Madeleine Peyroux - Ancienne Belgique - Bruxelles - le 24 mai 2017
Bruxelles vit à l'heure Trump!
Curieusement l'accès au centre ville n'a jamais été aussi aisé, un calme relatif règne de la Place Rouppe jusqu'à la rue des Lombards.
Même scénario sur le boulevard Anspach, mais à 250 mètres de l'AB, devant la Bourse, la manifestation "Trump not welcome"fait le plein!
L'AB avait également un message adressé à Mr Helmet Head: : « Don’t duck for Donald ».
Tu t'étais pas tricoté un bonnet rose à oreilles de chat, tu avais d'autres chats à fouetter, pardon Felix, si tu avais sorti ton tacot pour le larguer à 500 mètres de l'AB, c'était pour assister au concert de Madeleine Peyroux ,dans une salle érigée en configuration théâtre, c à d des fauteuils jusqu'à un mètre de la scène!
Madeleine, a kid ( 43 piges) from Brooklyn, a sorti une septième plaque, 'Secular Hymns', fin 2016, l'album vient 20 ans après 'Dreamland' her debut album.
La dernière fois que ta route avait croisé celle la Peyroux c'était en 2009 dans la même salle.
20:30', ils sont trois à se présenter sur une scène décorée sobrement, Madeleine Peyroux, avec à ses côtés une acoustique et un charango, le contrebassiste Barak Mori, déjà de l'aventure il y a huit ans, et un formidable guitariste, Jon Herington ( Steely Dan), même remarque que pour Barak.
The lady is in a joyful mood, elle choisit ' (Getting Some) Fun Out Of Life', que Billie Holiday avait enregistré en 1937, pour entamer ce récital, après quelques remarques sarcastiques visant un président en voyage...it's scary to be in Brussels right now but let's have some fun...
Déjà Mr Herington place un petit solo subtil, Barak l'imite.
Hello Donald, 'Hello Babe' , un premier extrait du dernier né, elle singe une conversation téléphonique avec le milliardaire grisonnant, grimace à la manière d'une guenuche/greluche tout en laissant un espace suffisant à ses musiciens pour qu'ils puissent digresser habilement.
Une tarentelle, Bruxelles?
Oui mais pas une sicilienne, ' Tango Till They're Sore' est de la plume de Tom Waits.
Mai, un peu tard pour sortir les confetti donc on a applaudi!
En français: j'aime toutes les musiques mais je ne chante que trois types de chansons, le blues, l'amour et l'alcool, 'Guilty' de Randy Newman combine les trois thèmes .
Elle a le nez fin, Madeleine, lorsqu'il s'agit de choisir les titres qui conviennent à sa voix exceptionnelle, elle ne se trompe jamais.
Elle reste dans le motif alcoolisé et choisit d'interpréter 'If the sea was whiskey', un blues de Willie Dixon pendant lequel la slide de Jon fait merveille.
A nouveau son arc tire quelques flèches empoisonnées en direction du visiteur envahissant.
Europe is a land of churches like Brooklyn is, le superbe ' Our lady of Pigalle' illustre son propos.
La formule en trio confère une atmosphère intime de réunion familiale au concert. Toujours en mode confidences, la Queen of the unhurried, dixit une Londonienne, propose ' Je cherche un homme' un titre écrit en mode Edith Piaf par la merveilleuse Eartha Kitt.
Après quelques palabres avec ses complices, Madeleine décide de modifier la playlist prévue et enchaîne sur le classique ' I Ain't got Nobody', une adaptation libre, décorée d'harmonies vocales sucrées.
Avec ' Don't wait too long' reviennent les quolibets adressés au Président visiting a hellhole, George Bush n'est pas épargné non plus.
Mais nous sommes ici to cheer you up, annonce-t-elle et le plaisir est synonyme de rock, 'You can't catch me' de Chuck Berry déménage sérieusement.
Après cette poussée d'adrénaline, les musiciens se dirigent vers le bar laissant la madame seule.
Elle interprète trois titres en solitaire, s'accompagnant au charango ou à l'acoustique, 'Easy come, easy go blues' popularisé par Bessie Smith, suivi par la grosse claque de la soirée, ' Voir un ami pleurer' de Jacques Brel, tu n'as pu t'empêcher de verser une larme en sentant la mort omniprésente, et enfin le medley 'J'ai deux amours'/ ' New-Orleans Hop scop blues'/ 'Trampin'.
Elle était suffisamment fraîche la Duvel, les petits gars?
Jon et Barak ont le sourire aux lèvres et reprennent leur place pour un titre du poète Linton Kwesi Johnson, 'More time'.
Pas de spoken-word, Madeleine chante!
Let's go on with a song for the ladies, le gospel ' Shout Sister Shout' de Sister Rosetta Tharpe et spécialement pour Valérie, un r'n'b gluant, 'Everything I Do Gohn Be Funky (From Now On)' d'Allen Toussaint.
Retire les sièges et tout le monde se déhanche!
Samba time pour suivre avec la perle de Carlos Jobim, 'Agua de beber', des flashes d'Astrud et de Georges Moustaki te traverse l'esprit, mais déjà le dernier titre se profile, une perle de plus, Leonard Cohen, ' Dance me to the end of love' qui voit la salle se lever après les dernières notes.
Bis.
You were a nice audience, vous méritez un titre radieux, pourquoi pas les Beatles, ' Getting better' pendant lequel elle se permet un jeu de jambes Moulin Rouge en restant assise sur son siège.
Madeleine doit en avoir marre d'interpréter ' Careless love' chaque soir, aussi décide-t-elle de désacraliser l'oeuvre en demandant aux musiciens d'improviser un chant lors de leur solo respectif, celui de Jon sera jazzy, Barak préfère le zézayant!
Un nouveau salut appelle une seconde position debout pour les spectateurs et c'est avec 'This is heaven to me' que s'achève la soirée.
PS- si pour beaucoup les termes classy, geweldig, brillant... reviennent souvent, certains clients ont quitté le magasin désappointés ...she looked like an old lady sitting on a stool... AB, your seats suck... concert aseptisé et humour lourdingue...
Toi, en regagnant ton tacot, tu fredonnais...dance me to the end of love... en te foutant des esprits chagrins!