Conférence de presse La Citrouille et Art Rock en présence du groupe Buck, des équipes d'Art Rock et de La Citrouille, Saint-Brieuc, le 17 avril 2019
La Citrouille, la salle de spectacles pour les Musiques Actuelles en Côtes d'Armor, mais aussi lieu de soutien pour les musiciens locaux, auxquels elle permet de répéter dans des salles pourvues d'un équipement technique de premier plan et le Festival Art Rock ont décidé de collaborer pour accompagner le groupe Buck lors de la préparation de sa prochaine tournée coïncidant avec la sortie de leur second album ( le premier réalisé en studio).
Le groupe s'est vu proposer une résidence en deux parties à La Citrouille ( trois jours en avril, deux en mai), le premier concert en formule quartet se déroulera en juin, lors du Festival briochin.
La presse était conviée à une conférence se déroulant au patio du complexe, le soleil étant au rendez- vous, en présence de l'équipe administrative de la salle et de la direction d'Art Rock, deux associations dynamiques dont la direction est assurée par de nouvelles têtes depuis moins d'un an.
Pour les nouveaux dirigeants, l'idée du partenariat semblait une évidence, le choix s'est donc porté sur Buck, un combo déjà repéré par Art Rock il y a quelques années et à présent mûr pour participer à l'événement 2019.
Déjà en 2016, un gars mentionnait l'existence de Buck et on ne te cause pas de Buck Danny, ni du billet vert ou du chevreuil, mais bien du duo basse/batterie formé par l'assez rapide Clément Palant ( De Poil) et Xavier Soulabail ( Hoa Queen, Brieg Guerveno ) tous deux ex - Camadule Gredin.
Les duettistes peuvent passer à une formule quartet, comme à La Citrouille, le claviériste Joachim Blanchet ( Hoa Queen, Brieg Guerveno, Craftmen Club) et le mercenaire/saxophoniste Pierrot Rault qui souffle le chaud ( surtout) et le froid ( rarement) du côté de Rennes ( Chicken Diamond,
Dead Horse Problem...), se joignent à eux pour produire un mix de blues poisseux/ jazz iconoclaste/ art punk rageur/ swordfishtrombone cabaret, pour le moins original.
L'absence de guitare étant, finalement, un atout majeur.
Donc, ces braves gens doivent sortir un album chez Beast Records ( Among Your Fears) le 24 mai, pour récompenser les plumitifs s'étant déplacés jusqu'à la Place Nina Simone au lieu de siroter un jus de framboises sur une terrasse du port, Buck va leur donner un aperçu de leur dur labeur
Pour la première salve, 'Middle of the night', Clément commence par occuper le centre de la scène ( il prendra place derrière son kit après 120 secondes) , Xavier, à sa droite, assis sur un tabouret, malmène une basse et profite de la carence de six-cordes pour s'adjuger un rôle prépondérant, comme pouvait le faire, dans un autre contexte, Sting au sein de Police.
Mais ce qui retient l'attention c'est le timbre peu banal du Palant déchaîné, imagine un croisement entre la voix imbibée de whisky de Tom Waits et le growly, a little gravelly, baryton de
Kent Dykes, le chanteur d'Omar and the Howlers, tu peux aussi penser à Captain Beefheart.
Les envolées iconoclastes, carrément free jazz, du sax évoquant à la fois les délires des Mothers of Invention de Frank Zappa ou le punk jazz de James White ( ou Chance) au choix.
Bref, du pas banal.
En discutant avec eux, Joachim pointe Morphine et c'est loin d'être idiot comme rapprochement.
Le second morceau proposé, 'Get away', exhibe de sérieux relents Nick Cave période Grinderman.
Au final, il ne t'a pas fallu plus de deux titres pour être conquis.
Un avis, tu peux miser plus que deux ou trois bucks sur ce canasson, il peut rapporter gros!