
Une intro au piano, des vocalises, en dégradé, fragiles, évanescentes, une instrumentation ouatée: on travaille dans la dentelle Withof.
Joliesse et sensibilité extrême.
Mes voisines en extase!
'Madagascar' tableau pointilliste délicat.
'An Ocean and Peril' une aquarelle tout aussi douce et soyeuse.
Eaux calmes, brise marine tiède, ciel azur, un goéland se laisse planer... où est le péril?
'Heirloom' titre potager, gracile et décoratif.
'Reverence for Fallen Trees' un piano, quatre voix.
Superbe, les Beach Boys bataves!
'Dandelion' a handclapping song au tempo plus rapide, faut qu'on reste concentrés pour synchroniser les doubles battements .
A sad one: 'I shall cross this river' , brumes vaporeuses sur le cours d'eau, soulignées par des vocaux tamisés.
'Old dim light' une valse, proche des mélodies concoctées par Neil Finn pour Crowded House.
On termine par une nouvelle chanson,'Ella' , avec toujours de belles harmonies ciselées.
Applaudissements nourris pour quémander un bis.
Personne sur scène, surprise: un marching band fait son apparition derrière nous, the Black Atlantic, unplugged et a capella, nous offre 'There are Monsters', une rengaine fluette et catchy.
Tu ouvres les yeux, the dream is over!