'Keep the home fires burning' Evi Roelen and Pierre Anckaert + special
guest Emile Verstraeten au Jardin de la Maison Communale à Jette, le 13
juillet 2017
Les Mezzogiorno concerts à Jette, une excellente idée que ces concerts à l'heure du déjeuner.
Le second de la série se déroule dans l'accueillant jardin de la maison communale, avec au programme des chansons de la Grande Guerre que l'on retrouve sur le CD 'Keep the home fires burning' de Evi Roelen et Pierre Anckaert.
Une température idéale, 23°, du soleil, de la sérénité, le public, installé face au podium improvisé, est légèrement différent de celui qui s'affiche à Dour, aussi bien au niveau tenue vestimentaire que du point de vue consommation de substances illicites, nous avons à faire à une génération qui a connu le Congo belge et l'Expo 58.
11:58', les musiciens attendent les retardataires, un édile se présente pour une courte allocution truffée de flashbacks illustrant l'année 1917, la plus noire de la Grande Guerre.
Evi Roelen ( chant) , jolie robe blanche, se place au centre, Pierre Anckaert et sa guitare, à sa gauche et leur invité Emile Verstraeten ( violon, mandoline), à sa droite.
Evi traîne un passé pop ( The Once) et a fait partie de Fine Fleur , le choeur créé pour Night of the Proms en 1995.
Tu as croisé la route de Pierre Anckaert au Brosella de 2010, il y jouait du piano, il accompagne également Ingrid Weetjens et fait partie du Belgium Jazz Big Band.
Emile a étudié le violon au conservatoire, il peut aussi bien jouer du Paganini que de la musique tzigane, la liste des gens qu'il a accompagnés est tellement longue qu'il vaut mieux citer ceux avec lesquels il n'a pas travaillé: Elvis, Dalida, Vader Abraham et De Zangeres Zonder Naam!
La lecture du CD débute par le morceau qui lui a fourni son titre 'Keep the home fires burning', Emile à la mandoline et Pierre à l'acoustique tissent une toile fragile, la voix aérienne d'Evi murmure le chant patriotique composé en 1914 par Igor Novello.
Jette écoute en prenant soin de ne pas perturber les musiciens.
Emile a troqué la mandoline contre un violon, le trio attaque le jazzy ' Give my regards to Broadway', une chanson, composée avant le premier conflit mondial, qui n'a rien perdu de son pouvoir de séduction.
' Roses of Picardy' a d'emblée connu un succès foudroyant, chaque mois 50 000 partitions étaient vendues, ce fut un des plus grands succès lors des dernières années de World War I, la version jouée ce midi nous a refilé des frissons malgré le soleil.
Après le classique ' Danny Boy' , un titre souvent joué lors de funérailles, le trio propose 'There's a Long Long Trail'.
La mandoline se paye une petite escapade sur cette piste sentimentale.
C'est pas demain qu'un rappeur entonnera ...
There's a long, long trail a-winding
Into the land of my dreams,
Where the nightingales are singing
And the white moon beams...
In het Nederlands 'Lili Marleen ', ton père la fredonnait il y a 60 ans.
Quel bain de jouvence!
On retraverse les océans pour 'After you' ve gone', en fermant les yeux, t'as l'impression d'entendre Stéphane Grappelli dialoguer avec Barney Kessel, le titre s'emballe pour finir en swing nerveux.
1913, du côté de la Seine, ' Sous les ponts de Paris'.
Tiens, Nini, un brin de muguet, tu m'accordes cette valse?
Retour chez Tonton Sam avec ' Dear little boy of mine', number six spot on the US song charts en 1918.
Le violon ferait pleurer la brute la plus sanguinaire.
Evi annonce un titre satirique, ' Het wijnglas', tandis que le peuple pleure ses morts, les puissants gagnent ou perdent la guerre un verre de vin à la main!
Il nous reste tout juste le temps pour un titre, ce sera ' When Johnny comes marching home ', une marche vive, rythmée par les battements de talon des boys!
Les CD's se vendent à la pelle, les protagonistes sont priés de signer la pochette, tu rentres chez toi en sifflant...
When Johnny comes marching home again,
Hurrah! Hurrah!
We'll give him a hearty welcome then
Hurrah! Hurrah!
Un superbe récital!