Halfoogstfeesten in Bellingen: Tiny Legs Tim + Steven Troch/ Kriminal Hammond Inferno - Café De Bascule- 27 juli 2017
Geen zomer zonder Halfoogstfeesten Bellingen, et ça fait 60 ans que ça dure!
Les fêtes estivales à Bellingen sont synonymes de kermesse, musique, détente, convivialité, sport ( des courses cyclistes, randonnées et jogging), de moules à gogo, de steak (cuisson au choix), de frites halal, de flonflon et d' hectolitres de bière.
Le coup d'envoi est donné le jeudi 27, les plus courageux ont sorti leur bécane de l'étable pour s'ébrouer sur les chemins vicinaux reliant Beert et Bellingen avant d'aller attaquer un fût de Stella, à 17h30 démarre l'After Work Festival prévoyant des concerts sous chapiteau et dans la grange du café De Bascule, récemment repris par des jeunes enthousiastes.
Après avoir abandonné ta carriole dans un champ voisin, salué quelques Toscans en avalant une pintje, tu te rends dans la remise, transformée en salle de concert, où Tiny Legs Tim et Steven Troch trépignent d'impatience avant de monter sur le podium.
Les deux compères entament leur set à 20:15.
Les harmonicas du Salvador Dali flamand à gauche, les guitares, le bottleneck et la stomp bass de Tim De Graeve à droite.
Tiny Legs Tim, après son copain Guy Verlinde, the hardest working performer in klein Belgenland, a déjà pondu quatre full CD's, le dernier en date étant 'Melodium Rag', sur lequel il est accompagné par un des as du mouth harp performed in de Lage Landen, Steven Fried Bourbon Troch.
La même association va enflammer Bellingen ce soir en démarrant par l'instrumental ' Victory', baptisé ' Halfoogst liedje' pour l'occasion.
D'emblée tu te trouves plongé dans les plaines de l'Ouest, bercé par un harmonica flemmard et une guitare caressée par un bottleneck glissant.
Le duo enchaîne sur 'Religions serve the devil well', un titre qui restera d'actualité jusqu'à la fin des temps, si l'harmonica se fait liturgique, la slide a pris des intonations diaboliques .
Satan, appuyé contre un mur, a souri tout en reluquant les jambes d'une rouquine effrontée.
' Evil' et la confession ' Happiest man in town' sont deux autres extraits du dernier ouvrage.
Avec Tiny Legs Tim, tu t'enfonces dans le blues des origines, celui que jouait les pionniers du Delta du Mississippi, tels que Charley Patton, Robert Johnson, Bukka White ou Lead Belly, une touche de country blues, des textes introspectifs et l'ombre du diable qui plane partout.
Tim s'énerve, un talon frappe rageusement la planche, il miaule presque, 'Secound round' vibre et enflamme quelques gars du coin qui décident de déposer leur mousse sur un tonneau pour battre des mains.
Une reprise, mesdames et messieurs, 'Death Letter' de Son House et une autre, car sans prévenir la playlist subit une adaptation pour interpréter 'Goin down slow' que bien des gens attribuent à Lightnin Hopkins, mais le néo-Gantois nous signale que ce classique est de la plume de James Burke Oden.
Retour au matériau propre avec le narratif ' Down to this' , proche des vieux Dylan, ' A litttle bit of lovin' et le single ' Hard to admit' font monter la température, ça gigote ferme derrière nous, Michel, incorrigible, a remarqué une nana pas ignoble qui l'inspire
Le duo balance ' Melodium rag' un ragtime vantant une marque de micros, puis vient 'Stepping up', avec Steven en cheminot nerveux.
Un joyeux s'est bombardé marchand ambulant, il tente de vendre les CD's et vinyles de TLT en les poussant sous le nez des villageois hilares et de plus en plus enthousiastes, ils accueillent ' Keep me satisfied' et 'Can't win them all' en poussant des cris, et ce n'est pas 'Standing at the crossroad qui va les assagir.
Le gig se termine aux portes du purgatoire avec 'Walk with the devil'.
La vendeuse improvisée entame une danse lascive en se collant à l'arrière-train de Francine qui a rougi de honte, ou de plaisir, who knows?
Merci, Bellingen...
Pas question de vous laisser quitter le podium, il faudra me passer sur le corps, toujours le même rigolo!
Goed, voici ' Hardcore blues' repris en choeur par la horde indisciplinée.
Fin d'un concert juteux!
Une courte pause avant l'entrée en piste d'un trio inquiétant, un bâtard, né des amours illicites du Docteur Mabuse et de Monsieur Ming, deux êtres caractérisés par leur amoralité, perversion et cynisme : Kriminal Hammond Inferno!
Simon Rigot (Hammond ), Daniel Wang (drums) et Constantin Papageorgiadis (bass, synthi ), quand ils ne se déguisent pas en Fantomas, Diabolik, Hannibal Lecter ou l'effrayant Docteur Génessier, sévissent au sein des Narcotic Daffodils, Spermicide, Contingent, Nervous Shakes, Trapezoid, The Fabulous Progerians, de Lorain's Stray Bullets etc...
Tandis que Kriminal Dan et Diabolix Sim avalent, en vitesse, une coupe de sang de vierge dans les vestiaires, Doktor K.Zoog vient manipuler le synthétiseur analogique pour en tirer des sonorités qui, en 1972, étaient considérées comme futuristes, un peu comme les efforts de Pierre Henry à l'époque.
Les complices rappliquent et optent pour une pose statue de sel qu'ils conservent pendant cinq minutes, ça n'a l'air de rien mais 300 secondes au garde-à-vous quand tu ne fais pas partie des Welsh Guards, c'est éprouvant.
L'intro ' Brain Surgery' imaginée par le trépaneur s'achève, les monstres se sont tous installés derrière leur fourbi, l' orgue vient d 'entamer un thème de Purcell, pas celle d'Orléans, Henry, l'organiste attitré de Westminster. Ce chapitre majestueux vire rondo psychédélique, l'abbé fuit, les hirondelles font de même, Nietzsche décide d'envoyer son sermon, aidé par un des Strauss, ' Also sprach Zarathustra', André Brasseur, revenu miraculeusement sur le devant de la scène, entend son 'Early bird' chanter le crépuscule, au lieu de l'aube, faut pas demander avec quoi il le nourrit.
Le stylé ' Bumpin on Sunset', légèrement maquillé, de Wes Montgomery, retentit puis Sean Connery rapplique, My name is Bond, qu'il dit, Simon Templar n'a pas apprécié, les sorciers ont embrayé sur un 'Goldfinger' caoutchouteux.
On n'a pas vu les paluches du magicien d'Oz, il était ganté.
'She's not there' des Zombies est un choix plus logique que ' Vous les pingouins' de Chantal Goya, après une accélération subite, les amateurs de série B attaquent une compo du sieur Rigot, basée sur un morceau de Costa, te confie le capé.
Costa qui?
Costa del Sol?
Johnny Costa, Don Costa, Costa-Gavras, coste à l'os?
On a trouvé que le truc pouvait servir de bande-son pour un remake de Barbarella, si Nicole Minetti n'avait pas connu quelques ennuis avec la justice on l'aurait proposée pour reprendre le rôle de Jane Fonda.
'Les Cornichons' de Nino précède la pièce majeure du concerto, ' In a gadda da vida' d'Iron Butterfly.
Petite digression du batteur, reprise du thème et frénésie derrière toi.
L'OVNI suivant pouvait être un remodelage d'une oeuvre de Morricone puis ils s'attaquent à un autre pervers notoire, Arthur Brown et son classique 'Fire'.
Tu dis, Edmonde.... ça sent le brûlé, ce doit être le moog, il est fragile, ce jouet!
' Ghost Rider' d'Alan Vega termine le set.
Un dessert?
Les morts vivants nous proposent 'Green Onions' de Booker T pour ne pas quitter la plaine l'estomac vide.
Epitaphe:
"Sono destinato a stare all'inferno"