Sixième édition du festival Rockelingen se déroulant à Petit-Enghien/Lettelingen, village qui, si il se trouve dans le Hainaut, compte autant de Walen que de flamands.
Les organisateurs ont prévu deux jours de festivités, drie groepen le vendredi et six formations op zaterdag.
Détail non négligeable pour les sans-le-sou, het is gratis.
Samedi 14:00, dans la périphérie bruxelloise il pleut, t'as longtemps hésité avant d'atteler ton âne, cette météo merdique ne se prête pas vraiment aux activités en plein air.
A force de tourner en rond dans ton infâme bicoque, tu te décides à enfourcher la monture achetée sur Ebay à Sancho Panza.
Trop tard pour Bèrelør qui ouvrait le bal, mais à temps pour Horse Antlers, le second groupe prévu au programme.
Sur place, moins de monde que pour assister à un match de foot féminin ( vétéran) en 3è provinciale Hainaut, un sale petit crachin, une belle plaine, un chapiteau dressé dans un camion servant à livrer de la gueuze, une joyeuse équipe de bénévoles aux buvettes et stands junk food et le band qui soundchecke.
Va pour une Stella ou une Bavik, me rappelle plus.
Oei, déjà un retard conséquent ( 30'), il sera 16h lorsque Horse Antlers s'orne de ses ramures de scène.
En décembre 2011, tu les avais croisés lors de la finale du Kampioenschap van Brussel, depuis le line-up a subi quelques modifications, Bram Delvaux: Guitars, vocals, keyboard
/ Chris Fragala: Vocals, guitar/
Koen Petitjean: Bass, vocals / Johan Buyle: Drums et
Wouter Beeckmans: Guitar, vocals, auraient dû se trouver sur le podium mais Chris te signale que l'effectif est incomplet cet après-midi, un des deux ( ex?) delvaux, Wouter Beeckmans, a dû déclarer forfait, sa femme étant hospitalisée.
Résultat il a fallu réarranger les compositions pour les interpréter en quartet.
Mise en condition cinématographique se fondant dans la première plage, servie saignante, ' First cut' .
Pas le temps d'applaudir, faut rattraper le temps perdu, merci Marcel, la bande préenregistrée annonce 'Cargosa'.
Un wall of sound imposant , une approche différente de ce que tu avais entendu à l'AB, moins guitar rock pour laisser une place plus importante au synthé.
Impressionnant, en tout cas.
'Lightenbery' et ' Gywthioc' ( ? het valt niet te lezen Chris) confirment l'impression, les claviers prenant une teinte proche de la new wave.
Where Devo meets Band of Horses!
' The weight ' est annoncé, tu oublies The Band, ce titre clinique et percutant accroche d'emblée.
Il est suivi de la seule concession au passé, le long instrumental 'In Unison', la bande défile, un gars semble y raconter ses déboires avec sa belle-mère à moins que ce soit une autobiographie en noir et blanc, t'as jamais le temps d'applaudir.
Le set, compact, ramassé, prend fin avec un morceau narratif, hypnotique et psyché, le titre griffonné sur le flyer du festival peut se lire' The Growning' ou de 'The Crowning'.
Pour plus de renseignements t'envoie un SMS au fabricant des ramures.
Le public a mis le temps avant de comprendre que le concert était terminé, 35 à 40' c'était concis!
Ps- setlist corrigée
The First Cut Is Always The Deepest - A Cat Called Carcosa - Lichtenberg Figure - Cynthia- The Weight- In Unison - The Crowning
Warckon
A voir les sweat-shirts ( Testament, Slayer, Motorhead...) arborés par les gamins, s'étant soudain amenés en nombre face au podium, on peut s'attendre à un changement de style radical.
Warckon, de Geraardsbergen, s'ébat dans un univers old skool thrash metal qui te renvoie vers Metallica, Anthrax, Sacred Reich ou Megadeth.
On leur doit deux plaques, la dernière 'High Treason' date de 2014.
Détail appréciable, Warckonest repris dans le database du fameux Graspop.
Mais le cou de Wouter Langhendries : Lead and Rhythm Guitars, Vocals - Jonas Bergmans : Rhythm and Lead Guitars -
Marijn Lostermans : Bass
et Marijn Langhendries : Drums, n'a pas enflé pour autant, ils prennent toujours du plaisir à jouer dans de petits clubs.
Une première tranche, servie bleue, se fond dans le classique de Metallica ' Creeping Death', la faune locale reprend les die, die, die ...en choeur, poings tendus vers les nuages.
L'efficacité est au rendez-vous, les duels de guitare reposent sur une base rythmique soudée, les longues chevelures de Wouter et Jonas dansent aux rythmes des accords et dans la fosse les adeptes du headbanging se donnent à fond.
Tout baigne.
Après cette entrée piquante, des brochettes de mammouth sauce au choix comme plat consistant, ok?
Envoie, serveur!
'The weak' et ' The Madman's lullaby', weak, tu parles, du béton et des guitares qui tricotent large, du coup le soleil luit, Râ est fan de métal, c'est pas nouveau!
Le boss annonce, la basse amorce, voici le rageur 'My very own Moriarty' suivi par 'Dawn of the Era Gargoylaes' aux vocaux irascibles alternés et aux magnifiques doublés de guitares, techniquement le rendu est superbe et les mecs ont de la gueule.
' After the noise' et son intro à la Slayer épate, ils enchaînent sur une cover de Megadeth, ' Peace sells' avec la fameuse phrase.. can you put a price on peace... puis propose le titletrack de leur dernière plaque 'High treason'.
Vier pintjes a u b, implore la basse, et vite sinon on arrête!
Cul blanc suivi par le musclé 'Lord of lunacy' qui en principe doit clore le set.
Les gosses en veulent encore, retour des concitoyens du vrai manneken pis pour une dernière salve propice au moshpit.
Grosse ambiance à la campagne!
19:05, un bruit de fond , à côté du podium les gars de TrafficjaM devisent et éclusent leur demi à l'aise.
Het is tijd, TJ -
Hanz - Joeri et Francis rappliquent.
Show Prins Joeri, la vedette du carnaval d'Alost?
Non, Joeri Vandevoorde, keys, samples and loops, rode T-shirt, uit Oostende, car TrafficjaM est originaire de la région de Tielt, l'accent, tu sais, t'avais vite pigé qu'ils n'étaient pas Borains.
Ce ne sont pas des débutants non plus, naissance en 1999/2000 dit la cartomancienne, deux galettes, la dernière 'Lonely Happy'.
Genre?
Alternative Hardness, d'après leurs propres dires, tu traduis AOR passe-partout.
Eux aussi sont repris dans les archives de Graspop, après le set mollasson donné en terre hennuyère, t'es relativement surpris.
Effets larsen, gimmicks au synthé, de gros riffs, attachez vos ceintures, on démarre:'Once again', du hard FM.
Retour de la pluie, TJ propose 'Say it no more'.
Bof, du gros rock téléphoné et légèrement daté, sur l'étiquette il est mentionné à consommer avant le 15/02/ 2001, même avec une sauce de Devos- Lemmens, c'est pas terrible.
'Webways', poussif, résume Xavier, on n'ira pas jusque là, mais on n'est pas emballé!
Devinette: keski rend sourd?
C'était pas un choix multiple, t'avais aucune idée à proposer, donc ils ont continué met 'Popsong 2' et franchement tu préférais Blur.
Un signe qui ne trompe pas, la jeunesse s'est tirée, la buvette fait le plein, une file de 46 affamés s'allonge face aux hamburgers, le groupe, lui, poursuit son périple dans l'indifférence.
'Close to you' puis 'A mistery' , m'en vais rejoindre madame Stella, de loin la purée paraît moins fade.
Tu vides ton godet assis sur une souche tout en contemplant six vaches paissant paisiblement dans le pré voisin.
C'est philosophe, un bovin, ça ne soucie guère du tumulte.
20:10, l'embouteillage a pris fin!
The Reeves
Christophe Vanheygen, Marianne Stevens, Steven De Herdt, Bart Van de Ven et Stijn Yskout, d'après toi, ça sonne rock'n'roll?
Niet echt!
Et Johnny Ramone - Dee Dee Ramone - Joey Ramone ou Tommy Ramone?
Super.
Ok, on sera Mary Jane Reeve - vocals/
Bartholomew Reeve - lead guitar and backing vocals/ Ice Cold Reeve - bass guitar/
Stevie 'Stardust' Reeve - drums et
Christopher Reeve - rhythm guitar.
Vous allez cartonner, les enfants.
Ce quintette de Mechelen et leur garage/soul/surf/pop rock ont mis tout le monde d'accord, c'était le band à ne pas rater lors de ce Rockelingen!
L'énergique 'Guns' ouvre.
Quel soulagement après la rusticité du groupe précédent, ici ça bouge, c'est frais et tonique, sans oublier le caractère sexy apporté par la blonde Marianne Stevens dont le timbre s'approche de celui d'Anouk, de Debbie Harry ou de feu Mariska Veres.
On dédie 'Down to the count' à Saïd Al-Haddad de FM Brussel.
Incroyable jeu de guitare de Bartholomew, leur musical mastermind, les autres confectionnent un beat féroce t'invitant à la danse.
Ils enchaînent sur 'He said, she said' ouvrant le EP ' Have Love'.
Foin des complications et des structures alambiquées, straight to the point est leur devise et ça marche!
Une primeur, annonce la marchande de légumes, voici 'Shooting Star'.
T'as eu beau scruter le ciel pas d' alpha cygnides en vue, du coup ils se mettent à étudier la vitesse du son et reprennent 'Have love, will travel' des Sonics.
A la poubelle le télescope, tu danses!
'Lost or found' se trouve sur leur premier EP, 'On the beat' , il est suivi par 'New day' un slow surf métallique.
' In and out', une irrésistible rengaine aux effluves sixties, te rappelle 'Never Marry A Railroad Man' de Shocking Blue.
The Reeves décident d'accélérer sérieusement et proposent l'épileptique 'The greatest escapes' avant de surfer sur une vague californienne avec ' Darkest days' .
Een covertje, kids?
Avanti pour le craquant 'Crash' des Primitives qui précède une autre primeur, 'Show me the way'.
'Search and destroy' des Stooges déclenche l'hystérie chez les kets et pas seulement chez les boutonneux, un ayatollah beurré jusqu'au trognon se colle frontstage en secouant son gobelet dans les airs, t'es obligé de prendre du recul pour ne pas être sanctionné avant l'alcootest.
Malheureusement Marianne va casser l'ambiance en annonçant que ' The Outlaw' sera la dernière du set.
The Reeves remballent, tu détales, bye, bye Rockelingen, King Hiss is voor een volgende keer!