Flashback.
Considérations en période de (post)-confinement... par NoPo!
BACK TO BEFORE AND ALWAYS
Lone Justice East of Eden extrait de Lone Justice 1985
Fin des seventies, alors que je file plutôt à l'anglaise, le père
Antoine me donne la bénédiction américaine de Bruce the Boss et tous ses
apôtres, les Tom Petty, Bob Seger, Southside Johnny ... que la grande
clique me claque!
En m'intéressant à ces artistes, je remarque que
Benmont Tench organiste du Petty blond, s'enrôle dans une nouvelle
troupe d'enfants de chœur, appelée Lone Justice (TP leur offre même une
chanson).
Leur sœur en-chanteuse Maria Mc Kee (qui? ben Mac Kee,
quoi!) écrit déjà à 18 ans 'A good heart', interprété par Feargal
Sharkey (ex Undertones), numéro 1 dans de nombreux pays.
Faut dire
qu'elle s'y connait en 'LOVE', la fille, vu que son demi-frère Bryan Mac
Lean poussait la chansonnette dans le groupe de ce nom et de renom.
Devant la précocité divine de Mc Kee, on reste coi!
Petit bout de femme angélique à voix aiguë, elle hurle sa passion avec une intensité rare.
Souvent habillée en robes des années 30, elle se présente comme une chanteuse country... Mc Kee, cowgirl?
Peut-être, en tous cas, sacrément sauvage.
Un 1er album des justiciers esseulés sort donc en 85 avec succès mais un seul successeur!
Une belle photo simple et naturelle orne la pochette de ce disque. Les
visages des musiciens s'accrochent sur une ligne oblique, celui de Maria
au 1er plan de face et ses 3 hommes dans un profil discret. Le nom du
groupe figure, en bas à droite, couleur piste de désert.
Les
compositions ne possèdent pas la maturité, ni la maîtrise de l'expérience
mais la fraicheur attachante de la naïveté. Les influences des
musiciens s'entendent parfaitement avec une interprétation respectueuse
de leurs idoles.
Le style s'inscrit dans un country western passant
du rock énervé à la bluette touchante, la faute au tempérament de feu de
la chanteuse.
"East of Eden" ne pose pas la question existentielle
du Clash "should I stay or should I go?" mais plus géographiquement
terre à terre :
Should I go North? (NO!)
Should I go South? (NO!)
Should I go West? (NO!)
Should I go East? (YEAH!)
la direction est toute tracée.
Très court, le titre n'a pas de temps à perdre, il nous rentre dedans frontalement et ne nous lâche pas.
Rythme frénétique, roulement de batterie, cymbales crashantes, basse
fondue et guitare dans le moule, débouchent nos oreilles avec
efficacité.
La voix porte le morceau sans partage, elle rayonne tout là haut sans l'ombre d'un vertige ou d'une faiblesse.
Capable de musicalité, d’agressivité, de modulation, de puissance, elle ne connaît pas ses limites.
This is the 'one woman' voice!
Après 2'30, le morceau atterrit aussi brutalement qu'il a décollé avec
un 'East of Eden' à répétition et nous laisse ... sans voix!
Derrière un second album plus lisse et néanmoins réussi, la jeune femme
lâche rapidement l'affaire pour voler de ses propres ailes, suivre sa
boussole (vers l'Eden certainement) et s'affirmer.
Elle enregistre
une poignée d'albums poignants et réapparaît cette année 2020, admirable
de personnalité sereine et ... affirmée.