Cuca Roseta, la nouvelle voix du fado, est en tournée dans nos plats pays, après un passage dans plusieurs salles bataves, elle atterrit dans la ville autrefois dirigée par Jean-Luc Dehaene, qui a d'ailleurs inauguré le magnifique complexe Het Bolwerk, avant un concert sold-out à Bruxelles au Senghor d'Etterbeek.
Tu connais pas?
Tu l'as pourtant sans doute aperçue dans 'Fados' de Carlos Saura.
Dans la fleur de l'âge ( 34 ans), Maria Isabel Rebelo Couto da Cruz Roseta, alias Cuca Roseta, a sorti 3 albums, le dernier 'Riû' ( produção do brasileiro Nelson Motta.) en 2015.
Ce soir, la belle native de Lisboa est accompagnée par quatremusiciens d'exception, à la guitarra portuguesa, Pedro Viana - Frederico Gato à la basse acoustique - Miroca Paris , percussão et à la guitare classique ( viola de fado), sans doute André Ramos.
20:30'
Les musiciens prennent place, ils sont sagement assis, lorsqu'une voix ample, profonde, chaude, se fait entendre émanant des coulisses, sur la pointe des pieds Cuca, grande, chevelure aile de corbeau luisante, apparaît, elle avait entamé a capella ' Rua do Capelão', un fado que chantait l'immense Amália Rodrigues.
Toute l'âme lusitanienne, faite de vagues de saudade, se retrouve dans ce chant vibrant et pur.
Les poils de ton épiderme, déjà, se hérissent et pourtant il ne fait pas froid dans le théâtre.
L'équipe au complet amorce l'enjoué ' É Lisboa a namorar' suivi par ' Fado Fé' (Tudo por Tudo) qui raconte une histoire d'amour, cette romance est au répertoire d'une autre grande voix du fado, Maria da Fé.
'Fado do Cantro' sur son second album 'Raiz' s'éloigne de la mélancolie récurrente des fadistas, la mélodie, joyeuse, manifeste la joie de vivre.
Next one is called 'Ser E Côr', letra: Cuca Roseta and música: Sara Tavares, une compositrice d'origine cap-verdienne.
Encore un morceau qui balance pas mal et met en évidence les talents des musiciens.
Le Portugal et le Brésil sont indissociables, Cuca propose la perle 'Saudades do Brasil em Portugal' de Vinicius de Moraes.
Vilvorde aura apprécié son interprétation remarquable, toute en profondeur et en authenticité.
Avec ' Marcha de Santo Antonio' on revient à la frivolité, elle se permet un petit pas de danse charmant.
'Riû' means smile, un titre lumineux, galvanisé par le jeu ciselé de Pedro Viana.
A Lisbonne, toutes les filles se prénomment Maria, ' Maria Lisboa' trace un portrait de la vie de toutes les femmes de la capitale portugaise, celles qui vendent des fleurs en chantant sur les berges du Tage ou les petites vendeuses de la Baixa.
Le voix se fait lyrique pour atteindre des sommets vertigineux, la salve d'applaudissements ponctuant le titre ne trompe pas, toute la salle a été touchée en plein coeur.
Elle nous quitte pour un instant et laisse le soin à ses accompagnateurs de placer un instrumental brillant, 'Guitarrada'.
Changement de tenue, désormais Cuca arbore une robe soyeuse d'un vert tendre et attaque l'émouvant ' Fado de Vida' suivi par une chanson vivace 'Havemos de ir a Viana', encore une perle que chantait la reine Amalia.
Il faut suivre ses rêves, voici ce que conseille ' Fado dos Sentidos' tandis que la romance ' Tanto' ravira les amateurs de fado de amor.
"Lisboa de Agora" peint le Lisbonne contemporain, puis le chat se met en évidence, c'est sa basse ronronnante qui amorce le bluesy ' Barco Negro', une plage superbe.
Le single 'Amor Ladrão' enchante et 'Foi Deus' bouleverse.
Cuca Roseta c'est toute la vie, faite de joie et de douleur!
Le quintet termine le set avec une note d'espoir, ' Marcha da Esperança', il sera bien évidemment rappelé pour proposer un double encore, 'Nos teus braços' et' Boa Nova'.
Obrigada, Vilvoorde!
Rideau!