Solène Péréda -
Église Saint-Pierre
à Plounez, le 22 juin 2018.
En prélude à la Fête de la Musique de Plounez, qui doit débuter vers 20:30' sur la plaine attenant à la salle des fêtes, le comité organisateur a prévu un concert de musique classique de haute tenue en l'église Saint-Pierre où , à 18:30', doit se produire Solène Péréda .
La pianiste, originaire des Sables-d'Olonne, collectionne les lauriers: premiers prix du concours musical de France, du Conservatoire national
de Paris, premier prix étranger du concours international d'Andalousie,
médaille d'or en piano et musique de chambre au Conservatoire national
de Paris, diplômée du Conservatoire supérieur royal de Bruxelles...
Solène est également présidente de l'association Transmission, qui rassemble plus
de 100 musiciens professionnels, qui soutiennent l'idée que chacun doit
pouvoir vivre un concert classique, les mélomanes aguerris, tout comme monsieur tout le monde.
Le programme de ce début de soirée est consacré aux grands noms de la musique classique.
Le récital débute avec un léger retard, il est précédé d'une annonce concernant des véhicules inciviques, le micro est tendu à la concertiste qui trace l'historique de l'instrument installé face à l'autel, un antique piano Pleyel, datant de 1917, une pièce unique ayant résisté aux altérations du temps pour être resté pendant un siècle dans le même salon.
Comme le concert est réduit à une heure, le programme prévu a été légèrement modifié.
Il débute par une valse de Frédéric Chopin qui en composa 17, dont huit furent publiées de son vivant.
Du romantisme polonais on bifurque vers celui qui a révolutionné l'opéra, Christoph Willibald Gluck, et un extrait d' "Orfeo ed Euridice", ' La danse des esprits bienheureux' .
Grâce et délicatesse caractérisent le jeu lustré de la jolie dame qui se lève pour annoncer un chapitre de 'Roméo et Juliette' de Sergueï Prokofiev, une oeuvre écrite après son retour en Union Soviétique, elle a bien failli ne jamais voir le jour, indansable d'après le Bolchoï, il a fallu attendre trois ans avant qu'elle soit montée
Le thème de la mort y est omniprésent, sauf lors de la scène du bal.
Une nouvelle fois, la pianiste subjugue l'auditoire par sa maîtrise et sa fougue rendant merveilleusement la majesté et le fond tragique du thème.
La ' Fantaisie- impromptu' opus 66 de Chopin succède au compositeur russe, ici aussi, une anecdote, Chopin n'a jamais publié cette pièce car il avait piqué certains plans à la sonate 'au clair de lune' de Beethoven.
Changement de registre avec le tourbillonnant et crépitant ' Danza ritual del fuego' de Manuel de Falla, un fragment du ballet 'El amor brujo'.
Le compositeur andalou ayant été influencé par le flamenco et les danses gitanes.
La Sonate pour piano no 23 dite 'l'Appassionata' est une oeuvre de maturité de Ludwig Van Beethoven, Solène nous propose le premier et le troisième mouvement d'une pièce impétueuse et fertile en rebondissements.
Pas d'entracte ce soir, on enchaîne sur ' La Campanella' de Franz Liszt, fondée sur le dernier mouvement du concerto pour violon nº 2 de Paganini, cette mélodie archi connue se retrouve au soundtrack de ' Shine' .
Seconde escale en Espagne avec 'Oriental' une des Danzas españolas de Enrique Granados.
Après avoir effleuré une dernière touche, Solène nous salue puis se dirige vers la sacristie pour bien vite revenir et nous offrir, en rappel, l'étude opus 5 n°11 de Chopin, 'Winter wind' , à l'amorce lente avant le déclic annonçant des vents tempétueux.
Emotion, fougue et talent étaient au rendez-vous, Plounez a apprécié!