lundi 28 juillet 2025

Archi Duck au café du commerce à Plouha, le 27 juillet 2025

 Archi Duck au café du Commerce à Plouha , le 27 juillet 2025

michel 

Trois soirées de concerts au  café du commerce à Plouha, sont annoncés. Le dimanche à 17h ( en principe) quatre canards, ni vilains, ni de luxe, ni de la famille de Chuck Berry (  baptisés  Archi Duck) , sortis d'une mare  où les palmipèdes s'adonnaient aux joies du karaoké, c'était au  printemps,  sont au programme.

Pris d'une inspiration, ce soir là,  en ayant vu le Donald Trump en caoutchouc  avec lequel s'amusait le chien de l'un d'entre eux,  ils se disent: et si on montait un groupe de rock, un Rolling Stones Tribute, la voix de Ugo est fort semblable à celle de celui qui a abandonné Bianca pour une sirène nommée Jerry Hall, on répète quelques semaines, puis on écume les bars du coin. ( coin)

 Dorothée Pinsard à la  basse et aux backings ( mentionner toutes les formations où elle a sévi n'est plus à l'ordre du jour), Colin Le Moigne à la batterie et backings ( cf la remarque pour Do) , Kévin Blouin à la lead guitar et backings ( vu chez Drive Aid, La Blanche et Personyk) ont débauché  Ugo Boscolo ( le fils d'un Visconti Park), lui ont refilé un micro et une guitare ( une belle Guild) en lui disant t'as deux mois pour maîtriser 25 titres des Stones.

Comme les cigales, le canard aristocrate a chanté tout l'été,  les fourmis d' Adam sont jalouses.

Un vin blanc, pour madame, une Stella pour toi, le temps de saluer 46 connaissances, de flatter le chien dont on t'a parlé, et Archi Duck entame la lecture de son bréviaire avec 'Jumpin' Jack Flash', un smash hit de la grande époque, celle où les Stones se composaient de Bill Wyman, Keith Richards, Brian Jones, Charlie Watts et Mick Jagger!

Premières constations : la voix est parfaite, l'instrumentation maîtrisée, c'est mieux que Les Rolling Bidochons, évidemment, on regrette les moues blasées  de Mick, le jeu feutré de Charlie et le mégot de Keith, mais il y a Dorothée, plus souriante que Bill.

Plouha ne s'y trompe pas et clame son enthousiasme. 

Sur Beggars Banquet, ' Street Fighting Man' et son riff meurtrier  confirme la première impression, ce canard n'est pas un manchot.

Une partie de dés?

OK, il manquait les  Blackberries ( Clydie King, Venetta Fields, Sherlie Matthews) pour assurer les choeurs, mais le groove infectieux de  ' Tumblin Dice'  est bien présent.

You got to roll me  laisse le même goût que  le rollin', rollin',  rollin' on the river, le refrain de Proud Mary.

En 1965, les Londoniens interprétaient pas mal de covers,   "Down Home Girl"  crédité Jerry Leiber/ Artie Butler, un morceau  r&b joué en mode laidback et décoré de lignes d'harmonica bluesy ,s'entend sur l'album The Rolling Stones n°2. 

Excellente idée que d'opter pour des titres moins connus.

'Heart of Stone' ( de la plume de Mick Jagger/ Keith Richards), tout  comme le précédent est un titre des débuts.

On a eu droit à une version judicieusement  sale, avec une basse prépondérante et des choeurs bien putes.   

A great track! 

Si je tape sur la cowbell,  devine le titre?

'Honky Tonk Women' gueule Gérard, le gars qui a ressorti  du grenier le  T-shirt mité montrant le fameux logo en l’honneur de Kali, la déesse hindoue de l’émancipation et de l’énergie.

Mais si, tu connais.... la fameuse langue rouge écarlate! 

Sinon, faut se méfier des prostituées à Memphis, elles sont capables de te fracasser le nez.

Gérard s'en fout, comme il avait terminé second au championnat d'air guitar du Trégor,  il nous fait une démonstration!

Fait chaud dans ta guinguette, t'as pas un ventilateur?

Tout ça pour introduire ' Ventilator blues'. ( Exile on Main St), sans le piano de Nicky Hopkins, mais avec un solo souple de Kevin Blouin.

Sur le même disque, les Stones avaient repris ' Shake your hips',  le boogie blues composé par Slim Harpo. 

Colin se charge des lignes d'harmonica,  la basse donne le ton, le second mouvement passe dans le rouge, Gérard s'essaie au déhanché, acrobatique mais pas esthétique. 

Si tu baptises un morceau ' Rocks Off' tu peux t'attendre à un truc aussi remuant que toute la discographie de Chuck Berry.

Balls to the wall, réagit un connaisseur qui a probablement vu les Fils de Teuphu jeudi dernier!

Une dernière avant le break,  'Ain't too proud to beg', où les Rolling Stones reprenant un tube soul monumental signé The Temptations!

Le temps de vider une mousse et les Rolling Canards reprennent place pour redémarrer en force avec ' Brown Sugar'.

Non, Adèle, il ne s'agit pas de cassonade!

Après un court temps mort destiné à un réglage de soupapes, c'est ' Under my thumb'  qui défile, suivi par le blues énervé   ' Monkey Man', écrit  en hommage à l'artiste pop italien Mario Schifano et d'après certains, une réponse de Mick Jagger à un journaliste lui trouvant  des attitudes simiesques.

Kevin Blouin y va d'un coup de slide,  destiné à amadouer Cheetah...  wouah, a fait Gérard!

 On peut admirer des chevaux sauvages du côté d'Ouessant, mais t'as plus de chances d'en apercevoir au Nevada.

 Jagger et Richards avait offert ' Wild horses'  aux Flying Burrito Brothers avant de le reprendre sur Sticky Fingers.

Quelle excellente idée, c'est carrément une de leurs meilleures compositions.

La superbe ballade ' Moonlight Mile' est considérée comme un des titres les plus sous-estimés du répertoire du groupe, merci aux canards de l'inclure dans leur set.

Mais que fait Dorothée?

On connaissait des coureurs cyclistes victimes de fringale, mais une bassiste s'enfilant des chips en plein concert, c'est loin d'être courant!

Elle dépose le sachet sur un ampli, car l'intro caractéristique de ' Paint it black', riffs de guitare psychédéliques  et drumming soutenu, est lancée. 

Tous les peintres locaux ont trempé leur pinceau dans un pot de peinture anthracite  tout en reprenant le refrain.

Dorothée abandonne la basse, ramasse un guiro , qu'elle gratte consciencieusement, c'est parti pour ' Sweet black angel', un titre au contenu politique, écrit pour Angela Davis. 

Le fond country est accentué par l'usage de shakers et d'un harmonica  dylanien.

Il arrive aux Stones de composer des chansons d'amour!

' Angie' gueule Angèle, pas de bol, ce sera  'Loving cup' toujours en mode country.

Plouha, il en reste une et pas n'importe laquelle, ' Sympathy for the devil' a déclenché des cris enthousiastes.

Nous étions prêts à emprunter la Highway to hell pour rentrer chez nous,   mais les fans   réclament un bis.

Un hic, on a répété 20 morceaux pas un de plus,  on ne veut pas vous décevoir, on rejoue 'Jumping Jack Flash'.

A la casa, n regarde un flm, elle a dit.

Ouais ' Duck Soup' avec  les Marx Brothers!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

samedi 26 juillet 2025

Le retour des Jeudis avec Les fils de Teuhpu , Plouha, le 24 juillet 2025

 Le retour des Jeudis avec Les fils de Teuhpu , Plouha, le 24 juillet 2025

michel

 

Le temps de rincer ses amygdales avant le retour face au podium pour Les fils de Teuhpu!

Les fils de la madame sont déjà sur la route depuis 30 ans, t'es donc assez surpris d'apprendre  qu'à son âge, elle arpente toujours les rues  à la tombée de la nuit, à la recherche de clients avides de plaisirs de la chair.

Madame a 6 enfants, pas forcément engendrés par le même géniteur:  Poumtchak ( Nicolas Petit) à la batterie , il sévit encore,  e a,  au sein des Touffes Krétiennes ( le band préféré du pape), Cyril Dufay ( Zorino) au banjo ou à la guitare électrique, Manu Parent au saxophone baryton, cité chez LaBulKrack, François Martin au trombone basse, encore une Touffe Krétienne, Rodolphe Sallès à la trompette et à la guitare acoustique et enfin,  Jean-louis Cianci ( Bomokeur) au sousaphone, à la basse ou à la contrebasse.

Au vu de l'instrumentation énumérée, tu ne dois pas t'attendre à de la synth pop ou à de l'ambient, on les annonce déjantés, ils le sont et le mot est faible, on nous a dit fanfare rock mixant ska, jazz, calypso, klezmer, punk, on peut ajouter funk, R&b, latino, afro-cubain, bref un melting-pot indescriptible et hautement jouissif.

Au bout de trois minutes tout Plouha dansait, poussait des hurlements, pire que ceux de Leo,  celui qui tenait une bière dans les mains a arrosé ses pompes, Josiane, qui câlinait son caniche dans les bras, l'a balancé dans les airs, heureusement, Firmin l'a rattrapé avant qu'un drone ne le transporte vers Vladivostok, le camé du coin, après avoir été cueillir des fleurs au pied de l'église pour les offrir au groupe, a arrêté la dope pour valser avec Mylène, une échappée de l'Ehpad de Plouha, c'était  le bordel intégral, quoi!

Après l'énervé  ' Kill the Moon'  et ses râles de cuivres souffrant de diarrhée, la fusée redescend sur terre, la clique nous propose  un hommage aux frères ' Bogdanov' des canons de beauté semblables à Alain Delon.

Sur un rythme cataclop cataclop soutenu, on a croisé des Tziganes heureux et  des gitanes sans filtre.

Il a fallu trois faux départs,  histoire d' énerver  le starter, en principe c'était la disqualification, avant le décollage de 'Bricoleur' , un truc  digne des Frères Jacques à la sauce Maxime Saury. 

'On est bien' est amorcé par un solo de batterie Jungle Book, t'aurais bien vu Louis Prima accompagner la clique au chant,  et Joséphine Baker entamer un charleston endiablé.

Corinne  a tenté le coup, pas de bol, elle n'avait pas la banane.  

Jusqu'ici on tournait au ralenti, voici  ' + Vite'  , et tout Plouha de répéter  grouille, grouille... jusqu'à l'essoufflement.

Stop, un corbillard, on freine pour suivre le convoi, il a bifurqué vers le cimetière, on reprend la course folle. 

Poumtchak: un peu de douceur ça fait du bien,  voici ' Sueur de pécore' avec l'apparition d'une contrebasse et d'un ukulélé.

Le gospel pour Lazare  vire cajun, ça s'énerve sec, le banjo pousse un sprint, Plouha  s'éclate.

Retour des instruments à vent pour le morceau pthirose du répertoire,  'Morpions'  , une succession de soli cuivrés  poussés jusqu'au paroxysme doit pouvoir éradiquer les parasites.

Un passage à l'électricité s'impose pour 'Petit Soldat' , un pamphlet  punk ( anti)  militariste  saccadé.

Ingrid, ta voisine légèrement siphonnée, après avoir essayé de t'expliquer ses problèmes relationnels , vient de repérer la bière de Manu, comme ce dernier est tout à son saxophone, elle entreprend de transvaser le liquide dans son gobelet désespérément vide, à l'arrière le batteur d'un roulement militaire rameute l'escadron, trop tard elle a englouti la mousse.

Tous les jazzmen ont un jour interprété 'The sheik of Arabia', les fils de la travailleuse propose un ' Chèque' en bois. 

Le trombone descend parmi la foule en délire, qui entame une chenille processionnaire  débonnaire, sans Sandrine. 

Le délire!

Ils enchaînent sur un jazz fusion brûlant  mixant Blood, Sweat & Tears, les Brecker Brothers, Zappa et Santana. Zorino est déchaîné, le Petit Nicolas le relaye pour placer un solo de batterie farouche, les cuivres rappliquent, le groove se répand jusqu'à la plage du Palus.

Puis vient le moment carré blanc, que rien ne laissait prévoir,  du spectacle , tous fredonnaient 'Awalpé' , le sax virevoltait, la trompette s'agitait, on tanguait sur un rythme reggae nonchalant,  quand soudain, la trompette donne le signal d'un striptease collectif, l'embout de son cuivre servant à cacher ce qui devait être caché, le banjo camoufle l'organe chanté par Pierre Perret, pas de problème pour Poumtchak il a ses cymbales pour planquer ses deux balles, le sax , le trombone et le sousa sont tous transformés en cache-sexe, la morale est sauvée.

Ils ont retrouvé leurs fringues, il  en reste une,  un instrumental débridé, terminé en chant berbère, il ne manquait que quelques kabyles authentiques  pour  moduler les youyous.

 

Plouha, subjugué, ne quitte pas la place de l'église, pousse des cris à faire fuir les oiseaux marins, d'ailleurs couchés à cette heure, et les enfants de  la demi-mondaine font leur réapparition pour un double rappel effervescent dont le hérissé  'Barbelés', emprunté à la gendarmerie locale. 

Jeudi prochain , les ramoneurs vont déterger les menhirs! 

 

 

 

 

 

 

 

vendredi 25 juillet 2025

Le retour des Jeudis avec Patchwork, Plouha, le 24 juillet 2025

 Le retour des Jeudis avec Patchwork, Plouha, le 24 juillet 2025

michel

 

Les Jeudis de Plouha 2025, une nouvelle équipe, exit l'organisation  des Jeudis en Fête, en place pendant deux ans et retour de l'équipe à Yann du Barbe, qui reprend la dénomination Le Retour des Jeudis.

C'est pas clair, tu dis... à Plouha rien n'est clair, ni la mer au Palus, ni la politique locale.

Pour cette seconde soirée estivale, l'association a prévu trois concerts, une déambulation de la Fée de Ballons, qui a effrayé Tarzan, le chien de ta voisine Jeanne, le sempiternel marché artisanal et, évidemment, des frites, des galettes saucisses, des moules, des glaces,  de la goulash,   de la spanakopita et des caricoles pour les Bruxellois.

Le hic avec les Jeudis se situe au point de vue timing, tu navigues sans boussole, aucune indication pour esquisser un ordre de passage.

19:00 est affiché, mais c'est à 19:30 que, pour la mise en bouche, La Bordée de Plouha s'installe sur le podium, une chorale de chants de marin, constituée de gens qui n'ont jamais vu la mer, d'après un assidu du Barbe.

Après une heure de jérémiades et de souffrance, la bordée débarque et regagne le sanatorium.

Patchwork prend place, le duo n'entamera pas son aubade avant 21h, les manoeuvres consacrée aux balances ont pris un temps fou, tu parles: une guitare acoustique et un harmonica, c'est pas évident à harmoniser.

Etre scrupuleux, OK , mais il y a des limites, un excès de purisme   peut consterner, voire indigner,  les auditeurs!

Jean-Luc Thiévent ( guitare acoustique) et Pierre Ducreux, un ancien doc ( harmonica) font partie du Trio So Long ( que tu as vu à Saint-Quay-Portrieux avec d'autres protagonistes) , mené par William Prigent, l'encyclopédiste du rock à la   voix  bluesy.

Depuis 5 ans, les deux premiers tournent sous le label Patchwork et proposent un country/ folk /blues faisant la part belle au fingerpicking,  en citant Marcel Dadi et Tommy Emmanuel comme influences majeure.

On ajoutera Chet Atkins, Jack Rose et John Renbourn.

Pour rythmer son jeu, J L a quitté ses mocassins , il a enfilé des boots, c'est plus judicieux pour frapper la planche qu'il utilise comme stompbox.

La première salve sert à peaufiner le soundcheck, et permet de constater toute la finesse et la virtuosité du Monsieur ayant séjourné pas mal de temps à Saint-Pierre-et-Miquelon, ce qui lui a permis d'être auréolé du  grand prix de guitare de Montréal, en 2007.

'Autour du Lac' évoque Leo Kottke, la guitare se balade, l'harmonica  flotte, les eaux du lac sont cristallines.

Un second instrumental folky succède à la flânerie initiale,  puis vient une valse musette ( Marcel et Marcelle, de Jean-Jacques Milteau)  à consommer en sirotant un petit vin blanc frais sur les bords de la Seine.

Après quelques palabres didactiques, le duo s'attaque en mode parlando à  'Madame n'aime pas' de Francis Cabrel.

Le côté électrique fait défaut et ça patauge  à la table de mix.

L'air folklorique ' Roméo'  fait appel à la technique du rubato, la 'Valse créole' qui suit te balade du côté de La Réunion, là où le grévillaire  rouge embaume l'air de ses senteurs piquantes, méfie-toi, les gousses contiennent du cyanure d'hydrogène ( pas sulfuré).  

Techniquement le rendu est irréprochable, malheureusement un  manque certain d'âme  dérange les amateurs de  résonances plus énergiques.

Le bruit de fond mélodieux, idéal comme musique d'ambiance pour salon de thé, se poursuit: ' Méneham', suivi par une version instrumentale du fabuleux ' Ode to Billie Jo' de Bobbie Gentry.

Facétieux, Jean -Luc, annonce ' Marinette', du plus grand bluesman français.

Si tu pensais à Paul Personne ou à Patrick Verbeke, t'étais sur une voie de garage, ' Marinette' est de la plume de Georges Brassens. 

Après une ébauche escamotée des ' Feuilles Mortes', c'est 'Sous les palmiers de Saint-Pierre et Miquelon' qui est proposé.

Avec le dérèglement climatique tout est possible, un jour, t'as vu des bananes pousser  sur la banquise.

Le volatile ' Marceline' est suivi par  la danse bretonne ' Le hêtre de Kervinity' et  par ' The Sailor' qui pour une fois n'est pas bourré.

'C'est déjà ça' de Souchon reçoit un traitement moins soudanais  et après une dernière tirade allégée, le guitariste se met à chantonner ' C'est fini'.

C'était vraiment la fin.

Pierre et Jean-Luc ont rangé leurs ustensiles de couture et sont rentrés chez eux. 

 

 

  

  

 

 

mercredi 23 juillet 2025

Tō Yō au Chaland Qui Passe à Binic, le 22 juillet 2025

 Tō Yō au Chaland Qui Passe à Binic, le 22 juillet 2025

michel

Dans 3 jours Binic doit vibrer aux sons garage de la  XIVᵉ édition du Binic Folks Blues Festival.

Le Chaland qui Passe, le zinc le plus rock de la station, avait l'habitude d'organiser, pendant les trois jours de festivités, un OFF du Festival, depuis que la place de la Cloche est lamentablement ignorée par les organisateurs.  

Hélas, trois fois hélas,  pas  de OFF en 2025, suite au veto incompréhensible de la mairie.

Que fait Arnaud, il pleurniche dans son coin... c'est mal le connaître, pendant trois jours il met sur pied un Before du Non Off  et propose des  groupes de renom:   Tō Yō, from Japan, La Drave et  Prokop and the Click'n' Collectors. 

En ce mardi pluvieux, le Chaland, blindé à ras bord, plus moyen d'accueillir une souris naine, reçoit Tō Yō, un quartet originaire de Tokyo, en tournée européenne depuis le 20 juin.

Le groupe ( Eastern Sheep, in English) a sorti deux albums, 'Stray Birds from the Far East' et un Live capté au  Shindaita Fever à Tokyo.

20:30',  Masami Makino ( chant, guitare et T-shirt spécifiant  We Love Zappa,  pas un hasard), Hibiki Amano ( drums), Sebun Tanji ( guitare et quatre notes de flûte)  et Issaku Vincent ( basse cinq cordes) prennent place.

Le bassiste t'indique qu'il te faudra faire quelques pas en arrière, il prend place sur le canapé aux côtés d'une jeune dame sympathique, le manche de son instrument venant frôler tes narines. 

Hibiki assène quelques coups de maillet  feutrés sur ses peaux, les guitares, à peine effleurées, éparpillent des notes en larsen, Sebun s'amuse avec la flûte et la basse d'Issaku Vincent fait boum boum boum.

Le morceau s'intitule  tout normalement ' Jam',  c'est bien parti pour un trip psychédélique dans un moule Grateful Dead, Acid Mother Temples ( d'autres Japonais planants), Hawkwind, Ozric Tentacles ou Siena Root. 

Ce premier titre instrumental nous a déjà permis de constater la cohésion qui règne au sein d'une formation qui  va multiplier les improvisations, sans jamais tomber dans le chaos, les escapades expérimentales, souvent imprévisibles, vont tenir le public en haleine de bout en bout.

Les deux guitaristes rivalisent de trouvailles, utilisant un  nombre impressionnant de pédales à effets ( pieds nus pour Sebun) , Masami hante systématiquement  la vibrato handle, Issaku Vincent alterne le jeu en slapping et les envolées jazzy, quant à Hibiki,  c'est lui qui amorce inlassablement, sans défaillir,  les nombreux changements de rythme.

 

'Soaring', qui ouvre l'album  'Stray Birds from the Far East', démarre mollement avant, de très vite, monter en puissance, bizarrement on y sent des influences de blues touareg mixées à l'harmonic feedback, cher à Peter Green.

Binic retient son souffle pour applaudir à tout rompre en poussant des yeahs admiratifs au terme d'une composition avoisinant les dix minutes. 

On pensait être arrivés aux dernières notes  de la plage, les guitares s'étaient tues, le batteur avait relevé ses baguettes, c'était une erreur, Issaku Vincent maintenait la pression en pinçant ses cordes puis en les étouffant, du coup Hibiki reprend du service, une des guitares place une série de riffs dans les tons baryton, la seconde gratte préfère les piques aigües, la jam reprend de plus belle, ton cerveau revoit le fabuleux groupe  gallois Man, un habitué des titres interminables t'emmenant en état de transe.

Après une grosse poussée d'adrénaline, la wah wah entre en action, le dépôt est en vue,  Tō Yō dépose momentanément les armes, le Chaland les acclame généreusement.

'Mura', un blues ésotérique psalmodié d'une voix douce t'embarque pour un trip dépaysant.

Avec un peu d'imagination, tu verras le Fuji Yama, le lac Tanuki, des brèves migratrices ou des pics d'Okinawa, et tout ça sur fond dreamy  acid  évoquant le Zep,  Ali Farka Touré, Jimi, Ash Ra Temple,  Klaus Schulze ou le prog rock de Far East Family Band.

La prestation approche déjà  une  heure de bonnes vibes,  trois morceaux kilométriques ont défilé, Masami prend la parole pour remercier Arnaud et le public pour son écoute, avant d'annoncer une dernière tirade, 'Moku', un titre aéré, faisant à peine 5 minutes.

  Tō Yō regagne l'étage, en bas les  battements de mains et les cris fusent, redescendus de leurs sommets enneigés, ils reprennent leurs instruments pour dessiner de nouvelles volutes sinueuses, ' Li Ma Li'.

Au Freak Valley Festival en Allemagne, ils avaient brodé pendant près de 40 minutes sur ce morceau , ici, ils se sont contentés d'un chapelet moins fourni pour finir en crachant des flammes.

 

   Tō Yō: des virtuoses,  éminemment accessibles,  te menant dans une stratosphère où t'as pas besoin de respirer, il suffit de se laisser bercer par leurs tapisseries soniques qui font plus d'effets que certains psychotropes expérimentés par Timothy Leary.

 

 

 

 

 

dimanche 20 juillet 2025

EIGHTY - Esplanade du Casino - Saint-Quay-Portrieux , le 18 juillet 2025

 EIGHTY - Esplanade du Casino - Saint-Quay-Portrieux , le 18 juillet 2025

michel

En été, les animations ne manquent pas à  Saint-Quay-Portrieux, il y en a pour tous les goûts et tous les âges: du cirque,  des spectacles de marionnettes,  des clowns, pour les plus petits, du lyrique, du jazz, de la variété, du rock, des musiques métissées pour les autres, sans oublier les Fest_Noz, expositions diverses, brocantes, pardons, péripéties sportives... , bref il n'y a pas que la bronzette dans la vie.

Le menu du vendredi 18 prévoit à 21 :15', un concert de Eighty sur l'esplanade du Casino.

Sur place vers 20:40', tu perçois des sons engageants audibles depuis l'office de tourisme.

Tu pousses une pointe jusqu'à l'endroit d'où proviennent les notes, face à l' hôtel bar Le Kreisker, un groupe se risque à reprendre  avec un savoir-faire évident  le répertoire ( sans le trahir)  de celui qui fut l'idole des jeunes avant de devenir une légende nationale: Jean-Philippe Smet, alias Johnny Hallyday!

Tennessee existe depuis 2021 et se produit avec bonheur aux quatre coins du Breizh.

De la formation d'origine subsistent deux renards aussi futés qu'un bison:  Philippe Paleczny (basse) et Davy Jézéquel (chant).

 Lionel André à la batterie et Tino Quervarec à la guitare ont quitté les Great Smoky Mountains et sont remplacés par Richard Celle à la batterie ( William Sheller, Demis Roussos, Catherine Lara, Yves Simon.....)  et Thibault, un fabuleux guitariste ( il manie une électro-acoustique).

La voix profonde de Davy interpelle, le jeu de ses acolytes sent le vécu, leur version, de   'J'La Croise Tous Les Matins'  frise la perfection, sur la terrasse du bar  quelques ex-groupies font les yeux doux au jeune dur.

Quand ils reprennent 'Oh ma jolie Sarah' ce sont des souvenirs de vacances qui viennent hanter ton esprit alors  qu'une cohorte de nanas, aux jambes dévorées par une armée de fourmis rouges,  vient se trémousser face aux rockers.

Quand Johnny rend hommage à Elvis, cela donne ' Rock'n'Roll man' et ça secoue méchamment.

Johnny ne roulait pas en Trabant, écoute sa profession de foi sur fond blues rock  ' Possible en moto' .

Tu dis, Mélanie?

Il a la gueule de l'emploi, ouais, le blouson et les cordes vocales  aussi!

Richard va vous en chanter une, je me nettoie le gosier avec une mousse.

Johnny avait un copain, Eddy Mitchell, voici ' Sur la route de Memphis'  .

Eddy a permis de remplir le tiroir caisse de Tom T Hall.

Il est 21:13', avant de vous quitter on a décidé  d''Allumer le feu'.

Un fameux brasier, mais qui a balancé le bouquin en latin  de JJ Goldman dans les braises?

Au pas de course vers le casino, tandis que Tennessee  abreuve les clients d'une paire de bis afin d'éviter une émeute!

EIGHTY 

Du disco pour extra-terrestres  en provenance de Rennes.

Ils sont 6 et pas 80,  en additionnant leurs années de vie on dépasse 80, mais pas 299.

Tu dis, Germaine?

80, c'est la speed limit

 Pas pour eux , le compte-tour est constamment dans le rouge!

Line-up:  Patrice Arcens (alias Triss) et Didier Menou au chant, l'alpiniste Owen Rousselle à la basse, Pierre Patinec aux keys et bongos, Hélie Maujard à la guitare et au chant, et ce soir un batteur d'occase, déniché dans un squat, car Dan Voisin dort chez sa voisine,  Ronan Després  peut étaler un beau bristol:  The Sunvizors,  Cut The Alligator, Mohican, Alan Stivell , Joy Dary..

Une bande bling bling bling annonce l'arrivée des musiciens, les chanteurs sont restés sur la plage.

Owen, Pierre, Ronan et Hélie  se chargent de l'intro agitée ( Last Night)  avant d'être rejoints par Triss et ses tresses et par Did et son petit chapeau.

D'emblée tous s'agitent, sauf Ronan, qui frappe, et Pierre,  dont les doigts patinent.  

' Get down', un mix Kool & the Gang, électro disco,  bourré de gimmicks futuristes  déferle.

La basse imprime un groove de malade, Ronan se charge  des beats, Pierre s'amuse   avec le synthé, la guitare gicle, Triss et Did se partagent les vocaux, l'un d'un flow hip hop, l'autre plus funky.

Un second extrait de l'EP, le bien-nommé,  ' Turbodisco'   est déversé, ' Modjo'.

Tu oublies' I got my mojo working', tu penses Daft Punk, Modjo ( le groupe), Justice,   BT Express, Love Unlimited, Stargard, tu secoues bien et tu move en rythme.

'Right Love' ouvre l'album ' Jiggle', la recette n'a pas changé, du disco funk synthétique assaisonné à la French touch.

Il y a un mec qui était ' Born to be alive', ça lui a rapporté une fortune, chez Eighty ils sont 'Born to make disko', leur compte en banque ne gonfle pas encore.

Mais sur l'asphalte ça chauffe, ils n'ont pas dû répéter 20 fois clap your hands! 

'Dancing in the dark'   prêt pour du disco rap à la tombée de la nuit.  

Tu aimes Grandmaster Flash, De La Soul, les paillettes ou le streetwear,  Bruce Springsteen, c'est pas ta tasse de thé,  dépense-toi sans inhibition  sur le dancefloor. 

'Gourmandise' , lick your finger,  la crème coule de partout.

 Hélie  vient seconder ses deux copains d'un chant rap  haché, du coup  ça décolle grave.

En fondu ( pas bourguignon, t'es en Bretagne, gars),  voici ' Sunshine',  le titre préféré d'Obélix , qui pleurait pour une dose de potion magique.

Sur scène, ils se paient une chorégraphie débridée, à tes côtés,  Katell, 6 ans depuis hier, pastiche les mouvements de Didier, sa maman a sorti le smartphone pour immortaliser la scène.

Et la fête continue: ' Love & Roll' puis  'Jiggle' .

Owen vient d'apercevoir une mygale, pris de panique, il escalade une enceinte, posée sur un double tréteau, de là haut il peut chatouiller la lune tout en maltraitant sa basse. 

Il redescend car il a paumé son briquet, ' Lighter' , on a tous cherché, sans trouver le Zippo.

Stromae passait par là, il a proposé, alors on danse,   on a obéi, le clavier a dérapé,  la guitare a flashé, Owen a fait gronder sa basse, tant pis pour le lighter, de toutes façons t'as plus le droit de fumer sur la plage.

Que fait Marine?

La verte ou l'autre?

'She dances' , fais comme elle!

'Remember' et la dernière balle  'Shoot Again'  terminent un set explosif qui a électrisé le public.

Après les remerciements d'usage, Eighty, qui a encore du jus, propose un rappel fumant,  'The Ride'  suivi par ' Funk U' pendant lequel le bassiste siphonné se retape une seconde ascension du Mont Blanc.

Les chanteurs  viennent prendre le pouls du public, Saint- Quay exulte et après une séquence pub, c'est le mal nommé  ' Don't stop'  qui met fin à la beach party.

 

 

 

 

 

 

  

  

 

 

 

 

 

 

 

 

mercredi 16 juillet 2025

Soul Kitchen Hot Sauce au Marché de Pléhédel, place de la Liberté, le 14 juillet 2025

 Soul Kitchen Hot Sauce au Marché de Pléhédel, place de la Liberté, le 14 juillet 2025

michel

A Pléhédel , le lundi, en juillet et en août, tu manges bio grâce au marché local, tu peux aussi nourrir tes pavillons auditifs, Les Graines du Goëlo ont prévu une animation musicale.

En ce 14 juillet,  où les militaires écument les  Champs-Élysées, sans Joe Dassin, les villageois locaux  peuvent s'adonner aux joies de la danse groove , celle qui augmente le niveau de bonheur, dixit, Misty Tripoli, par la grâce de Soul Kitchen Hot Sauce, un combo biberonné au funk, au pili-pili ou au harissa bio. 

Quelques têtes connues affleurent au line- up: la stupéfiante  Marie Boulard au chant ( Les Simone),  Emmanuel Brunet ( Les Simone, Back Ouest...) à la basse, Rob Mitchell, le British de la bande aux claviers ( chef de choeur de la chorale L’Air de Rien, vu avec les Trimarantes et Coast ar Jazz), Guillaume Baurens à la guitare ( vu avec OozZ)  et le petit dernier, Julien Royer à la batterie.

Guillaume, l'élève tendance Ducobu, mentionne des  patronymes plus exotiques, style Goldfinger, Pedro El Gaucho,  ou Lord Robbie Mitchell , anobli en même temps que Mick Jagger par sa Majesté Elizabeth II, sur la lancée  il décrit la substance des plats proposés ce soir: pas de musique concrète, pas de spoken-word, pas de musique minimaliste et pas d'ambient, mais du groove  à profusion.

D'emblée grâce au 'Kiss' de Prince,  la clientèle  du marché  peut se rendre compte que les cordes vocales de Marie sont effectivement assaisonnées aux piments,  à cent lieues de celles de Cathy Claret, ayant connu un succès mineur avec  "Porque porque".

Comme point de comparaison , on ira chercher du côté de  Chaka Khan, Whitney Houston ou Anita Baker.

C'est qui le Godfather of Soul?

James Brown, of course.

Comment te sens-tu, James?

' I feel good'!

 Pour dénicher plus purulent que ça, tu peux fouiner toute ta vie.

Le  Kawai MP7SE se lâche, son escapade échauffe les esprits.

'Blame it on the boogie' un hit pour  les  Jackson  Five est bien de la plume d'un Jackson, mais pas de la famille du petit Michael, elle est attribuée à l'Anglais  Mick Jackson.  

Julien s'adonne aux backings pour le juteux ' Sing a simple song' de Sly and the Family Stone. 

Basse en évidence et petit cours de solfège, Pléhédel se charge du chorus.

Stevie Wonder ' Superstition'  et son riff d'intro légendaire  a inspiré Jeff Beck,  ça reste de la dynamite!

Intelligemment, le combo enchaîne sur  'Play that funky music' de Wild Cherry,  avec l'intro iconique qui a ressuscité Lazare une seconde fois, les pharisiens  en sont restés bouche bée.

Basse ronronnante et effets de guitare pervers pour introduire une version soul blues renversante de ' Ain't no sunshine'.

Un des highlights du set,  il  a déclenché un tonnerre d'applaudissements. 

Bill, pourtant tu t'es  gouré, le soleil est  resté  présent!

Annie n'aime pas les sous-vêtements.

' Annie don't wear no panties' chante Erykah Badu.

Tous les sans-culottes du coin ont applaudi à  ce funk torride et crasseux,   doté de lignes de basse de malade.

Et les rois du disco funk blanc ce sont ?

Les Bee Gees', ' 'Stayin alive'  est là pour le prouver!

On te dit Sister Sledge, tu réponds?

' We are family'.

Bingo!

Pedro Dos Santos va vous montrer son savoir-faire... après un solo digne de  Michael Shrieve, Lord Mitchell le rejoint, puis la basse grince,  Guillaume place quelques licks pas idiots, la voix chaude  de Marie se fond dans le chaudron, ' Uptown funk' de Mark Ronson fermente, méfiance, c'est brûlant!

La température continue à grimper dangereusement avec ' Lady Marmalade' de Labelle. 

Voulez-vous coucher avec moi, ce soir?

Un instant, je consulte mon agenda?

Sorry, lady,  demain peut-être! 

Ce qui est sympa avec  Soul Kitchen Hot Sauce est qu'ils ne se contentent pas de singer l'original, très souvent ils ont l'excellente idée d'ajouter une touche personnelle à la reprise, ainsi l'intro surprenante de Mr Mitchell pour ' I will survive' a mis tout le monde sur une mauvaise voie avant de déclencher l'enthousiasme.

Même les homards dansaient!

Sur la lancée vient 'Le Freak' de Chic et sa slappin bass, mais que venait faire Claude François dans les parages?

C'est l'heure du medley Michael Jackson,   en commençant par ' I want you back' ( Jackson 5), suivi par une séquence Vampirella pour introduire ' Thriller', ' Billie Jean' rapplique, pour finir par ' Don't stop till you get enough'.

Un second medley porté par une basse dévastatrice est entamé par  'Rock Me Again & Again & Again & Again & Again & Again' ( Lyn Collins), qui vire Indeep,  ' Last night a D J saved my life' lui -même suivi par ' Another one bites the dust' et ' Good times' de Chic.

C'est la dernière, folks,  un truc qui sonnait comme  ' Jungle Boogie'  de Kool & the Gang  et qui a permis à la clique de divaguer sans sourciller lors d'un bridge instrumental  gluant.

Un coup de sirène retentit pour faire appel aux pompiers, il y a le feu dans la cuisine!

 

Quelques braises ont suffi à ranimer l'incendie, Sophie est invitée à se joindre à la troupe pour le bis, une chouette version de 'Without Love' des Doobie Brothers   suivie par  ' Crazy' de Gnarls Barkley!

 

Prochaine prestation: le 24 juillet à la Brasserie Philomenn à Tréguier! 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

samedi 12 juillet 2025

Fêtes patronales de Pédernec avec Tea girl and Coffee Boy et Obscur Feuillage , Parvis de l'Eglise, Pédernec, le 11 juillet 2025

 Fêtes patronales de Pédernec avec Tea girl and Coffee Boy et Obscur Feuillage , Parvis de l'Eglise, Pédernec, le 11 juillet 2025

michel

Pédernec, quelques 1890 autochtones et/ou nouveaux Pédernecois (es) , des champs au nord, au sud, à l'est et à l'ouest, des céréales ( maïs, blé, orge),  des pommes de terre,  du colza, des choux, des potirons, des courgettes, des échalotes... et aussi des prairies sur lesquelles paissent de paisibles ruminants. 

Non, les tulipes c'est du côté de Lisse, le lin, c'était  près de l'Escaut, pour  la lavande , essaie la Drôme et pour les macaroni,  va voir  le long du Pô.

Un  osservazione, Giampiero?

C'est du riz, dans les plaines du Pô,  inculte !

On retourne à Pédernec, dans le canton de Bégard , que des manants nomment la ville des fous.

Du 11 au 13 juillet s'y déroulent les fêtes patronales, le vendredi est consacré à la musique, tu peux lâcher les gosses , la fête foraine est à deux pas, de la buvette, tu peux assister à leurs chamailleries, le samedi, c'est la soirée moules, bal disco et feu d'artifice, et si tu veux gagner ton poids en andouillette, tu peux tenter de remporter le concours de boules.

On a fait le déplacement pour  Tea girl and Coffee boy et Obscur Feuillage!

20:30, pas de tea for two mais du thé pour la fille et du café pour le garçon:  Tea girl and Coffee boy!

 Claire Mocquard au chant et au violon,  Oleg Barabasz à la guitare gypsy jazz.

Claire a d'autres cordes à son violon: Klara Ninn, Acoustic Ladyland et le  Jean-Charles Guichen group.

Oleg, un as de la savate, s'agite parfois au sein de la Bande à Léon, à ne pas confondre avec celle de Bonnot.  

Le menu de la soirée prévoit du swing, du manouche, des standards jazz, et des adaptations.

Au moins deux chansons célèbres traitent des forçats enchaînés, ' Chaing gang' de Sam Cooke et 'Work song' de Nina Simone, c'est avec le titre de Nina Simone que le duo entame son set.

La guitare swingue pas low et la voix chaude et précise, déjà,  enchante.

Claire a ramassé le violon pour entamer une saudade dans laquelle il est forcément question de tristeza, le pied d'Oleg écrase une pédale d'effet qui lui permet d'ajouter  une boucle comme toile de fond à ses arpèges épicés.

La voix claire, normal, et pleine d'émotion chatouille les nerfs,  , tandis qu'Oleg  nous la joue Baden Powell en souriant.

'Isn't she lovely' de Stevie Wonder reçoit un traitement Stéphane Grappelli meets  Barney Kessel, Stevie n'y a vu que du feu.

Un bédouin et son chameau dans le désert... un mirage?

Non, 'Caravan'  de Duke Ellington, une version chantée, le violon aux couleurs gypsy a ensorcelé le cobra qui pointait une langue fourchue  hors de son panier, Oleg a mis en boucle une séquence pompe pour placer un solo poivré.

La nuit tombe, le calme revient,  Ouarzazate  s'endort, les nomades ont regagné leur bivouac.

Oleg a dû faire un cauchemar, il s'agite, calme-toi, lui souffle Claire qui propose 'Feeling good' de Nina Simone.

Le guitariste,  espiègle: t'as vu, comme quand j'étais gosse à vélo: sans les mains!

Pédernec, une valse, ça vous tente?

Non, pas en mode James Last reprend Engelbert Humperdinck, une gypsy waltz, style Paris Gypsy, le thème du film Les Valseuses ( composé par Grappelli).  

Si l'amorce de ' I got rhythm' de Gershwin est posée, très vite le tempo s' accélère et la guitare part en cascades, les chutes du Niagara c'est du pipi de chat en comparaison.

Une devinette, la chanson est devenue célèbre grâce à un film!

Indices : Almodóvar et Victoria Abril.

'Kika',  'Guaglione ' par Perez Padro.

Raté, 'Piensa En Mi' de Luz Casal dans '  Tacones lejanos', les sanglots du violon auraient dû te mettre sur la voie.

Du swing sans Django Reinhardt , c'est impensable, voici 'Coquette' en formule arrangée, on y a ajouté un zeste de Stevie Wonder.

' Bei mir bist du schön', pour la  version française  tu tapes Léo Marjane,

Pour les vocalises et les rafales de mitraillette, tu tapes  Tea girl and Coffee boy.

On retourne au ciné- club, où  on donne ' Bagdad Cafe'  avec le merveilleux ' Calling You' dans la version de  Jevetta Steele.

Sous le chêne la température indique encore 25° et pourtant tu frissonnes.

Après le standard ' Summertime' c'est pied à fond sur le champignon que le duo nous balance une version flamenco de ' These boots are made for walking'  qui ponctue un set stylé.

T'en va pas comme ça, murmure Nancy Holloway de son délicieux accent américain, du coup,  le duo nous gratifie d'un bis en mode mineur, ' Minor Swing' de Django Reinhardt. 

 

A voir à Trégastel le 23 07.

 

Obscur Feuillage.

Un jour, interviewé par un quotidien de l'Ouest , Julien Paitel déclare: « Je suis là pour faire le show »!

Le show il s'en occupait déjà à l'époque où, gilet jaune, il faisait la une des canards.

Comme Julio Iglesias, il peut chanter 'Je n'ai pas changé', toujours animé par  une âme de Don Quichotte , il devient chansonnier.

Désormais, il se produit sous le label Obscur Feuillage, pour nous asséner son message anti-clérical, anti-libéral, anti- mondialisation, anti-fric et anti- connerie,  il se fait aider par deux figures bien connues du Trégor musical (  Sophie Jobert au trombone et programming  et Charlotte Le Calvez à la guitare, deux Cheeky Nuts pas échappées d'un pot de Nutella).

Préambule: ne pas s'attendre à un concert routinier, Julien est de l'espèce imprévisible, assez fantasque sur les bords.

Si tu consultes Spotify tu lui découvres un EP, un  album et plusieurs singles. 

Une symphonie pastorale sur bande, suivie par une annonce tragico/disco/comique aussi bling bling que les interventions de Nagui, amorce ' Hollywood', un futur hit dans la lignée des Charlots, de Katerine sans banane, de Ricet Barrier, de Richard Gotainer et d'autres farfelus notoires.

A Hollywood, on fait du cinéma, Julien fait du cinéma, il saute du podium, grimpe sur un tabouret branlant, vient faire les yeux doux à Madame Rosalie , tend son micro au sacristain, vient tapoter l'épaule d'un chasseur sans fusil, à la manière de ce que Macron avait l'intention de faire avec ze king of England, really shocking, my dear,  bref il en fait des tonnes et Pédernec se bidonne.

Pourquoi faire simple quand tu peux faire ' Komplike'  , en mode Plastic Bertrand version 2025 , il propose un texte décalé vaguement scatologique, le style de truc qui plaît aux intellectuels de gauche, un peu moins aux fans de Sardou.

Il continue sa gymnastiques vespérale, Charlotte place des riffs bien gras, le trombone s'époumone, la boîte à rythmes turbine. 

Ce qui devait arriver arriva,  clac, une corde rend l'âme, pas de panique, je brode pendant la séquence raccommodage.

Appel d'offre, il nous faut un(e) volontaire. 

Anna ( nom d'emprunt) tu montes sur le podium et tu tiens la pancarte bien haut pour que ta maman, ta tata et ton tonton  puissent lire.

Il a jeté son dévolu sur la plus délurée du village, le tango ' Assaisonné aux pesticides'  sous des allures déjantées est criant de vérité ( cf. la loi Duplomb).

Pédernec, c'est l'heure du slow, pour maîtres nageurs et  barboteurs municipaux,  voici 'Piscine' ,  suivi par mon tube ( 2402 vues sur YouTube, ma maman a cliqué 1986 fois) , 'Monde idéal' avec  son refrain racoleur a fait des ravages sur la plaine.

Do you like reggae music?

I love it, ont répondu ceux de 10CC.

Je vous joue le titre  au banjo en adoptant le jeu de jambes de Zizi Jeanmaire. Après une pièce  animalière  aussi tendre qu'un ours en peluche, on aurait aimé vous interpréter du Michel Fugain, mais la machine est récalcitrante, je vais chercher un câlin chez Cédric  avant d' embrayer sur 'Pas tout oublié',  le morceau rock  aux senteurs Soldat Louis ou Les Trois Fromages du set.

Les Ramones savent compter au moins jusqu'à four, Obscur Feuillage aussi,   il vous chante les bons côtés de la vie avec ' Soleil'  pour terminer une prestation revigorante.

Julien descend parmi la foule en délire qui, à l'unanimité moins deux, réclame un bis, Marion lui pique son micro,... je te le rends si tu remontes sur le podium.

Ce qu'il fait pour proposer   l'hygiénique 'Une douche' ( fait mouche) qui incite les Claudettes locales à exécuter une chorégraphie à rendre Béjart jaloux, le titre est  suivi par le plus ancien et écologique ' La nature avec toi ' .

 

Sigismond, t'en as pensé quoi?

 L’attitude humoristique est un refuge universel fréquemment utilisé par les hommes pour tenter d’endiguer leurs peurs et leurs souffrances, quelles que soient leurs appartenances sociales ou culturelles.

 

T'es un grand comique, toi!