Warhola - Ulysse - Ancienne Belgique- Bruxelles, le 20 mai 2017
Bruxelles: 22e édition de la Belgian Pride, vaut mieux abandonner l'idée du déplacement en voiture.
La Stib te dépose à la Bourse vers 18:50', il y règne une folle ambiance, d'un pas décidé tu arpentes le boulevard avec dans l'idée de t'en jeter une au café de l'AB.
Surprise, une queue conséquente se dessine depuis les portes, fermées, de la salle de concert, il faut se glisser dans le serpentin.
Tu dévisages les convoyeurs, qui comme ceux de Benoît Mariage, gentiment, attendent , le résultat est sans équivoque, tu participeras à une nouvelle édition de Tintin in de kleutertuin.
L'âge moyen avoisine 16 ans, les proportions: 80% d'Eve, 20´d'Adam.
On nous laisse pénétrer dans le café, nouvelle file avant l'ouverture de la salle, puis ruée vers les premiers rangs.
20:00 Ulysse.
Un trio d'indietronica que tu avais croisé à Bruxelles-les-Bains en 2014.
Depuis Arnaud Duynstee, Benoit Do Quang et Julien Gathy sont déjà passés cinq fois dans les salles du Bota, ont sorti un second EP, 'Cashmere Guns', et, tout récemment, le single' Acid' featuring Roméo Elvis.
Si à tes yeux la synth pop d'Ulysse s'avère soignée dans les moindres détails: des vocaux éthérés, des nappes de synthé homériques, de temps en temps une guitare âcre.. le flonflon proposé montre aussi certaines faiblesses: le produit est trop hygiénique, trop nacré, trop Monsieur Propre.
Reproches rejetés par le public de Warhola qui s'est entiché du trio francophone.
Après une intro synthétique, suivie par un ' Brussel, hoe gaat het' opportun, Ulysse lance une plage dream pop esthétique et ouatée devant être ' Cashmere Guns'.
Un second bel effort linguistique pour introduire ' Witness' témoignant des mêmes qualités que la précédente.
Quelques coups peu appuyés sur un drumpad, trois voix aériennes, un soupçon de hip hop, tes petites voisines se dandinent.
Ulysse aux pays des merveilles a invité un MC pour remplacer Roméo Elvis sur 'Acid' , une apparition brève mais appréciée.
Le plus ancien ' Wounds' a fort plu à Pénélope, et quand le polyglotte de la bande a proposé, maak lawaai, elle a aboyé wouh, wouh, wouh, comme ses copines.
' Many times' is ons laatste liedje, puis on reprend le paquebot nous ramenant à Ithaque.
Niet slecht, a conclu Silke!
21:10', Warhola s'est fait attendre pendant dix minutes, les fans sont restées sages!
Tout ce que touche Oliver Symons se transforme en or, Bazart cartonne et Warhola, vainqueur du Humo's Rock Rally en 2014, une Ancienne Belgique bourrée en 2016, un contrat en poche pour Werchter cet été, suit le même chemin. Le groupe prépare un premier full CD qui doit succéder au EP 'Aura', le single 'Jewels' a été envoyé en éclaireur.
Quatre musiciens en piste avant l'arrivée de la star, sans doute ( ils n'ont pas été introduits) les deux batteurs Simon Ruyssinck ( The Father, The Son and The Holy Simon) et Niels Meukens ( X!nk), Daan Schepers aux keys et guitare et Wouter Souvereyns au synth bass.
Dans une semi-obscurité, ils balancent une intro initialement minimaliste avant l'entrée en action de percussions explosives.
Des cris se font entendre dès l'apparition d'Oliver Symons qui arbore une longue veste/chandail très esthétique, 'Reshape' est sur les rails, les pulsations des synthés, soutenus par les drums, viennent secouer tout ton être tandis que la voix de falsetto du leader te transperce le cerveau, tu y ajoutes un lightshow alternant phases lumineuses éblouissantes et périodes obscures et te voilà transporté vers une autre galaxie.
Le show de ce soir permet d'essayer les nouvelles compositions en public, ainsi la setlist mentionne 'Girl' bourré d'effets de voix et terminé en détonation puissante.
Les titres du EP, reconnus et murmurés par les fans, le premier single ' Unravel' ou 'Aura' , relayent habilement des nouveautés envoûtantes telles que 'Woken' ou ' Sportkar'.
L'incroyable voix du frontman s'autorise des escalades vertigineuses, plusieurs fois, elle côtoie des précipices sans jamais défaillir, il déambule de long en large sur la scène, s'installe de temps en temps derrière son clavier, le tapote nerveusement avant de reprendre ses pérégrinations.
Pendant une de ces primeurs, tu discernes des coloris psychédéliques tels que Lennon/Mc Carthey en avaient utilisé pour 'Lucy in the Sky with Diamonds'
Une première intervention lumineuse à la guitare réjouit les amateurs de rock, mais c'est lorsque Warhola entame 'Lady' que les gamines entrent en transe.
Puis la playlist mentionne 'Slide', an electronic dancetrack nerveux, emprunté à Calvin Harris, il précède ' Promise ' prévu pour le prochain album, l'intro de cette plage évoquant Frankies Goes to Hollywood.
' Red' et son final démoniaque achève le set officiel.
Les lycéennes n'ont pas eu à se morfondre des plombes avant le retour de leur idole, Oliver Symons revient, seul, pour interpréter 'Summer' ...is gone... a classic piano ballad, puis le groupe au complet le rejoint pour 'Jewels', le dernier single en date, qui démarre en mode funk avant de virer dancetrack affolant.
Warhola est prêt pour grimper sur les plus hautes marches du podium!