Session Live de Radio Activ' avec Primates à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc, le 1 février 2024
michel
Deux singes volés au centre de primatologie à Paimpont, à une quarantaine de bornes de Rennes.
Intéressant, mais dépassé, ce fait divers s'est déroulé en 2017 , on a retrouvé les primates, d'ailleurs ils sont quatre!
Pour la première session live de radio activ', toujours en quête de sous pour rafistoler une antenne démolie par Ciaràn, le club de Bonjour Minuit accueille Primates.
Le groupe breton était au rendez-vous, mais pas l'animateur phare de la station de Langueux, Marcus avait délégué un collègue pour mener les débats.
Primates, o k, mais pas lourdauds, ces jeunes gens sont plutôt du genre bien élevés.
Si le groupe ( terme qu'ils réfutent) existe depuis 2019; il a fallu attendre la fin de l'urgence sanitaire pour le voir sur scène et pour apprécier leur premier album.
Tu dis, c'est pas un groupe, une meute alors, comme chez les babouins?
Fais le malin, les quatre individus font partie d'un collectif regroupant des musiciens, des vidéastes, des danseurs , des dessinateurs, des beatmakers , des photographes, des réalisateurs mais pas de politicailleurs.
A première vue Tom ( Thomas Schmidt), chant, piano, est l'instigateur du projet.
Ce soir, il est secondé par une fine équipe, François ( Effsy) , vu avec Sir Edward en première partie de Mother's Cake, à la guitare et aux claviers, Franck Richard, le batteur qui excelle chez Yelle, Dewaere ou SBRBS ( ces derniers étaient présents dans le club) et à la basse ou au Komplete Kontrol S49, un clavier intelligent, on note la présence d'Arthur Boquet, vu au Légué chez Kosko.
On reprend la fiche de présentation: Un projet à part entière aux sonorités pop urbaine et aux influences RnB des années 2000. À mi-chemin entre les sons trap, pop de The Weeknd et la néo soul de Blood Orange, tout en s’inscrivant dans la continuité de The Blaze.
T'es pas obligé d'adhérer à 100% au tableau!
Après avoir glissé sur une peau de banane, ce qui a engendré un faux départ, la guitare délicate et le Komplete Kontrol lancent ' A closer look', une des plages figurant sur leur album, la voix précieuse de Tom se colle sur le fond neo soul organique, François et Arthur assurent les backings mélodieux, il faudra attendre 90 secondes avant d'entendre les premières frappes de Franck.
Du coup la plage prend de l'amplitude et captive davantage.
Le thème de la chanson s'éloigne des clichés inhérents au genre, oublie les lyrics à caractère sexuel ou misogyne, comme chez Drake ou Sleepy Loco, le groupe qualifie son r'n'b d'écosensible, donc pas de nanas peu vêtues dans leurs clips.
Sinon ce premier morceau éveille en toi des souvenirs d'une soul pop stylée, comme en confectionnait le regretté George Michael.
Pour ' Ins and Outs', Arthur a ramassé sa basse cinq cordes, le morceau, toujours aussi smooth et finement fignolé, confirme les comparaisons flatteuses, d'autres noms illustres te viennent à l'esprit , Terence Trent d'Arby, Fine Young Cannibals, par exemple, alors que derrière toi une voix énonce chill wave.
Intro synthwave pour ' Teamwork' .
Si les claviers jouent un rôle prépondérant, le boulot des percussions n'est pas à dédaigner, et le petit solo judicieux de François a ravi les amateurs d'effets tremolo à la Johnny Marr.
La guitare introduit, le looper distille une voix off , 'Tell me all about it' est lancé, la voix caressante de Tom se plaque sur le fond esthétique ouaté.
Nous sommes début février mais on a vu des papillons voltigeant en essaim sous les spots éclairant la scène.
Illusion d'optique ou rêve d'été, le paysage sonore est propice aux songes ( merci , William).
Break interview qui nous permet de faire plus ample connaissance avec le groupe, ses desseins et son futur.
Second acte!.
Le séquenceur émet une musique à bulles, la basse, ronflante, s'agite, un choeur élégiaque engage ' Second chance' tout en onctuosité, et puis il y a le message optimiste...doesn't matter if you lose coz you get a second chance... Après un solo de guitare frissonnant, c'est au tour du batteur de se mettre en évidence, la basse en mode groovy le relaye. Tu décides de jeter un coup d'oeil à l'assemblée pour constater que les têtes bougent gentiment au rythme du midtempo, plusieurs individus, paupières closes, semblent intérioriser la gentille rengaine avant d'applaudir avec ferveur à son terme.
Sans pause, le collectif a embrayé sur '100 degrees out' qui traite du dérèglement climatique, 100° F étant l'équivalent de 38° C, une température devenue habituelle à Rustrel, célèbre pour les couleurs ocres de ses falaises, là où a été tourné le clip illustrant ce titre proche d'une sophisti pop stylée, évoquant Scritti Politti, les Blow Monkeys ou The Blue Nile.
Si le bassiste n'avait été barbu, on aurait pu imaginer que l'instrument était dans les mains de Rhonda Smith, au jeu hyper groovy .
'The only truth' aux effets de guitare célestes poursuit sur la même voie, ensuite vient une longue amorce instrumentale pour ouvrir 'Carry me along' , un morceau qui ne s'entend pas sur l'album.
'Closure' , quoi de plus normal, achève le set, une sortie en douceur, parée d'ondes caoutchouteuses confectionnées par Arthur.
Il reste 5' avant de rendre l'antenne, pouvez-vous élucubrer une bricole?
OK, on vous refait '100 degrees out', pensez à vous protéger de l'astre solaire et à vous déshydrater!
Après ce set élégant de Primates, le r'n'b dystopique compte une trentaine de nouveaux fans!