samedi 24 juin 2017

Plazey - Feest in het park: Black Flower - Elisabethpark, Koekelberg, le 23 juin 2017

Plazey - Feest in het park: Black Flower  - Elisabethpark, Koekelberg, le 23 juin 2017

Plazey fête son 25è anniversaire en 2017, un quart de siècle de concerts gratuits face à la Basilique de Koekelberg, chapeau!
Cette année encore, De Zeyp, Platoo et Zinnema ont concocté une affiche attrayante.
Le menu de ce vendredi prévoit: à 15h DJ Mukambo, à  18:30 Black Flower  et à 20: 30 BaBa ZuLa!


18:20', un passage au Bar Eliza, histoire de se rincer les amygdales, puis direction le podium où un organisateur, plus ou moins bilingue, annonce Black Flower!
Ce doit être en 2012 que, dans un jardin gantois, une fleur noire, à cinq pétales, voit le jour, la graine avait été ramassée dans l'eldorado de la Reine de Saba et en poussant elle a enfanté cinq feuilles pratiquant un afrobeat psychédélique au groove purulent.
Les protagonistes ont pour nom:  Nathan Daems: alt- and baritonsax, flûtes et compositions/ Jon Birdsong: cornet, trompette, percussions, et coquillages/ Wouter Haest: keys et clavinet / Simon Segers: drums et Filip Vandebril, sans lunettes: basse.
Leur discographie compte quatre albums, le dernier, 'Artifacts' datant du début de l'année.
Tu dis?
Ces noms ne te sont pas inconnus, ben oui, Nathan s'est promené, e a, avec l' Antwerp Gipsy-Ska Orkestra, l' Orchestre International du Vetex, le Bazaar d’Orient ou le Paolo Marquez Group.
Le Ricain, a creative force in the San Francisco Bay Area, a soufflé chez Beck, Calexico, avant de devenir un voisin de Bart De Wever et de s'amuser avec Think of One, Flat Earth Society, , Stijn, dEUS ou  The Golden Glows.
Simon, tu l'as croisé au sein des Beren Gieren, de Stadt, Maya's Moving Castle ou Absynthe Minded, mais il doit avoir joué avec 156 groupes, au minimum!
Sans se presser, Wouter a pianoté chez  Los Callejeros, Voodoo Boogie ou Morgenland et  Fili, l'opticien, est cité chez l'Antwerp Gipsy Ska Orchestra, The Valerie Solanas ou Lady Linn.

Après une longue intro ésotérique, le quintet nous embarque pour un trip en Ethiopie avec ' Abeba Zeybekiko'.
Oublie ta philosophie rationnelle et laisse-toi bercer par les  sonorités groovy d'un éthio-jazz d'une autre époque,  celle qui vibrait avec Mulatu Astatke, Getatchew Mekurya ou Tesfa Maryam Kidané.
Wouter se paye une petite poussée fiévreuse, il est  relayé par l'alto de Nahtan.
 Dans la corne de l'Afrique l'astre tape si fort qu'il peut rendre fou, ne t'étonne pas si tu perçois de troublants phénomènes optiques  à l'écoute de ce jazz du désert. Si l'air tremble et que tu crois voir une oasis au lieu des érables sycomores du parc et, si le cabot, tenu en laisse par Madame Schepmans, devient  un chamelon  mastiquant sa ration de feuilles de robinier faux acacia, c'est normal!
Changement de saxophone pour la seconde plage, Nathan se saisit du baryton, il nous donne rendez-vous chez le notaire afin de prendre connaissance de ' The legacy of Prester John' .
...  au-delà de la Perse et de l'Arménie, s'étend un merveilleux royaume dirigé par le prêtre Jean... si tu tiens à danser, essaye les mouvements du mambo et laisse - toi envelopper par les volutes esquissées par le sax et le cornet, dépaysement garanti!
Plazey applaudit au terme du tableau, l'oiseau californien réagit: Brussels, thank you, we're pleased to play here, it is such a lovely scene for our music, ils attaquent le filmique ' Helios Victor'.
 Le lion de la  Metro-Goldwyn-Mayer rugit.
Une flûte espiègle entame ' Artifacts', la rythmique évoque Transglobal Underground.
 Rahman Bey, qui était dans le coin entre en transe, cette séance de mysticisme touche également une voisine qui semble léviter à 50 cm au dessus de la pelouse, moins drôle, un mamba noir la suit des yeux, ses intentions ne paraissent pas des plus catholiques.
Heureusement, les képis veillent!
 Une petite tranche d'exotica pour suivre?
 ' Jungle desert', Wouter nous balance un solo de clavinet diabolique, Cheetah gondole, Tarzan somnole.
 C'est une évidence cette fleur noire ne pousse pas du côté de l'Eden, tu humes son parfum et c'est Lucifer qui se manifeste.
La panoplie de flûtes utilisées par le leader du combo est impressionnante,  il vient de ramasser  un mini exemplaire, peut-être un kaval utilisé par les bergers turcs, pour entamer un blues désossé, 'Bones'.
Jon, revenu d'un voyage en Polynésie, a ramené un coquillage géant qu'il utilise pour remplacer sa trompette portée chez le mécanicien pour un entretien.
Cette plage obsédante précède 'Alexandria', dominé par les sonorités odieusement frelatées du clavinet.
Funk et psychédélisme se croisent, comme si Herbie Hancock et le Led Zeppelin de 'Trampled Under Foot' s'étaient donnés rendez-vous à Koekelberg;
Ces mecs ont le don de t'ensorceler sans avoir l'air d'y toucher.
Il faut couper dans la setlist, timing oblige, le voyage s'achève par ' Abyssinia Afterlife', la longue plage titulaire de l'album datant de 2014.
Lentement la caravane se déplace, les têtes des  Bédouins se dandinent au gré des mouvements des camélidés, une certaine torpeur s'empare de tout ton être, le soleil, la fatigue, le silence.... il faut songer à dresser le campement et à abreuver les bêtes avant la tombée de la nuit, quand soudain un mouvement pétaradant réanime une flamme qui semblait vouloir mourir, ce n'était qu'un feu de paille, le voyage se termine, le soleil rouge s'est caché derrière les dunes.
Bruxelles a ouvert les yeux et applaudi à tout rompre!
  

 
Think of One, FES, Stijn, dEUS, Dijf Sanders, The Golden Glows en Black Flower.
Think of One, FES, Stijn, dEUS, Dijf Sanders, The Golden Glows en Black Flower.