Il était une fois une congrégation de demoiselles, oeuvrant toutes dans le milieu artistique, qui décident de réaliser ce dont elles ont toujours rêvé depuis l'époque où elles jouaient avec leur poupée Barbie, former un groupe de majorettes.
Ainsi, en 2006 Les Vedettes sont portées sur les fonts baptismaux.
De fil en aiguille le projet se développe, la patrouille tâte de la scène, après avoir regardé toutes les vidéos de Jane Fonda et suivi quelques leçons de chant chez Mireille Mathieu et Lio, elles enregistrent 'Disque 1' patronné par un autre loufoque notoire, Philippe Katerine.
La cohorte de fans croît tous les jours et en ce triste dimanche de février, Les Vedettes remplissent la Rotonde du Botanique.
Support: un deejay set du duo comique Pepe Le Pew ( pour ne pas effrayer les premiers rangs, il s'était aspergé de sent bon acheté chez Aldi) et Röze.
Donc, nous vîmes un cousin éloigné de Rudy Trouvé et un djihadiste, tout juste revenu de Syrie, discutailler sur scène en tripotant des petits boutons tandis que la bande qu'ils avaient façonnée avec amour diffusait leur mix dansez-vous français bien ensoleillé et kitsch aux entournures.
Quoi, un titre?
Une version alternative de 'Banana Split', après suis parti au bar.
20:55 les Vedettes
Sept nanas et deux musiciens fringués cowboys: à la basse Mika Nagazaki ( Ghinzu, Polyphonic Size...), à la guitare, François Neycken, plus quelques bandes - les majorettes/ go go girls/ Misses Universe, Météo, Marolles etc./ Soeur Sourire, Mère Teresa, Bernadette Soubirous etc./ chorale du Jeu de Balle: Celia Torrens, Aurélie Lannoy, Ingrid Heiderscheidt, Jill Est Là, Monia Douieb, Geraldine Miesse et Muriel Bersy, de méchantes vamps !
La basse et la guitare attaquent, sur l'écran un paysage sylvestre, majestueusement, sept vestales sortent de coulisses et entament un ballet liturgique tout en psalmodiant le texte d' 'Hypnose'.
Le ton est donné, ce soir le second degré sera roi.
Lorsque les vierges enchaînent sur 'Adolescents', la salle entière est pliée en deux et reprend le refrain ...je hais les adolescents....
Musicalement, c'est aussi déjanté que 'A cause des garçons' composé il y a belle lurette par Alain Chamfort...à chacun son Pygmalion.
Les Carmélites se débarrassent de leurs scapulaires et de leurs coiffes pour se retrouver en justaucorps, manches courtes, plus perruque en guise de queue de poney, auréolant leur plastique mannequin, elles amorcent le cintré 'Je suis ton Ex'.
Sheila avait piqué 'Bang Bang ' à Nancy Sinatra, les Vedettes nous assènent un 'Gang Bang' sur fond de gros porno beats.
Mesdemoiselles, votre idéal masculin?
' Joey Starr'.
Un tube sucré, aber signalétique d'avertissement: carré blanc!
Quoi?
T'as vu DSK dans la salle, ce n'est guère étonnant!
Tout aussi barjo, l'electrotrash assaisonné de rap ' Futur hot dog'.
Mieux qu les Chicks on Speed.
Un petit tour au 'Supermarché' , du Plastic Betrand punk avec un brin de Niagara.
Changement de tenue, en background, quand le vert des sapins disparaît sous le manteau neigeux, moufles, écharpes et bonnets, sauf pour Jill est là, ayant passé son costume de bain rouge, elle va cailler la pauvre enfant, c'est parti pour une version petit papa Noël de 'Tombe la neige'.
Miss Météo abandonnée, je m'appelle Michelle Jackson, flanquée des deux musiciens avant le retour des complices qui avec elle entament le quart-d'heure dédié aux slows immortels: 'La paix sur terre' ,'My Reality', oui le truc de Richard Sanderson, sur la piste le petit François et la géante ont entamé un corps à corps langoureux, la Rotonde se marre.
Le dance medley continue ' Le Beat' ... je sais pas danser... remarque qui sied à merveille au grand Mika, une cover techno new beat des Party Harders et enfin l'échevelé 'MDMA' et 'Osaka' transformant la Rotonde en boîte disco.
Quarante-cinq minutes de folie pure, de bonne humeur généralisée, Bruxelles réclame le retour des nénettes.
Bis:
Sept Calamity Jane et deux vachers: ' Les jours finis' sur toile new wave et la reprise de l'irrésistible 'Adolescents', version Claude François, selon Jill.
Et maintenant on s'en va changer de culottes.
Un dimanche fun, fun, fun ...