Fête de la Musique à Pléhédel ( Flip/ The Kov/ Cent Z'Escales) sur le plateau scolaire - le 16 juin 2018
Organisée par Pléhédel animation, la Fête de la Musique de Pléhédel affiche un menu copieux qui démarre par une scène ouverte aux amateurs, suivie par les concerts de The Kov, Cent Z'Escales et Ti'Jam.
Les deux podiums permettent aux groupes de se succéder sans perte de temps.
Sur place personne ne mourra de faim, ni de soif: une buvette, des grillades, des frites, des tartes, de la barbe à papa et un timide soleil sont proposés aux clients.
Il est 19:40', sur le podium libre, une connaissance, Flip ( Philippe de Bourbriac), vu sur la plage du Palus à Plouha il y a douze mois, il rame pendant l'exercice du soundcheck, le bonhomme est sourcilleux. A 20h, après bien des tergiversations, il avise: c'est mieux!
Comme à Plouha, le gars du pays d'Argoat s'accompagne à la guitare électrique, après avoir tripoté un module regorgeant de fonctions d’accompagnement interactives ( donc, tu entends une batterie, des claviers, une basse, les Claudettes ou les Soulsisters, selon ses besoins ...).
Tiens, voilà Riton qui nous balade à Fleury-Mérogis à coups de wap doo wap.
Bonsoir, je m'appelle Flip, je m'en vais vous chanter quelques uns des airs écrits avec mes petits doigts, voici' Profite', qui s'achève sur des accords pompés aux Doobie Brothers.
' Assez' précède ' Cette fille-là, elle n'est pas pour toi', destiné aux nostalgiques de l'époque yéyé.
Les femmes ne sont pas sympa avec le pauvre Flip, ça a commencé dès la naissance, d'ailleurs: 'On va pas te laisser faire' .
Il est cool, le sexagénaire, pas nerveux pour un sou, il vient dans ton village avec sa gratte, ses bandes et bazarde ses couplets tièdes puis remercie les trois ploucs ayant applaudi quand il se tait.
Ce soir, pourtant, papy a ' Le Blues', cette nana il l'a dans la peau, pas de bol, elle fait la moue!
Le cafetier tenait à en placer encore une petite, le comité organisateur a fait non, non, comme la poupée, et a coupé le jus.
Bye, bye, Flip!
The Kov.
Le bon Philippe, à peine balayé, place au trio de Goudelin, The Kov, vu et apprécié à Plouha cet hiver.
La mission de Ron Degrundt ( vocals, bass) / Thomas ( guitares) et JP ( drums) est limpide: assurer les entractes entre les sessions sur le podium principal en mettant le feu si possible, ce qui est dans leurs cordes.
Ils se produiront en trois épisodes, entrecoupés par de longues séances au bar où on leur a refusé la menthe à l'eau.
Comme au Café des Sports, ils entament leur parcours par le métallique 'Misirlou' , t'avais oublié ta planche dans le garage, t'as été te chercher une bière, ils ont enchaîné sur ' Cosmic dreams', les rêves de Ron sont stellaires.
Sans prévenir, les durs du village se déplacent en force vers le podium, ça va chier!
Pas de panique, ils se sont collés dos aux musiciens afin que Bettina Rheims , vachement moins sexy qu'en 1978, et deux disciples tout aussi ratatinées les prennent en photo.
Les flashes crépitent, clac, clac, clac, puis les gonzesses regagnent la buvette tandis que Goudelin attaque 'Some kinda hate' des Misfits, une perle de garage rock.
Après s'être dégraissé les phalanges avec un mouchoir de soie, Ron annonce un morceau mainstream.
Déjà tu voyais Shirley Bassey ou Bette Middler, t'avais tout faux, il s'agissait de 'Rape me' de Nirvana.
Mainstream en Bretagne n'a pas la même signification que chez les civilisés!
Tick, tick, tick.. fait JP qui surprend le vocaliste pas prêt, il saute dans le wagon et scande 'The KKK Took My Baby Away' des ineffables Ramones.
L'abrasif ' I make a plan'( signé The Kov) précède un ' Somebody to love' plus lourd que la version psychédélique de Jefferson Airplane.
L'heure est à la détente les amis, la gâchette tu veux dire, Ron... voici 'Cold gun' pour Luke la main froide.
'She does it right' du bon Dr Feelgood et 'Tequila' des Champs, servie sans sel, achèvent ce premier set qui a répondu à nos attentes!
On traverse la plaine, 52 mètres, pour se poster face au podium principal où Cent Z'Escales vient d'amarrer!
Le groupe de Paimpol existe depuis plus de vint ans, il se produit dans tous les ports occidentaux ou pendant des fêtes locales pour interpréter des chants de marins traditionnels et des airs originaux.
Leur cinquième CD, "Déferlantes" , est passé sur les fonts baptismaux la veille, Pléhédel en entendra plusieurs fragments.
Ils sont six, cinq matelots et une femme à bord qui fait mentir la légende, Marion ( chant, guitare) ne porte pas malheur, Stéphane Cadoret ( claviers, percus, djembé)/ Olivier Lebozec ( chant)/ Thierry ( guitare, chant)/ François ( violon, chant) et Lucien ( accordéon, chant) constituent la nouvelle équipe qui doit écumer la Bretagne cet été.
Le set débute par la première plage du dernier album, ' Le bon Guillaume', un corsaire moins connu que Jean Bart ou Surcouf.
Le chant de marins, c'est une histoire de voix, cinq paires de poumons entonnant un couplet, ça le fait!
Ils enchaînent sur 'Frères du port' de Soldat Louis , un des morceaux les plus réussis de ' Pavillon Noir'.
Marion saisit l'acoustique de son voisin et compte nous emmener du côté de la perfide Albion avec le traditionnel 'Leaving of Liverpool' , un sea shanty au répertoire des Dubliners, Pogues ou Clancy Brothers, notamment.
La jolie ballade "De père en fils" décrit la vie d'un pêcheur de Loquivy.
C'est mon papa, avoue Olivier, en séchant une larme.
Pléhédel, qui va inaugurer la piste de danse pour un madison?
A ' Vendée Globe' succède un second Soldat Louis, 'Les p'tites du monde', ce ragtime breton n'est probablement pas le titre préféré des féministes, on s'en fout, à l'époque personne ne balançait son porc.
La suivante, on l'a piquée à des Belges, nous étions à Ostende, en mai, pour le festival 'Oostende voor anker', on n'a pas trop mangé de frites mais on a éclusé des litres de bière, le groupe Cré Tonnerre, bien qu'il soit originaire de la province du Luxembourg, à 267 km à vol d'oiseau de la mer du Nord, exécute des chants de marins, dont 'Pose ton sac'.
Montez à bord de la 'Carmeline' , ne soyez pas étonnés si ce rafiot pourri n'arrive jamais à destination!
C'est l'heure de former une ronde pour saluer une dame que Brassens, un jour, a vu dégrafer son corsage, 'Adieu Margot'.
Trois dames forment une mini-chaîne et entament l'an-dro.
On quitte le soleil de Bretagne pour mettre le cap vers Cherbourg où vit un ancien membre du groupe qui a composé ' Karl, le Roseau'.
Les escales sont nombreuses ce soir , après la Manche on jette les amarres du côté de Vannes pour un hanter-dro célèbre, ' Les voiles rouges et carrées', puis on descend vers Bordeaux pour une mazurka vinifiée, ' Roule la barrique'.
Hervé Guillemer a écrit l'histoire de ' John Cotton' un matelot noir victime du racisme, le sextet enchaîne sur 'Les 4 mats barque' composé par une autre gloire marine, aussi disparue, Michel Tonnerre.
On confie à nouveau l'acoustique à Marion qui entonne ' Float' de Flogging Molly, pas la chanson préférée de ton foie!
Après l'émouvant ' Lettre d'Islande' d'Hervé Guillemer, le groupe nous emmène dans ' Le jardin des violoneux' pour terminer par 'Jimmy Thorpes' qui, un soir, bourré comme une outre, signe un papelard le transformant en harponneur de baleine dans les eaux baignant les Iles Féroé, à une époque où Grindadrap était un terme inconnu dans nos contrées.
On a des CD's à vendre et puis vous pouvez vous rendre vers la poupe pour le second set de The Kov, auquel tu n'assisteras pas, ni au gig de Ti'Jam, d'ailleurs, Madame a décidé de déclarer forfait!