dimanche 16 mai 2010

Christina Antipa et June Madrona au Chaff, Bruxelles, le 15 mai 2010

Avis sur le Chaff- Carol, 30 ans:
'une terrasse accueillante sur la place du marché aux puces,
de généreux petits déjeuners sont apportés avec le sourire,
à l'intérieur cadre simple et sympathique,
le soir des concerts sont organisés ...'
Le Vlooienmarkt se tient tous les dimanches, dès l'aube sur la Place du Jeu de Balle, c'est là, aussi, que niche le Chaff.
En collaboration avec les Soirées Cerises, le boss organise un concert folk en ce samedi Gay Pride, une foire depuis longtemps récupérée par les politiques.

Christina Antipa
20h40', fait pas torride sur la terrasse, 8° Celsius à tout casser.
Les clients n'en ont cure, het regent niet et, la bouffe est bonne. Florin bichonne sa caméra, Steven vide sa quinzième Chimay et Fred se demande s'il ne faut pas aller quérir des braseros.
Une voix timide: Hello, I'm Christina Antipa, I'm from California, I'm going to sing you some of my songs.
Armée d'une splendide Epiphone, elle prend place face à nous et envoie 'Spideresque'...as a bird without wings... that's the way I feel...du folk intimiste, chanté d'une voix de cristal.
Beau comme du Tara Jane O'Neil, les cloches de Notre-Dame Immaculée ajoutent une note sacrée à ce merveilleux titre.
Ce morceau ne se retrouve sur aucun de ses trois albums (dernier en date 'Royal We' , distribué par Waterhouse Records, label parisien).
Pas une novice donc notre Christina, elle a d'ailleurs fait partie des bands 'Kill Your Darlings' et 'The Goners'.
'I wanted to see you' douce mélancolie murmurée d'un timbre apaisant, du romantico sad-core !
Un jeu de guitare sobre mais diantrement efficient.
Les attablés mettent fin à leurs conversations métaphysico-culinaires et écoutent religieusement.
'One Little Bird' un petit blues pipit farlouse, sentant bon la philosophie back to nature.
Townes Van Zandt, la perle triste: 'Nothin' déjà repris par Alison Krauss et Robert Plant.
Just great!
'In your nest'... love, it's all around...c'est pas du MTV hip hop, style casquette agressive et nanas siliconées.
'Swifts' (?) mélancolie pré-maritale.
No title yet, maybe: ' Song about water' ou 'Get free', d'une délicatesse ou humilité gracieuses.
Une composition proche des efforts de Alela Diane.
Images vertes, écologisme poétique, l'envie te saisit de prendre cette jolie demoiselle dans tes bras et de la protéger de toutes ces crapules qui détruisent la planète: let's live on an island, baby!
Les trois dernières en duo, avec le boss (Erwin?) de Waterhouse Records à la basse.
'It's not Enough' sur l'album 'Everything starts to sing' , dans la même veine sensible.
Une tendre lovesong: ' On Wheels' et enfin, 'Here's your ghost' sur 'Royal We'.... here's your ghost, that's all I'll ever be... I'm yours transparently...
Ce mec est con de rejeter l'amour de cette douce enfant, veux bien d'un fantôme pareil pour hanter mes nuits d'insomnies.
Un concert caresse!

June Madrona
N'est pas une madame, ni une vierge folle.
Ce soir, sont trois: une rosse de vacher jouant de la guitare, chantant et martelant un tambourin du pied: Ross Cowman. June Madrona c'est son bébé, il tient à nous expliquer la genèse du nom: madrona c'est un arbre, couleur rouille, poussant du côté de la Californie, en juin l'écorce se détache, mais la nature se régénère.
Bref, encore un neo-hippie.
Sean Carson joue du banjo et, la pas molle, Molly Dermott, du cello, du melodica, elle chante, too!
Normalement, une seconde nana se joint à eux à la flûte, elle est restée à Olympia.
Font aussi partie de l'écurie Waterhouse et ont déjà gravé quelques rondelles (5) de country/anti-folk fragile.
Unplugged, no microphone, mais sous la chaufferette.
'The Western Flight' du rap au banjo?
Mais non, Gaston, un soundtrack parfait pour la suite hypothétique de 'Brokeback Mountain'.
'Tinnitus' à propos du bourdonnement qui vrille dans ton encéphale après passé trois jours au Graspop Festival.
'Tent Caterpillars' pour Roberto d'Orazio?
Un violoncelle majestueux et un banjo galopant, rien à voir avec les chenilles bulldozer.
Petit tour à New Mexico:'Santa Fé' .
Désert, dépaysement, instants magiques sous les étoiles.
'Our Friends' un brin de folie auto-destructrice, un ton triste, pour ce titre proche de l'univers de Sufjan Stevens ou Bonnie Prince Billy.
Le lent 'Boundaries', décoré de backings sombres de Molly.
Ross a de qui tenir: Mummy, Terri Cohlene, est poétesse et a transmis au fiston le goût des belles histoires lugubres.
'Juanita', que peuvent faire les kids dans les faubourgs de Seattle, sinon sombrer dans la drogue?
Etrangement, musicalement, ce titre n'a rien d'espagnol, ni de grunge, mais sonne résolument British folk.
Tranche de vie Amérique profonde.
Un melodica pour 'Inside your body', dédié à toutes les mères.
Sci-Fi, influencé par 'A Fantastic Voyage', featuring la sculpturale Raquel Welsh?
I don't think so! A nouveau, un folk sensible et touchant, souligné par un superbe banjo.
Temps mort: Ross doit accorder sa gratte et nous fait un sermon didactique.
Ce peï aurait dû se lancer dans l'enseignement, voire dans le clergé,.Benoît XVI étant à la recherche de séculiers pour remplacer quelques affiliés coupables de paraphilie.
Un country typique:'Bobby Scarecrow', c'est pas un épouvantail devant éloigner corbeaux et chouettes, mais un ami, perdu de vue, avec lequel Ross a joué il y a des années.
Le nostalgique, 'David's Apartment', aux tonalités Irish folk.
'Coeur d'Alène', un bled dans l'Idaho, in the middle of nowhere.
Road song typique..the sun shines behind us as we drive..., la route sera longue, pas de panique, Steven s'est acheté quelques six packs de Budweiser.
Une dernière, un singalong interactif: 'Wolf Dream', on refile un verre à vin à quelques auditeurs qui imiteront Molly en frottant l'objet de la paume.
Aïe, on a la mauvaise idée d'en refiler un à Steven, qui entame un numéro Barnum/Castafiore et se met à goûter le breuvage...
Beurk, 't is water, c'est répugnant, juste bon pour baptiser l'agneau de Dieu sur les rives du Jourdain. Me suis pas lavé ce matin, je prends ma douche!
Le loup rêve de liberté et d'espace, Ross aussi... M'en vais pousser la chansonnette sur la place, parmi les mecs s'installant pour vendre leur brol demain matin.
Fin du voyage, le Petit Chaperon Rouge au dodo!