Duvelblues festival - Puurs- le 27 mai 2017 ( part two)
Retour sous la tente pour le chapter two: Walter Wolfman Washington!
73 piges, mais toujours une élégance de jeune premier, casquette rouge, falzard vermillon, pompes blanches et boucle d'oreille, sans oublier un sourire pub dentifrice, ce mec a attiré plein de madames en première ligne.
Il a emmené une fine équipe dans la plaine flamande: ses Roadmasters devant être Jack Cruz ( bass, depuis 40 ans aux côtés du guitariste), Wayne Moureau (drums), Steve De Troy (keys), Tom Fitzpatrick ( sax) et Antonio Gambrell( trumpet).
Histoire de faire tourner le diesel, l'équipe envoie un instrumental funky, torride, pour commencer le voyage, ils enchaînent sur ' Heatin' it up', ce qui n'est pas malin, la bouilloire vient de siffler.
Le mec a un timbre soul, chaud comme une patate, son croon velouté évoque aussi bien Al Green que Teddy Pendergrass, ça colle, souffle une madame bien roulée à sa copine.
En souriant, le Wolfman annonce ' Two dollars', un truc qui groove à mort et ne laisse pas les candidats danseurs, aux yeux pas nets et aux mouvements désordonnés, indifférents.
Ils sont une dizaine à se trémousser, une Duvel en main, près de la barrière les séparant des photographes.
Après un nouvel instrumental jazz/funk, on revient à un uptempo mixant funk et disco, les cuivres nous en mettent plein la vue dans un style Tower of Power, basse et drums assurent un rythme démentiel, l'orgue ajoute une note romantique et les bluesy licks de WWW impressionnent les puristes.
' Funk is in the house' disait la playlist, elle n'a pas menti, la classe, tout simplement.
Je vous sens nerveux, constate Papy qui décide de ralentir le rythme en balançant un soul slow poisseux.
Comme à la grande époque des soul revues, les slows et les titres balancés se succèdent à la plus grande joie des spectateurs, tu veux du James Brown sexy, tiens, et toi, du Percy Sledge, écoute..
Tout doucement le set arrive à son terme, 'Ain't no love in the heart of the city' invite au corps à corps langoureux.
'Please come back to me' pleure-t-il avant d'annoncer aux locaux qui n'ont pas placé tout leur blé dans l'achat de Duvel, we have cd's for sale.
Encore deux bombes, un salut , direction les coulisses où un organisateur les attend pour les repousser sur scène à la plus grande joie du public.
Un set généreux!
Dernier passage dans le petit local des copains de Baden Powell pour assister au gig de Matt Andersen.
Le Canadien, dont le nom devient Matt Anderson pour certains, est considéré comme une des valeurs montantes du blues, l'annonceur parle d'un timbre à la Otis Redding,on va lui proposer un coca light, et d'un jeu de guitare époustouflant, il peut reprendre une Duvel.
Le brave gars du New Brunswick collectionne les lauriers , son dernier méfait ' Honest Man' fait l'unanimité chez les blues critics.
It's my first time in Belgium, prévient-il, avant de poser les fesses sur un siège pour entamer 'The gift' , ce qui inspire une madame assise à deux mètres, his voice is a gift.
Joli picking, too!
La seconde, 'I'll make you stay' s'avère plus nerveuse, ce gaillard robuste a des cervicales en caoutchouc, lorsqu'il incline son crâne vers l'arrière, sa chevelure bouclée vient chatouiller ses talons.
Le gymnaste propose ensuite un titre décrivant un de ses amis et sa copine, l'acoustic blues ' Play the fool for you' le voit slider avec bonheur.
La suivante est la préférée de maman, la ballade ' Quiet company', d'une sensibilité féminine, est effectivement belle à pleurer.
'Working Man Blues' est vachement plus énervé, Matt épate et combine virtuosité, agilité, vitesse et conviction.
Là où tu l'as moins apprécié, c'est dans sa version acrobatique de 'Ain't no sunshine'.
Trop de gymnastique, pas assez de sincérité, dommage!
Il poursuit ses exercices de jongleur avec ' Come by', mais tu as décroché, l'acrobate te fait autant d'effets qu'un striptease de ta voisine édentée.
Et quand il entame un titre débutant par ...stepping outside into the night...tu suis son conseil pour humer l'air de la nuit tombante avant de te diriger vers le bar.
So long, Matt!
Place à l'acte final: Rick Estrin and the Nightcats!
Rick Estrin, un vieux beau, né en 1949, best harmonica player en 2013, des tas d'autres awards, est une des figures de proue de la scène blues de la West Coast.
Le gars est accompagné par une solide équipe de chats de gouttière en commençant par le guitariste norvégien Chris “Kid” Andersen , un ours aux pattes de velours, aux claviers, Lorenzo Farrell, il a laissé sa basse aux States, et aux drums, on annonce Alex Peterson.
Il y a trois ans, smart Rick et ses nightcats ont sorti l'album live 'You asked for it', une plaque qui te donne une bonne idée de ce que ces Messieurs délivrent sur un podium, tu y ajoutes que l'harmoniciste ne manque pas d'humour et ,si il est fringué à la Tony Bennett, il bouge mieux que le grand-père de Lady Gaga.
Pas de playlist, ces gens connaissent leur boulot, leur set est huilé jusque dans les plus petits rouages, même si quelques problèmes techniques ont exaspéré Lorenzo en début de set.
Des titres tels que 'Handle with care'', le rigolo ' Dump that chump' , 'If you digit , don't do it' , 'Never trust a woman' ont mis le feu à la salle. Son jeu d''harmonica, proche de celui de Charlie Musselwhite, les prouesses du Kid à la guitare, le savoir-faire de la rythmique, ont souvent déclenché des cris d'enthousiasme.
Sans compter que tu passes du blues au garage surf,p uis au boogie.
Tu dis, Rick?
Combien de gens ici ont déjà divorcé, 432 mains se lèvent, les deux nonnes sirotant une pils à la paille sont les seules à ne pas avoir réagi, c'est alors qu'il envoie 'My next ex-wife'.
C'est sur les accents d'un vintage rock que n'aurait pas renié Chuck Berry que tu quittes le chapiteau pour aller en vider une dernière backstage, en te retournant tu vois le Norvégien jouer de la gratte derrière son dos avant de se mettre à bouffer ses cordes, tandis que le playboy nous entraîne... in the danger zone...
Un grand spectacle clôturant un grand festival!
See you next year, Puurs!