Soom T & The Stone Monks à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc, le 3 février 2024
michel
Sumati Bhardwaj is an Indo-Scot from Glasgow who is known for her musical melange of DubStep, Hip Hop, Electronique, Reggae and Reggaeton.
37/38 ans et 40 enregistrements à son actif, la petite Soom T, ne chôme pas, quand elle n'est pas dans les studios, elle arpente les scènes de la planète.
La tournée 2023 s'est achevée le 2 décembre, le temps de fêter Noël et de recharger les batteries ( autonomie 5000 km) et elle reprend la route, après Villeurbanne et Sérignan, c'est Saint-Brieuc qui l'accueille.
Pour chauffer la marmite, DJ Stepart a amené des valises bourrées de vinyles de reggae, dubstep, raggamuffin, rocksteady, il s'est installé dans le club où, à partir de 20:30' , il manie son bric - à- brac.
C'était sympa en avalant une ou deux bières, on a apprécié ' Sexual Healing' version reggae.
Peu avant 21:30' tu dégringoles les marches pour te coller frontstage dans une grande salle , déjà envahie par le jardin d'enfants local.
Sur le podium, un drumkit décentré ( à gauche pour nous), à droite, trois claviers, un micro sur pied trône au centre de la scène, une basse traîne à gauche, une guitare à droite.
Avec quelques minutes, académiques, de retard les Stone Monks, ni pétrifiés, ni tonsurés, se pointent pour entamer une intro musclée.
Si Soom T vient de Glasgow, les moines sont des Frenchies, Thierry ( Petit Cheveu) à la basse ( il a tourné avec Omar Perry, Lee Perry, Horace Andy, Ken Booth, e a) , Thomas Join-Lambert aux drums (Pierpoljak, Omar Perry, Tairo....) , Cyril Colling Mouloud aux claviers ( Queen Omega, Big Red, Meta and the Cornerstones...) et Gregory Emonet à la guitare ( Hugh Coltman, Gloria Gaynor , Piepoljak, Christophe Maé.....).
Après 2' , un petit bout de femme à l'énergie débordante déboule: Soom T, qui d'une voix enfantine et sautillante à la manière d'une cascade de montagne, entame 'Take a walk'.
Quel flow fulgurant, souffle Solange au gars se tenant à ses côtés.
La suite sera tout aussi remuante: 'City Zoo' , puis le ragga hip hop engagé 'Politic man' qui est repris par une partie de l'assistance, pourtant incapable de suivre le phrasé acrobatique de Sumati.
Les musiciens s'amusent, basse et guitare entament un ballet, Thomas frappe comme un dératé et Cyril passe d'un piano à l'autre avec le sourire.
Riddim dancehall irrésistible pour ' Pull it up' au débit vocal hyper speedé, elle lâche des rafales à faire pâlir les mercenaires de chez Wagner arrosant l'ennemi à la kalachnikov.
Le tempo s'assagit légèrement sur 'Like a dog' aux synth pad drums typiques, Greg en profite pour placer un solo flamboyant.
La batterie attaque 'Michael' , un titre empreint de spiritualité, tu le sais Saint-Michel a vaincu le dragon.
Soom T récite sa prière à la vitesse de l'éclair, Saint-Brieuc chaloupe.
Tac tac tac, fait Thomas, la basse ronfle, c'est parti pour ' Far from home', la dernière plage de l'album 'The Arch'.
La rengaine, quasi enfantine, prend une autre dimension après un roulement de tambour nerveux, du coup la chanteuse tend le micro vers une mystique du premier rang, qui y va d'un youyou berbère, aussi folklorique qu'impressionnant.
Le reggae traditionnel ' Big bad world' décrit l'état lamentable dans lequel le monde est plongé, le solo plaintif de Greg illustre insolemment le propos.
'Prophets', très rootsy, démarre sous forme de lament , pendant 'Don't make me' ( cry a fountain ), un illuminé se fraye un passage parmi la foule, escalade le podium pour tanguer, le regard absent, aux côtés de la basse.
Son exemple est suivi par Marie-Madeleine, les gosses, pourtant invités, hésitent, normal, elle chante ...don't make me climb a mountain...
Le côté naïf de la rengaine évoque ' Pass the Dutchie' de Musical Youth.
Infatigables, la raggamuffin princess et ses copains, enfilent les couplets entraînants: ' I wanna live', suivi par 'No worries'; qui voit une go go girl amateur, cousine éloignée du Petit Chaperon Rouge, monter sur scène, vite imitée par ses copines et une mamita euphorique, peut-être sous l'effet de substances stimulantes, toutes frétillent plus ou moins esthétiquement.
Les filles comptaient bien camper sur scène, pas de bol, on les refoule, elles troublaient le guitariste en ayant envahi son espace.
Soom T poursuit la lecture du chapelet, ' World we live in', 'Hail to the watchman', ' Path of the wanderer' et le reggae funky et fiévreux ' Bomb our yard' qui termine le set.
La salle en veut plus, les moines et la grande prêtresse ( 1 mètre 40) reviennent pour envoyer 'One more tune' et l'addictif ' Broken Robots'.
Une photo de famille et la troupe prend le chemin des loges.
Tu t'esquives tandis que les plus courageux se dirigent vers le club où Stepart a ressorti son fond de commerce.