samedi 12 décembre 2015

Kovacs "Shades of Black tour" + Bellemont - Het Depot - Leuven- le 10 décembre 2015

Kovacs "Shades of Black tour" + Bellemont - Het Depot - Leuven- le 10 décembre 2015

Kovács est la graphie hongroise  d'un nom de famille d'origine slave  signifiant "forgeron"...
Evidemment  Kovacs comme nom d'artiste ça en jette plus que Smid, Sharon Kovacs choisit tout logiquement Kovacs comme artiestennaam et en moins d'un an, ce nom se retrouve sur toutes les lèvres.
In Nederland behaalde 'Shades of Black' de eerste plek op de albumlijst, ajoutez à cela que la demoiselle sait comment s'y prendre pour attirer l'attention, col et bonnet en fourrure, couvre-chefs divers et si elle les ôte, un crâne aussi rasé que celui de la pauvre Sinéad O'connor, bref tu t'attendais à une salle pleine à Louvain.
Prévisions erronées, mec!

20:30  Bellemont!
Sur la route 66, Bellemont est une ville un peu fantôme qui a connu un regain de célébrité grâce à Easy Rider.
Pas mal comme nom de groupe, te souffle Anneke!
Des Amerlocs?
Non, des autochtones:  Tracee W: vox / Sam M: guitars / Bruno B: keys / Pip V: bass / Joe B: drums, lit-on sur leur facebook.
OK, ça nous fait une belle jambe, que disent les flics?
 Tracee Marie Westmoreland, actrice, danseuse, chanteuse, une Yankee adoptée (?)- Sam Malek on guitar ( The Grave Brothers, Johnny Trash, Hetten Des, que de mauvaises fréquentations, quoi) - Pip Vreede à la basse, ce gars a promené son chapeau boule sur toutes nos scènes: Wolf Banes, Telstar, Red Zebra, etc.... - Joe Bacart aux drums, encore un copain à Luc Crabbe  et Bruno Beeckmans aux claviers et secondes voix.
Genre?
Dis leur, Tracee:  how about distilled soul, compacted blues, filtered torch ...!
Il y a un peu de tout cela, du rock porté par une madame qui a des tripes, de la présence et une expérience certaine!
Il n'a pas fallu un morceau pour comprendre qu'on allait avoir droit à un concert pas banal, au goût seventies, certes, c'était loin de nous déplaire. La ballade ' Tale of the roses', démarrée a capella et chantée d'une voix épineuse et rauque par la blonde madame, nous rappelle le blues rock de bands comme Babe Ruth, Vinegar Joe ( aaah, Elkie Brooks)  ou Shocking Blue qu'il serait idiot de réduire à 'Venus'.
'Don't wanna know' , sa guitare métallique, son orgue purulent et son refrain addictif, obligent tes pieds à battre la mesure. Sur scène Miss Westmoreland ne peut cacher ses talents de danseuse.
Si tu aimes Free, Humble Pie, Ten Years After, tu vas adorer ' Did you ever'.
'You're all that I can run to' nous renvoie vers Janis.
 La pression monte et ne va pas faiblir pendant le trip marin, 'On the ocean'.
Un matelot solitaire?
Non, elle était avec un mec, mais ce gars avait des idées noires...you just wanna jump in the water... c'était la merde, il n'y avait pas de bouée!
Le titre se meurt en sourdine, deux coups de baguette lancent ' It's time to tell the truth about me and you'.
Une explication orageuse qui met fin à un set d'excellente facture.

Kovacs

Après Rock Werchter cet été et l'AB Club en octobre, Sharon Kovacs en haar groep se tapent une mini-tournée des salles flamandes.
La Wolflady laisse le soin à deux charmantes madames de venir se poster au devant de la scène, assises près d'une table dressée kitsch avec un flacon en cristal de Bohème et deux verres de vin provenant du même brocanteur, Danielle van Berkom au violon et Maaike Peterse au violoncelle nous proposent une intro classico-balkanique du plus bel effet.
Tu t'attends à voir arriver la suite, erreur.
Derrière des paravents, en ombres chinoises, tu devines la bassiste Sabine Biesbroek ( korte broek, mooie benen) et le guitariste ( flamboyant) Ruud de Groot, puis une silhouette essayant quelques galurins sur fond de disque grésillant.
Le Depot baigne dans une ambiance film noir/cabaret avant de voir disparaître les cloisons qui nous cachaient le groupe, voilà Kovacs ayant opté pour un chapeau emprunté à Boy George et sans doute Teun van Zoggel aux drums et Wouter Hardy aux claviers et à la trompette.
L'équipe est au complet et entame 'Whiskey and fun' un soundtrack de film d'horreur mixant un James Bond theme chanté par Shirley Bassey et du trip hop à la Portishead.
La voix, chaude, jazzy, profonde, grave,  frappe les imaginations, pas moyen de l'associer à la frêle personne qui déambule sur scène, ils sont nombreux à avancer le nom d'Amy Winehouse, ils se trompent, ce n'est pas le même univers!
Les cordes introduisent ' 50 shades of black', une confession... I can be a witch, a bitch, a murderer... et bien plus que cela, elle a plus d'un tour dans son sac, cette nana.
 Ensuite elle nous propose la ballade nocturne 'Night of the nights' , le show demeure théâtral et t'es tout surpris de ne pas distinguer de volutes de fumée, ni de sosie d'Humphrey Bogart lançant une boîte d'allumettes vers Lauren Bacall.
Volgend nummer is van Grace Jones, nous souffle Sharon avant d'attaquer le tango 'I've seen that face before' , une étonnante version qui n'atteint pourtant pas le caractère sensuel de celle de Miss Jones.
Lumière s v p, Louvain, je vous prends en photo, smile!
Un garde-chiourme vient signaler aux photographes dans la fosse qu'ils peuvent ranger l'artillerie, 't is gedaan met foto's te trekken.
Toujours aussi décadent et pompeux, 'Fool like you' précède ' My love' dans lequel elle cite le Book of Common Prayer ...ashes to ashes, dust to dust".
Wouter introduit 'Sunday dress' , une plage non reprise sur l'album, ensuite la lady nous prévient, la suivante n'est pas de moi, il s'agit de 'Mr Bojangles' de Jerry Jeff Walker, titre qui fut un hit pour The Nitty Gritty Dirt Band et qui a été repris par Nina Simone, e.a..
Changement de coiffure, affublée de sa tête de loup, elle attaque le noir et majestueux ' When the lady's hurt' qui n'a rien à voir avec le 'When the lady smiles' de ses compatriotes Golden Earring.
Le rosaire s'égrène, ' A part of this' puis ' Shirley' (Sound of the underground) amorcé à la trompette. La mélancolie et la passion  dégoulinent de sa voix, l'orchestration nous renvoie vers une époque révolue où tu ne te rendais pas dans une boîte de nuit sans avoir enfilé un costard, le videur ne t'aurait pas laissé franchir l'embrasure de porte.
Cordes en évidence pendant l'amorce de  'Diggin' qui se transforme en dancetrack pour ours échappés du Livre de la Jungle.
'He talks that shit' , 'Sour time', sa guitare surf, et enfin  le trip hop 'Wolf in cheap clothes', légèrement pompé sur Glory Box, pompé sur Daydream, et présentant quelques similitudes avec certains Hooverphonic, achèvent le set.

Un double bis avant de prendre congé: 'The devil you know'  et la romance 'Song for Joel'.

Aucun doute à avoir Kovacs est sur la bonne voix pour se construire une belle carrière.
 Des fois on doit  se méfier des produits made in Holland , Jett Rebel bij voorbeeld,  mais Kovacs n' a  déçu personne!