dimanche 25 juin 2017

Plazey - Feest in het park: BaBa ZuLa - Elisabethpark, Koekelberg, le 23 juin 2017

Plazey - Feest in het park: BaBa ZuLa - Elisabethpark, Koekelberg, le 23 juin 2017


Avec 20' de retard, le même parfait bilingue annonce le Turkse Zappa: BaBa ZuLa!
BaBa Zula personnifie la  Movida d’Istanbul, un  mouvement né au début du siècle pour une Turquie avide de modernité, c'était avant Erdogan.
Le groupe voit le jour dans les mid-nineties, depuis plus de 20 ans ses live shows déchaînent le délire partout où il se produit.
Il est emmené par l'incroyable Murat Ertel au chant et à l'electric saz, le mec, balafré et montrant des moustaches à faire pâlir Tarass Boulba, arbore une tenue de scène étonnante: un bonnet bariolé, tricoté par sa grand-mère ayant encore vécu du temps de Constantinople, une robe de chambre tout aussi colorée se mariant parfaitement avec un pantalon mauve et des sandales presque normales.
L'autre membre fondateur, Levent Akman, a tout du savant fou, il est caché derrière une draperie et s'amuse à produire les sonorités électroniques ou tabasse divers engins percussifs quand il n'agite pas cuillères/castagnettes, que tu peux utiliser pour manger la fameuse soupe aux tripes servie dans les meilleurs bouis-bouis anatoliens.
Tout aussi exubérant que les deux membres fondateurs, Periklis Tsoukalas, à la chevelure hirsute, la hantise de tous les friseurs de la région de Marmara, chante, vitupère et manie l'oud électrique, le quatrième élément, le plus calme, Ümit Adakale, se charge des percussions: darbuka ou hand drum.
Le quatuor va ravir Koekelberg pendant plus d'une heure en envoyant un cocktail baptisé Istanbul psychedelia par la presse musicale, attends-toi à du dub, du blues, du rock, du Turkish gypsy folk et à des moments shamaniques, prépare-toi, en plus, à danser ou, si tu es du genre mystique, à entrer en lévitation.
Leur dernier album date de 2016, le titre est explicite ' Do not obey', la Turquie insoumise, quoi...,  'XX' de 2017 étant a kaleidoscopic, career-spanning compilation en deux volumes.


Démarrage lent, histoire de baigner dans la tradition sufi, très vite les résonances psychédéliques à tendance obsessionnelle invitent le public à l'état de transe.
Une seconde tirade est amorcée en mode narratif, la morne mélopée prend une autre direction lorsque  Ümit se déplace vers le devant de la scène en tabassant une grosse caisse, le lament prend des accents world fusion sauvages, les janissaires contrôlent, ils sont trois à descendre sur la plaine pour terminer le morceau parmi une foule qui danse.
Toujours sur la pelouse, les spectateurs sont invités à s'asseoir et à former un cercle. Tandis que Levent tripote le sampler, ses copains interprètent un cantique caustique en position assise.
Les freaks anatoliens regagnent le podium pour initier la plage suivante par un exercice percussif, après un cri guerrier du hérisson à carrure d'éléphant c'est reparti pour un psyche dub anarchiste.
A deux mètres de nous, un comique carburant à la Martin's Pale Ale tiède, nous fait un numéro Un Singe en Hiver bien moins marrant que celui du duo Jean Gabin/Jean Paul Belmondo.
Le sketch n'est pas vraiment apprécié par le comité organisateur qui a toutes les peines du monde pour éloigner l'énergumène de l'enceinte sur laquelle il était perché.
On le prie d'aller cuver sa cuite sur le plancher des vaches tandis que le chef entreprend un discours électoral bien capté par la nombreuse communauté ottomane présente face à la Basilique.
Pas chien, il annonce en anglais cassé: ' Eternal Is The Word of Poets' c à d 'Aşıkların Sözü Kalır' à Ankara.
Délire total lorsqu'il profère ...listen to the poets not to the politicians... .
A tes côté, Birsen, Dünya, Gülsün et Leyla dansent voluptueusement, imitées par quelques occidentales converties, timidement, tu t'y mets aussi, ce rythme étant irrésistible.
Communion intégrale!
Après un solo de darbuka étonnant, le quatuor reprend son périple psyche- groovy.
Tout Plazey se trémousse, le chef de la bande fait de même avant d'entamer trois tours de pistes au pas de course tout en jouant du saz.
Einstein quitte ses machines et vient nous jouer des castagnettes, la performance atteint son paroxysme, Plazey bout, BaBa Zula vient d'envoyer une dernière tirade fougueuse, puis Murat présente ses acolytes.
Enthousiaste,  la foule les acclame en vociférant, un rappel s'impose, Plazey sera exaucé!
 I need your help, people of Brussels, can you shout... Hey, Hey, Hey... je sais qu'il ne nous reste que 5 minutes, c'est assez pour qu' un groupe pop balance trois chansons, pas nous.
 Are you ready...hey... 500 gorges répondent ...hey... et 1000 pieds entament une danse rituelle sur fond de saz saturé.


BaBa Zula: une expérience à ne  louper sous aucun prétexte si le groupe passe dans le coin!